CHAPITRE 1
«Ho-ho-ho! Joyeux Noël!»
Certains adultes l'avaient bien remarqué, ce «ho-ho-ho» ressemblait plus au rire sournois et grave d'un tueur en série qu'à celui d'un gentil bonhomme de Noël. Mais les enfants tenaient à rester.
Il était vrai qu'avec son maquillage blanc et son nez rouge, comme une grosse pomme au dessus de sa longue barbe blanche au travers de laquelle un sourire assez étrange se laissait entrevoir, il n'avait rien de rassurant. Mais la magie de l'évènement avait su transporter tout le monde, et les exclamations de joie allaient bon train alors que le gros bonhomme rouge distribuait de petits cadeaux sans valeur. Les enfants se vantaient alors d'avoir vu le Père Noël.
A quelques mètres de là, les yeux rivés vers la scène sur laquelle Papa Noël se dandinait maintenant, entouré de petits lutins et de musique, se tenait Tsuzuki, une crêpe fourrée au chocolat entre les dents.
- Alors?
Tsuzuki sursauta bêtement avant de se retourner pour faire face à Hisoka. Etre là avec lui était plutôt drôle, même si le jeune garçon ne semblait pas apprécier le spectacle.
- C'est amusant, mais le Père Noël me fait peur.
Malgré la pointe d'humour, Hisoka resta parfaitement calme et laissa ses yeux se fixer sur l'étrange créature qui se tortillait sur la scène, avant d'arracher un morceau de la crêpe de Tsuzuki et, malgré la vive protestation de ce dernier, de se la fourrer entre les dents.
Puis la distribution des cadeaux recommença à la tombée de la nuit. Et les enfants se remirent à brailler de plus belle. Tsuzuki leva les yeux vers le ciel. Après une si belle journée en compagnie d'Hisoka, il craignait une catastrophe. Mais la lune était bel et bien blanche, ce qui le rassura un peu.
- Tsu…zuki…
Tsuzuki eut juste le temps de rattraper Hisoka avant que son corps ne heurte le sol, et il fit un tour sur lui-même pour vérifier que personne n'ait pu toucher le jeune homme pendant qu'il n'y prêtait pas attention. Le brun le savait, pour que son partenaire tombe dans les pommes comme ça, il fallait que quelqu'un ou quelque chose de très dangereux s'approche de lui, ou le touche. C'est pourquoi le calme qui régnait autour de lui ne le rassura pas. Le tumulte des enfants avait maintenant cessé et chacun retournait avec ses parents alors que monsieur Noël s'attelait quant à lui à ranger son matériel. Par manque de preuves et parce qu'il n'y avait pas d'autre explication plausible, Tsuzuki mit l'évanouissement de son collègue sur le compte du saké qu'ils avaient bu, à petite dose pourtant, au restaurant le midi-même. Après tout, ça lui était déjà arrivé.
Le Shinigami prit son compagnon entre ses bras et tourna les talons en direction d'EnmaChou. Après tout, il n'y avait aucun danger à l'horizon.
