RIGHT ?
Blabla de l'auteur : Bonjour à tous !
/!\IMPORTANT: cette fiction est une suite de mon OS Wrong. On peut cependant lire et comprendre la fiction sans avoir lu cet OS, mais c'est toujours mieux de lire les deux, histoire de comprendre les quelques maigres références, et de faire plaisir à l'auteur ! vous voila prévenus :)
Pourquoi une suite ? Et bien parce que j'avais bien aimé cette fiction, que j'avais aimé l'écrire, la penser, et qu'elle me plaisait pas mal au final. Parce qu'une revieweuse (Mayou120 merci beaucoup à toi !) m'a suggérée d'écrire une suite, sur la sortie de prison de Drago. Suggestion que j'ai adorée, et immédiatement des idées se sont mises à germer dans ma tête. Je me suis lancéE dans la rédaction à l'aveugle, comme si c'était un OS, et au final c'était un peu long pour un OS (j'ai déjà une grosse quarantaine de pages de textes à l'heure où j'écris ces lignes !) et c'est donc devenu une fiction à chapitres.
Et cette suite, est-ce une bonne idée ? En effet une autre revieweuse a émis des doutes sur cette idée, elle craignait que je fasse « perdre son charme » à Wrong en écrivant une suite. (Merci à aliena of apple pour ses doutes, c'est toujours bien de se remettre en question, donc merci de m'avoir fait réfléchir à ce que je faisais !) Si vous êtes ici en cet instant, c'est que je me suis dit que oui, c'est une bonne idée, ou tout du moins que j'espère … Et j'espère qu'elle avait tord d'avoir peur. J'espère avoir respecté le ton, le style de Wrong, j'espère avoir réussi à créer une certaine continuité, une cohérence. L'avant et l'après, les ravages de la prison. Je vous laisse juger par vous-même.
Dans quoi on s'embarque : une fiction courte, d'une demi douzaine de chapitres maximum (la fin n'est pas encore terminée d'écrire, mais pas de panique j'y travaille, ca sera fait avant la fin de la semaine !) , au rythme de deux gros chapitres publiés par semaine.
Pourquoi un rating T: Bah je sais pas trop ce que contiendra la fiction, probablement pas de lemons qui justifieraient un rating M (j'ai besoin d'un pause "lemonless" disons après Par Procuration XD) mais quelques grossiertés et peut-être plus si affinités, bref de quoi justifier un rating intermédiaire.
Maintenant, à vous de me dire si j'ai eu tord ou pas, si ça colle, si vous aimez, si vous n'aimez pas, si quelque chose vous dérange, si les garçons à l'école vous tire les couettes, dites moi tout ce qui vous viens, allez-y, mais d'abord allongez vous sur le canapé en cuir, là, voila. There, there. Je suis là maintenant. =)
Okay, je me tais. Bonne lecture. Merci aux lecteurs, aux reviewers, à tous ceux qui passent par ici, que ce soit en coup de vent ou pour rester, en silencieux ou pour m'inonder de commentaires. Merci d'être là.
Je vous kiffe grave.
Nella
Disclaimer : Les personnages de JKR appartiennent à JKF, l'OC à poil ras qui s'est glissé dans les lignes à suivre est à moi de même que la fiction Wrong qui est évoquée par moment. La seule différence étant que je ne me fais d'argent ni sur ses créations ni sur les miennes. Que voulez vous la vie est mal faite. Le seul début de rémunération que je reçois, ce sont vos reviews, alors soyez pas avare, c'est toujours bon à prendre même si mon banquier refuse de les convertir en Euros =)
Fond musical Suggéré (ou « Rubrique Musique du NellaHebdo ») : J'ai envie de musique classique en ce moment, alors je vous refile de la musique classique ! Et on discute pas ! La sublimissime magnifique et grandiose Suite pour Violoncelle n°1 de Bach of course. Je frissonne de partout à chaque fois que je l'écoute, et quand j'ai la chance d'être seule chez moi je peux monter le son jusqu'à sentir la musique faire vibrer ma cage thoracique, et c'est juste parfait. Le violoncelle, quel sublime instrument, si envoutant, si sensuel…
Je propose et tu disposes, lecteur mélomane.
Enjoy.
CHAPITRE I: LIBERATION
Le frêle esquif s'amarra à un ponton moussu et branlant. Le village de Selsey, tout proche ; était encore endormi. Il était très tôt et une brume matinale un peu glauque flottait sur la lande anglaise sous un ciel lourd. Un homme blond et élancé sauta du bateau avec grâce, un sac sur l'épaule, et aussitôt le marin frustre qui conduisait la barque largua les amarres et repartit vers le large, laissant la frêle silhouette frissonnante seule dans le brouillard. Marmonnant rageusement, il tenta de se ressaisir, déboussolé.
« Un village de moldus, non mais on se demande à quoi ils pensent… »
Il se retourna, et regarda quelques secondes la mer. Certains éprouvent du plaisir à contempler l'onde grise, l'air marin étant supposé revigorant, l'espace infini inspirant la liberté... Lui détestait la mer. Il espérait ne plus jamais s'approcher d'une quelconque étendue d'eau plus grande qu'une mare jusqu'à sa mort. Cinq longues années à fixer la houle, à être bercé jusqu'à la nausée par le ressac, à être glacé par le « vent marin » et à trouver un goût de sel à tout ce qu'il mangeait. Cinq ans sans autre paysage à contempler que ce paysage mouvant et pourtant si désespérément constant. Pas d'arbres, pas de fleurs, pas de soleil ni de ciel bleu, pas le moindre animal, rien que l'eau sombre et agitée et le ciel gris et nuageux, encore et encore.
Il fit soudain volte-face, comme s'il avait reçu une décharge électrique, et s'éloigna à grands pas, sans se retourner. Plus jamais la mer. Il ne savait pas trop où il était, on lui avait juste dit que c'était un petit village au sud de Londres, quelques centaines d'habitants, pas un sorcier, pas une cheminée raccordée au réseau, pas même une station de gare moldue ! Et au large de ce bled désolé, un rocher noir, la prison des sorciers, Azkaban. Drôle d'idée de relâcher les prisonniers ayant fini de purger leur peine ici, sachant que beaucoup avait été enfermés pour violence contre des moldus…
Comment allait-il regagner Londres, il ne le savait pas encore, mais en tout cas il devait s'éloigner au plus vite de la mer. Et seulement quand il serait assez loin pour ne plus entendre les vagues se briser sur la jetée, il pourrait s'assoir et penser calmement.
Il ne s'était pas vraiment demander ce qu'il allait faire, ou plutôt il n'avait pas trouvé de réponse. Il était enfin libre, mais il avait tout perdu depuis de nombreuses années. Son père avait été tué par les Aurors, sa mère était morte en prison. Elle avait toujours été un être précieux et fragile, et la bise glaciale, cette délicieuse brise du large qui transperçait tout sans pitié et sans distinction, l'os et la chair, la pierre et les fines couvertures en laine rêche, tout, absolument tout, tout le temps, l'avait probablement tuée. Quant à ses amis, ils étaient morts, en prison, ou refuseraient probablement de le recevoir, ayant oublié son existence après son enrôlement. Ainsi Blaise, son ami d'enfance, son soutien de toujours, avait fait le bon choix quelques années plus tôt. Lui n'avait pas eu sa force, et il lui avait tourné le dos avec tristesse pour poursuivre les buts que ses parents lui avaient fixés. L'héritier Zabini l'avait rayé de sa vie après ça, et il n'avait répondu à aucune de ses lettres pendant ces cinq longues années. Enfin, son nom était méprisé par la population Sorcière toute entière, et il n'avait plus ni maison ni argent, le tout ayant été confisqué par le Ministère. Il était seul.
Rien ni personne ne l'attendait dehors, il sortait sans rien d'autre que sa baguette, quelques affaires qu'il avait sur lui lors de son arrestation cinq ans plus tôt et son envie de vivre. Il ne savait pas encore où ni comment. Le plus important, en cet instant, c'était de s'éloigner de cette foutue flaque. Soudain, un cri le sortit de ses pensées.
« MALEFOY ! »
Il se retourna, surpris, et ce qu'il vit le laissa stupéfait. Un étrange tableau se révélait à lui à travers les nappes de vapeur grise : une grosse voiture décapotable rutilante, d'un bleu électrique si criard qu'il était incroyable que le brouillard, aussi épais fut-il, ait pu réellement la dissimuler, était garée à une vingtaine de mètres du ponton. Et allongé nonchalamment sur le capot, les mains calées derrière la nuque, un fantôme surgit d'un lointain passé. Pourtant il était bien là, non ? Il avait entendu sa voix, et il voyait d'ici l'éclat d'amusement dans ses yeux. Et il apercevait ses boucles noires virevoltés dans le vent du large. Drago s'interrogea : la prison l'avait-elle rendu fou ? Il finit par se décider à vérifier si l'apparition était réelle, et répondit d'une voix incertaine.
« Potter ? »
Le brun sourit, et bondit à terre. Il vint vers lui d'un pas décidé. Drago ne put détacher ses yeux de l'hallucination et remarqua que le brun était chaudement vêtu, portant un épais pull à col roulé blanc sous un long manteau noir qui soulignait sa silhouette masculine avec gout, et surtout devait le prémunir efficacement de la glaciale humidité qui faisait trembler le blond. Il ne put s'empêcher de détailler les changements opérés chez le brun depuis leur dernière rencontre, un peu moins de cinq ans auparavant, au tribunal, alors qu'il était encore un jeune Auror un peu frêle et maladroit qui avait grandi tardivement et qui s'accommodait difficilement de son nouveau corps d'homme. Ses cheveux avaient poussé, les mèches ébènes flamboyant autour de sa tête avec la même fantaisie qu'avant, mais étrangement cela ne lui donnait plus l'air négligé qui exaspérait tant le blond autrefois, mais un charmant côté sauvage, comme un savant effet coiffé-décoiffé. Il avait grandi et surtout forci, étant devenu plus carré, de ses épaules à ses mains en passant par son visage. Il avait changé ses horripilantes petites lunettes rondes pour des lunettes plus actuelles, rectangulaire, soulignant la virilité de son visage cuivré. Sa bouche sensuelle contrastait avec ses mâchoires saillantes, et la douceur de ses yeux verts pétillants semblait être le seul élément n'ayant pas changé dans ce visage familier.
Drago resta figé devant son mirage, devant l'éclatant homme qu'était devenu son jeune camarade efflanqué. Et cette incroyable métamorphose de son ennemi le renvoyait à la triste apparence qu'il devait lui-même avoir après cinq ans dans une cellule minuscule, à manger peu, loin de tout miroir digne de ce nom. Le Survivant arriva enfin à sa hauteur. Il affronta avec dignité le regard de l'auror qui l'avait arrêté, sentant ses yeux verts glisser sur lui à la recherche de changements comme lui-même l'avait détaillé quelques secondes plus tôt. Lui n'était pas sorti de sa chrysalide en superbe papillon, mais il ne comptait pas pour autant avoir honte.
« Bah dis donc, Azkaban t'a rendu sourd ?! Je braille ton nom depuis deux minutes, mais tu étais trop occupé à fuir pour m'entendre.
‒ ...
‒ Tu es content d'être sorti ? L'air frais de la liberté, tout ca ?
‒ … Potter sérieusement qu'est-ce que tu fais là ? »
Le brun cessa de sourire. Son air sérieux et un peu embarrassé laissait présager le pire à l'ex Mangemort.
« Je suis venu faire une proposition.
‒ ...
‒ Ok. Bon. Voila. Euh... Tu vas venir vivre chez moi.
‒ Quoi ?
‒ Je t'héberge, pas longtemps, et c'est pas de la charité ! On a qu'à dire que c'est en souvenir du bon vieux temps. Voila ! Allez, viens !
‒ Potter, stop ! Déjà, toi et moi on sait qu'il n'y a jamais eu de « bon vieux temps » entre nous! Et en plus… Bordel mais qu'est-ce que tu as fumé ? On s'est pas vu depuis cinq ans, la dernière fois j'avais ta baguette pointée, que dis-je enfoncée dans ma gorge, et tu me jurais de me tuer si j'osais faire le moindre mouvement ! Et puis…
‒ Et alors ? Tu crois vraiment que tu as le choix ?
‒ Quoi, tu compte m'arrêter si je résiste ? »
Harry rit franchement face au grognement du blond, sur la défensive.
« Je pensais plutôt t'assommer et te ligoter mais si tu préfères qu'on la joue à la régulière… Sérieusement, Malefoy, tu n'as nulle part où aller, pas d'argent, personne qui est prêt à t'accueillir là tout de suite, et je suis sûr que tu n'as même pas le début d'un plan ! Alors faute de mieux, tu vas venir chez moi. J'ai une grande maison, et je travaille toute la journée, on ne se verra quasiment pas. Juste le temps que tu retombes sur tes pieds. Ne sois pas stupide et ramène-toi, j'ai froid moi ici ! »
Sans rien ajouter, fier de lui, le brun tourna les talons et retourna vers son engin azur, les mains dans les poches. Après quelques secondes, le blond finit par abandonner son combat intérieur. Sa nouvelle résolution n'était-elle pas d'oublier ses vieux griefs infondés et donner une seconde chance à la vie comme il espérait recevoir une nouvelle chance en retour ? Il ramassa son sac et rejoignit le Gryffondor un peu à contre cœur. Quand il arriva à coté du bolide, il ronronnait déjà, Harry à son volant.
« Potter, tu crois VRAIMENT que je vais monter dans ce truc ?
‒ Oh allez Malefoy, c'est très sûr, je roulerais prudemment !
‒ Sérieusement Potter ? Un moyen de locomotion de moldu ?
‒ Je croyais que le gentil Malefoy s'était repenti et aimait tout le monde maintenant, y compris les moldus ?
‒ Sache qu'il y a un écart, que dis-je un gouffre entre ne plus détester et faire confiance !
‒ Allez, blondinette, arrête de chipoter et monte ! »
Ravi de faire enrager le Serpentard, le brun lui souriait, goguenard, en faisant rugir le moteur. Furieux mais résigné, le blond s'assit sur le siège passager après avoir jeté son sac sur la banquette arrière.
« Attaches ta ceinture !
‒ Ma quoi ?
‒ Ta ceinture de sécurité. Là, tu tires et tu emboites ça là dedans.
‒ Je croyais que ça allait être sans risque ?
‒ La vie n'est jamais sans risque, Malefoy ! »
Un grand sourire aux lèvres, il démarra, pendant que le blond se laissait submerger par la peur, bouclant tant bien que mal sa ceinture en quatrième vitesse et se cramponnant à son siège.
Après une petite heure de route, il s'était enfin calmé, habitué à cet étrange mode de déplacement, sursautant néanmoins dans les virages trop serrés et retenant son souffle dès qu'ils croisaient une autre voiture, ce qui était heureusement rare dans la campagne anglaise. Le brun se retenait à peine de rire à chaque fois, le faisant rougir. Le silence dans l'habitacle était doux, agréable, comme une trêve. Drago commençait presque à apprécier ce voyage quand Harry ressentit le besoin de briser le cessez-le-feu.
« Tu as des projets ? Et la prison c'était pas…
‒ Potter…
‒ Désolé, c'est indiscret. C'est juste que … Excuse-moi, je me tais.
‒ C'est déjà assez embarrassant que tu m'héberges gracieusement, je ne vais pas en plus te confier mes pensées intimes !
‒ Si ca te dérange tant que ça que je « t'héberge gracieusement », tu as qu'à me payer en nature.
‒ QUOI ?! Potter, je sais que j'ai passé cinq ans en taule, mais oublie les vieilles rumeurs, ça n'a pas fait de moi un PD ! »
Harry éclata de rire.
« Ah ah ah Malefoy, t'es trop stupide ! Je parlais pas de ça ! Tu n'es pas mon genre de toute façon.
‒ Pas ton genre ? … Mais… Tu es gay non ? »
Harry rit de plus belle, à tel point qu'il fut obligé de freiner et de se garer sur le bas coté de la route. Avachi sur le volant, il pleurait de rire en regardant à travers ses longs cils son passager qui tentait de garder sa dignité malgré le rire moqueur du brun. Après quelques secondes, le brun reprit un peu la maitrise de lui-même, et réussit à articuler entre deux rires :
« Bien sur que je suis gay Malefoy ! J'étais déjà aussi gay qu'on peut l'être à Poudlard, et ça n'a pas changé. Mais sérieusement, tu crois vraiment qu'on ne peut pas être attiré par les hommes en général sans l'être par toi ? Ah ah ah même Ron n'aurait jamais pu t'imaginer aussi imbu de toi-même ! Ah ah ah !
‒ Arrête de te foutre de moi, Potter! C'est pas … C'est pas ce que je voulais dire… »
Voyant que le brun était incapable de contrôler son hilarité, il décida qu'il en avait eu assez et ouvrit la portière, furieux et honteux. Il entreprit de se lever brusquement mais il fut plaqué contre son siège avec violence. Le souffle coupé, il réalisa qu'il avait oublié de détacher sa ceinture, et le Survivant à coté de lui menaçait maintenant de mourir étouffé tellement il riait. Rouge de colère, le Prince de Serpentard se dépêtra de la bande de plastique, s'extirpa du bolide cobalt et marcha droit devant lui avec entêtement, ignorant les appels de Harry qui avait au moins eu le bon gout de reprendre ses esprits devant la rage de l'héritier Malefoy. S'épargnant la corvée de lui courir après, il démarra la voiture et bloqua la voie au blond avec son engin rutilant. Il sortit et marcha jusqu'au Serpentard qui s'apprêtait à faire demi tour.
« Allez, le prends pas comme ça ! Remonte. Je suis désolé.
‒ Non Potter ! Il y a des limites à ma patience, et bonnes résolutions ou pas je peux peut-être bien te lancer un maléfice, même après 5 ans sans faire de magie! Tu vas voir, il parait que c'est comme le balai, ça ne s'oublie pas !
‒ Oh s'il-te-plait, je ne voulais pas te vexer, c'était juste…
‒ Tu ne sais pas Potter. Cinq ans dans une boite. Tu ne sais pas ce que je traverse. Tu ne sais pas à quel point j'ai atteint les limites de ma patience, à tourner en rond dans ma cage ! Alors ne joue pas avec le feu ! »
Le silence se fit, et Harry comprit l'étendue de sa bêtise. Le pauvre blond avait souffert dans sa cellule. Son corps avait été marqué par cet emprisonnement, il l'avait remarqué dès qu'il l'avait vu, même de loin, même à travers la brume, quand il avait posé le pied sur ce ponton pourri. Il avait vu ses joues creuses, il avait vu ses cheveux blonds coupés grossièrement, sans doute par un gardien bourru, et qui avaient perdu leur éclat luminescent. Il avait vu ses ongles autrefois si net et propres, et aujourd'hui rongés jusqu'au sang. Il avait cherché en vain l'éclat d'assurance inébranlable qu'il voyait autrefois brûler comme un incendie dans ses iris argentées, ou bien l'aura diaphane de sa peau de porcelaine qui avait maintenant disparu, laissant place à un blanc laiteux et maladif. De même, il avait été frappé par les cernes violettes qui soulignait ses yeux d'homme blessé, et par l'air d'enfant perdu et effrayé qu'il avait quand il avait volte face pour fuir la mer. Seuls demeuraient de l'ancien Malefoy le port princier et la démarche féline, seule demeurait sa prestance aristocratique qui lui donnait l'air d'un roi déchu, droit et fier dans ses haillons d'ex-tolard.
Certes il n'était pas aussi marqué et brisé qu'avait pu l'être Sirius par exemple une dizaine d'année plus tôt, car bien évidemment le Ministère avait finit par retirer aux Détraqueurs la charge de la prison. Mais l'enfermement et les humiliations qui vont avec cette aliénation avaient suffit à casser quelque chose dans l'être autre fois arrogant et sûr de lui qu'était Drago Malefoy. Et il était émouvant de fragilité dans sa colère, dans ses tentatives pour rester digne malgré le dénuement. Et lui se moquait de lui. Il se mordit la lèvre, coupable. Il voyait Drago le fixant, indécis, comme un animal pris dans les feux d'une voiture. Prenant un ton bas et apaisant, le Survivant tenta de se rattraper.
« Allez, monte Drago. Promis, plus un mot. Je suis désolé. »
Puis, lentement, il regagna la voiture, y attendant patiemment que le blond fasse son choix. Finalement, celui-ci revint, ponctuant son regard d'un grognement méprisant.
« De toute façon, tu n'es pas mon genre non plus Potter. Je ne compte pas m'éterniser chez toi. Demain, je serais parti quand tu rentreras. N'attends rien. Je me débrouillerais tout seul. »
Harry retint un sourire, conservant son air sérieux. Il remercia Merlin que le blond n'ai pas remarqué l'éclat d'amusement mais aussi de soulagement dans ses yeux.
Une heure plus tard, les villages clairsemés de la campagne anglaise avaient laissé place à une ville continue, ils étaient arrivés dans les faubourgs de Londres. Drago avait maintenant pleinement confiance dans la voiture et son conducteur, et était même intrigué par la manière si complexe de la mener. Le Survivant le voyait, du coin de l'œil, observer la façon dont il passait les vitesses ou bien dont il contrôlait, sans la moindre once de magie, essuie-glaces, phares et direction. Il le sentait curieux mais trop fier pour poser une question.
« C'est une Ford Mustang Cabriolet de 1965. Un petit bijou. Mon bébé.
‒ Potter, déjà je croyais que tu avais promis de ne pas parler, et en plus tu es ridicule à parler comme ca d'un tas de ferraille !
‒ Wow, fais gaffe, Malefoy, je peux encore te larguer sur le trottoir ! Cette voiture est une merveille ! Une voiture de collection ! Les américaines comme ça, ça ne court pas les rues, alors respecte un peu ce joyau ! »
Ils se regardèrent, le brun semblant sincèrement offusqué du dédain de son passager. Drago ne put s'empêcher de pouffer face à l'air sévère du Survivant. Celui-ci haussa les épaules, maussade en apparence, bien que le blond ne soit pas dupe, et il marmonna :
« Pff c'est malin. Quelle idée de venir te chercher en voiture, j'aurais dû deviner que tu serais bien trop inculte pour apprécier le trésor que je mettais à ta disposition. De toute façon, on est arrivé. »
Et comme pour illustrer son propos, il ralentit et s'engagea dans une petite rue transverse, tout en saisissant ce qui semblait être une petite boite posée sur le tableau de bord. Un petit geste avec cette boite à la main, et soudain un portail commença à s'ouvrir lentement de lui-même à quelques mètres de là. Drago observait, ébahi, le quartier luxueux et ce portail élégant qui s'ouvrait par une magie qui lui était inconnue. Dans cette rue propre et déserte, à cette heure où tous devaient être partis travailler, s'alignaient des portails tous plus grands les uns que les autres, en fer forgé, en bois, en plastique, prolongés par des haies, des murs de pierre brute envahis de lierre plein de cachet, des grilles de fer imposantes ou des palissades dignes d'un camp retranché romain. Mais malgré ces clôtures gigantesques, on pouvait encore apercevoir les derniers étages d'énormes maisons de style Haussmannien, et le blond devinait qu'il y avait sans doute derrière ses murs d'immenses domaines arborés. Bref, Potter vivait apparemment dans une maison qui n'avait absolument rien à envier au Manoir Malefoy.
Toujours ébahi, il reporta son attention sur la demeure du Héros de l'Angleterre, qui était maintenant dévoilée par le portail largement ouvert. Et alors que le brun s'avançait dans l'allée sans jeter un regard à sa maison comme si vivre dans un palais était d'une banalité ennuyeuse, Drago sentait sa mâchoire tomber : Potter était son nouveau Dieu. Une fois à l'intérieur d'un mur d'enceinte qui résisterait à l'assaut de toute une armée s'étendait un terrain d'au moins un ou deux hectares (1), et de la voiture le blond apercevait un potager plus que respectable, et de nombreux arbres. La maison quant à elle était un poème, une ode à l'architecture et au bon gout : cette immense maison parfaitement entretenue, faite en pierres de taille, visiblement un calcaire gris pâle, comptait trois étages, tous haut de plafond à en juger par la hauteur des nombreuses grandes fenêtres qui devait la rendre très lumineuse et agréable à vivre. Les moulures dans le calcaire du mur et les balustrades en fer forgé des balcons finissaient d'inspirer le respect à l'aristocrate qui sommeillait en Malefoy.
« Bordel Potter, tu as gagné au loto ?
‒ Disons que quand on a sauvé le monde, on est plutôt bien payé après. »
Il avait dit ça avec un ton un peu amer, sans y penser, concentré sur la manœuvre visant à remettre sa précieuse voiture dans un garage assez grand pour y faire vivre une famille de trois personnes, et ce même selon les critères d'un Malefoy !
« Et tu vis avec l'intégralité du dortoir Gryffondor là dedans ? Dis le tout de suite, parce que si je dois affronter Weasmoche et Granger ainsi que les éventuels monstres qu'ils ont créés, je préfère encore dormir sous un pont ! »
Harry rit de la peur de son invité. Puis son sourire se fit plus triste, ses yeux verts perdant leur éclat rieur.
« Je vis seul. Ron et Hermione vivent en Belgique maintenant, parce que Hermione est avocate spécialisée en droit international. Les seules personnes à entrer ici régulièrement, ce sont ma femme de ménage et mon jardinier.
‒ Pas de petit ami ?
‒ Et non. Tu te proposes Drago ?
‒ Wow ! On se calme ! C'est moi qui sort de prison, c'est moi devrait être en manque !
‒ Rabat joie ! Juste une règle à poser à propos de l'assouvissement de tes pulsions, puisqu'on en parle: je ne ramène pas de coup d'un soir chez moi, je m'attends à ce que tu fasses de même. Merci. Allez, je vais te faire visiter !»
Drago suivit le maitre de maison et sortit de la voiture après avoir attrapé son bagage à l'arrière. Il sursauta quand un aboiement rauque résonna hors du garage. Il observa le brun, interrogatif, mais celui-ci semblait avoir oublié son existence, toute son attention centrée sur la porte du garage vers laquelle il se dirigeait en sifflant. Bientôt, précédé de bruits de pattes sourds, un chien énorme apparu dans l'encadrement et bondit autour de son maitre qui lui parlait dans un langage étrange et un peu ridicule tout en riant. Drago, stupéfait par cette étrange vision, n'osait bouger. Si on lui avait dit que le Survivant avait un chien, il aurait imaginé un bon toutou, un golden retriever ou un autre brave corniaud dans cette veine là. Mais à la place, voila que le gentil petit Potty, l'ami de la veuve et de l'orphelin, genre de Terre Neuve sur deux pattes et sans poil, avait un chien énorme, un molosse monstrueux, avec une énorme gueule, d'énormes dents, d'énormes pattes,… Cet animal ne ressemblait pas tant à un chien mais plutôt, l'image était ridicule mais s'imposa d'office au blond terrifié à la vue de la robe blanche tachée de noir, à un énorme veau carnivore !
Potter cessait peu à peu de bêtifier avec son clébard de cauchemar qui finit, ça devait bien arriver un jour, par remarquer la présence d'un intrus. Drago regretta de mourir si tôt après avoir recouvré sa liberté mais il observa, immobile et résigné, le Cerbère venir vers lui, menaçant de ses grands yeux ambrés plantés dans les orbes grises le Serpentard tremblant. Et Drago ne put retenir un couinement en voyant les muscles puissants rouler sous la peau fine du molosse alors qu'il avançait lentement vers lui.
« Fluffy (2), assis. »
Soudain, en un dixième de secondes, c'était fini. Le monstre s'assit, regardant son maitre avec tendresse, laissant pendre une énorme langue rose de sa gueule gargantuesque.
« Je ne savais pas que tu avais peur des chiens Malefoy. Excuse-moi. Il ne te fera pas de mal.
‒ Tu appelles ça un chien Potter ?
‒ Bin oui, c'est un chien ?! Tu n'avais jamais vu de Dogue Allemand ?
‒ Bordel c'est vraiment un chien ?! Et... Potter, tu as appelé ton énorme molosse… Fluffy ?!
‒ Et alors ! Ca lui va bien ! Ce chien, c'est une grosse guimauve sur patte. Et puis c'était l'année des F.
‒ …J'hallucine. »
Le blond restait là, muet devant le mastodonte qui se grattait maintenant l'oreille avec sa patte arrière, sa langue pendant toujours et s'agitant au gré des coups de pattes, ses pattes avant dérapant maladroitement sur le carrelage. Ce monstre était une farce. Le rire du blond lui fit dresser les oreilles, et il alla vers lui après un regard interrogateur à son maitre, semblant demander la permission. Le blond présenta sa main devant la grosse truffe noire, et reçut pour toute réponse un coup de l'énorme langue baveuse.
« Rah Potter, ton chien est répugnant. »
Ledit Potter rit, et alla fermer la porte du garage. Le blond en profita pour gratter discrètement la tête du sympathique colosse, retirant promptement sa main et feignant l'indifférence dès que les yeux verts de son ancien ennemi se reposèrent sur lui. Harry guida son invité jusqu'à une porte donnant accès à la maison pendant que le chien retournait dans le jardin. Harry ordonna à Drago de laisser son sac et ses chaussures dans l'entrée, et l'entraina dans une longue exploration de l'immense bâtisse.
Au rez-de-chaussée, l'entrée, accueillante et vaste. Une salle à manger où brûlait déjà un feu de cheminée, qui jetait sur la longue table en merisier au centre de la pièce des reflets orangés. Potter pouvait aisément recevoir une quinzaine de personnes dans cette pièce sans craindre qu'on se marche dessus. Cependant, le blond devinait déjà que cette table en bois précieux n'avait jamais servi depuis qu'il vivait ici. Ils visitèrent ensuite la cuisine, une grande pièce claire et carrelée, avec de vastes plans de travail et l'ensemble des appareils électro ménagers nécessaire à une cuisine moldue. Drago retint ses commentaires, mais la suite de sa visite confirma ses craintes : Potter semblait vivre un peu comme un moldu ici, l'électricité remplaçant les bougies, ayant une femme de ménage mais pas d'elfe de maison, le tout dans un quartier moldu, dans une maison qui ne semblait pas particulièrement imprégnée de la magie, outre celle qu'il dégageait en y vivant. Visiblement pas de sorts divers et variés repousse moldus, incartabilité et autre.
Son étonnement face au mode de vie dépourvue de magie qu'avait choisi Potter fut éclipsé en une seconde quand ils arrivèrent dans la dernière pièce qui restait à visiter au rez-de-chaussée : une énorme véranda abritant une piscine creusée et surement chauffée d'une dizaine de mètres de long, où une eau turquoise clapotait doucement. En détachant ses yeux de l'eau limpide, Drago tomba, à travers le verre, sur un panorama du jardin de Potter, et constata qu'il n'était pas loin de la réalité avec ses suppositions : devant lui, un jardin à la pelouse émeraude un peu trop haute s'étalait sur une impressionnante superficie, et de grands arbres divers étant dispersés dans cette prairie immense. Vers le fond, on devinait une mare cachée par des roseaux et autres herbes hautes. Et au milieu du gazon, dans une parcelle couverte de trèfles, le chien blanc et noir était allongé, son regard fixé avec sérieux et attention sur un point inconnu, lui donnant l'air noble d'une statue.
« Bordel, Potter, j'aurais jamais cru dire ça un jour, mais je suis jaloux. Même le Manoir Malefoy n'a jamais eu un si beau jardin ! »
Harry sourit à la remarque du blond, et sans un mot quitta la pièce, l'entrainant vers les étages. Dans le salon et la bibliothèque, au premier étage, Drago découvrit divers objets moldus qui augmentèrent son angoisse: tout d'abord, une « télévison », bien que Drago voyait difficilement pourquoi former un mot aussi étrange à partir du préfixe télé- qui signifie loin et le nom d'un charmant petit mustélidé tel que le vison (3). Et quand Potter avait tenté de lui expliquer l'utilité de ladite boite noire, il avait carrément décroché face au charabia à base d'images qui parlent et de musiques qui bougent. Ensuite il y avait eu une « chaîne hyfille ». Un autre mystère que le blond, qui sentait poindre la migraine, préféra laisser entier. On n'allait pas ruiner tout le suspens en même temps tout de même ! Il y avait également une salle de jeu au premier étage, mais le pauvre Serpentard avait même refusé tout net d'en franchir le seuil tant elle était remplie d'étranges objets moldus. Harry lui avait fait promettre de tenter un jour de jouer au « Bi-Argh » et au « flippe peur », jeux surement très effrayant au vue de leurs noms, avant de le mener au second étage. Et là, sur le plancher du palier, la plus jolie chose que Drago ait vu depuis cinq ans :
« Potter, tu as un piano ?! »
Sans attendre la réponse, il avait gravi les dernières marches, bousculant son guide au passage, et frôlait maintenant de ses doigts tremblants un imposant piano à queue noir laqué, parfaitement entretenu.
« Tu sais en jouer ?
‒ Potter, tu crois qu'être un aristocrate digne de ce nom se limite à savoir manger sans en mettre partout et à savoir marcher en ayant l'air d'être le propriétaire de la terre entière ? Bien sûr que je sais jouer du piano ! Enfin, j'ai appris quand j'étais jeune.
‒ Essaye-le !
‒ Non. Ca fait trop longtemps. Je ne saurais plus.
‒ Allez, te fais pas …
‒ NON ! »
En une seconde, l'ambiance jusqu'alors décontractée s'était cryogénisée. Drago regardait le brun avec rage, ses mains tremblant. Harry était complètement pris au dépourvu, cette réaction violente étant venue de nulle part. Il laissa le blond se reprendre, ce qui ne tarda pas. Un peu gêné de s'être trahi ainsi, bien que le Survivant ait du mal à comprendre ce que cela signifiait, le blond relança la conversation.
« Et toi Potter, tu…tu joues ?
‒ A vrai dire, pas le moins du monde ! Je ne saurais même pas joué du triangle !
‒ Mais pourquoi tu as ça alors ?
‒ Pour faire le malin ? Non sérieusement, il vient d'une maison de Mangemort. Le ministère voulait détruire toute la maison, affirmant qu'il y avait probablement des artefacts de magie noire planqués un peu partout, et j'ai beau être un inculte, il était évident que ce piano était un ouvrage d'une qualité exceptionnelle, peut-être une pièce de musée ou quelque chose dans ce style, et qu'il n'y avait rien de maléfique la dedans, alors j'ai insisté pour le sauver. Mes maigres tentatives pour apprendre ont été soldées par des échecs, je suis complètement incapable de comprendre les notes.
‒ Tu as les partitions ?
‒ Oui, enfin j'en ai quelques unes. C'était une salle de musique et il y avait tout un pan de mur dédié aux partitions. J'en ai pris quelques unes, un peu au hasard, pour sauver quelque chose. Je ne suis même pas sûr que ce soient des partitions pour piano. Enfin… »
Ils continuèrent bientôt leur visite, quand le blond fut rassasié du contact de l'épicéa laqué de noir, ou tout du moins qu'il s'arracha à la transe dans laquelle le plongeait cette caresse. Harry ne put retenir un frisson en voyait la sensualité avec laquelle le Prince de Serpentard touchait l'instrument.
Le deuxième étage était l'étage du brun, contenant sa chambre et son bureau, mais ils commencèrent par visiter une vaste salle de bain qui fit briller les yeux de l'ex prisonnier, qui n'avait pas vu une baignoire depuis cinq ans, pas plus qu'une bête douche digne de ce nom, condamné à prendre sa douche dans une salle de bain collective crasseuse qui avait bien besoin de quelques rénovations. Après cela, Potter le mena à son bureau, qui sembla la seule pièce où la magie avait sa place, et la seule pièce fermée par un sortilège et interdite à la femme de ménage. Il y trouva un bureau recouverts de piles de papiers, une bibliothèque impressionnante regorgeant de livres sur la magie, un mur couverts de photos mouvantes datant de Poudlard et d'articles de journaux, son Eclair de Feu, et une cage de hibou dans laquelle voletait un Vif d'Or. Harry surprit le regard de Drago et répondit à son interrogation silencieuse :
« C'est le vif d'or de notre dernier match à Poudlard.
‒ Le dernier Serpentard-Gryffondor ?
‒ Oui.
‒ Pourquoi tu as gardé ça ?
‒ Je ne sais pas. J'ai senti qu'il n'y en aurait plus je crois. J'ai voulu gardé un souvenir. »
La nostalgie qui embruma les yeux émeraude noua la gorge du blond et provoqua un étrange fourmillement dans son estomac. Heureusement, l'attrapeur des rouge et or se reprit et l'entraina tout sourire hors de la pièce.
« Tu pourras rentrer dans cette pièce avec un banal Alohomora, mais une fois que la femme de ménage reprendra du service, évite de le faire quand elle est là.
‒ La femme de ménage est en vacances ?
‒ Elle est malade. En fait, quand je t'ai suggéré de me payer en nature, j'allais achever en te proposant le poste d'elfe de maison attitré de Monseigneur Harry Potter, mais tu m'as interrompu avant que … Aïe ! »
Il riait en se tenant le bras.
« N'y compte même pas, Potter !
‒ Roh ça va ! Je t'aurais laissé m'appeler Harry tu sais, tu aurais pu t'épargner le « monsieur » ! »
Cette fois, l'auror fut plus rapide et esquiva le second coup. Il entraina le blond en riant dans le couloir pour continuer la visite.
« La pièce où tout se passe, où la magie opère : la chambre du maitre !
‒ Tu n'es pas mon maitre Potter ! Et je croyais que tu n'avais pas de petit ami à ramener ici. »
Harry ronchonna contre ce blond qui se permettait de lui ruiner tous ses effets. Drago jeta un œil et se surprit à découvrir une pièce immense, plus grande même que la cuisine, surement obtenue en abattant un mur. Un lit énorme à baldaquin trônait au centre, drapé d'un bleu doux qui ressortait joliment sur le parquet couleur de miel. (4)
« Bordel mais elle est gigantesque cette chambre Potter !
‒ T'es jaloux blondinet ?
‒ Je te signale que j'ai passé cinq ans dans 10m² hein, alors oui on peut dire ça !
‒ Que veux-tu, c'est chacun son tour !
‒ Comment ça ? »
Harry se mordit la lèvre inférieure en se rendant compte de la révélation qu'il venait involontairement de faire. Il ne voyait pas comment se défiler face au regard scrutateur de son invité et se laissa aller à une confession.
« Disons que quand j'étais jeune, j'aurais bien aimé avoir une chambre aussi grande que ta cellule de prison. Alors maintenant, je me rattrape. »
Drago n'osa pas pousser plus loin ses questions, sentant que le brun voulait éviter le sujet. Il préféra passer sur cet aveu.
« Bordel Potter, il reste encore combien d'étages dans ton palais ? Je suis crevé moi !
‒ Du calme, petite chose fragile, on arrive au troisième étage, l'étage des invités. Ce sera ton étage. »
Joignant le geste à la parole, il sortit de la chambre et monta la dernière volée de marches, arrivant au troisième étage. Là, il attendit que le blond le rejoigne, un peu moins vif que lui, et il se contenta de désigner tour à tour chacune des portes qui se trouvaient là.
« Là, un placard. Là, le grenier. Là, ta salle de bain personnelle. Les autres sont les chambres d'amis, à toi de choisir celle qui te convient. Tu n'as qu'à visiter tout seul, je redescends, j'ai un coup de fil à passer, et je te monte ton sac après.
‒ Potter, je peux très bien aller me chercher mon sac tout seul ! Ou mieux, je peux profiter du fais que je ne suis PAS un moldu et faire un Accio !
‒ Je compte remonter de toute façon pour m'assurer que mon invité est à son aise, et puis en plus ce serait dommage que ton premier sort en cinq ans soit un Accio non ?
‒ Oui certes… J'aurais plutôt pensé à un Avada sur le connard qui m'a collé en prison… Si tu le connais, ne lui répète pas, ça lui fera une agréable surprise !
‒ Bah alors, je croyais que tu me remerciais de t'avoir permis de baisser ta garde, de t'avoir « autorisé à ne plus sauver un honneur imaginaire » ?
‒ Qu….Quoi ?
‒ Tu as déjà oublié la lettre que tu as envoyée à la Gazette il y a cinq ans?
‒ Euh… c'est un peu loin… Je ne pensais pas qu'elle avait été publiée en fait. Aucun gardien ne m'en a parlé alors j'ai cru que…
‒ Oh, elle n'a pas été publiée. La Gazette m'a demandé mon accord vu qu'elle parlait de moi de façon « ambiguë » selon eux.
‒ QUOI ?! Ambiguë ? Non, non, non, Potter, je t'arrête, il n'y avait rien d'ambiguë c'était purement…
‒ T'emballes pas blondinette, je t'ai déjà dis que tu n'étais pas mon genre. Je leur ai dis moi-même qu'il devrait arrêter de sniffer des crottes de doxy, ça semble nuire gravement à leur discernement.
‒ Oh. Tant mieux. Mais tu as refusé qu'elle soit publiée ?!
‒ Non. Je n'avais aucune raison de le faire. C'est eux qui ont changé d'avis quand je leur ai assuré qu'il n'y avait aucune ambigüité. Je crois qu'ils étaient surtout intéressés par l'histoire d'amour étrange qu'ils s'étaient déjà imaginés. »
Le Serpentard sembla un peu vexé de ce manque d'intérêt pour sa confession qui, il s'en souvenait encore, avait été si libératrice pour lui(5). Il se garda cependant bien de montrer son désarroi, et se dirigea sans un mot vers les différentes portes fermées, signalant ainsi à son hôte qu'il pouvait disposer et vaquer à ses occupations. Le brun repartit effectivement, laissant Drago visiter son nouveau domicile temporaire.
NOTES
(1) Pour vous donner une idée, un hectare c'est 10 000 m² soit un terrain de 100m sur 100m, soit…Vraiment beaucoup !
(2) Fluffy c'est le nom du cochon d'Eric Cartman dans South Park. On peut pas avoir que des références hautement intellectuelles, que voulez vous =)
(3)« Les furets ne dévorent pas les gens ! Ce sont des Mustélidés Carnivores qui…. » Celui qui reconnait cette citation (sans tricher, Google c'est le Mal =) ) a un bisou =) Un peu de culture, merde les jeunes ! ! (réponse dans le blabla du prochain chapitre au pire, parce que j'aime partager ce qui est cultissime pour moi =) )
(4)Spécial KassDédi à Angélus (oui encore, elle a le droit à une dédicace toutes les deux parutions, je sais ^^) : le retour du parquet !! Qui sait ce qui va s'y passer… =P
(5)Et donc là, bien entendu, comme on a lu Wrong, on a reconnu la lettre de Drago!
J'espère que ce début vous a plu. La suite dans quelques jours. Verdict sur ce commencement ?
J'avoue que la fin de ce chapitre ne crée pas un suspens terrifiant et suffocant, mais moi j'aime pas les cliffanger (cad les fins super abruptes que tu crèves d'envie de savoir la suite, et que t'es toute outrée sur ton fauteuil à bondir « quoi mais non mais c'est quoi la suite mais quelle fin de merde mais non mais aaaargh une semaine à attendre ?! ». Au passage, j'ai rigolé toute seule, parce que Word ne connait pas cliffanger, et que la seule correction qu'il me propose, c'est « coiffage » quand même…c'est beau la technologie !), ça m'énerve alors je ne veux pas le faire à mes petits lecteurs chéris =).
N'hésitez pas laisser votre avis, avec une adresse mail pour vous répondre si vous êtes pas inscrits sur ffnet.
A bientôt, j'espère
Bise
Nella
