Bonsoir la compagnie...
Je sais que certains parmi vous attendent (ou pas) la suite de mes fics Tu es à moi et Tragique obsession. Je ne les abandonne pas, mais pour le moment je suis en manque d'inspiration pour les poursuivre dans de bonnes conditions...
Donc en attendant,voici une nouvelle fic qui se situe au moment de l'épisode 22 de la saison 3, donc ceux qui ne l'ont pas encore vu s'abstenir...
Aucun des personnages ne m'appartient, et je ne suis pas rémunérée pour écrire ces fictions...
Je vous souhaite une bonne lecture
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Larmes de souffrance, perles d'espérance….
Chapitre 1 :
« Savez-vous ce que j'ai dit en vous rencontrant ? …. Que vous étiez un mystère que je ne résoudrais jamais…. Et aujourd'hui, malgré le temps passé à vos côtés, je suis toujours impressionné par l'intensité de votre force, votre courage… et votre sex-appeal… »
Cette déclaration était typique de Castle. Si révélatrice, mais incapable d'être complètement sérieuse. Et comme à chaque fois, ses mots avaient fait mouche. Et comme à chaque fois, j'avais fait l'inverse de ce que mon cœur me criait, et j'avais fuit. Et alors que je me tenais là, derrière la porte de cette chambre d'hôtel, je m'en mordais déjà les doigts. N'arrivant pas à croire à quel point je m'étais montrée stupide, je me passais les mains sur le visage, comme pour effacer toutes traces de mon erreur. Mais je savais que c'était inutile. En plongeant mon regard dans le sien, j'y avais vu la profondeur des sentiments qu'il nourrissait à mon égard, et j'avais eu peur. Me laissant aller contre la porte, glissant mes doigts dans mes cheveux avant de porter mes mains à ma bouche comme pour m'empêcher de hurler de frustration, je tentais de faire le point.
Je ne cessais de reculer, de me refuser le droit d'être heureuse, et j'en avais tant pris l'habitude que je ne savais plus comment faire pour m'extirper de cette spirale infernale. Je l'avais si souvent repoussé, me moquant de ses sentiments, leur niant toute crédibilité que j'étais chaque jour surprise de le trouver à mes côtés. Toujours. Frottant nerveusement mes mains l'une contre l'autre, je tournais légèrement la tête vers la poignée, la regardant avec indécision. J'étais pétrifiée à l'idée de faire avancer les choses entre nous, et en même temps terrifiée, pensant qu'elles pouvaient continuer de stagner, qu'il finisse par se lasser et ne décide que finalement je n'en valais pas la peine, que je l'avais trop fait souffrir. Secouant doucement la tête pour chasser cette déplaisante pensée, je prenais conscience que je ne voulais personne d'autre avec moi pour m'aider à traverser cette épreuve.
Je n'avais même pas pris la peine d'informer Josh de ce qu'il se passait et de mon départ pour Los Angeles. De toute façon, je ne l'aurais pas écouté. Et je n'avais pas eu envie de perdre mon temps à lui expliquer quelque chose que de toute façon il ne comprendrait pas. Alors que je n'avais pas eu besoin de m'expliquer pour que Castle comprenne. Il s'était contenté d'être là pour moi, comme toujours. Et même si j'avais fait semblant d'être agacée qu'il m'ait suivie, j'avais failli lui sauter au cou en l'apercevant dans l'avion. D'autant qu'il m'avait évité un voyage plus qu'inconfortable entourée par deux types à l'allure douteuse. Repoussant mes cheveux en arrière dans un geste machinal, je passais le bout de ma langue sur mes lèvres subitement devenues sèches, les yeux toujours rivés sur la clenche, comme si c'était brusquement devenu l'objet le plus important du monde. Et d'une certaine façon c'était le cas. Cette poignée symbolisait la décision que je devais prendre.
Hésitante, je posais le bout des doigts dessus pour les retirer presque immédiatement, comme si je m'étais brûlée. J'aurais aimé que Royce soit là pour me dire ce que je devais faire. Mais en fait, je savais exactement ce qu'il me dirait…
C'est clair que Castle et toi partagez un truc, et tu résistes. Tu sais ce que tu as à faire, tu dois simplement accepter de te laisser aller et prendre le tournant. Saute, tu sais qu'il sera là pour te rattraper, comme toujours.
Je pouvais presque entendre sa voix résonner dans la pièce, et je souriais doucement à ces mots. Il avait raison. Castle me comprenait mieux que quiconque et je réalisais qu'autant la mort de Royce me dévastait, autant je ne m'en relèverais pas s'il s'était agit de Castle. Et cette simple constatation me décida enfin à agir. Je ne voulais plus être simplement spectatrice de ma vie au risque de constater que l'heure du baisser de rideau avait sonnée et que j'avais laissé passer ma chance. Je reportais donc mon regard sur la poignée, constatant que durant toute ma réflexion, mes doigts n'avaient cessés d'aller et venir contre le métal, comme si mon corps lui-même tentait de me faire passer un message. Et je pensais l'avoir enfin saisi.
Je méritais mieux que ça. Castle méritait définitivement mieux que ce que je lui offrais jusque maintenant. Fermement, je baissais la poignée et rouvrais la porte, pour constater que celle de la porte de sa chambre se refermait silencieusement. Avec un soupir de déception, je baissais la tête essayant de refouler mes larmes, m'avançais dans la pièce d'un pas hésitant, et allais me planter devant les baies vitrées. J'avais encore tout fichu par terre. Castle m'avait tendu la perche, encore une, et je l'avais ignoré. J'avais mis trop de temps à réfléchir, à prendre conscience de ce que je voulais vraiment, et il avait abandonné. Mon cœur se serra en songeant qu'un jour prochain, il finirait par se lasser et qu'il ne tiendrait plus ce genre de discours, qu'il ne poserait plus sur moi ce regard tendrement inquiet, qu'il ne me sourirait plus comme si j'étais la septième merveille du monde.
Mon cœur se serra à cette pensée, mes doigts se crispèrent contre ma bouche, m'empêchant de laisser échapper le gémissement que je sentais monter du plus profond de mon être, et sans que je ne fasse rien pour l'empêcher, je laissais les larmes s'écouler. Pleurant sur la mort de Royce et sur mon incapacité à m'ouvrir à Rick. Lentement, je me laissais tomber sur la moquette et pleurais, ne me souciant pas de savoir si Rick pouvait m'entendre ou pas. Les mains pressées contre mon visage, je me laissais aller à me balancer d'avant en arrière, me laissant engloutir par la profonde douleur que je ressentais et que j'avais trop longtemps fermée à clés tout au fond de mon être, choisissant de l'ignorer plutôt que de l'affronter une bonne fois pour toute. Mais le monstre n'avait pas disparut, il avait simplement attendue son heure pour se frayer un chemin vers la surface et m'engloutir.
Terrassée par la douleur, j'éclatais en sanglots compulsifs qui secouaient violemment mon corps. Mon cœur se brisait en milles morceaux, et il n'y avait rien que je puisse faire pour l'empêcher. La douleur de ne plus jamais revoir Royce, de ne plus entendre sa voix, de ne plus rire avec lui se mêlant à la douleur de perdre Rick, de ne plus sentir sa présence à mes côtés, la chaleur de son corps lorsqu'il me prenait dans ses bras pour me réconforter, la douceur de son sourire lorsqu'il me regardait. Machinalement, je m'étreignais moi-même, simulant les bras de Rick autour de moi, espérant tant qu'il vienne et me console, même si je savais que ça n'arriverait pas. Tout mon visage se crispa, et je pressais mes lèvres l'une contre l'autre dans l'espoir illusoire d'interrompre les râles de souffrance qui montaient du fond de ma gorge en un flot de plus en plus ininterrompu.
Finalement je lâchais prise, lasse de lutter, et tout mon corps s'affaissa un peu plus en avant, témoignant un peu plus de me totale reddition. Je savais reconnaître un combat perdu d'avance et celui-ci en était un. Je laissais les larmes s'écouler hors de mon corps, ne les retenais plus, me laissant purifiée, évacuée de tous les sentiments négatifs que j'avais emmagasinés en moi depuis la mort de ma mère, me cachant derrière de hautes palissades qui aujourd'hui tombaient enfin. Mes larmes semblaient sans fin, et je me laissais complètement aller, me moquant du spectacle que je pouvais bien offrir. De toute façon, personne n'était là pour y assister. Ma crise me laissa sans force, et basculant sur le côté, à même le sol, je sombrais dans un demi-sommeil agité.
