Bonjour ! Voilà un OS très glauque que j'ai eu envie d'écrire en début d'année ... Le thème important de cet os est l'Ijime et la dépression. C'est légèrement (voir carrément) caricaturé le truc, alors désolé de la fiable longueur de l'os (ça aurait pris des plombes sinon). Certains moment peuvent être choquant, mais j'ai fais au mieux pour retranscrire ses sentiments. Ceci est la première partie, je posterai la suivante la semaine prochaine. J'espère que vous aimerez (^o^)/ m(_ _)m


"T'es vraiment con". C'est ce jour là que ça a commencé. J'avais raté les exams du lycée où je voulais aller et je suis parti voir ma copine pour me changer les idées. Apparemment, son autre petit-ami a eu la même idée juste avant moi. C'est la seule explication qu'elle a daigné me donner. "T'es vraiment con".

C'est ce jour là que j'ai pris le rasoir pour la première fois.

Les jours suivant au collège, tout le monde fut vite au courant que je m'étais fais cocu et évidemment personne ne se priva de me le rappeler. Surtout l'autre qui se faisait une joie de l'emballer sous mon nez. J'ai reçu plusieurs insultes, quelques brimades, rien d'inhabituel en fin de compte. C'était juste ... Devenu trop, avec le temps.

Le soir, j'avais pris l'habitude de rouvrir mes plaies et je savourai cette douleur qui me faisait oublier l'autre, plus profonde, plus douloureuse.

Mars. Fin du collège, cérémonie, vacances. Ma cousine m'avait inscrit, au début du collège, dans cette agence pour que je me fasse des amis -et qu'elle puisse se vanter avoir un cousin célèbre. J'y ai travaillé tous les jours en essayant d'oublier le bandage sur mon avant bras nu et les gens curieux qui le scrutaient. Ça a déjà commencé a se savoir a ce moment.

Avril. Rentrée au lycée. Comme j'avais aussi foiré mon 2eme choix, je me suis retrouvé dans mon 3eme choix de lycée. Avec les autres. Pas de gros changement donc, a part mes notes qui ont fait la chute du Niagara.

On m'a fait auditionné pour un drama. Je ne voulais pas au début. Mais quand j'ai rencontré le réalisateur, ça été comme un coup au coeur. Confiant, agréable et drôle ... "Fais comme tu veux" qu'il m'a dit. Je me sentais léger.

Je me suis rendu compte que le monde du cinéma m'intéressait, mais de l'autre coté de ma caméra. Je voulais scénariser des films, créer des effets spéciaux ou juste tenir la caméra. Je me suis dis qu'une fois mon bac, je quitterait le Japon et j'irai travailler aux States. Mes notes remontèrent, de même que pour mon moral et mon endurance aux traitements des autres. J'ai caché la lame loin de mes yeux. Je ne voulais plus de ce monde triste. Je voulais changer, grandir. J'y croyais vraiment. Puis c'est arrivé.

En Juin, j'ai appris que j'étais pris dans un groupe en major. Ça m'est tombé dessus comme ça. Pourquoi moi ? Je n'avais rien de spécial. Je ne bossais pas et il m'arrivait de sécher les cours. Je ne voulais pas. Je voulais partir, réaliser mon rêve ... J'ai fais la bêtise d'en parler à maman. "Fais comme tu veux" qu'elle m'a dis. Maman était très fatiguée, a moitié malade, elle n'avait plus qui son fils. Et moi qui lui dit que je veux partir loin d'ici, loin d'elle ... Quel crétin. Groupe ou pas, je n'aurai jamais pu partir.
J'ai ressorti la lame.

Je n'ai rien foutu des vacances. On avait la chanson de notre début a enregistrer ainsi que le PV. Quelle grosse blague, cette chanson. Tellement joyeuse, tellement positive ... Elle me donnait envie de vomir. Alors pendant que les autres se faisaient chier a bosser, moi je passais mon temps sur ma GBC. Ça les emmerdaient. Tant mieux. Au moins ils comprenaient que je ne voulait pas de ce groupe.

Dans le groupe, il y en avais deux que je connaissais bien. On avait fais parti d'un groupe de junior ensemble, avec un autre gars bien sympa. On s'éclatait tous les jours, c'était drôle, ça déconnait bien et derrière le boulot était plus ou moins fait. Ils savaient déjà que les groupes c'était pas mon truc, mais avaient fait avec.

Mais maintenant ils me paraissaient distants. Peut-être était-ce juste parce que je ne faisais plus aucun effort de mon coté aussi. Mais entre le pot de colle qui imaginait tout et n'importe quoi pour me faire rire et l'autre qui hésitait pas a dire entre 4 yeux ce qui le faisait chier chez moi, je me sentais un peu seul maintenant.

Je connaissais les deux autres de loin. L'un particulièrement studieux et gentil, l'autre toujours dans la lune et calme. Je ne voyais vraiment pas ou était ma place avec ces quatre énergumènes. Entre ces êtres brillant et attirants, ces vraies futurs idols, qui avait besoin d'un pauvre gosse râleurs grincheux et victime d'ijime par dessus le marché ? Ça ne marcherai jamais.

Septembre. Les cours avaient recommencé depuis un mois et j'attendais avec appréhension le 15. Le groupe allait être présenté officiellement. Nan mais n'importe quoi. Aussitôt qu'on apprendra que je suis devenu connu, les brimades augmenteront, Ça se fera savoir et l'image du groupe en prendra un coup. Et autant moi j'en aurai rien a foutre, autant je ne voulais pas que les autres soient blessés dans leur carrière. Fallait sérieusement que ça s'arrête avant que l'on sache.

J'ai pris mon courage a deux mains et je suis allé voir la bande qui m'emmerdait principalement. Celle avec mon ex et son nouveau copain. Je me suis avancé vers eux avec la démarche la plus calme le possible, le regard droit devant moi et les poings serrés. J'étais sur le point de me pisser dessus et de partir en courant.

Et c'est ce que j'ai fais. J'avais a peine dis un mots qu'ils se sont mis a me courser. J'ai cru voir une lame de couteau. J'avais réussi a m'enfermer dans les toilettes mais ils sont passés au dessus de la porte. J'étais là, coincé devant eux. Ils étaient là, un mini couteau a la main et un sourire sadique aux lèvres.

Ça a duré longtemps. Ils ne m'ont pas épargné. Ils m'ont arraché les cheveux, déchirés mes vêtements, enfoncé la tête dans la cuvette des wc. Ils m'ont insulté tout du long. Ils m'ont dit que je l'avais cherché, que j'étais leur petit chien, que je devais aboyer et les appeler maître. Je l'ai fais. J'étais terrifié. Mais ça les a juste fait rire, et ils ont continué. Avec le couteau, ils ont écris et dessiné sur toutes les parties invisibles de mon corps. Ils m'ont brûlé les doigts avec leurs briquets. Ils m'ont pissé à la gueule. Puis ils sont parti. Et je suis resté là, a moitié inconscient, a essayer de ne pas pleurer trop fort.

J'ai ouvert les yeux quand j'ai senti qu'on me secouait. Le concierge me fixait affolé et me claquait les joues pour me réveiller. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter, qu'il avait appelé les urgences et que je ne devais surtout pas m'inquiéter. J'ai vu, de mon statut mi-comatique, l'état dans lequel j'étais et ses conséquences. J'allais faire foirer le groupe. J'allais me faire virer de la Johnny's peut-être du lycée. J'allais me faire plus remarquer encore. Et plus que tout, j'allais inquiéter maman.

J'ai hurlé, je me suis débattu. Je voulais partir, m'enfuir loin. Pendant que le concierge m'empêchait de bouger, j'ai aperçu dans sa sacoche un éclat métallique et j'ai plongé ma main dedans. Un des coutelas des autres. Les souvenirs ont afflué et j'ai vomi sur l'homme qui s'écarta en grimaçant. J'ai saisi ma chance. Il fallait que ça cesse. Pour toujours. J'ai enfoncé le morceau d'inox le plus loin possible dans mon poignet.