Je ne sais vraiment pas d'où cette histoire vient, car je ne suis pas fan de l'ajout de personnage inexistant dans les univers sur lesquels j'écris, habituellement. Mais voilà. Ça m'est tombé dessus et je n'ai pas pu m'arrêter. L'histoire se situe en saison 3, après que le groupe se soit installé à la prison. Beth n'en fait pas partie et Daryl a une petite fille (le seul perso ajouté). Ces deux points établis, rendant l'univers quelque peu alternatif, vous pouvez débuter votre lecture. ^-^

Sinon, je préfère quand même prévenir tout de suite que j'ai pris le partie ici de ne publier que de tout petits chapitres.


Annabeth


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Partie 1 - La Rencontre

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Anna du haut de ses quatre ans et demi avait déjà bien compris que quand Sylvia s'était enfuie au lieu de rester avec elle sous les voitures de l'autoroute comme demandé par son père, son amie avait dû se perdre. Car jamais plus elle ne l'avait revu.

Son papa lui en avait parlé avec beaucoup de sérieux, la donnant en exemple pour que jamais elle-même ne fasse pareille imprudence.

Aussi savait-elle qu'elle était dans les ennuis en quittant, sans prévenir personne, la sécurité de leur nouvelle maison pour suivre la femme qu'elle pensait être sa mère. Mais comment aurait-elle pu la laisser partir sans réagir ? Elle avait donc marché et marché à travers bois une heure durant pour la rattraper, sans jamais imaginer l'ampleur de ce que son comportement irraisonné avait provoqué à l'arrière dans le groupe. Elle était si persuadée que sa maman était enfin là. Il suffisait juste qu'elle la rattrape et lui dise de venir vivre avec eux.

De dos, elle était aussi belle qu'attendu, avec sa chevelure dorée digne d'un ange. La description même que son père lui donnait chaque soir qu'elle le lui demandait.

La femme sortait finalement de la forêt pour le bitume noir de la route quand la petite fille réussit enfin à la rattraper. Malheureusement, en lieu et place d'un visage aussi angélique que sa douce et voluptueuse chevelure, c'est une vision d'horreur, la peau des joues déchiquetée et la mâchoire totalement découverte qui se jeta sur elle.

Anna eut alors pour seul réflexe de hurler de sa voix fine et cristalline, quand l'attaquante s'arrêta brutalement dans son élan. Surgie de nulle part, une silhouette plus fine encore et chapeautée d'une casquette empalait déjà sa lame dans la tête du monstre. Elle renouvela aussitôt l'action sur plusieurs morts ayant surgi de toute part suite au cri ayant attiré tous les traînards de la rue. Quand l'inconnue libéra ainsi un chemin de sortie, elle empoigna la petite par la taille pour la porter et l'entraîner loin de son carnage.

Elle courut une centaine de mètres avant d'exiger de l'enfant qu'elle se tienne de toutes ses forces à elle, tel un koala, alors qu'elle grimpait à un arbre.

Anna avait toujours rêvé pouvoir grimper dans les arbres. Mais depuis qu'elle s'en souvienne, son père le lui avait toujours refusé.

Reposant finalement toutes deux sur une large branche, hors de tout danger, sa sauveuse la questionna vivement.

- Tu es toute seule ?

Signifiant un oui, Anna du aussi lui avouer quelque chose de grave pour l'enfant en bas âge. Elle avait tellement honte que les larmes lui montaient déjà aux yeux.

- J'ai fait pipi dans ma culotte.

- Oh... ma puce. Ce n'est pas grave. Moi aussi, j'ai réagi ainsi la première fois que ces choses s'en sont prises à moi. Tu ne crains rien ici. Personne ne pourra t'attraper.

- Sauf papa ?

- Oui. Sauf ton père et moi. Était-il avec toi ?

- Je ne sais pas.

Une réponse étrange. Mais la petite semblait soudain supporter le contrecoup du choc d'avoir été attaquée.

- Tu t'es perdu ?

- Je... je me suis sauvée.

- Oh. Peut-être était-il derrière toi, alors ?

Des bruits de combat se faisant soudain entendre, Beth supposa que s'il s'agissait de son père, il venait de tomber nez à nez avec le petit groupe qu'elles venaient de fuir. Sauf qu'ils étaient près de vingt à traîner dans le quartier quand elle était elle-même arrivée. Et elle n'en avait tué que cinq. Aussi doutait-elle qu'il puisse s'en sortir seul. En grimpant d'une branche de plus, elles pouvaient bien voir une figure masculine en mauvaise posture.

- Il faut aider papa !

- D'accord. Mais uniquement si tu me promets de rester ici jusqu'à notre retour et ne plus t'enfuir.

- D'accord.

Alors sans plus attendre, Beth sauta de l'arbre et couru rejoindre l'homme en difficulté. S'attelant à tuer les morts les plus éloignés et isolés sur son chemin, elle réduisit ainsi le nombre des attaquants avant de réussir à s'approcher suffisamment pour les extirper un à un par le col de chemise, les faire chuter, puis les empaler.

Quand elle termina ainsi le dernier encore debout, une voix brute et rauque l'interpella.

- Technique intéressante.

Et c'était peu dire au regard de celle de l'homme tout en muscles qui lui faisait face. Sauf que lui n'avait pas besoin d'être sur la pointe des pieds pour se défendre.

- Je... je suis souvent trop petite pour pouvoir les atteindre à la tête en une seule fois.

- Ce n'était pas une critique.

- Oh.

- Écoutez...

L'homme semblant mal à l'aise ramassa une arbalète qu'il devait avoir laissé tomber, avant de revenir vers elle.

- ...Habituellement, je ne vous laisserais pas ici sur le bord du chemin toute seule. Mais j'ai vraiment besoin de partir.

- Je comprends... je voulais juste vous demander...

- Non, je dois vraiment y aller. Le temps presse et maintenant que nous sommes sur la route, je n'aurais plus de traces à suivre, et...

- Monsieur !

Elle n'en revenait pas d'avoir ainsi hurlé. Et à voir son regard écarquillé, il en était de même pour lui.

- Excusez-moi d'insister, mais cherchez-vous une enfant ?

En une fraction de seconde son attitude changea du tout au tout. D'aimable et avenant, il n'était plus qu'un mur de tension infranchissable et inabordable.

- Pourquoi cette question ?

- Si vous ne cherchez pas d'enfant, peu vous importe.

Elle n'allait certainement pas laisser cette gamine apeurée aux côtés de ce mal alpha, s'il n'était pas celui qu'elle croyait. Alors sans plus attendre, elle se détourna pour partir de son côté, quand l'homme se précipita sur elle.

- Attendez !

Se tournant une nouvelle fois, Beth put découvrir son visage dorénavant couvert de peur et d'angoisse.

- Je vous en prie. Attendez. Vous avez parlé d'une enfant. Je... Je cherche ma fille.

- Comment puis-je savoir que c'est vraiment la vôtre ?

- Elle a 4 ans. Elle est toute blonde, porte un pantalon et gilet bleu et... elle est sans doute assez sale. avoua-t-il soudain avec remords. Elle est timide, ne parle pas beaucoup. Elle n'a pas l'habitude d'être dehors et croiser ces...

- Marcheurs ?

- hum. Je la pistais dans les bois avant de l'entendre crier et tomber sur ceux qu'elle a dû attirer. L'avez-vous vu ?

- Elle répond à votre description au détail prêt qu'elle m'apparaît plus bavarde que vous ne le dites.

- Je... dans le doute, puis-je ?

- Bien. Mais au moindre signe que vous n'êtes rien pour elle, je ne vous laisserais pas l'approcher. Cette petite a déjà assez vécu pour aujourd'hui.

- Ok.

Il imagina que lui non plus ne voudrait pas que sa fille aille avec un parfait étranger, quand a priori cette jeune femme surgie de nulle part se proposait de jouer sa gardienne le temps qu'il la retrouve.

Mais ils n'avaient pas fait plus de quelques pas qu'ils l'entendirent hurler à tout poumon !

- Papa ! Je suis là !

- Chutt !

Si la jeune femme lui intima de se taire, lui fut plus terre à terre en le lui signifiant d'un geste peu adapté à un enfant. Lui promettant même d'un regard les pires sévices, si elle ne la bouclait pas très vite. Elle avait été éduquée mieux que ça depuis la fin du monde.

Cela n'ôta pas toute sa joie et son soulagement de père de la revoir saine et sauve, gentiment coincée en hauteur sur une imposante branche d'arbre.

- Je vais vous la descendre.

- Je m'en occupe.

- Bien sûr...

À présent penaude d'avoir douté de son identité, bien que la petite fille lui avait signifié qu'il ait pu la suivre jusqu'à cette entrée de ville, Beth n'en resta pas moins émue des retrouvailles entre ce père et sa petite fille. Elle aurait tant voulu... Jamais elle ne connaîtrait ce bonheur impossible...

- Merci !

Se tournant finalement pour les voir l'approcher à nouveau, la petite fortement blottie dans les bras de son père, Beth haussa les épaules. Qui aurait seulement pu laisser une gamine de cet âge se faire dévorer par ces monstres qu'ils étaient tous en devenir ?

- Il n'y a rien à remercier. Je n'allais pas la laisser aux mains de ces...

- Glenn les appelle les Mordeurs ! Mais papa préfère dire les Morts. Là où on vit, y'a plein de grilles et parfois ils...

- Silence Anna.

- Mais papa ! Elle nous a sauvé tous les deux !

- Exacte et pourquoi au juste a-t-elle dû mettre sa vie en danger pour nous sauver ?

Au silence recueilli, Daryl ne put qu'insister.

- Tu sais très bien que tu ne dois pas t'éloigner de moi, hormis si je pars en expédition. Auquel cas, tu dois rester avec l'une des dames du campement ! Mais sans doute pas fuir de là-bas par un trou de souris sans prévenir personne.

- Mais j'avais trouvé maman !

- Anna !

- Vous... vous cherchez aussi une femme ? osa questionner Beth. Elle n'avait croisé personne d'autre de la journée, mais peut-être pourrait-elle les aider à quadriller les lieux.

- Non.

- Oui !

Ok. Aux retours contradictoires, elle ne pouvait que supposer l'horrible vérité que sa mère était morte et que l'homme n'avait pas encore réussi à l'expliquer à son bout de chou.

- Ça suffit. Tu sais que quoiqu'il arrive tu n'avais pas à t'enfuir ainsi !

- Je suis désolée.

- Tu peux l'être, petite ! Car tu seras punie.

- Mais je...

- Je ne veux plus t'entendre, Anna !

Au regard de nouveau larmoyant de la petite fille et sachant ses confidences peu après qu'elle l'ait extirpé des mains dévorantes, Beth se sentit obligée de plaider sa cause.

- Je sais combien vous avez dû avoir peur de la voir disparaître sans savoir où elle se trouvait. Mais elle a eu elle-même très peur. Et...

- Et je ne vais rien lui faire, mise à part la priver de dessert. Je ne mettrais jamais la main sur mon enfant.

- Oh mon Dieu ! Non ! Jamais je n'ai pensé à ça...

La voyant sincère dans ses paroles, Daryl se calma un peu. Il savait quelle image il donnait à côté d'une enfant si adorable et... négligée. Il en entendait assez sur le campement quant à sa manière peu usuelle de l'élever et d'en prendre soin.

- Tu rentres avec nous ?

À la demande de la petite, Beth se permit une boutade pour son père.

- Silencieuse et timide, hein ?

- Croyez-le ou pas. Elle n'a jamais été aussi naturellement ouverte avec personne.

- Elle m'a sauvé la vie, papa ! On ne peut pas l'abandonner ici toute seule.

- Non. On ne peut certainement pas.

- Oh... non... Ce n'est rien. Je... je passais juste.

- Vous cherchiez quelque chose ?

Vaste question qu'il posait là. Elle errait depuis des mois de lieu en lieu à la recherche de semblables qui ne lui fassent pas peur à leur simple vue. Elle avait appris à la dure comment se défendre des morts et des vivants. Mais l'instinct grégaire la poussait encore à essayer de s'unir à d'autres pour plus de force. Pour autant, elle restait depuis le début seule... seule comme depuis plus de cinq longues années... Quelle image devait-elle donner aux yeux de ce père de famille aimant et attentionné.

- Comme tout le monde, je pense. Je cherchais juste un lieu où me poser, des fournitures...

- Alors... Vous êtes vraiment toute seule ?

- Toujours été.

- Vous voulez nous accompagner ? Il y a un autre enfant et des femmes dans notre groupe. Je promets que vous n'avez pas à nous craindre. Et comme dit la gamine, nous vous devons beaucoup. Elle, comme moi.

- Je n'ai pas fait ça pour ça.

- Raison pour laquelle vous seriez la bienvenue parmi nous.

- Viens s'il te plaît !

- Puisque c'est si gentiment demandé. Je vous suis. Mais je ne promets pas de rester.

- Acceptable.

Elle était même futée, comme jeune femme. Lui-même ne se serait pas engagé à long terme sans savoir qui il allait trouver et comment le groupe hôte vivait.

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À suivre.

Pour ceux qui se posent la question, nous saurons, dés le prochain chapitre, qui est la mère de la petite et pourquoi Beth n'était pas avec sa famille à la ferme !

A très vite.

mimi yuy