Salut ! Me voilà avec une nouvelle fiction un peu particulière. Je vous explique :
C'est basé sur le livre Le Monde de Charlie (une perle, pour ceux qui ne l'ont pas lu) et j'avoue que c'est ce livre qui m'a inspiré cette histoire même si, bien sur, c'est complètement différent, ne vous attendez pas à la même chose.
J'ai voulu changer aussi pas mal de choses chez les personnages de Glee, c'est à dire que les statuts de populaires et de loser sont un peu redistribués ici, ainsi que certains caractères (vous comprendrez...)
J'espère que vous donnerez une chance à cette histoire, je vous poste les deux premières lettres dès ce soir, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez :)
A bientôt :)
Cher ami,
Je voudrais d'abord m'excuser d'avoir mis tout ce temps à t'écrire une nouvelle lettre. Mais aujourd'hui, c'était un jour important. J'ai compté les jours tout l'été. Et ce matin, j'ai dû retourner au lycée pour une nouvelle année.
Triste n'est-ce pas ?
Il y a beaucoup de choses qui me manquent. Il y a ces journées à rien faire, allongée sur le canapé avec Mia, qui a beaucoup grandit, à regarder des dessins animés toute la journée. Il y a également ces après-midis à la mer avec Abuela et Mama. Et puis il y a eu ces heures passées, allongée dans les champs à la bordure de Lima à lire des romans policiers. Mes préférés. Le soleil était chaud, et même s'il n'avait pratiquement aucun effet sur ma peau déjà bronzée, j'aimais le sentir inonder ma peau, comme si la journée ne finirait jamais, comme si le temps s'arrêtait pour ces quelques heures.
Mais hier, comme si le ciel savait que c'était un mauvais jour, il s'est mis à pleuvoir, marquant la rentrée.
Oui, tu as bien lu. Mauvais jour. Comme tous ceux passés l'année dernière, et comme, probablement tous ceux de cette année, et de toutes les suivantes. Ça ne fait qu'un jour et je suis déjà fatiguée. Fatiguée de cette hiérarchie qui me pèse. De ces sportifs qui se croient tout permis, et qui font la loi. Et fatiguée de devoir baisser la tête quand je marche dans les couloirs.
Je pensais vraiment que je m'y habituerais. Tu sais, à l'angoisse, à la boule au ventre qui me tiraille quand je prends le chemin du lycée et qui ne me quitte que le soir quand je pousse enfin la porte de la maison. Mais non. Ça ne passe pas et ça s'amplifie. J'ai peur, alors je me fais petite. Pour ne pas qu'on me remarque. Je ne veux pas.
Je sais ce que tu me dirais aujourd'hui. Je sais ce que tu me dirais si tu me voyais tous les jours, la tête baissée, les mains agrippées aux brettelles de mon sac.
Et je crois que j'aimerais t'entendre me crier qu'il faut que je lève la tête et que je marche droit. Qu'ils n'ont pas le droit de me jeter ces sirops collants et beaucoup trop sucrés au visage. Qu'ils n'ont pas le droit de cacher mes affaires de rechange quand on a sport ou bien de me pousser contre les casiers dès qu'ils m'aperçoivent dans les couloirs.
Mais je ne peux pas. Parce que tu n'es pas là et que tu ne me dis pas tout ça. J'aimerais juste que quelqu'un me dise que pour une fois, tout ira bien. Juste une fois.
Mais j'ai déjà tenu un an dans ce lycée, je peux faire plus, non ?
Tu sais ce qui est le plus étrange ? C'est que pendant un an je me suis demandé ce qui clochait chez moi. Pourquoi ils s'en prenaient tous à moi en particulier ? Mais je n'ai rien trouvé. Rien du tout.
Je t'avais déjà parlé de ma sœur, Mia. Elle a un an de plus que moi. On est très proches, autant qu'on est différentes. Elle est populaire, elle a des amis, elle est jolie et a eu pleins de petits copains. Et elle n'a pas passé tout son été seule à lire des romans policiers. Non. Elle est sortie, elle a fait la fête, elle est rentrée complètement bourrée.
On a l'habitude de s'assoir après ses sorties, et elle me raconte tout. Tous les détails, toutes les musiques sur lesquelles elle a dansé, toutes les personnes à qui elle a parlé. Je vis à travers elle. Elle vit pour moi.
Un jour, je lui avais supplié de me raconter ce qu'il se passait pendant les grosses soirées où pratiquement tout le lycée ce retrouvait. C'était généralement pour fêter le début des vacances. Et à chaque fois, elle m'avais proposé d'y aller avec elle. Et à chaque fois, j'avais fini ma soirée seule, à t'écrire, en essayant de ne pas trop penser que je n'ai pas la vie d'une jeune de mon âge.
Je serais terrifiée d'y aller. Terrifiée d'être humiliée devant eux.
Je m'égare.
Quand je lui avais demandé de me raconter ces soirées, elle s'était simplement assise sur le canapé, un bol de glace dans la main et elle m'avait dit :
« - Je te raconte 'Tana, mais en échange tu fais mes devoirs de la semaine. »
Et j'avais accepté.
Et comme elle sortait tous les weekends, ça avait fini par être normal qu'en rentrant du lycée, elle me donne son sac, aille sur la terrasse et passe sa soirée à écouter de la musique dans son casque en fumant cigarette sur cigarette.
Mais ça ne me dérangeais pas. Ça me permettait de m'occuper et, en quelque sorte, ça rendait service à la famille.
Parce que Mia, à l'école, elle a toujours été complétement déconnectée. Je t'arrête tout de suite. Elle n'est pas stupide, non. Ça ne l'intéresse pas, contrairement à moi.
Alors c'était notre rituel, le samedi matin de s'assoir sur le canapé. Elle, les jambes sur le fauteuil de papa, moi, assise en tailleur la regardant avec des yeux ronds.
C'est fous tout ce qu'il se passe à ces soirées. Elle me raconte tout, chaque détail, chaque truc marrant et chaque truc humiliant qui est arrivé à certaines personnes trop ivres pour s'en souvenir. Et pour la seule fois de ma semaine, ça me permet de rire à en avoir mal au ventre. Et ça fait du bien.
Ton amie, Santana.
