Notes de l'Auteur: Bonjour à tous et à toutes! Merci d'avoir choisis ma Fanfic! Cependant, avant de commencer votre lecture, je me devais de vous parler de mes inspirations (parce que ça me tien à coeur) d'une part et d'autre part de quelques petits avertissements par rapport au contenu de cette fiction.
Tout d'abord, ma première inspiration fut un épisode de Secrets d'histoire sur les courtisanes (si ça intéresse quelqun voici le titre: Secrets d'Histoire: LES COURTISANES : LES REINES DE PARIS). Ensuite, il faut savoir que je suis une grande fan des travaux de Moyoco Anno (Sugar sugar rune, Happy mania...) et donc j'ai fais un lien direct avec ma première inspiration et son manga Sakuran que je considère comme un véritable chef d'oeuvre. Enfin, dernière inspiration mais pas des moindre, viens le roman Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos auquel je voue un amour inconditionnel.
Ensuite, nous entrons dans le vif du sujet, le contenu en lui-même (pas de spoilers,n'ayez crainte mes bichons): Comme on peut le voir, cette fanfic est "Rated M"*j'aurais bien aimé la rated plus "fort" mais c'est impossible* mais le site ne permet pas de mettre plus amples avertissements(comme le fait le site AO3). En effet, je me dois de vous mettre en garde sur certains aspect tel que l'évocation du viol, du meurtre et aussi, du monde de la prostitution. Je ne me prétend pas comme étant une experte en quoi que ce soit et je condamne le viol (je le trouve tellement immonde que je n'arrive même pas à l'écrire, c'est pourquoi, je ne fais que l'évoquer.). Donc si vous êtes sensible par rapport à ces sujets, je vous invite peut-être à passer votre chemin.
Egalement, j'ai conscience que les personnages soit assez "OOC"(de l'anglais Out Of Character, signifiant que leur personnalité semble différé de leur caractère d'origine.), mais je trouve que ça colle pas mal à l'environnement.
Sur ce, je vous laisse à votre lecture de cette fanfic que j'ai écris il y a pas mal de temps! En espérant qu'elle vous plaise! N'hésitez pas à me donner vos critiques, en faite je les attend avec grande impatience!
1600. Angleterre.
Quelques rayons de soleil filtraient à travers les carreaux de sa chambre en ce matin de mai. Ses cils noirs se mirent à battre avant de révéler ses délicieuses pupilles marron. Il s'étira un instant et tourna la tête vers la gauche avant de lâcher un profond soupir. Un mâle gras et trapu, ronflait sur le ventre entre les draps de flanelle, complètement nu. Son partenaire, à l'extrême opposé de lui, se leva et s'étira une nouvelle fois de tout son long, exhibant son corps blanchâtre et fin aux formes parfaites. Il s'avança vers une chaise et saisit son peignoir de soie qu'il fit glisser le long de ses bras. Le jeune homme n'eut pas le temps de nouer la ceinture qui pendait sur sa taille que déjà l'énorme bonhomme puant encore les sueurs de la nuit passée s'était placé au-dessus de lui, de sorte de former une cage géante de chair et d'os, emprisonnant le petit brun. Ce dernier retroussa le nez lorsque l'odeur atteint ses narines habituées à beaucoup plus de raffinement que cela et fronça ses sourcils noirs et fins.
« Que puis-je donc faire pour vous, Sir Richardson ?» demanda-t-il de sa voix claire et aux accents irlandais assez prononcés.
« Sans doute prolonger la corvée entreprise hier soir, mon chéri. À genoux, catin. » lui lança son agresseur d'une voix pourrie par l'argent et le pouvoir.
S'il y avait bien une chose que Jim Moriarty détestait par-dessus tout après les gens de cette espèce et leurs manières plus que douteuses, c'était que ces mêmes personnes avec ces mêmes manières lui rappellent sa condition. Car oui, ce bel éphèbe aux corps digne des statues de la Grèce Antique et aux cheveux d'une noirceur défiant celle de la plus sombre des nuits était un courtisan. Une putain de luxe. Chaque jour, il voyait des dizaines d'hommes défiler sous ses draps et entre ses cuisses. C'était sa vie. Il ne l'avait pas réellement choisie mais c'était comme ça.
« Je suis au regret de ne point pouvoir accéder à votre requête, cher ami, car voyez-vous, je suis plus que demandé ici. J'ai d'autres choses à faire que m'occuper de votre cas.»
Une grande main s'était alors refermée sur son cou et des lèvres s'étaient rapprochées de son oreille :
«Je suis certain qu'une chose comme toi à le temps de me faire une petite pipe et gratuitement en plus de ça. Allez, moins de blabla, à genoux, sale putain. »
Un élan de rage s'empara du jeune Moriarty et lui permit de se délivrer de ce traquenard. Il plaqua son agresseur contre le mur, puis sortis un poignard de sa jarretière fétiche avant de le placer sous la gorge l'aristocrate plein de gras, très inconvenant :
« Sachez, cher monsieur, qu'avec moi RIEN n'est gratuit. Pas même le meurtre. » cracha le brun entre ses dents.
Il allait faire pénétrer la lame blanche dans la gorge suante avant qu'un grand fracas ne vienne l'interrompre en le faisant sursauter.
« JIM ! Grand Dieu mais qu'est-ce que tu fais ? Tu es devenu fou allié !? » hurla une jeune femme au teint tout aussi clair que celui de Jim.
La femme le tira par son vêtement en arrière et lui ordonna de ranger cette arme là où il l'avait trouvée. Moriarty s'empressa de la glisser dans son étui contre sa cuisse et de refermer sa robe de chambre. Pendant ce temps sa patronne, Irène Adler, se confondait en excuses et promettait à Richardson que la prochaine fois sa visite serait entièrement au frais de la Maison. L'homme se rhabilla prestement et bougonna en sortant de la chambre, maudissant celui avec qui il avait passé la nuit et lui promettant de le retrouver dans l'antre du Diable.
Une fois le calme revenu, le brun s'assit sur son lit défait et poussa un long soupir avant que sa furie de directrice ne regagne ses quartiers et ne lui balance son venin en pleine figure :
« N'as-tu pas HONTE de ton comportement ! ? As-tu donc oublié la devise de la maison ? Jim je te PARLE !»
«« Le client est roi, il faut toujours satisfaire le client », je sais. J'ai entendu cette phrase pendant de longues années, Madame.
«Vas-tu donc cesser un jour d'être aussi IMPERTINENT ?! » continua-t-elle de crier. La voix de la bonne femme portait si bien qu'un attroupement de jeunes hommes et femmes, tous plus beaux les uns que les autres, s'était rassemblé sur le seuil de la chambre de Jim . Tout ce beau monde ne perdait aucune miette de la brimade.
«Je ne vois pas en quoi je me devrais de me passer du plus grand de tous mes atouts. Tous ces hommes ne viennent que pour ça. Parce que j'ai du caractère, moi, Madame. »
Piquée au vif, celle qu'on surnommait dans le temps « Dominatrix » leva un bras en l'air, projetant d'administrer un coup bien mérité à ce petit avorton avant que ce dernier ne reprenne la parole de sa voix si merveilleusement claire :
« Allez-y, Miss Adler. Frappez-moi. Je l'ai de toute manière méritée. J'aurais dû mieux me faire violer par ce grossier personnage, du moment que ça vous rapporte de l'argent. Mais sachez, madame, qu'en parlant d'argent, je suis le seul à réellement en apporter à cette foutu maison close, elle ne vaudrait sans doute pas le quart d'une livre si je n'y siégeais pas. Allez-y, Miss Adler, frappez-moi ! Mais si vous avez le malheur ne serait-ce que de m'apposer une seule cicatrice sur le visage, ce sera votre réputation et celle de cet établissement qui en seront les plus touchés. Pour moi, ce ne sera qu'une blessure de guerre de plus. J'ai cessé de les compter le jour où j'ai perdu ma virginité ici même, alors vous pensez donc bien qu'une petite plaie ne me fait pas peur. »
La femme se mordit la lèvre colorée de rouge à lèvre carmin avant de baisser son bras, sous le sourire magnifiquement mesquin du jeune garçon. Elle fit virevolter ses jupons avant de sortir de la chambre, n'oubliant pas de lui lancer les menaces habituelles et descendit s'enfermer dans ses appartements, au rez-de-chaussée. Jim se mit à éclater d'un rire argentin mais réellement effrayant, faisant fuir la plupart de ses espions, sauf un. Un grand homme aux boucles brunes, tout aussi divin que Moriarty s'approcha du lit du prostitué. Il le toisa un instant, d'un air suffisant et lui lança une pique glaciale :
« On dirait bien que la Diva ai encore fait des siennes. Voilà encore un comportement vide de sens. Jamais je n'arriverai à saisir ce qu'ils te trouvent tous.»
« C'est bien pour cela qu'on t'appelle la Doublure, Sherlock. Tu es second et tu le resteras à jamais car, tu ne sais rien du tout de la vie ni des hommes. Dieu soit loué pour toi que le sujet des femmes n'ai pas été abordé, cela aurait frôlé le ridicule. »
Le grand brun à la peau laiteuse et aux pommettes saillantes lâcha un petit claquement de langue, témoignant de son agacement et de son dégoût profond envers Jim, avant de tourner les talons et de se diriger vers le couloir. Avant de franchir la porte, il lui lança une dernière réplique assassine :
« Un jour, tu verras ton royaume et ton trône te seront dérobés avant de brûler sous tes yeux infâmes et tu seras impuissant. Tu perdras tout, Jim. Tout. »
« Je pense que ce jour arrivera quand tu sauras crier sur une note supérieure à la mienne, Holmes. »
Ledit Holmes sorti d'une façon dramatique, outré par une telle remarque. Enfin seul avec lui-même, Moriarty entrepris de faire sa toilette en se dirigeant vers sa salle de bain tout en hélant à grand renfort d'éclats de voix ses servantes qui s'empressèrent d'accomplir ses désirs. Il pénétra dans l'eau à peine tiède et hurla sur ses domestiques, juste pour le plaisir de hurler et de voir leurs mines déconfites. Puis il les congédia en leur ordonnant de préparer ses vêtements pour la suite de la journée.
Jim commença à se frotter le corps avec son éponge lorsqu'il se rendit compte qu'il lui restait encore des traces des ébats de la nuit passée. Il n'avait pas senti l'intensité des morsures ni des coups intempestifs de son client, pour la simple et unique raison qu'il ne ressentait plus la douleur depuis un certain mois de juin.
Il y avait 10 ans de cela, alors qu'il n'était qu'un enfant, Morairty avait pour habitude d'être le bouc émissaire de sa famille entière à cause de son physique. Il était beau. Extrêmement beau. Si beau que tous les membres de sa famille étaient rongés par la jalousie, eux qui étaient des êtres médiocrement laids et ordinaires. Il avait été frappé des heures durant sans que ses pleurs incessants ne puissent faire quoi que ce soit à l'affaire. A force d'être violenté de la sorte, son corps avait peu à peu arrêté de souffrir sous les coups et avait commencé à oublier le concept même de douleur.
Cela faisait également partie de sa réputation. Il était le libertin qui ne criait jamais de douleur mais toujours de plaisir.
Il sortit de l'eau et revêtit un peignoir avant de se parer de la tenue que lui avaient préparé ses femmes à tout faire. Puis il s'installa devant le miroir de sa coiffeuse et regarda autour de lui. Des bijoux, du parfum, des étoffes riches, de l'or, de l'argent… A quoi donc rimait tout cela ? Pourquoi tant d'inconnus tenaient à venir de si loin pour lui offrir tant de choses à lui, le moins que rien, l'homme de joie, la putain ?
On lui avait appris qu'il devait accepter les offrandes de tous ses clients car plus on lui offrait de cadeaux, mieux c'était pour tout le monde. Mais aujourd'hui encore, bien qu'avec le temps ces cadeaux avaient fini par flatter son ego, Jim n'arrivait toujours pas à saisir ce concept.
Il termina tranquillement de se préparer quand tout à coup, Irène vint frapper une fois de plus à sa porte :
« Presse-toi donc, de nouveaux clients sont en bas. Rassemblement immédiatement. Et je ne tolérerai de toi aucun retard après l'écart commis il y a de ça 2 heures. Dépêche-toi, tu es parfait de toute manière »
Moriarty soupira une fois de plus et claqua des doigts afin que ses courtisanes l'escortent jusqu'au rez-de-chaussée où se trouvaient déjà la plupart de ses collèges de travail, alignés comme du bétail près pour aller à l'abattoir, des sourires crispés aux lèvres. Il leva les yeux au ciel en soupira une énième fois, sans se soucier une seule seconde que tous l'attendaient de pied ferme, sous le regard noir de sa patronne.
« On dirait que la Diva nous a encore joué son petit numéro habituel, ça commence à être ordinairement lassant ! » déclara Sherlock, qui avait un public à sa merci.
« Moi au moins je peux me le permettre en vue de ma notoriété. Toi tu n'es rien … Rien hormis mon ombre, le second. En plus de cela, et je m'adresse à notre patronne tant aimée si ses deux hommes voulaient goûter aux délices de la perfection, alors pourquoi ne pas leur avoir montré directement le chemin de mes appartements ?» lui répondit Jim en serra son voilage contre lui en souriant
« Sale ca-..»
« Allons, Allons messieurs, je vous en prie ! Nous sommes en présence de valeureux soldats servant la couronne ! Je ne tolérerai aucun comportement de la sorte devant de tels gentilshommes. » le coupa la brune.
Jim fit une grimace à l'attention de ce que l'on pouvait désigner comme étant sa Némésis et tourna la tête vers les deux hommes en uniforme.
C'est là que toute son existence bascula en un battement de cil. Lorsqu'il eut le malheur de se perdre dans les yeux émeraude de cet inconnu, quelque chose se brisa en lui ou plutôt renaquit. Il sentit en lui une flamme, il retrouva espoir en l'humanité en quelques secondes. Le brun tenta de se contenir. Ne rien laisser paraître, faire croire que l'on ignorait la définition même du mot sentiment, c'était la clé du succès dans lequel il baignait.
Mais il ne pouvait réfuter les battements de son cœur qui résonnaient dans ses tympans et qui lui faisait tant de bien. Le coup de foudre, c'est ce que Jim Moriarty était en train de vivre en direct.
« Voici donc ici réunies toutes les plus belles créatures dont nous disposons ici » lança Irène en désignant la brochette de garçons en déshabillé.
« Ils sont tous plus charmants les uns que les autres.» commenta le grand blond aux yeux verts, scrutant discrètement l'idole de la Maison.
« Euuh veuillez m'excusez chère Madame...» commença le compère du grand blond, un petit blond rondelet qui portait le même uniforme que le plus grand.
« Oui, mon cher ?» lui répondit la patronne.
« Je suis désolé de vous le faire remarquer de cette manière très incongrue mais... Je ne vois que des jeunes hommes.»
« Eh bien ? Cela vous pose un souci ?»
« C'est que... Voyez-vous, sans vouloir vous offenser en quelque façon, je ne suis pas de ce bord-là» balbutia le plus petit, rougissant.
« Oh vous pouvez me croire sur parole, si vous ne l'êtes réellement pas, ce dont je doute, entre les bras d'une de ces fabuleuses créatures je ne donne pas cher de vos penchants sexuels ! »
Le jeune soldat se mit à rougir comme une pivoine, déclenchant de petits rires dans l'assemblée et un éclat de voix tonitruant de la part de son ami qui lui tapa dans le dos franchement.
« Allons, Allons John ! Détends-toi un peu ! Oublie donc ton grade et ton sexe. Amuse-toi !»
« Mais … Mon colonel...»gémit celui qui s'appelait John.
« Colonel... » répéta Jim tout bas en souriant timidement.
Quelques minutes plus tard, le jeune brun se retrouva, les jambes repliées sur elles-mêmes, sur son lit aux côtés du colonel blond et fort bien bâti. L'un le provoquait avec son allure décontractée tandis que l'autre sirotait sa tasse de thé, droit comme un I. Jim souriait de voir un homme aussi beau et tendu à la fois dans son antre.
« Donc vous êtes colonel, releva jeune éphèbe.
« C'est exact, lui répondit le soldat, portant la tasse à ses lèvres.
« Très intéressant tout ça. »
De longues minutes se déroulèrent dans le silence de plus complet avant que le cliquetis de la tasse sur la table basse ne fasse légèrement sursauter le courtisan, perdu dans ses pensées et sa contemplation. Son client le scannait avec des yeux pétillants et tendres à la fois :
« Si je puis me permettre, vous êtes incroyablement beau.» le complimenta le colonel, avançant sa main vers la sienne et y posant ses lèvres.
« On me le dit souvent, en vérité, mais d'une manière bien moins charmante. » lui répondit l'homme de joie, se collant un peu plus à lui.
Ses yeux noisette croisèrent une fois de plus le regard verdâtre du plus grand. De son attitude féline, Moriarty s'approcha de son oreille et y murmura :
« Mettons-nous donc au travail dès maintenant voulez-vous ?Je présume que vous n'êtes pas venu ici pour prendre le thé ni discuter de la pluie et du beau temps »
Le blond lui saisit la main de Jim et la posa à plat contre sa poitrine. Le plus jeune se mit à rougir intensément. C'était la première fois qu'on lui faisait faire ça, qu'il avait affaire à quelqu'un d'aussi charmant et sensible, ce qui le déstabilisait au plus haut point.
« Vous sentez ça ? C'est de votre faute. C'est pour cela que j'ai une demande très particulière.»
« Quelle est-elle ?»lui demanda le brun du bout des lèvres, hypnotisé par la voix de son client.
« Je veux être le premier à vous faire l'amour. »
La catin fit battre ses longs cils noirs, tout étonné. Quelle était donc cette demande si peu ordinaire ? Qui était cet homme pour pouvoir lui demander une chose pareille ? Le jeune homme en déshabillé s'éloigna légèrement de son soldat et baissa son regard, pour la toute première fois dans sa carrière.
« Je ne suis pas certain de savoir-faire ce genre de chose, Colonel. »
Le prostitué se tut un instant, le regard collé à ses genoux avant de relever le regard vers son vis-à-vis, les sourcils froncés :
« Et comment le savez-vous ? Comment savez-vous que de ma vie je n'ai jamais connu l'amour ?» demanda-t-il.
« Je le lis dans vos yeux.» lui avoua le soldat en se penchant vers lui.
« Êtes-vous une sorte de prestidigitateur ? Un magicien ?»
« Non. Juste un homme. Un homme amoureux. »
Un éclair parcouru la colonne vertébrale de l'hôte. Qu'avait-il bien pu s'imaginer ?Evidemment que ce beau prince charmant avait, quelque part sur cette planète, une belle qui attendait impatiemment son retour, rêvant de fonder une famille et de vieillir avec lui.
« Puis-je savoir qui est l'heureuse élue ?» demanda-t'il, froissé.
« Tout arrive à point à qui sait attendre, » répondit le blond en saisissant les lèvres de Moriarty qui passa ses bras autour du cou de son hôte, complètement hypnotisé par ses mots et son baiser, se couchant sur ses draps riches et l'attirant contre lui.
Le prostitué rompit le lien et lança des regards sulfureux à celui qui avait acheté ses services.
« Avant toute chose, je dois savoir ce que vous voulez que je fasse de vous, Colonel.»
« La seule chose qui m'exciterait comme jamais, c'est que vous m'appeliez « Sebastian ». Je vous en prie, je ne désire rien d'autre de vous, ô splendide créature venue tout droit du paradis. »
Une fois de plus, le brun sourit, ourlant délicatement ses lèvres. Jamais, ô grand jamais il n'avait eu aussi hâte de coucher avec quelqu'un. Il ressentait une profonde chaleur monter en lui, une excitation qu'il avait oublié de ressentir pendant des années.
« Très bien, Sebastian. »
Le roi de la Maison Close s'était délectée de ce prénom. Il avait dégusté chaque syllabe, chaque lettre, comme il aurait dégusté une friandise rare et exotique. Il passa ses mains dans les cheveux blonds de Sebastian qui s'empressa de piquer sur les lèvres gourmandes de la catin.
Pendant de longues secondes, le soldat lui offrit un baiser passionné et sulfureux, un de ces baisers dont Jim avait été si longtemps privé. Moriarty sentit les grandes mains du colonel passer sous son drapé et glisser sur sa peau blanche encore meurtrie par les morsures de son dernier client. Sebastian fit tomber l'habit de son amant et jeta un coup d'œil à la peau couleur de neige. Les traces violettes lui coupèrent le souffle. Pris d'une pulsion, Moran ne put s'empêcher de le serrer dans ses bras :
« Comment pouvez-vous laissez faire ce genre de chose ?» lui demanda-t-il, le nez dans son cou
« Ça fait partie de mon travail, mon tendre colonel»
« Je refuse d'être aussi … violent et répugnant.»
« Vous êtes client, je suis votre jouet. Vous n'avez pas à vous en faire pour moi.»
« Il en est hors de question. Vous êtes un homme, comme tous les autres.»
« Vous ne m'avez pas demandé mon prénom.»
« Vous ne me l'avez pas donné non plus.»
« Jim.»
«Tout aussi magnifique que vos yeux »
Moriarty ne put se retenir de lui sauter au cou et de l'embrasser le plus passionnément qu'il put. Les doigts de Sebastian remontèrent le long de sa jambe et vinrent s'ancrer sur les hanches du plus jeune. Le brun écarta légèrement les cuisses et passa ses doigts entre la peau et l'uniforme de Sebastian. La catin se débarrassa assez rapidement des vêtements gênants et tomba en pâmoison devant la peau dorée du colonel. Il y fit doucement balader le bout de ses doigts fins le long de ses muscles parfaitement sculptés. Lui qui avait toujours l'habitude de vieux croûtons, de la chair fraîche lui mettait plus que l'eau à la bouche. Moriarty remplaça très vite ses doigts par ses lèvres qu'il fit descendre le long du torse de son compagnon d'une nuit. Il arriva bien vite au niveau de la ceinture de Sebastian qui avait fermé les yeux et se laissait fondre sous les doigts experts du prostitué.
« V-Vous n'êtes pas obligé...»
« Ça fait partie du spectacle.» répondit Jim de sa voix claire en défaisant la ceinture du colonel, un petit sourire aux coin des lèvres.
Sebastian se mordit la lèvre et ferma les yeux, se délectant déjà de la future caresse. Gêné par ses drapés, Moriarty se débarrassa de son vêtement de soie et de mousseline qui tomba au sol comme une plume. Il révéla son corps nacré à son partenaire qui, les yeux mi-clos, s'émerveilla de le voir sous un nouveau jour encore plus radieux. Moriarty baissa le pantalon et le sous vêtement extrêmement lentement, faisant monter la fièvre d'un cran. Une fois le Colonel mis à nu, l'homme de joie fit courir ses doigts sur le membre gonflé. Il ne mit pas longtemps à le prendre en bouche. Cette fois-ci, le brun en avait envie. Il avait envie de lui faire plaisir, que ce bel inconnu passe un agréable moment entre ses cuisses mais pas pour le bien de sa réputation de Premier Homme de la Maison Close. Pour lui. Pour ce Colonel Sebastian. Ce blond l'avait tellement touché avec ses mots et sa gentillesse qu'il avait envie de lui rendre toute cette chaleur et cette joie qu'il lui avait offertes.
Le brun enroula sa langue autour de l'érection puis commença des va-et-vient. Autant lui faire goûter ce pourquoi Jim était connu pour être le plus doué. Sebastian avait passé la main dans les cheveux de jais de son amant et prononçait son nom comme une prière, incitant le plus jeune à aller plus vite.
Sebastian se sentait glisser, partir très loin dans ses contrées qui lui était encore inconnues. Il savait pertinemment que dans quelques heures, quelques milliers de minutes ils redeviendraient des inconnus. Le soldat ayant acheté les services d'un courtisan. Et il devait bien se l'avouer, cela le rendait malade sans trop savoir pourquoi.
Le colonel se sentit venir. Il tira alors le livré en arrière. Ce dernier lui lança des regards d'incompréhension. Il ne put le cacher, Jim fut très ennuyé par une telle réaction. Le blond s'en rendit compte et tenta de lui expliquer les motivations d'un tel geste :
« Ne croyez pas que je n'ai pas apprécié ce traitement, loin de là, ô créature de rêve … Je ne souhaite tout simplement pas souiller d'aussi jolies lèvres. »
« Je ne comprends plus rien, Colo-... Sebastian … Pourquoi demander des services comme les miens si ce n'est pas pour vous servir de moi comme un simple objet de jouissance ? C'est MON travail, c'est ce que je suis … Une pute ni plus ni moins !»
« Non, mon Magnifique, tu es bien plus » répondit le blond en l'attirant vers son visage.
Une fois encore, il colla ses lèvres contre celles du courtisan. Le brun enroula ses jambes autour des hanches puissantes de son partenaire qui était affairé à goûter son cou, y laissant quelques traces rougeâtres. Moriarty mis sa tête en arrière et profita en plein des douces caresses de son amant. Sebastian remonta à l'oreille de Jim et lui chuchota qu'il essayerait d'être doux. Il inséra un premier doigt dans l'antre chaude et douce du brun qui lâcha un profond soupir en le sentant en lui. Le blond en rajouta un second et les bougea plus rapidement. Il recueillit de la part de Jim de magnifiques éclats de voix, très puissant et aigus. Le prostitué était également connu pour sa voix assez puissante et aux magnifiques intensités. Ainsi, Sebastian eut l'immense privilège d'être le spectateur d'un concert atypique et rare. C'est alors que le grand blond musclé remplaça ses doigts par son membre gonflé, faisant crier Jim de plaisir encore plus fort qu'auparavant. Sebastian se pencha vers le petit brun et lui murmura des petits « désolé ma merveille » à l'oreille. Cette « Merveille » ne savait plus où donner de la tête.
Il était très perturbé. Moriarty était un prostitué depuis plus de 10 ans, il avait réussi à se hisser à la tête de la maison close d'Irène Adler en moins de 2 ans et à surpasser sa patronne, se façonnant une réputation défiant la concurrence. Il était la plus connue des catins de luxe, il faisait pâlir ses vis-à-vis féminins et jaser ses collèges masculins. Jim était tout simplement le roi de la prostitution alors… Pourquoi ? Pourquoi ce satané soldat à la botte de la reine arrivait-il à lui faire tourner la tête de cette manière-là ? Il était censé être inflexible, être fait de marbre. Il avait dû oublier le concept même du sentiment.
Alors comment expliquer qu'en ce moment même, dans les bras de cet inconnu son cœur puisse battre la chamade, ses cris être beaucoup plus tonitruants et sensuels, ses attitudes moins félines, plus… Naturelles ?
Le colonel commença à donner des coups de reins plus secs mais toujours en prenant garde à ne pas abîmer sa merveille. Leur rapprochement dura de longues minutes avant que le combattant ne se libère dans l'intimité du courtisan, qui ne manqua pas de lâcher un profond orgasme, soupir qui ne manqua pas de recueillir des éloges venant de derrière la porte de sa chambre.
Moriarty avait le regard collé à son client, complètement perdu. Encore prisonnier du brouillard de luxure et de plaisir, le brun commença :
« Pourquoi ? Pourquoi es-tu donc si adorable avec une chose comme moi ?» lui demanda-t-il, essoufflé.
« Cela va sûrement te paraître stupide j'en ai conscience mais... Crois-tu au coup de foudre ? »
Jim rougis une fois de plus et lui offrit un de ses radieux sourires. Il lui caressa la joue :
« Pas avant d'avoir croisé ton regard. »
« Tu me plais, bel inconnu. »
Le cœur de Moriarty rata un battement. Quelque chose s'effondra en lui pour immédiatement se reconstruire.
« Il en est de même pour moi, mon merveilleux soldat. » avoua le brun, à demi-mot.
Sebastian posa ses lèvres sur celles du brun lorsqu'on frappa à la porte du courtisan.
« Monsieur la Diva est attendu ! Je prierai à son client de quitter les lieux, avec toutes mes excuses pour le dérangement. »
Moriarty adressa une grimace à la porte sous l'œil amusé de Sebastian.
« Je crois qu'il est temps pour moi de disposer et de te laisser entre les pattes d'un de tes nouveaux tortionnaires… Bien que cela me déplaise, et me dégoûte au plus haut point.»
« J'en ai bien peur... »
Le soldat se retira et se rhabilla, sous l'œil mécontent du prostitué. Après avoir de nouveau revêtu son uniforme, le colonel fouilla dans sa poche et en sortit une petite bourse en tissu, remplie de pièces dorées. Il la tendit au brun qui la refusa :
« Je ne veux pas de ton argent, bel inconnu.»
« Et que veux-tu donc alors, magnifique joyau ?»
« L'assurance de te revoir. »
Le grand blond lui sourit et le colla contre le matelas une dernière fois afin de lui donner le plus beau de tous les baisers.
« J'espère que ce sera une preuve suffisante
« Je dirais même, satisfaisante. » sourit Jim en caressant son visage du dos de sa main.
Le petit brun se releva et ramassa son vêtement avant de l'enfiler. L'homme au service de la reine sortit un petit carnet et un bout de mine puis commença à griffonner quelque chose qu'il finit par tendre à Jim.
« Qu'est-ce donc ?» l'interrogea ce dernier, un petit sourire au coin des lèvres.
« Une nouvelle promesse.» lui répondit le soldat en lui rendant son sourire.
Le brun fonça dans ses bras et s'imprégna de sa fragrance une dernière fois.
« Reviens-moi vite.»
« Je n'y manquerai pas. »
Puis Sebastian sortit des appartements luxueux du courtisan, sous le regard noisette de ce dernier. Le blond avait rejoint son ami qui l'attendait devant une tasse de thé. Ils sortirent tous les deux du bâtiment. Le plus grand lança un dernier regard vers l'étage où se trouvait le coin de paradis qu'il venait de quitter. Jim, quant à lui, avait bien vite refermé sa porte et avait glissé le long de cette dernière, le morceau de papier contre son cœur et le sourire aux lèvres. Il entreprit de déplier la feuille.
Telle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vu que le colonel lui avait laissé son adresse. C'est alors qu'un éclair traversa le long de sa colonne vertébrale. Il courut à sa coiffeuse et ouvrit une petite boîte en ivoire qui contenait une poudre parfumée. Cette petite boîte, qu'un de ses anciens clients lui avait offerte, contenait un double fond. C'est là qu'il cacha précieusement l'ultime preuve de l'amour de son colonel, qui pourtant n'était encore qu'un simple client de passage.
