Fanfiction : Falling, Catching
Disclaimer : Sherlock Holmes appartient à Conan Doyle, Sherlock à la BBC et à Mark Gatiss. Tout ce qu'il me reste, c'est le droit de rêver et de vous embarquer avec moi.
Note: Falling, Catching est ma toute première fanfiction. Même si ce n'est pas encore fait, je compte bien aller jusqu'au bout de mon histoire, c'est pour cela que j'apprécierai énormément de recevoir vos commentaires, qu'ils soient positifs ou négatifs. Eh, faut bien progresser. Hm, et enfin, merci de me lire.
Chapitre 1 : Daydreamer
« Monsieur, nous venons de localiser Sherlock Holmes.
Agent Sparks, il me semble que je vous ai engagé pour le suivre, non pour le retrouver. »
Assit devant son bureau, Mycroft tenait son Blackberry d'une main et signait des papiers de l'autre. Il parlait d'une voix assurée et posée, mais honnêtement, il avait surtout envie de soupirer. Le comportement de son frère l'exaspérait, il avait encore réussi à semer ses gardes du corps.
« Toutes mes excuses, Monsieur, répondit l'agent haletant.
Où se trouve-t-il ? »
L'homme reprit d'abord son souffle :
« Nous nous trouvons sur Victoria Street et il pénètre à l'instant dans une banque, la HSBC. Souhaitez-vous que nous entrions dans l'enceinte aussi ? »
Mycroft releva la plume de son stylo et considéra la situation. Si Sherlock entrait dans une banque, c'est qu'il y avait certainement anguille sous roche.
« Évidemment. Assurez-vous également de tenir l'Inspecteur Lestrade au courant de l'avancement de l'enquête. Je compte sur vous, tenez-vous prêt à intervenir.
À vos ordres, Monsieur. »
Il raccrocha et rangea son téléphone dans la poche de son costume. Il fallait absolument que Sherlock boucle cette enquête dans les plus brefs délais. Cela faisait déjà deux semaines qu'il se penchait dessus et il était rare qu'il mette tant de temps à résoudre une affaire. Mycroft était déjà bien assez occupé avec les relations internationales. Il s'en voulait de se reposer sur son frère, surtout qu'il se chargeait de ses enquêtes d'abord pour des raisons personnelles qu'il n'approuvait pas. Mais Sherlock était loin, très loin, d'être un idiot. Même s'il avait le goût du risque, que ça lui permettait d'échapper à l'ennui avec ses shoots d'adrénaline plutôt que d'avoir recours à d'autres substances illicites, il était trop égocentrique pour risquer de se faire avoir au cours du « jeu », comme il se plaisait à qualifier ses enquêtes. Ce n'est pas pour rien qu'il lui imposait des gardes du corps qu'il s'amusait à semer pour le faire enrager... Sherlock prenait beaucoup trop de risques à son goûts.
xXx
Suivant les instructions de leur boss, Sparks et son équipe s'apprêtaient à rentrer à leur tour dans le bâtiment. Afin de passer inaperçu, ils comptaient y aller chacun leur tour à intervalles irréguliers et ils communiquaient le moins possible étant donné la zone sous haute vidéo-surveillance. Attendant son tour, Sparks ne pu s'empêcher de penser qu'il aurait mieux fait d'accepter la mission d'infiltration du cartel de la drogue de Totenham. Celle pour laquelle il s'était préparé deux mois durant, à parfaire son personnage, son accent et son plan. Et qui bien-sûr lui aurait valu une promotion.
A dire vrai, aucun d'entre eux n'était garde du corps. Leur véritable profession était agent spécial de renseignement ou expert en infiltration, mais ils n'étaient certainement pas spécialisé dans la protection rapprochée. S'ils avaient du mal à suivre leur client, ce n'était pas à cause de leur métier, non, ils étaient capable de s'adapter à toutes les situations et missions. Le véritable soucis, c'était que le dit client se jouait d'eux. En fait, il était réticent à recevoir tous services provenant de son frère. Même s'il trouvait ce comportement hautement immature, Sparks devait bien avouer qu'il leur donnait du fil à retordre, ses manigances et déguisements rendant leur travail plus difficile et… intéressant, en quelque sorte. Mais cela avait tendance à les mettre dans des situations délicates, le client et son équipe, ce qui parfois finissait par tâcher sa réputation. Étant un agent fidèle à Mycroft Holmes, un homme qu'il respectait énormément, il avait accepté cette mission si singulière et inédite par respect pour lui. Il savait pertinemment qu'il ne pouvait confier cette tâche à n'importe qui. Il fallait sans cesse être sur ses gardes pour ne pas le perdre de vue et les ennemies qu'il se faisait avait tendance à ne pas être des tendres. Mais il fallait en plus ajouter comme facteur qu'il s'agissait d'un proche de son patron.
Sparks vit que son tour arrivait bientôt, il se concentra à nouveau sur son client et son investigation. Sherlock Holmes enquêtait sur une mafia locale, l'une des rares qui ait choisit d'opérer sur le territoire britannique. Même ses sources et ses collègues savaient peu de choses sur elle. De vagues rumeurs laissaient entendre qu'elle avait du fuir les États-Unis, quelques années auparavant, à cause d'une trahison au sein de la « famille », mais ils n'avaient rien de bien concret. Depuis que leur client réticent avait pris en main cette affaire, il l'avait largement avancé et récoltait à lui seul des informations que son agence n'avait pu dénicher en cinq ans d'enquête. Sparks avait eu le feu vert de Mycroft Holmes pour fouiller l'appartement de son frère lorsque celui ci ne daignait pas partager ses trouvailles à Scotland Yard. Mais l'agent savait très bien que s'il l'avait voulu, Sherlock Holmes ne laisserait rien filtrer de ses découvertes. S'il prenait si peu de précaution à protéger son appartement, c'était pour que ses gardes du corps indésirables fassent la communication à sa place. La preuve : ils avaient trouvé une liste de courses, qui leur était bel et bien destiné, au milieu d'un dossier méticuleusement désorganisé. Sparks avait réussi à garder une attitude froide ce jour là, non sans difficulté, mais il bouillait intérieurement.
Les yeux rivés sur son portable, il était adossé au mur en face de la banque, habillé sous couverture comme ses trois autres collègues. Pour sa part, il portait des habits banals, c'est-à-dire un jean foncé, une chemise bleu-ciel et un pull noir à manches longues. Il avait comme autre accessoires des lunettes noires et un attaché-case de cuir marron, dans lequel il transportait les dossiers qu'il allait récupérer au domicile de Sherlock Holmes. Il haïssait ce bagage.
Sparks se décolla du mur et se dirigea ensuite vers l'entrée. Passé les portes coulissantes, il repéra son client et se plaça dans la file d'à côté, de façon à le voir sans être vu. Il jeta un œil circulaire discret dans la salle, notant à la fois la position de ses collègues, mais il considéra également le nombre approximatif de personnes présentes dans la banque. Au bas mot, il dirait quatre-vingt, voire quatre-vingt-dix en comptant les employés. La majorité était alignée dans les quatre files d'attentes, patientant d'être reçue aux guichets, d'autres retiraient de l'argent aux distributeurs et quelques personnes lisaient des prospectus accessibles à l'entrée du bâtiment. Rien de suspect, pour l'instant. Il comprit que ce fut la même chose pour ses collègues étant donné le silence radio.
Plusieurs minutes s'écoulèrent sans que rien d'anormal ne se produise. Sparks trouvait cela plutôt étrange. Ces deux derniers mois, il avait pu cerner – quelque peu – le profil de Sherlock Holmes, et s'il y avait quelque chose dont il était sur, c'est que sa présence ici n'avait rien d'anodin. Même s'il ne comprenait pas toujours ses actions sur l'immédiat, le temps lui montrait que tout avait été parfaitement calculé. Il avait sans cesse un tour d'avance. C'était enrageant. Surtout lorsqu'il réalisait être lui même un pion de son échiquier. Il enviait l'intelligence de cet homme qui ferait de lui un excellent agent, mais c'était autre chose lorsqu'on prenait en compte son caractère.
Cherchant la faille, Sparks se risqua à le fixer avec plus d'insistance. Holmes avait sa veste de costume noir ouverte, une chemise de la même couleur et son écharpe d'été marine autour du coup. Ses yeux froids ne fixaient rien ni personne en particulier, il avait l'air profondément blasé. Il remarqua que ses joues étaient devenues plus creuses qu'au début de l'enquête. Sparks était garde du corps, pas nounou. Holmes était assez grand pour gérer son alimentation sans qu'on ne lui livre en plus des repas. Puis, lorsque son regard s'attarda sur ses mains cachées dans ses poches, un mouvement de l'individu le devançant attira son attention. Il l'observa rapidement. Cet homme se tenait droit, mais son corps était secoué de sursauts discrets. Son visage, qu'il apercevait de profil, révélait un œil écarquillé et le sourcil froncé. Louche. Puis il comprit immédiatement. L'écharpe que portait son client – réticent – voilait le bas de son visage : il était en train de lui parler. Sparks pencha légèrement sa tête pour murmurer à son micro, mais il n'eut pas le temps d'avertir ses collègues. L'homme venait de se retourner et sa main plongée dans sa veste laissait penser qu'il disposait d'une arme. Sparks se précipita dans sa direction mais le mouvement de foule fut immédiat lorsque l'individu pointa son magnum sur Sherlock Holmes. Il fut emporté par le flot de gens paniqués, mais tout en se débattant, il réussit à hurler dans son micro :
« Arme à feu dans le bâtiment ! Le client est en joug, des renforts, vite ! »
xXx
Sherlock était déçu. Il avait traqué cette organisation avec plus de difficulté que d'accoutumé en pensant avoir trouvé une affaire qui vaille le coup, et qui en passant rattraperait les derniers mois d'absence total d'événement criminel intéressant. Sans succès. Le peu d'information que lui avait fourni ses indics lui avait démontrer à quel point cette organisation était insignifiante. En fuyant la grande pomme, elle avait espéré se refaire une réputation sur un territoire où elle était encore inconnue. Et où d'ailleurs elle continuait à passer inaperçu.
Mycroft l'avait bien eu. Mais, il s'ennuyait ferme depuis trop longtemps, il lui fallait une enquête et voilà qu'il lui en apportait une sur un plateau. Sherlock s'était servi, sans envie, et il était là à attendre que les hommes engagés par son frère finissent le travail qu'il avait pré-mâché. Il avait trouvé la famille Roni, sur le point d'échouer son braquage d'ailleurs, et il attendait patiemment qu'on les boucle pour pouvoir enchaîner avec une affaire plus intéressante.
De toute manière, cet homme, Benvolio, ne tirerait pas. Il tremblait comme une feuille, louchait méchamment et surtout, l'arme entre ses mains n'avait jamais servi. Plus une arme était abîmée, c'est-à-dire recouverte généreusement de poudre et rayée, plus elle était à craindre. Cela prouvait que le détenteur de l'arme l'avait utilisé de nombreuses fois et qu'il était en outre plus expérimenté. Or, un magnum flambant neuf avait plutôt tendance à fatiguer Sherlock plutôt qu'à l'alarmer. S'il avait été d'humeur, la situation l'aurait amusé : lui, sans défense et détendu en joug par un homme apeuré et armé d'un 9mm. C'était vraiment risible.
« Qui êtes vous bordel ? » Hurla Benvolio.
Dans la cacophonie des cris et des bruits de pas martelés par la clientèle en fuite, Sherlock feignit de ne pas l'avoir entendu. Il observa la foule, voyant les gens se bousculer sans pitié les uns les autres afin d'atteindre la sortie au plus vite, ses soit disant garde du corps au milieu du tas d'humain et les quatre braqueurs qui ne faisaient que se regarder dans le blanc des yeux. Mais que faisait-il là bon sang ?
« Benvolio ! Mais qu'est ce que t'as foutu ?
Ce gars, là, il sait tout !
Qu'est ce qu'il sait ?
Tout ! »
Sherlock roula des yeux. Pitié, quitte à choisir, il préférait de l'action plutôt que d'écouter ce dialogue de sourd qu'il ne pouvait échapper.
« Ben qu'est-ce t'attend ? Flingue le !
Qu-quoi ?
C'est pas vrai, file moi ça.»
Le frère de Benvolio, Marco, ne tremblait pas lui. Il avait l'air psychotique et Sherlock avait eu la chance de tomber sur son casier judiciaire. Il valait mieux ne pas trop s'exposer. Alors qu'il amorçait un mouvement de recul, Sherlock fut estomaqué.
BANG
Non seulement le dit Marco avait eu le temps de tirer sur lui, de le rater, de jurer et de s'appliquer à viser pour son prochain coup, tout cela sans que Sherlock ne bouge d'un centimètre, mais, outré, ce dernier réalisa que son corps ne lui répondait plus. Dans un ultime effort, il parvint à se mouvoir en se laissant tomber vers sa droite pour éviter le second tir...
BANG
… sans succès.
Un flash de lumière l'aveugla et il n'entendit plus rien. Puis lorsqu'il retrouva la vue, tout ce qu'il voyait se déroulait au ralenti. Dans sa chute, il eu le temps de ressentir un frisson d'adrénaline parcourant son échine et la douleur intolérable et étrangère dans sa jambe. Juste avant de heurter le sol, son instinct de survie avait commandé son bras droit d'atténuer la violence de sa chute. A deux mètres de lui se trouvait le magnum fumant et le porteur de l'arme esquissait un sourire de dément. Mais alors que sa main rencontrait le sol, il aperçut une silhouette se jetant sur Marco, faisant voler l'arme dans les airs. Puis Sherlock perdu à nouveau la vue, pendant une fraction de seconde, lorsque sa jambe heurta le sol. Il n'entendit pas son propre cri, la douleur était si forte qu'un larsen envahissant ses tympans couvrait tous sons extérieurs à son corps. Tout ce qu'il percevait, c'était ses propres battements de cœurs.
Pas totalement conscient de ses actes, il oubliait de respirer. Les dents et les poings serrés, tout son corps était tendu. Une brûlure dans sa poitrine le força à respirer par les narines et ses poumons accueillirent l'air parfumé de poudre et de sang. Seulement concentré sur les battements de son cœur, le temps se déroulant toujours aussi lentement, il perçut un autre rythme qui se mêla à sa mélodie organique. Des pas se rapprochèrent de lui, puis des bras le saisirent. Il sentit un souffle dans son coup. Il faisait si sombre ici.
« Hey ! Restez avec moi, vous m'entendez ? Regardez-moi ! »
Instinctivement, programmé sur pilote automatique, Sherlock obéit à l'inconnu. Il se noya instantanément.
« Ne vous laissez pas aller, surtout, restez éveillé. Vous êtes en hypoglycémie ma parole, comment se fait-il que vo –
L'océan fut stoppé par un tonnerre assourdissant. Mais lorsqu'une éclaircie se dessina, il reprit :
« Restez derrière ce bureau, je reviens vite. »
Sherlock eu l'impression de sortir sa tête de l'eau. Il entendit à nouveaux les sons, les coups de feu et les hurlements. Il sentit son corps qui ouvrait les vannes à toutes les endocrines dont il disposait afin de calmer la douleur. L'odeur de sang était envahissante, il avait beau en voir régulièrement et à quantité variable, il n'arrivait pas à croire que la vue du sien le troublait à ce point. C'était fascinant.
Se hissant par la force de ses bras, il parvint à s'asseoir et il cala ensuite son dos contre le guichet. Observant à sa droite, il repéra l'inconnu aux yeux bleu-lagon. Il était à quelques mètres de lui, accroupit et il fixait droit devant lui, comme s'il voyait à travers le meuble. Puis, comme s'il avait été monté sur ressort, il fut debout et tira deux coups d'affilés, pour ensuite s'accroupir à nouveau. Un cri répondit aux coups de feu, coupé par un son de poids mort s'écroulant au sol. Sherlock le vit ensuite se déplacer jusqu'à être quasiment derrière le même guichet que lui, mais l'homme fit la même chose que précédemment. Cette fois-ci, deux cris dominèrent l'espace et autant de bruits de chute s'en suivirent. Ces personnes n'étaient pas mortes, elles hurlaient plutôt à la mort.
Trop concentré à visualiser les sons qui lui parvenaient, Sherlock réagit tard à la présence soudaine de l'inconnu à ses côtés.
« Désolé, mais on va avoir besoin de cela. »
Il retira l'écharpe de son cou et la fit glisser autour de sa jambe.
« Vous perdez beaucoup trop de sang, on doit absolument stopper le débit. Je vais vous faire un garrot. »
Comme s'il ne l'avait pas deviner au moment même où il lui avait prit son écharpe. Cet homme le prenait vraiment pour un imbécile. Mais pour le coup, Sherlock se serrait traiter d'idiot lui même, il n'avait rien fait pour stopper l'hémorragie. Il était effaré par son manque d'intelligence. Histoire de se rattraper, car il comptait bien montrer et faire briller son intellect, il lui posa la question :
« Afghanistan ou Irak ?
Quoi ? »
Le supposé soldat fut si surpris qu'il noua le garrot d'un coup sec et net. Sous le coup de la douleur, le mouvement fit sombrer instantanément Sherlock dans l'inconscience.
xXx
Note : J'espère que ce début vous a plu =)
À propos, les titres de mes chapitres sont inspirés de chansons. J'ai préféré ne pas les traduire au cas où vous seriez curieuses (curieux?) de les mettre en fond pendant votre lecture. Je peux fournir une liste de chansons qui m'ont inspiré et qui pourraient vous mettre un peu plus dans l'ambiance dans laquelle est plongée ma fanfiction. Mais si ça ne vous intéresse pas, pas d'soucis x)
Au plaisir, et merci encore de m'avoir lu !
À très bientôt,
Soucouette
