Je suis contente de vous annoncer que cette fic est bientôt finit, il me manque juste un(e) bêta pour relire la fin avant de la publier, donc si il y a des volontaires, n'hésitez pas ;)
Cuddy entra soudain dans la chambre et claqua violemment la porte derrière elle.
-Je la déteste ! S'exclama la jeune femme, hors d'elle.
House, qui était assis dans le lit, éteignit la télé et leva un sourcil.
Elle était assez tendue… Et même à cran depuis qu'ils étaient arrivés. Mais il ne se serait jamais imaginé qu'elle puisse exploser ainsi.
La doyenne s'était directement réfugiée dans la salle de bain. Sûrement pour se changer. Elle revint quelques minutes plus tard dans la pièce et fit les cent pas en se brossant furieusement les dents.
House était là, elle le savait, mais elle se fichait qu'il la voie comme ça, il fallait qu'elle évacue. Il fallait que ça sorte…
Elle continua d'arpenter vivement la pièce de long en large, sa brosse à dents dans la bouche, lorsque House l'interpella :
-Cuddy, arrêtez de marcher comme ça, vous me donnez le tournis…
Elle se tourna vers lui et le fusilla du regard. A ce moment, il comprit : Elle se défoulerait sur tout ce qui lui tomberait sous la main. Seulement, le problème, c'est que ce qu'elle avait sous la main actuellement, c'était lui… Il fallait à tout prix qu'il calme le jeu. Non pas qu'il avait peur d'elle, mais par le passé il avait déjà eu affaire à une Cuddy en colère, et ce n'était vraiment pas beau à voir…
-Venez vous asseoir, lui proposa-t-il doucement.
Elle le fixa un moment avec un regard meurtrier, et retourna dans la salle de bain pour finir de se brosser les dents. Lorsqu'elle réapparut dans la chambre, elle continua à faire les cents pas quelques secondes, puis ses yeux pivotèrent vers House qui l'observait en fronçant les sourcils.
Elle soupira alors, et finit par s'asseoir de son côté du lit. Elle était toujours aussi énervée, et dans cet état, ne risquait pas de dormir cette nuit.
Cuddy était entrée dans le lit et allait remonter la couverture sur eux, lorsque House l'interrompit :
-Vous vous êtes battue ? Il y a une vidéo disponible ? Fit-il innocemment.
Il avait dit ça impulsivement. Peut-être qu'il pensait détendre l'atmosphère ou… C'était tout simplement le genre de remarques inévitables lorsqu'il côtoyait sa patronne, même lui n'en était pas certain.
Lorsqu'il croisa son regard, il la vit qui fulminait, elle semblait encore plus menaçante qu'à son arrivée. Cependant, House décela malgré tout des traces d'humidité aux coins de ses yeux, et en y regardant de plus près, son regard laissait transparaître une grande détresse.
Cuddy, elle, n'y croyait même pas : Elle était dans un état d'irritation extrême, et lui tout ce qu'il trouvait à faire c'était la pousser à bout ! Sans réfléchir, elle saisit son coussin, et le frappa violemment avec, puis elle recommença, encore et encore. Elle ne contrôlait même plus son bras, pas plus que les larmes qui lui perlaient aux coins des yeux, et elle se défoulait sur lui en multipliant les coups.
Lui était plutôt amusé par la réaction de la doyenne, et se protégeait simplement de son bras. Tant qu'elle ne le frappait qu'avec un coussin, il n'avait pas à s'en faire.
Cependant, au bout de quelques secondes, il plissa les lèvres, et attrapa les bras de Cuddy en la réprimandant gentiment :
-Eh, oh, on se calme!
-House, lâchez-moi ! Hurla-t-elle en se débattant.
Elle avait laissé la colère et la douleur l'envahir, et se débattait avec toute la volonté du monde. Des larmes de rage continuaient à lui embuer les yeux.
House pensa tout de suite qu'elle avait bu, autrement elle n'aurait jamais explosé ainsi, au point de perdre son sang-froid, surtout devant lui.
Comprenant qu'il n'aurait aucune chance de la calmer de cette manière, il lâcha prise, et la laissa le maltraiter avec le coussin.
Mais au bout de quelques minutes de coups et d'insultes, House avait largement atteint ses propres limites :
-Bon, là ça va, on va peut-être arrêter ! Grogna-t-il. Et si vous alliez frapper votre cousine, au lieu de me faire ça, à moi ?
A ces mots, elle stoppa net son geste, et laissa tomber son bras en le dévisageant.
Comment… Comment avait-il deviné ?
Soudain, l'expression si agressive sur son visage avait fait place à une grande tristesse. Elle haletait, partagée entre l'effort physique qu'elle venait de fournir, et les sanglots intérieurs qui la secouaient.
Sans la quitter des yeux, House tenta de lui enlever tout doucement le coussin qu'elle tenait. Mais alors qu'elle sentait le tissu fuir ses doigts, cela réveilla à nouveau la colère qui l'habitait.
Elle reprit ses esprits, agrippa le coussin, et le frappa de toutes ses forces en hurlant, hors d'elle :
-Vous n'êtes qu'un salaud ! Je vous déteste, je vous hais ! Vous…
Il se protégeait toujours de son bras, et hurla à son tour en la coupant. A présent, il en avait plus qu'assez de se laisser faire.
-Oui, je sais ! Vous m'avez déjà traité de tous les noms pendant au moins 5 minutes ! Ça va, j'ai compris !
Elle voulut répliquer, mais rien ne sortit de sa bouche, et elle continua à le frapper.
-Cuddy, bon sang, mais calmez-vous !
A ces mots, il réussit à lui arracher le coussin des mains, avec une telle violence qu'elle tomba sur lui, et il propulsa l'objet au loin.
Elle se redressa, toujours sur lui, et plongea ses yeux dans les siens. Un nœud s'était formé dans sa gorge, et les larmes commençaient lentement à couler sur ses joues. Elle continua malgré tout à le fixer avec un regard désespéré. Lui, à son propre étonnement, était désemparé.
Qui sait ce qui pouvait se passer dans la tête de sa patronne à ce moment précis ?
House n'eut pas le temps d'y réfléchir, car il sentit Cuddy s'effondrer sur lui. La jeune femme avait réuni ses poings sous elle, et le frappait maintenant avec toute l'énergie du désespoir.
-Vous n'êtes qu'un con, je vous déteste ! Tout ça c'est votre faute !
House soupira et leva les yeux au ciel.
-Et c'est reparti…
Devant son état, le médecin n'avait aucune envie d'essayer de la calmer par la force. Il serra alors ses bras autour d'elle de manière à ce qu'elle arrête de gesticuler. Son geste n'était ni doux, ni violent, et il se vit soulagé lorsqu'il la sentit s'apaiser dans ses bras : Elle allait enfin rester tranquille.
Dès le moment où elle sentit les bras puissants de House l'entourer, Cuddy abandonna sa lutte vaine, et se laissa aller contre lui en donnant libre cours aux larmes qui roulaient sur ses joues.
Elle pleurait à présent, comme elle n'avait plus pleuré depuis longtemps. Ses sanglots redoublaient au fil des minutes, et ses larmes inondaient le T-shirt de son compagnon.
Elle ne savait pas si c'était l'alcool, la rage, la détresse qui l'habitait… Ou même une combinaison des trois, mais elle ne contrôlait plus rien, et trouvait refuge contre lui.
Entre deux sanglots, elle réussit à se caler un peu mieux contre House, passa ses bras autour de son cou, posa sa tête sur son épaule, puis continua à décharger toute sa frustration et son chagrin auprès de lui.
House, lui, ne savait plus trop quoi faire. La situation le mettait terriblement mal à l'aise. Il n'avait jamais été fait pour les câlins et tous ces trucs… Les démonstrations d'affection, la douceur, ça c'était le boulot de Wilson, ou celui de Cameron. Lui était plus doué pour arracher le pansement. Mais en voyant que Cuddy avait plus que jamais besoin de lui, et que de toute façon, elle ne le lâcherait pas, il resta ainsi, sans bouger, et se laissa faire lorsqu'elle l'enlaça.
Lorsqu'au bout de dix minutes elle finit par se calmer et sécher ses larmes, il sentit un besoin impérieux de dissiper cette gêne et rétablir leurs relations habituelles. Il ne voulait à aucun prix qu'après cela, Cuddy puisse s'imaginer des choses, et prendre le risque qu'elle lui demande d'agir encore davantage comme quelqu'un qui se soucie des autres.
-Cuddy, vous m'avez bavé dessus.
-Ça va sécher, fit-elle doucement, encore sous le choc.
-Oui mais quand même… C'est dégueulasse.
Il la regarda avec un sourire amusé. Exaspérée, elle ne put cependant s'empêcher de laisser échapper un petit éclat de rire, et répondit en reposant la tête sur son épaule :
-Allez vous faire foutre, House.
Il sourit, satisfait, et la serra presque inconsciemment. Elle le sentit et comprit : Il avait besoin de masquer ce moment d'intimité en retrouvant leurs rapports, habituellement si tendus, tout simplement car c'était le seul moyen qu'il avait dans le cas présent pour ne pas révéler l'homme qui se trouvait derrière sa carapace.
La jeune femme s'écarta légèrement de House pour attraper la couette et la remonter sur eux du mieux qu'elle put, puis revint dans sa position initiale.
-Heu… Vous espérez vraiment que je vais dormir comme ça ? Fit-il en fronçant les sourcils
-Je m'en fiche, débrouillez-vous.
Il soupira.
-D'abord vous me frappez, et ensuite vous m'empêchez de dormir… C'est quoi la prochaine étape ? Vous allez m'empêcher de manger au buffet ?
-On ne va pas au buffet, fit-elle doucement en gardant la tête posée sur son épaule.
-Bah, tiens, qu'est-ce que je disais, soupira-t-il.
-On n'assistera pas au mariage, on reprend la route dès demain matin.
-Mais vous disiez que…
-Je sais, soupira-t-elle en le coupant. Mais les choses ont changé, et…
Elle ne finit pas sa phrase, et House l'interrogea :
-Et ?
-Et il est préférable que nous partions le plus tôt possible.
Un petit silence s'installa, pendant lequel House se demandait ce qui avait bien pu arriver à la doyenne pour qu'elle se mette dans un état pareil. Quant à Cuddy, elle ne savait pas si elle devait tout lui raconter, ou s'il était préférable de garder le silence.
Elle leva les yeux vers lui et croisa son regard interrogateur, puis elle eut un petit soupir et ferma les yeux, tout en reposant correctement sa tête sur l'épaule du médecin.
-Elle a sept ans de moins que moi… Et elle va se marier, hésita-t-elle. Elle vient juste d'apprendre qu'elle est enceinte, elle a rencontré l'homme de ses rêves… Et demain elle va vivre le plus beau jour de sa vie…
A ces mots, la boule dans sa gorge était revenue. C'était exactement le reflet de tout ce qu'elle avait toujours voulu, mais aussi de tout ce qu'elle n'avait jamais pu avoir.
-Et c'est pour ça que vous m'avez frappé pendant un quart d'heure ? S'indigna-t-il.
Elle leva vers lui des yeux pleins de douleur. Elle allait se remettre à pleurer s'il ne faisait rien. Il soupira et leva les yeux au ciel, avant de continuer :
-Écoutez… Elle n'a même pas de boulot. Et à ce que j'ai pu voir, elle semble avoir le QI d'une noix de cajou !
A ces mots, Cuddy eut un éclat de rire, et le regarda en souriant, avant qu'il n'ajoute :
-Et puis il y a sûrement plus de plastique dans son corps que la norme autorisée… Dans neuf mois je vous parie qu'elle aura un playmobil, pas un bébé.
Cette fois Cuddy rit franchement, les yeux tournés vers House, qui la regardait en souriant.
Lorsqu'elle se calma, ses yeux restèrent accrochés aux siens. Leurs visages se rapprochèrent alors lentement. Cuddy avait quitté son épaule, et s'avançait avec appréhension. Leurs souffles se mêlaient déjà, et House sentit son cœur s'accélérer malgré lui.
Mais la jeune femme marqua une très légère hésitation, et sa raison l'emportant sur la fièvre qui s'était soudain emparé d'elle, elle détourna le regard, pour finalement glisser son visage au creux du cou de son compagnon.
Il ne fit aucun commentaire, il comprenait pourquoi elle s'était désistée. Ce qu'elle cherchait dans l'absolu, c'était une relation sérieuse, et lui était presque certain de ne pas pouvoir lui offrir ce qu'elle voulait.
Ils restèrent quelques minutes ainsi. Elle était pensive, et lui se demandait ce qui pouvait bien la hanter.
-Il y a autre chose, remarqua-t-il.
-Non, fit-elle innocemment.
-Ce n'était pas une question.
Elle soupira. Il avait toujours eu un don pour lire en elle.
-Est-ce que j'ai l'air d'une femme insatisfaite ? Lâcha-t-elle d'un coup.
-De votre vie ou…
-Sexuellement, le coupa-t-elle.
House fronça soudain les sourcils.
-Heu… Je dois vraiment répondre à cette question ?
Elle le regarda et ferma les yeux en poussant un soupir. Le pire c'est qu'il avait raison, elle l'était.
-Pourquoi ? Reprit House.
Elle ne répondit pas tout de suite, et se colla un peu plus à lui. A tel point qu'il pouvait sentir son nez et ses lèvres frôler la peau de son cou. Elle hésitait à lui dire. C'était si humiliant…
Au bout d'un moment, elle décolla légèrement son visage, puis finit par lui répondre :
-Les amies de ma cousine font courir des rumeurs sur nous parmi les invités. Et tout à l'heure, pendant l'enterrement de vie de jeune fille, j'en ai entendu quelques unes…
Il l'interrogea du regard pour la pousser à continuer.
-Certaines supposaient qu'on était pas ensemble, d'autres, qu'on l'était, mais que vous n'arriviez pas à me satisfaire, que vous étiez impuissant ou je ne sais quelles absurdités…
Elle avait honte, honte que tout le monde pense cela de lui à cause d'elle. Alors qu'il était même plutôt doué en y repensant…
Elle baissa la tête et rapprocha à nouveau son visage de lui. Il resserra alors légèrement son étreinte sur elle - il n'était plus à ça près maintenant - juste assez pour qu'elle le sente, et elle y répondit en faisant doucement glisser ses lèvres dans son cou.
Mais à ce moment, ils entendirent un bruit de métal provenant de la porte de la chambre. Ils se retournèrent tous les deux instantanément vers l'endroit d'où provenait le bruit, et ils furent surpris de voir la clé qui était dans la serrure commencer à bouger.
TBC...
