Update - 30 avril 2016
- I -
Draco Malfoy n'avait jamais voulu tuer Dumbledore, Harry le savait, il l'avait vu baisser sa baguette et l'avait aussi entendu lui dire que s'il ne le faisait pas, ils allaient le tuer. Les mangemorts avaient pris place autour de Draco pour assister à la déchéance du grand sorcier, mais il en était tout simplement incapable. Puis Rogue s'était amené, l'avait tassé de son chemin et avait mis fin aux jours du directeur de Poudlard.
Et Draco avait dû suivre Bellatrix, Rogue, Greyback et d'autres mangemorts jusqu'à la Forêt Interdite. Entrainer de force, Harry en était persuadé. Aveuglé par la rage de la perte du grand homme, Harry les avait suivit en criant à Rogue que Dumbledore croyait en lui… qu'il avait confiance en lui, le sommant de se retourner et de se battre. Rogue contrait ses sorts aussi facilement qu'Harry Potter volait sur un balai, avant de le neutraliser et le laisser là, étendu dans l'herbe, la nuit bien avancée, près de la maison de Hagrid qui brûlait violemment sous les rires fous de Bellatrix et acolytes. Il en avait parlé à Hermione, Ron en retrait, au sommet de la Tour d'astronomie. Elle lui avait demandé s'il, Draco Malfoy, celui qu'ils soupçonnaient depuis tant de semaines, l'avait fait et il lui avait répondu à la négative… que ça avait toujours été Rogue.
Pendant la chasse aux horcruxes, quand ils s'étaient fait capturer, Ron, Hermione et lui, et qu'ils avaient été emmenés au manoir des Malfoy… Draco semblait terrorisé. Sous la menace de Bellatrix, il n'avait pas pu se résigner à affirmer que c'était bel et bien lui, Harry Potter.
Bellatrix l'avait agenouillé par terre, où le recherché était assis, et là encore… il ne pouvait pas, il ne voulait pas. Bellatrix s'était éloignée, cherchant une baguette pour désenfler le visage du prisonnier. La supplique silencieuse qu'il avait faite à Draco n'était pas passée inaperçue. D'un accord tout aussi silencieux, il lui avait fait la promesse de ne rien dire.
Et Bellatrix était tombé sur l'épée de Godric Gryffondor, la seule relique des quatre maisons de Poudlard que Voldemort n'avait pas en sa possession. Elle poussa Ron et Harry aux mains de Pettigrow qui les enferma dans les cachots du manoir tandis qu'Hermione était gardée là haut, hurlant de douleur devant la torture de sa tante complètement dérangée. Au moment où Pettigrow était redescendu aux cachots, Harry et Ron en avait profité pour s'évader. Remontant l'escalier de pierres jusqu'à la salle principale, ils avaient trouvés Hermione, dos à Bellatrix, menacée par la lame d'un poignard appuyée sous son menton. C'est à ce moment qu'ils avaient abandonnés leurs baguettes, ils ne voulaient pas qu'elle se fasse tuer. Draco les ramassa, hésitant, puis Bellatrix lui demanda d'appeler le Maître.
Il avait tressailli. Il ne pouvait pas… il ne voulait pas. Lucius s'était avancé, honteux de son rejeton, et avait relevé sa manche au moment où Dobby faisait tomber le lustre de fer forgé sur Bellatrix et Hermione. Tout s'était passé tellement vite; Bellatrix avait baissé sa garde et Hermione s'était précipité sur Ron. Harry avait fondu sur Draco pour lui reprendre leurs baguettes, qu'il ne tenta même pas de retenir, la panique lui tirant les traîts. Puis Dobby les avait fait transplaner.
Harry avait à nouveau fait part de ses opinions à Ron et Hermione. Ron ne voulait rien entendre, Malfoy était un mangemort, point final. Hermione ne se rebutait pas, elle pesait les pours et les contres. Et plus elle y réfléchissait, plus il lui semblait que son ami avait raison. Draco Malfoy semblait de plus en plus à flancher en faveur de l'Ordre.
Sauf qu'aucun d'eux n'avait entendu parler de rebelles. Il y avait Voldemort et son armée de mangemorts et il y avait l'Ordre et ses alliés. Plus Voldemort prenait en puissance et en volume, plus la résistance semblait s'essouffler, mais tenait le coup. McGonagall avait suspendu les cours à Poudlard et invités ceux qui croyaient en la victoire du bien de se joindre à eux.
Et venu le soir où Voldemort attaqua Poudlard. Harry s'était laissé tuer, il avait comprit qu'il était lui aussi un horcruxe. Il était revenu à lui, sentant quelqu'un à ses côtés. Immobile, il avait entendu Narcissa Malfoy lui parlé, ne comprenant pas où elle voulait en venir. Et il l'avait entendu prononcer ce simple mot; mort.
Hagrid l'avait porté, escorté par les mangemorts et Voldemort, jusque dans l'enceinte du château. Voldemort était hystérique, criait à qui voulait l'entendre, ou ne voulait pas, que Harry Potter était mort. Puis il y avait eu l'affrontement. Harry n'avait su comment, ni pourquoi, mais leurs baguettes respectives s'étaient détruites d'elles-mêmes en se fissurant et éclatant. Ça avait sonné la fin de la bataille, une trêve non prévue.
Les mangemorts s'étaient repliés, tous sans exception, dans l'incompréhension la plus totale. La baguette de sureau n'était plus. Pourquoi, des trois reliques de la mort, ne restait-il que la cape d'invisibilité? La cape et l'épée de Godric Gryffondor. Le seul artefact des fondateurs n'ayant pas été transformé en horcruxe.
Les jours se transformèrent en semaines, puis en mois. Des attaques étaient recensées autant dans le monde moldu que dans celui des sorciers. Le ministère de la Magie était toujours sous l'emprise du Seigneur des Ténèbres, les raffleurs et les mangemorts faisant la loi dans les rues. Et surtout, leurs têtes étaient mises à prix.
D'autres jours, d'autres semaines et d'autres mois s'écoulèrent. La liste des prisonniers s'allongeait, les morts triplaient et l'on ne comptait plus les blessés.
Des années s'étaient écoulés depuis la destruction des baguettes quand l'Ordre entendit finalement parler des rebelles sur la radio des sorciers.
Des ondes clandestines transmises irrégulièrement pour éviter d'être repéré. Ils s'étaient montrés discrets. Très. Aucuns noms n'étaient jamais prononcés, jusqu'à ce que des informations transmises à l'Ordre soient validées comme concrètes. Kingsley avait finalement réussit à créer un lien de confiance avec l'un des rebelles prénommé Scorpius. Après recherche, ils s'étaient rendu compte qu'aucun sorcier ne se dénommait ainsi et qu'il s'agissait d'un surnom.
Et que Scorpius était leur chef.
Il y eut silence radio pendant près de trois mois. Des spéculations sur la chute de l'Ordre se répandaient comme une traînée de poudre. Harry et Ron étaient maintenant autant consulté que Kingsley. Hermione aussi, mais elle préférait de loin s'en remettre à ses amis et soigner les blessés. Poudlard avait été rafistolé au fil du temps, à l'aide des membres de la résistance. Poudlard était leur base, leurs fondations, le quartier général de l'Ordre.
Le soleil était couché depuis près d'une heure. Le temps s'était considérablement refroidit, l'été ayant fait place à un automne précoce accompagné de température au dessous de la normal. Puisqu'Hermione était de corvée de radio, qui ne signalait plus rien depuis quelque temps, elle en profita pour réviser ses manuels de médicomagie. Puis, un son, une interférence s'éleva de la radio et c'est à peine si elle entendit la voix s'élever de l'émetteur-récepteur.
«Dans quinze minutes, où la deuxième tâche du tournois.»
