The fear of darkness

1.

L'écrivain français, Georges Bernanos à dit :
" On a peur, on s'imagine avoir peur. La peur est une fantasmagorie du démon."

Spencer Reid n'avait jamais fait preuve d'une grande vivacité le matin, c'est pourquoi, comme la plupart de ses collègues, il se servait une grande tasse de café pour se donner un bon coup d'élan.
C'était une façon très agréable de commencer la journée et il appréciait vraiment cette petite transition qui se faisait généralement en compagnie de presque tout le reste de l'unité d'analyse comportementale.
Une façon pour tous, peut- être, et plus précisément pour Reid, de bien séparer boulot et vie privée.
Une fois ce liquide noir amer et parfois brûlant bu, il devrait affronter une nouvelle journée et le lot d'horreur qu'elle comprenait.
Ce moment dissociatif , en quelque sorte , était aussi marqué par Derek Morgan, un agent métis au physique plutôt avantageux et Pénélope Garcia, le génie de l'informatique et fan inconditionnelle d'innombrables petits bibelots colorés.
Tous deux s'échangeaient leurs premiers petits mots doux de la journée. Que cela soit sous forme de surnom plus ou moins mielleux, compliments en tout genre ou autres propositions franchement indécentes.
Tout cela sous l'œil amusé d'Emily Prentiss, une femme aux longs cheveux noirs, et le nez allongé qui lui donnait un air mutin. Elle aimait avec l'aide de Reid compter « les points » entre Garcia et Morgan lors de leurs joutes verbalement affectueuses. Pourtant ce matin là, l'habituel café passa à la trappe alors que Aaron Hotchner, un homme grand, brun, avec un visage figé dans une expression sévère, arriva dans l'espace détente du bureau (un carré confortablement aménagé qui donnait dans la continuité du grand espace des bureaux, où l'on trouvait cafetières et autre distributeur de boissons ou confiseries). Une grande table en acier, avec quelques chaises rouges autour, servait de lieu de pause pour n'importe quel agent.
Derrière Hotch suivait de très près l'agent de liaison Jennifer Jareau, dit J.J, une petite blonde mignonne aux cheveux mi-longs, fraichement sortie d'un congé de maternité. Un dossier marron tenait fébrilement entre ses mains et si on se fiait à l'expression incrédule qu'avait pris son visage si habituellement souriant, la nouvelle affaire qui arrivait, promettait d'être déroutante. Du moins, c'est ce que pensa Reid, en finissant de se servir un grand gobelet de café bien fort intuitant avec justesse qu'il ne pourrait pas le boire sur place.
- « Qu'est ce que tu nous amènes J.J ? » demanda Morgan, un ton curieux pointant dans sa voix.
- « Pas ici » répondit-elle en jetant un regard aux autres personnes présentes.
- « Tout le monde en salle de réunion » ordonna Hotchner . « Et pendant que tu y es, Reid, sers moi un café s'il te plaît. » Il se détourna et ajouta : « On en aura tous besoin. »
Puis sans ajouter un autre mot, tous deux se dirigèrent vers la dite salle, suivis de près par le reste de l'équipe. Reid, qui tenait encore la cafetière entre ses doigts, entreprit de se dépêcher de servir un autre café dans un gobelet à emporter.
Toute l'équipe avait pris place dans la salle qui leur servait de lieu de réunion : une grande pièce où les murs étaient recouverts de photos et articles de presse. Des armoires en acier contenaient des dossiers en tous genres. Une immense fenêtre éclairait les lieux, à l'opposé d'un grand panneau de liège perdu sous des dizaines de prospectus. Et au centre de tout ce désordre organisé de papier et photographies se trouvait un immense écran qui servait généralement à mieux exposer les faits et preuves d'une enquête lors de leur réunion. Il était d'ailleurs allumé.
Reid arriva en même temps que David Rossi, un des agents qui possédait une certaine notoriété publique, de par le succès de quelques ouvrages sur des tueurs en série. Il passa une main sur sa barbe parfaitement taillée en bouc et s'assit aux côtés de Garcia et Reid, qui venait également de s'assoir après avoir donné le café à Hotch. En faisant un rapide tour de table, Reid comprit que tous étaient plus ou moins tendus, attendant que soit leur patron, soit J.J commence à parler.
Cette dernière, d'ailleurs, avait déjà commencé son travail en préparant son petit speech à l'aide de son écran et s'apprêtait à expliquer au reste de l'équipe en quoi cette nouvelle enquête consistait.
« La demande vient de Chicago. » annonça-t-elle en fixant un instant Morgan, qui avait fait de même. « Le corps de Jordan Lediss a été retrouvé dans le grenier d'une maison abandonnée où se déroulait une fête entre jeunes du quartier. »
Pour illustrer ses dires, elle fit apparaitre à l'écran l'image d'un corps de jeune garçon, habillé en baggy et dont la nuque avait une position pas naturelle, des marques bleuâtres l'entourant.
« C'est son cousin, Kiss Macross qui a prévenu la police à l'aube. » continua Hotch en pointant du doigt la photo d'un autre jeune, du même âge, souriant. Grand et brun, son visage rond donnait l'air d'être sympathique. « Et c'est également lui que la police a arrêté comme suspect principal. »
-« Si ils ont déjà un suspect pourquoi demander notre aide ? » fit remarquer Emily.
-« Pendant son interrogatoire, Kiss Macross tenait des propos incohérents sur ce qui s'était passé et n'a cessé de clamer son innocence. » lut J.J après avoir ouvert un autre dossier sur la table.
« Il dit qu'il a voulu sauver son cousin d'un homme qui tentait de l'étrangler, mais que cet homme se serait retourné contre lui. Dans la bagarre, il aurait réussi à prendre le dessus et l'a tué en l'étranglant. Quand la police est arrivée, il n'y avait que le corps de Jordan étendu dans un coin du grenier. »
-« Il aurait eu un élan de démence ? » Pointa David l'air dubitatif.
-« S'il était sous l'emprise d'une drogue, c'est possible. »
Reid venait de terminer de jeter un coup d'œil à la plupart des documents sur la table pendant que ses collègues débattaient sur le sujet. Rien dans l'analyse des deux cousins ne pouvait prouver que Kiss eut été sous l'emprise d'une drogue quelconque.
« Il n'y a rien dans son dossier médical qui pousse à dire que Kiss aurait des troubles psychotiques. Au contraire, il semble intelligent, équilibré, si on en juge par ses différentes activités extrascolaires. » fit remarquer le cadet de l'équipe.
-« Alors qu'est-ce qui pousse un adolescent de 17 ans à étrangler à main nue son propre cousin ? » L'interrogation d'Emilie trouva un semblant de réponse dans les dernières paroles de J.J.
« Il dit que son cousin et lui se sont faits agresser par un homme. Mais il assure que cet homme n'avait que des yeux rouges. Rien d'autre. Son visage ressemblait… » J.J avait hésité voyant les airs stupéfaits de ses collègues. « A un démon. »


Merci à Nathalie pour son merveilleux travail de relecture et correction. Il est vrais que c'est nettement plus agréable à lire.

Ceci est donc ma première fan-fiction sur esprits criminels et plus particulièrement avec le couple Morgan X Reid. Je tacherais de respecter au mieux l'œuvre de Jeff Davis !

La suite très prochainement c'est promit, des que ma chère Beta aura fait son miracle. . .