Bonjour ! Je vous présente ma première fanfic, je vous demanderais donc d'être indulgents et surtout... De m'inonder de reviews dans lesquelles je voudrais voir des critiques, des suggestions, des conseils, ce que vous avez aimé, ce que vous n'aimez pas, pour que je m'améliore!

Disclaimer: même si je le voulais, ni Draco, ni Snape (ainsi que le reste de l'univers de JK Rowling) ne m'appartiennent.

Dichotomia: The term dichotomy derived from the Greek language [ διχοτομία ']'dichotomia' "dividing in two" from δίχα dicha "in two, asunder" and τομή tome "a cutting, incision". In biology, a dichotomy is a division of organisms into two groups, typically based on a characteristic present in one group and absent in the other.

Rating : T, évoluera peut-être en M.

Période: On respecte une partie du tome 6 puis... Je prendrais des libertés.

Rythme de publication: un nouveau chapitre une (voire deux) fois par semaine.

Et comme vous le voyez, j'utilise la version anglaise des noms de Draco et Snape. En espérant que ça ne vous dérange pas trop. Bonne lecture!


Chapitre 1

Draco déboula dans les toilettes du deuxième étage avec violence. Il était bouleversé. Son souffle rapide et irrégulier soulevait son torse. Il tremblait. Appuyant ses mains sur le lavabo, il scruta son visage dans le miroir. Il était livide. Ses yeux rouges. Ses cernes creusées. Il desserra nerveusement sa cravate, il étouffait.

« Je vais mourir », pensa-t-il. « Je n'y arriverais pas. Je ne peux pas le faire. Et il va me torturer. Puis me tuer. Mais je n'y arriverais pas ».

Il se laissa glisser sur le sol et s'affaissa sur les dalles froides, se mettant à sangloter. Il était désespéré. Il allait soit mourir, soit tuer des milliers d'innocents s'il arrivait au bout de sa mission. Étonnamment, cette idée lui était insoutenable. Vidé par la crise de panique, épuisé, il s'effondra complètement et s'endormit sur le sol.

oOo

Hermione Granger avait changé au cours de ces dernières années. Toujours aussi studieuse et mademoiselle-je-sais-tout, la guerre contre Voldemort l'avait pourtant fait grandir, mûrir. Si elle était encore sensible et passionnée, elle avait appris à tirer profit de ses traits de caractère, et comment les maîtriser.

C'est pourquoi elle avait pris l'habitude, lorsqu'elle cherchait un peu de silence, de se glisser dans l'antre de Mimi Geignarde. Elle pouvait, lorsque le fantôme de la jeune sorcière n'était pas de mauvaise humeur, lire dans le calme, loin des bêtises de Ron Weasley et du bruit de la salle commune des Gryffondors. Aujourd'hui, elle en avait vraiment besoin : les nouvelles années semblaient tous s'être donnés pour mission de tester (bruyamment) les pralines de Fred et George.

Lorsqu'elle entra dans les toilettes, elle ne s'attendait pas à trouver âme qui vive. Si Mimi était certes très... envahissante, parfois, elle ne comptait pas : elle n'était pas vraiment... vivante. Mais, cette fois-là, il y avait quelque chose, ou quelqu'un, mais elle n'arrivait pas à discerner les formes qui composaient la masse noire étendue sur le sol. L'idée absurde que le basilic avait encore frappé lui vint en tête. Elle la chassa vite de son esprit et s'approcha lentement. Le bruit léger d'une respiration se fit entendre. C'était sans nul doute un être humain, et vivant, bien que clairement endormi.

Elle s'accroupit, posa la main sur ce qu'elle identifiait comme une épaule pour retourner le corps vers elle et étouffa un hoquet de surprise. C'était Draco Malfoy. Et il avait l'air pitoyable. Involontairement, la main d'Hermione se crispa, toujours posée sur l'épaule du Serpentard. Elle la retira bien vite, comme si elle s'était brûlée.

Malfoy grogna puis ouvrit les yeux, et le masque de douleur qu'il arborait jusque là se transforma rapidement en un air de dégoût et de mépris, reconnaissant Hermione. Il se recula et cracha, le visage déformé par la haine:

«Tu m'as touché, sale sang de bourbe !»

«Excuse-moi d'avoir pensé que tu étais quelqu'un qui avait besoin d'aide», répondit-elle sèchement. « Tout le monde n'est pas aussi méprisant que toi, Malfoy.»

«Comment oses-tu me parler sur ce ton », souffla-t-il. « Tu n'es qu'une aberration, une abomination du monde magique, un déchet-»

Hermione le coupa en dégainant sa baguette, la pointant entre ses yeux.

« Répète-moi ça, la fouine », glapit-elle avec fureur. « Je suis une quoi ? »

Toujours assis sur le sol froid, la baguette de la Gryffondor vissée entre ses yeux, il répondit pourtant d'un air froid.

«Tu es une sang de bourbe ». Puis, avec bravade, «Tu n'es même pas une sorcière.»

Enfonçant sa baguette dans le front de Draco, fixant ses yeux bleus, Hermione gronda, s'étonnant elle-même.

«Écoute moi bien, Malfoy. Encore un mot, et je te défigure tellement fort que ta mère croira avoir mis au monde un scrout à pétard. Je n'attends que ça, ôter cet air méprisant que ta sale petite gueule arbore en permanence. Tu m'as bien comprise?»

Draco s'apprêtait à répliquer lorsqu'il prit conscience qu'il était trop faible, tant mentalement que physiquement, pour réagir.

«Abaisse ta baguette, Granger. Laisse-moi... Laisse-moi tranquille. S'il te plaît.»

Hermione, surprise par la fêlure dans sa voix et son soudain revirement de comportement, écarta lentement sa baguette.

«Ne. m'appelle. plus. jamais. sang. de. bourbe. Ignore moi. Et je m'abstiendrais de raconter à tout Poudlard que j'ai vu le grand Malfoy pleurer dans les toilettes. Compris?»

Évitant son regard, il acquiesça silencieusement. Sans crier gare, Hermione se retourna brusquement et quitta la pièce.

oOo

Rentrée dans sa chambre, Hermione réalisa ce qui venait de se passer. Le plus odieux des sorciers de Poudlard (bien que Snape puisse également prétendre au titre) devait probablement avoir sangloté sur les pierres froides des toilettes de Mimi Geignarde, puis, à bout de force, s'être endormi, si elle en croyait la tête affreuse qu'il tirait lorsqu'elle l'avait réveillé. Il avait eu l'air malheureux. Vulnérable. Presque... Pitoyable. Et elle lui avait tenu tête. Brillamment, d'ailleurs.

Mais elle n'avait pas ressenti le plaisir qu'elle avait eu en lui cassant le nez, trois ans plus tôt. Peut-être parce qu'il avait l'air si malheureux, justement. Et qu'il lui avait demandé, poliment, qu'elle le laisse tranquille.

Elle se rendit soudainement compte qu'elle était un peu trop en train de s'intéresser à l'état d'esprit du Serpentard. Qu'il s'étouffe avec son jus de citrouille, ce sale fils de Mangemort. S'il n'en est pas déjà un, d'ailleurs. Après plus de cinq années à subir sa méchanceté et sa haine des Moldus, elle n'avait aucune envie de s'émouvoir sur son sort. Peut-être que son cher papa lui avait refusé le dernier modèle d'Éclair de Feu, ajouta-t-elle mentalement. Enfin, elle se secoua, attrapa le livre qu'elle avait prévu de lire dans les toilettes, et se plongea dedans.

oOo

Dans la salle commune verte et argent, Draco Malfoy pensait lui aussi à son altercation avec Hermione Granger. Il ne comprenait pas comment il en était arrivé à demander qu'elle le laisse tranquille. Draco ne demandait pas. Il ordonnait. Encore plus à une Gryffondor, et de surcroît une sang de bourbe. Il était définitivement à bout.

Il frissonna, repensant à la mission qui lui avait été confiée. Il était seul dans cette épreuve. S'il réussissait, il redorerait le blason de la famille Malfoy auprès de Voldemort. Il serait respecté. Il serait puissant. Son père le laisserait tranquille, Bellatrix arrêterait de le regarder avec mépris. Mais Cissy, sa mère... Elle serait tellement soulagée s'il se mettait à l'abri. Son inquiétude à son égard le rendait malade. Il n'avait qu'une seule chose à faire : réparer l'Armoire à Disparaître de la Salle sur Demande et faire entrer sa tarée de tante et les autres Mangemorts.

Relevant sa manche, il observa la marque sinistre encrée dans son bras. C'était la première fois qu'il la regardait depuis qu'il avait été marqué. Il ne put réprimer un autre frisson. Elle le brûlait, constamment. Draco soupira. Il semblait seulement comprendre qu'il n'y avait plus de retour en arrière possible. Que des gens allaient mourir. Que le monde, tel qu'il le connaissait, allait changer. Son monde à lui aussi.

Bien sûr, il avait vu des gens mourir. Il savait que tout cela n'était pas un jeu. Mais jusqu'à cette année, il avait été passif. Il avait profité, même, du rang de Mangemort de son père : on le craignait encore plus à Poudlard, et son goût pour la domination en avait été plus que satisfait. Maintenant, il allait entrer dans la danse. Il allait tuer un homme. Et ouvrir les portes de l'enfer à Poudlard. Potter et toute sa clique allaient être tués. La plupart des professeurs, aussi, sûrement. Et puis après? A quoi allait ressembler le monde sous le règne du Mage Noir ? Il réalisa qu'il n'osait imaginer une autre vie. Et il avait peur.

oOo

Hermione referma l'Histoire de Poudlard qu'elle tenait entre ses mains et se redressa. Elle en était persuadée, quelque chose était louche dans la rencontre qu'elle avait eu avec Malfoy. Elle descendit dans la salle commune et se dirigea vers Harry et Ginny, lovés dans le canapé. Ron n'était pas là, sûrement encore fourré avec Lavande. Elle grimaça.

«Harry, je peux te parler deux minutes, s'il te plaît ?»

«Heu, ouai » répondit-il. Il embrassa Ginny sur la joue qui rosit de contentement. Il suivit ensuite Hermione près de la fenêtre.

«Malfoy agit bizarrement. Je pense que tu avais raison. Il trempe dans quelque chose de bizarre.»

«Tu vois. J'en étais sûr. Qu'est ce que tu as vu ? Tu as entendu quelque chose ?»

Elle lui raconta l'épisode des toilettes du deuxième étage.

«Je crois qu'il faut qu'on ouvre l'œil et qu'on le surveille nous-même, vu que ni Snape ni McGonagall n'ont l'air de le considérer comme une menace.»

«Je suis d'accord. Je compte sur toi pour en parler à Ron. Bon, j'y vais. J'ai encore deux chapitres de l'Histoire de Poudlard à lire. A tout à l'heure, Harry.»

oOo

Draco s'éveilla en sursaut, frissonnant. Il s'était encore endormi. Le feu crépitant dans l'âtre ne suffisait pas à le réchauffer. Il fixa les flammes, tentant de se gorger de leur chaleur. Alors qu'il plongeait ses yeux dans le rougeoiement des braises, il cru un bref instant voir apparaître le visage auréolé de boucles brunes d'Hermione Granger.

Les toilettes de Mimi Geignarde étaient toujours vides. Et il avait fallu qu'il tombe sur la sang de bourbe. Quelle humiliation, par la barbe de Merlin. Il avait été vu par l'une des personnes qu'il détestait le plus au monde. Il ne comprenait pas ce qui l'avait motivé à mettre fin à la joute verbale dans laquelle ils étaient engagés. Peut-être sa fatigue physique et mentale, la baguette appuyée entre ses deux yeux et le fait que Granger soit la sorcière la plus douée de sa génération, pensa-t-il amèrement.

Il se remémora la sensation de sa main sur son épaule. Délicate, et ferme. Il ne se rappelait plus de la dernière personne qui l'avait touché. Probablement Pansy. Elle était aussi collante et tenace qu'une Hydre. Et tout aussi attirante. Beurk. Il se rendit alors compte qu'il avait besoin d'un contact physique. Qu'on le serre fort. D'être pris dans les bras de quelqu'un. De sentir une peau chaude contre la sienne. Il fallait qu'il soit bien mal pour désirer tout ce que sa famille lui avait appris à mépriser.

La voix de Blaise le fit sursauter.

«Draco ? Draco ? DRACOOO ? Tu dors les yeux ouverts ou quoi?»

«Putain, Blaise, arrête d'hurler ou je te lance un impardonnable» lança-t-il en le fixant d'un air glacial. «Qu'est-ce que tu veux ?»

«Tout le monde est prêt à descendre à la Grande Salle. On t'attend. Tu n'as pas faim »

Malfoy hocha la tête. «C'est bon, on y va»

Et les Serpentards se dirigèrent vers la Grande Salle...


Voilà mon premier chapitre touche à sa fin, j'espère que vous avez aimé, on se retrouve très vite pour la suite !