Bonsoir à vous tous :) Voici un petit écrit qui date d'il y a fort longtemps. J'espère qu'il vous plaira ! Un chapitre 2 est à venir alors n"hésitez pas à laisser vos impressions chers lecteurs et chères lectrices :) !


Chapitre 1 : Le pantin

Ne me parles-tu pas ? As-tu peur de moi ? Moi, cet objet désarticulé, moi ce petit pantin dont on tire les ficelles ?

As-tu un jour pensé qu'un cœur pouvait battre dans ce jouet que je suis ? A force de vouloir me briser, tu finiras bien par y arriver.

On m'a coupé mes appuis, enlevé ce qu'il me restait, je n'ai rien à perdre, je viens de m'en rendre compte.

Je ne serais qu'une abnégation, rien de plus. Tu aimerais bien savoir pour qui. La réponse est simple. Je le serais pour toi, bien évidemment.

Ce jour où tu m'as abordé, ton sourire semblait si bienveillant, tes yeux semblaient remplis d'une douce lueur d'inquiétude à mon égard. Tu as pris le temps. Le temps de me connaître, de m'apprivoiser. Et je peux bien l'avouer, j'ai alors eu la prétention de croire que je comptais à tes yeux.

Tout ceci n'était qu'une illusion, un rêve, et le réveil ne fut que plus brutal. Je ne pouvais me libérer de toi, de ton étreinte meurtrière, malgré moi je t'aimais.

Tout ceci est irrationnel. Un pantin ne peut aimer. Et pourtant. Depuis que ta présence est devenue quasi constante dans ma vie, je sentais une douce chaleur se répandre dans ma poitrine à chaque instant que tu passais à mes côtés.

Mais un pantin ne peut pas vivre selon ses propres désirs. Il ne peut être que manipuler. C'est son rôle. Et je l'ai été, par tes mains expertes, ton art de la tromperie et de la sournoiserie.

Un pantin ne devrait pas avoir d'émotions. Il ne devrait pas rire, il ne devrait pas pleurer, il ne devrait pas avoir mal ou ressentir la tristesse et la peine. C'est sans doute ce que tu pensais, mais laisse moi te dire que c'est faux.

Un jour, tu m'as dit que je n'avais pas de cœur, que c'était impossible que j'en ai un. Et j'ai eu mal, mal que tu me considère ainsi.

Alors, peu après, me voyant m'enfermer dans mon mutisme, tu m'a offert, en l'occasion du jour de ma création, un pendentif, avec un cœur mécanique fait de métal grossier accroché au bout de la chaine en argent.

J'aurai pu pleurer, de joie, ou de tristesse va savoir, mais aucune larme n'est venue. Je ne suis qu'un jouet. Je n'ai jamais su ce que ce présent représentait à tes yeux. Je ne le saurais jamais.

En cette nuit, assis sur la rambarde de la tour d'astronomie, mes jambes se balançant dans le vide, le pendentif au cœur blottit contre mon torse, je repense à tout cela, et je me dit que tout cela n'aura pas été vain. En prenant cette décision ce soir, je serais devenu quelqu'un.

Je ferme les yeux et je me lève. Ma vie ne tient plus qu'à un fil, et le pantin coupera son dernier fil lui-même. J'écarte les bras et tel un ange, laisse mon corps tomber, aspiré par cette chute vertigineuse.

J'ai le temps de sentir le souffle du vent sur ma peau, et alors, seulement à ce moment, des larmes coulent sur mes joues. Une dernière pensée me vient. Je suis redevenu humain, le petit pantin est partit.

Et mon corps heurte le sol, et le cœur accroché au pendentif se brise.