Une nouvelle vie ... Et pourquoi pas ? Mes études finies (enfin), mon diplôme en poche, afin de devenir professeur j'avais quitté mes parents, mes amis, ma vie d'avant. Pourquoi ? Je me le demandais. Quitter mon lit douillet pour une ville inconnue ? Étais-je vraiment moi même lorsque j'avais pris cette décision ? Il était désormais trop tard pour faire marche arrière.
Sans vraiment voir le temps passer (et sans trop savoir le pourquoi du comment), je me retrouvais dans un train, destination mon destin.
Cela faisait déjà deux heures que j'étais assise sur cette médiocre banquette, d'un rouge si cramoisi qu'il m'en donnait la nausée.
Les gens autour de moi me collaient. Au diable la 2ème classe.
Je devais bientôt arriver (enfin), il était près de deux heures de l'après midi (pour une fois, le train était à l'heure).
L'engin s'arrêta dans une gare bondée, avec des personnes plus pressées les unes que les autres. La plupart des gens étaient au téléphone et correspondaient à ce qui était pour moi un "bourreau de travail". Rien qu'à voir ça j'avais envie de supplier le conducteur de me ramener chez moi. Courage Shizune !

J'allais donc chercher mes valises, en bousculant tout le monde, au diable seconde classe.
Une connaissance de ma mère devait venir me chercher pour me mener à mon nouveau "chez-moi", histoire que je ne me perde pas (mon sens de l'orientation n'étant pas très développé).
Avec grande peine, je sortis du train.

Une demi-heure passa avant que je puisse remarquer une femme avec un panneau "Shizune" qui tapait ses messages.
Je me précipitai d'aller à sa rencontre. Elle leva brusquement la tête, ce qui me permis de contempler son visage. Elle avait les yeux bleus, les cheveux bruns, bouclés et paraissait avoir la cinquantaine.
Son visage s'illumina.

"Ma Chéééééééééérie !

- Bonjour Madame ( Est-elle folle ?)

- Ta mère a appelé, ne t'inquiète pas, je vais te donner de quoi subsister, t'indiquer où se trouve ton appartement et Pouf ! Pouf ! Je disparaîtrais !

- Heu ... (Je me disais bien ..)

-Non non non, ne me remercie pas, c'est tout naturel ! Allez viens !"

Quelle drôle de femme. Quel était son nom ? Son âge ? Aucune idée, mais j'avais hâte de pouvoir me retrouver dans mon appartement. Nous sortîmes de l'immense gare, direction ce qui s'apparentait être le parking. Une fois à la borne, elle paya (2 euros !), en grommelant quelques mots incompréhensibles. Elle se retourna, tout sourire, et me dit :

"Ne t'inquiète pas ma belle, ta mère me remboursera.

- Mais ..."

Nous montâmes dans son infâme voiture bleue, qui devait dater d'il y à 30 ans.
Cette femme, en plus d'être folle, semblait être très près de son argent ; pas la peine de lui demander quoi que ce soit. De toute façon, j'avais mon travail.
Je pensais ça tout en regardant ma carte d'enseignante :

" Shizune, 22 ans, poste d'enseignante au lycée de l'Académie".

Quelle veine j'avais. Le lycée de "l'académie"était le plus réputé de tout Konoha. Je regardais avec fierté ma carte jusqu'au moment où la femme qui conduisait me dit :

"Quand tu seras riche, grâce à ton boulot, tu m'inviteras dans un bon restaurant hein, je mérite bien ça, pour tout ce que je fait pour toi !"

Je voulais répondre (que non) mais il me semblait que l'on était arrivés.
C'était un vieil immeuble, un peu poussiéreux sur les bords, qui méritait une petite réparation. Je n'en touchais pas un mot à cette femme qui semblait s'émerveiller à la vue de cette vielle bâtisse. Décidément, question gout ...
Il lui fallut quelques minutes avant de se ressaisir :

"Et bien, vas-y, tu attends quoi, rentre !"

Elle semblait pressée d'en finir (et moi aussi) donc je m'exécutai sans un mot, poussai une vielle porte qui menait dans un petit hall. Tout était poussiéreux, il n'y avait pas d'ascenseur, juste un vieux cagibi et des petits escaliers qui eux aussi étaient plus que poussiéreux.
Elle ne dit rien et monta les marches, je compris donc qu'il fallait que je la suive. Les marches craquaient, et mon cœur battait (plus que d'habitude quoi).
Sans savoir pourquoi, j'avais une grande appréhension. Et si l'intérieur aussi était poussiéreux ? J'étais horrifiée.
Une fois arrivée en haut, l'étrange femme avait disparu.
Décidément elle ne mâchait pas ses mots (moi qui espérais éviter le restaurant plus tard ...).
D'une main tremblante, je poussai la porte qui grinça.
Une fois à l'intérieur, je fus agréablement surprise : ce n'était pas poussiéreux !
Trop fatiguée pour explorer, préparer mes affaires ou même manger, je m'écrasai (sans trop de délicatesse) sur mon pauvre lit (qui craqua, mais pas de poussière).
Mes cheveux bruns (et rêches) étaient en bataille. Beauté négligée demeurait mon surnom.
Dans un soupir je pensais :

"Dans quelle galère t'es-tu mise ma pauvre Shizune ?"

Et je m'endormis.