Bonjour, bien qu'auteur, si je puis dire, de nombreuses fictions ainsi que membre sur ce site depuis bien longtemps, je n'avais jamais posté ici. Or, il est temps de bousculer les habitudes ! Je vous laisse donc découvrir sans attendre le monde dans lequel j'ai voulu plonger ces personnages magnifiques et pleins de ressources que J.K Rowling a crée. Ne vous les laissez surtout pas surprendre par les apparences. En espérant avoir un bon retour pour cette histoire qui me tient à cœur.
Ps : Je pense faire une à deux publications par mois maximum, j'espère cependant que vous me suivrez.
A toi, mon Prince.
Il s'étira, les bras bien au-dessus de sa tête tout en réprimant le début d'un baillement, signe de fatigue évident. Il devait pourtant être en forme pour la séance de ce soir, s'il laissait paraître la moindre faiblesse, son professeur en profiterait pour lui prouver qu'il n'était pas encore prêt. Il secoua lentement la tête, bien sûr qu'il était prêt, il l'était toujours. Il rassembla ses affaires d'un geste rapide et précis puis les plaça tout aussi consciencieusement dans son sac de cours. Il jeta un coup d'œil derrière son épaule pour vérifier qu'il n'avait rien laissé traîner de compromettant et sortit de sa chambre d'un pas assuré en prenant soin de bien fermer sa porte. Il balaya la salle commune d'un regard et la vit, assise à l'endroit même où il l'avait laissée l'heure précédente, faisant encore et toujours la même activité, étudier. Il passa rapidement devant elle pour ne pas la déranger et se dirigea vers la porte de leurs appartements.
« A demain, lança-t-elle d'une voix légère alors que le tableau pivotait. »
Il se stoppa et esquissa un léger sourire
« Je ne rentre pas tard ce soir, lui répondit-il sans se retourner.
- Oh, s'exclama-t-elle, surprise, Rogue te ferait-il une faveur ?
- Va savoir ? On ne sait jamais avec lui.
- Tu ne ramènes personne, hein ? » Il sentait le ton suspicieux de sa voix.
Il se tourna dans sa direction, un air faussement innocent affiché sur son visage.
« Comme si c'était dans mes habitudes ! »
La jeune fille leva les yeux au ciel, ce garçon était vraiment incroyable.
« Allez, conclut-elle, passe une bonne soirée.
- Toi aussi, avec ces chers Potter et Weasley, d'ailleurs…
- Il vaudrait mieux qu'ils ne soient plus la lorsque tu rentreras, je sais, le coupa-t-elle.
- Ce n'est pas de ma faute, je veux bien faire semblant de ne pas savoir que tu les fais venir mais faire semblant de ne pas les voir, c'est bien trop dur. » Il grimaça pendant qu'elle riait doucement.
« D'accord, maintenant vire ! »
Il lui accorda un dernier regard amusé et s'engouffra dans le passage pour ressortir dans le grand couloir du septième étage, vide à cette heure-ci. Il soupira, il devait descendre dans les cachots et pour cela, passer devant la salle commune des Gryffondors, ces abrutis affublés comme des sapins de Noël. De plus, ça n'était pas très équitable, lui devait descendre huit étages pour atteindre sa salle commune ils avaient toujours les avantages ces lionceaux de malheurs, tous des emmerdeurs ! Il devait cependant avouer que Granger exceptait sensiblement à la règle, il l'avait comme qui dirait découverte depuis qu'ils partageaient la fonction de Préfet en Chef. Elle était manifestement moins agaçante qu'elle n'y paraissait aux premiers abords, puis il était agréable de discuter avec elle, à l'instar de ses « camarades » de Serpentard, du moins…cette vérité ci, il n'était pas prêt de la lui dire ! Il se trouvait déjà plutôt sympathique à son égard et cela devrait amplement lui suffire.
Errant au beau milieu de ses pensées, il émit un bref grognement lorsqu'il aperçut les trois amis de sa colocataire passer le tableau de la Grosse Dame, eux par contre…il ne risquait pas de les tolérer. Le jeune homme accéléra le pas, faisant mine de ne pas les voir, il faisait vraiment un effort surhumain mais avec Granger, hélas, c'était du donnant-donnant, s'il leur retirait des points ce soir, elle en ferait de même pour lui lorsqu'il désirerait sortir ou s'accompagner de quelqu'un pour la nuit. Et il valait mieux pour sa personne que Serpentard ne perde pas de points, Rogue n'était vraiment pas tendre sur ce domaine et toute sa mauvaise humeur retombait inévitablement sur son apprenti, alors autant ne pas la provoquer de lui-même.
Elle avait quand même un sacré caractère cette Granger ! Elle lui tenait tête et même s'il avait failli la gifler bien des fois, sa magnanimité l'avait emporté. Puis il s'y était accoutumé lentement et pour être totalement honnête, il aimait bien sa ténacité.
Il laissa son esprit vagabonder et se souvint de cette nuit de Décembre où tout avait commencé. Pensant qu'elle dormait paisiblement dans sa chambre, il avait laissé sortir un de ses amants de la sienne, comme souvent il le faisait. Il passait rarement une nuit entière en compagnie d'hommes ou de femmes, une fois l'acte terminé, il s'ennuyait. Il les faisait donc discrètement sortir après leur avoir fait signer un pacte de confidentialité, il était totalement exclu que son orientation sexuelle soit rendue publique. Mais cette fois-ci, la discrétion qu'il désirait n'était pas de mise. Granger qui s'était endormie sur le canapé, un bouquin sur le nez se réveilla et fut témoin de ce qu'elle n'aurait jamais du voir. Le beau brun de Serdaigle avait pris peur et s'échappa au plus vite des appartements privés des Préfets en Chefs. Le Serpentard, lui, par contre était resté d'un calme étonnant, voire inquiétant. Il s'était dirigé vers elle, très, très lentement, comme pour lui faire mesurer l'importance de cette scène et de ce qu'il s'en suivrait. Il s'était voulu menaçant mais elle, le regardait tranquillement, guère impressionnée et il avait admis bien après que cela l'avait perturbé. Arrivé près d'elle, alors qu'il la surplombait de toute sa hauteur, il se pencha doucement et la toisa d'un regard froid et mauvais.
« Si par malheur, par mégarde ou par inattention, tu dévoiles ça à qui que ce soit, je peux te jurer que c'en est fini de toi Granger, lui avait-il murmuré à l'oreille. »
La jeune fille le dévisagea le temps de quelques secondes.
« Cesse de me sous-estimer Malefoy, avait-elle répliqué sur le même ton, ça fait bien longtemps que j'ai compris ton petit jeu, je ne suis cependant pas aussi cruelle que toi pour le crier sur tous les toits. Sache que tu ne me fais pas peur, ajouta-t-elle en se levant pour ainsi le faire reculer, j'ai seulement beaucoup trop d'intégrité et surtout de dignité. »
Sur ces paroles, elle s'était dirigée vers sa chambre, le laissant là, interdit. Il avait tenté de la retenir pour lui demander des explications mais il devait absolument garder son sang froid, son orgueil fit tout le reste. Il avait longuement réfléchi à ce qu'elle lui avait dit, et bons nombres d'émotions en avait découlées. Il avait été dans une rage folle, une incertitude totale, une forme voisine d'admiration pour sa perspicacité et enfin, la curiosité l'avait emporté. C'est ainsi qu'après des semaines de silence, il s'était décidé à lui demander comment elle avait su. Ce fut long et fastidieux, mais il avait fini par respecter son indéniable intelligence et son tempérament de guerrière. Derrière la Miss-je-sais-tout se cachait une femme bien éduquée et surtout cultivée, elle ne lui arriverait jamais à la hauteur, c'était un fait, mais elle avait du potentiel. Dès lors leurs différents réglés, ils s'étaient acceptés. Cela présentait un véritable avantage car elle fermait les yeux lorsqu'il amenait ses conquêtes, hommes ou femmes, à la seule condition qu'elle ne les vît pas et il en faisait de même pour ses amis. C'était un accord tacite. Personne ne savait qu'ils s'entendaient, personne ne devait savoir, c'était entre eux, c'était tout ce qu'ils avaient de communs alors que tout les séparait.
Sentant le froid lui mordre la peau de sa gorge pâle, il s'aperçut alors qu'il était déjà arrivé à destination. Il rejeta sa manche en arrière et regarda la montre située sur son poignet droit, vingt heures. Il n'était pas en retard, c'était tant mieux, son mentor en avait horreur. Il frappa trois coups sur le bois épais.
« Entrez, résonna une voix froide.
- Bonsoir professeur. »
Le professeur Rogue, ancien mangemort, espionnant le plus grand mage noir de tous les temps pour l'Ordre du Phénix, avait placé sur son bureau l'un de ses manuscrits les plus rares. Sous une couverture qui semblait être celle d'un journal, on pouvait voir écrit à l'encre noire Le Prince de Sang-Mêlé, le seul, l'unique, là où se trouvaient ses plus belles créations. Le visage de Drago s'éclaira, son mentor le sentait prêt, il allait étudier la magie noire, enfin.
« Mais tu ne te rends donc pas compte ! On est en pleine guerre Hermione, et toi tu vis avec un mangemort qui n'hésitera pas à te tuer au combat lorsqu'il se retrouvera face à toi ! »
Le silence s'installa.
« Il était prêt à tuer Dumbledore ! avait-il enfin hurlé »
« Oui, mais il ne l'a pas fait » pensa Hermione, et cela changeait définitivement la donne. De plus, ils avaient appris que tout ceci avait été une manigance de Dumbledore lui-même. Se savant condamné, il avait monté ce stratagème dans la volonté de garder la couverture de Rogue intacte au regard de Voldemort. L'Ordre fut mis au courant peu après, Rogue avait restitué ses fonctions et Drago Malefoy réintégré Pourdlard.
Hermione regarda longuement son meilleur ami. Harry Potter n'était décidément plus le même depuis la mort de son protecteur, cette douloureuse perte les avait, certes, tous affectés, mais lui semblait l'être d'avantage, et eux en prenaient cher sous couvert de ce changement. Il semblait profondément altéré, il semblait ne plus croire en rien, sauf en la vengeance…hélas. Hermione échangea un discret regard avec Ginny, la petite amie du héros, qui leva les épaules, signifiant son impuissance. Quant à son petit ami à elle, il n'était pas fichu d'avoir une opinion objective et suivait Harry les yeux fermés, même dans ses plus grands délires.
« Ca suffit! s'énerva-t-elle alors en se dégageant des bras qui l'enlaçaient. Je n'ai pas choisi de vivre avec lui, il ne l'a pas choisi non plus mais c'est comme ça ! Et on fait avec sans se plaindre, nous au moins ! Et si cela ne vous convient pas, je n'y peux absolument rien !
- Pourquoi est-ce que tu défends cette fouine? marmonna Ron, incrédule et visiblement vexé de s'être fait rejeter de la sorte.
- Je ne défends personne Ron, soupira-t-elle, j'essaye juste de vous faire comprendre que je ne suis pas aussi naïve et sans défense que vous pouvez bien le croire. Il ne m'arrivera absolument rien en sa compagnie. »
Hermione se voulait apaisante et rassurante mais comme elle s'y attendait, les deux garçons se renfrognèrent. Elle soupira de nouveau, s'ils savaient qu'elle appréciait sa compagnie de temps à autres, ils feraient un arrêt cardiaque dans la seconde ou le tueraient avant…à méditer. Harry se calma quelque peu et se rassit face au couple que formaient ses deux amis, Ginny tenta une approche et voulut se glisser dans ses bras mais le jeune homme ne remarqua rien et les ferma à la jeune fille, comme il lui fermait peu à peu son cœur. Elle n'afficha rien et se contenta de tourner la tête pour ne pas pleurer. Elle savait qu'Hermione avait compris, il faudrait qu'elles parlent dans un avenir proche. Il fallait surtout qu'elle parle à Harry. Hermione avait, comme à son habitude, remarqué le détachement de Harry. Elle se sentait profondément attristée pour Ginny qui se contentait de souffrir en silence et d'attendre que l'homme qu'elle avait toujours aimé veuille bien se confier à elle. Souvent le Gryffondor s'isolait, il allait s'asseoir au bord du lac et restait des heures et des heures, immobile, contemplant le néant, s'enfonçant de plus en plus dans sa colère et sa peine. Ils avaient bien essayé de le faire réagir, ils l'avaient tanné pour des sorties à Pré-au-Lard, pour des matchs amicaux de Quiddich, pour des parties d'échec version sorcier…ils avaient tenté tous les divertissements possibles et imaginables mais rien, même pas la tendresse de Ginny ne l'avait détaché de sa détresse. Il fallait qu'il tue Voldemort au plus vite, sinon il se détruirait lentement mais sûrement. Mais pour cela, ils devaient trouver tous les horcruxes et pour l'instant, leurs recherches étaient au point mort.
« Eh bien ! s'exclama Malefoy de son habituelle voix, affreusement agaçante pour les autres hommes de cette pièce. Quelle ambiance chez les Griffons, ça donne envie ! Quelqu'un est mort dites-moi ? On débouche le jus de citrouille ? Oh, ne me regardez pas comme ça, ricana-t-il face aux regards assassins de ses ennemis, ça me ferait tellement plaisir ! »
Hermione paniqua légèrement, elle ne pensait pas qu'il rentrerait si tôt, ses séances avec Rogue étaient bien plus longues habituellement. Bien qu'elle n'en avait en rien connaissance, elle avait confiance en leur professeur qu'elle savait mentor de Drago, elle n'était donc pas plus méfiante que ça lorsqu'il y allait elle en profitait même pour passer de plus ou moins agréables soirées en compagnie de ses amis. Il l'avait pourtant prévenue…non pas qu'elle eût peur de lui, mais cela risquait de dégénérer et s'il savait se montrer courtois et agréable avec elle, il restait exécrable envers les autres et là, elle n'y pouvait vraiment rien.
« Très drôle Malefoy, tu rentres bien tôt, ta copine n'a pas voulu de toi dans son lit ? ironisa Harry. Pauvre Malefoy…il va falloir te faire une raison, tu n'es pas un tombeur. »
Drago se retourna lentement vers son rival, son visage était impassible et bien qu'il fût épuisé, il sût garder son calme sans difficultés. Il se rapprocha dangereusement du jeune homme comme il savait si bien le faire et le regarda fixement dans les yeux. Il sentit une pointe d'excitation le gagner lorsqu'il aspira le souffle chaud de l'homme face à lui.
« Ce n'est pas très gentil de m'agresser dans mes locaux Potter, surtout lorsque ta présence ici n'est pas autorisée, déclara-t-il calmement. Tu ferais mieux d'aller t'amuser avec ta rouquine, elle semble s'ennuyer à mourir. »
Ce furent les mots de trop pour Harry qui manqua de lui asséner un coup de poing. Drago attrapa la main de son agresseur dans la sienne et la serra fort entre sa paume et ses doigts. Il voulait faire mal à cet imbécile qui s'était cru capable de le surprendre. Mais plus il serrait, plus il sentait la chaleur de ce contact s'intensifier. Tout d'abord concentré sur leur main, il leva ensuite les yeux vers son ennemi qui lui aussi semblait quelque peu surpris.
« On dirait que j'ai touché le point sensible, murmura-t-il sarcastique, en profitant ainsi pour s'esquiver du regard de jeune homme, intéressant. »
Sur cette parole, il lâcha sa main et se détourna de lui sans un mot, ni un regard. La longue cape noire du Serpentard voltigea derrière lui alors qu'il disparaissait déjà dans sa chambre.
« Toujours aussi sympathique lui ! lança immédiatement Ginny, brisant le silence qu'elle ne voulait pas sentir s'installer. Bon les garçons on y va, je suis fatiguée. »
Les deux hommes acquiescèrent et Hermione mina un « Merci » du bout des lèvres à son amie de toujours, qu'elle reçut avec un clin d'œil. Harry, calmé, enlaça son amie et lui souhaita une bonne nuit, Ron, quant à lui, daigna même l'embrasser avant de se détacher d'elle. La jeune fille, se sentant coupable, le retint par le bras alors que les autres étaient déjà sortis.
« Tu veux rester ? lui demanda-t-elle d'une voix d'enfant. »
Ron sourit et s'adoucit. D'un hochement de tête, il lui confirma sa réponse et posa délicatement ses lèvres sur celles de son Hermione, preuve qu'il ne lui en tenait pas rigueur. Elle le prit ensuite par la main et l'entraîna dans la chambre qu'ils partageaient certaines nuits avant de la refermer derrière eux.
