Washington DC, vendredi 19 décembre 2008, 22h13
Anthony DiNozzo gara sa Mustang devant le Jimmy's et en sortit rapidement pour s'engouffrer dans le bar. En ce vendredi soir d'hiver où la température avoisinait les zéros, l'endroit était, comme il s'y attendait, peu fréquenté.
Il salua d'un hochement de tête deux habitués accoudés au bar et s'installa à quelques chaises d'eux.
Le barman s'avança vers lui :
« Salut Tony, ça fait un bail que l'on t'avait pas vu. Whisky on the rocks ?»
L'agent du NCIS acquiesça.
Le barman lui prépara sa commande tout en le dévisageant : « Dure journée » l'interrogea-t-il.
Face au silence inhabituel de son client, il poursuivit seul la conversation en lui demandant s'il cherchait de la compagnie.
« Il y a une seule jolie fille ce soir mais elle a déjà été alpagué par Georges » lui affirma le barman en faisant un geste de la tête en direction d'une table située au fond de la salle.
Tony jeta un coup d'œil et vit le beau Georges en pleine conversation avec une jolie brunette.
La lumière tamisée du bar ne lui permettait pas de voir distinctement la jeune femme.
Il reporta son attention sur son verre d'alcool et se remémora les défis stupides qu'ils se lançaient avec Georges il y a encore quelques années de cela. C'était à celui qui réussirait à séduire en premier, la plus grande, la plus blonde ou la plus plantureuse des filles qui s'aventuraient dans leur bar.
Il sourit à la pensée de ses souvenirs de dragueur invétéré, quand un rire familier parvint à ses oreilles.
Non, ce n'était pas possible que se soit elle.
Il se retourna immédiatement pour mieux apercevoir la jeune femme que Georges faisait rire aux éclats.
Elle doit avoir le même rire, c'est tout essaya-t-il de se convaincre.
A cette distance, il ne pouvait avoir aucune certitude. Il décida donc de se lever et de se diriger vers les toilettes, ce qui lui permettrait d'avoir une meilleure vue sur le couple.
Et là, le doute n'était plus permis, c'était bien elle, collé-serré avec le beau Georges, qui avait déjà entrepris de poser sa main sur sa cuisse.
Arrivé aux toilettes, le souffle court, il posa ses deux mains sur le rebord du lavabo et entreprit de prendre de grandes respirations pour regagner son calme. Il se regarda dans la glace et constata qu'un mélange de colère et de tristesse déformait son visage d'habitude si avenant.
Il décida de passer en revue les options qui se présentaient à lui : la jouer fair-play et aller les saluer tranquillement, jouer les trouble-fête et gâcher leur tête à tête ou se comporter comme un lâche et sortir le plus discrètement possible de ce foutu bar.
Les deux premières options lui parurent hors d'atteinte tant il n'arrivait pas à se concentrer et à se calmer. Il sortit donc des toilettes en adoptant une attitude nonchalante, déposa quelques dollars sur le comptoir et poussa avec soulagement la porte de sortie du bar.
Une fois dans sa mustang, il mit le volume de son auto-radio à fond dans l'espoir que la musique anile toutes ses pensées. Mais, cela n'eut pas l'effet escompté, il ne put empêcher son esprit de se focaliser sur une seule chose : elle et Georges. Il savait comment ils allaient finir la soirée et à cette pensée, il eut soudain un haut-le-cœur.
Il arrêta sa voiture sur le bas-côté de la route et se saisit de son portable pour l'appeler.
Une introduction plan-plan, je vous promets plus d'interactions par la suite
