Lorsque le temps s'arrête…
Chapitre 1
« Quelques mois seulement… »
Il faisait très froid et la neige était en train de tomber. Le vent aussi soufflait fort en ce mois de janvier 1915. Le paquebot se dirigeait vers l'Angleterre, malgré la situation de guerre en Europe, beaucoup voulait regagner leur terre natale. Mais il y avait très peu de famille, mais beaucoup de jeune gens, de jeunes soldats, de jeunes docteurs, des jeunes infirmières et infirmiers. Le paquebot était plein. Pas beaucoup de gens se trouvaient dehors, car le temps était glacial. Une jeune fille était vêtue d'un beau manteau rouge avec chapeau et foulard assortis. Sous le chapeau on pouvait voir la frange de cheveux blonds. Elle avait un beau petit nez avec des taches de rousseur. Elle avait de beaux yeux vert émeraude qui riaient d'habitude mais qui, aujourd'hui étaient plein de tristesse et de larmes. Sur ses joues des larmes séchées et des larmes mouillées étaient mélangées. Son cœur était en mille morceaux… Elle quittait son Amérique tant aimée, encore une fois pour l'Angleterre. Cette fois-ci ce n'était pas pour aller dans le prestigieux Collège Royal de St. Paul qui s'était avéré être un endroit froid et glacial… Mais la présence d'une personne, d'un garçon insupportable qui s'était moqué de son nez et de ses taches de rousseur, avait fait toute la différence. La vie au collège était belle et elle aimait chaque jour passé là-bas, car elle pouvait le voir, lui parler. Il était tellement beau et lorsqu'il ne faisait pas l'enfant gâté et impossible, il était vraiment très charmant, un vrai gentleman. Les vacances d'été en Ecosse, les plus belles vacances de sa vie… Le piège, la séparation, le retour en Amérique. Les retrouvailles des très très courte durée… Et ensuite il y avait eu la très douloureuse séparation. Ça faisait plus d'un mois maintenant et elle continuait à pleurer. Elle était revenue malade dans le train, physiquement et moralement. A l'hôpital où elle travaillait, elle avait rencontré une gentille dame qui la trouvait sympathique.
- Lady Brydon, bonjour, dit Candy en souriant
- Bonjour Candy, dit Lady Brydon qui avait une quarantaine d'années, comment allez-vous ?
- C'est à moi de vous le demander, dit Candy c'est vous la patiente…
- Mais vous êtes triste Candy…
- Ça va aller Lady Brydon. Laissez-moi m'occuper de vous…
- D'accord. Je vais bientôt quitter l'hôpital et l'Amérique…
- Oh… ?
- Oui, je retourne en Angleterre, mon mari y est…
- Mais il y a la guerre en Europe non ?
- Oui, mais c'est toujours mon pays et mon Donald me manque… Et puis ma fille va se marier
- Félicitations, dit Candy…
Lady Brydon la regarda. Elle aimait beaucoup Candy et elle voulait l'aider…
- Candy, vous voudriez venir avec moi et être mon infirmière personnelle et dame de compagnie ?
- Comment ? Votre infirmière personnelle, dame de compagnie ? Mais…
- Vous êtes la meilleure infirmière que j'ai jamais eue, malgré votre maladresse parfois, mais votre sourire et votre gaieté me réchauffe le cœur
- Mais Lady Brydon, mes amis sont ici en Amérique…
- Vous pouvez venir les voir… Ça vous changera les idées… Vous êtes triste. Quelqu'un vous a brisé le cœur, un changement pendant quelques mois vous ferait du bien…
- Quelques mois seulement… ?
Candy réfléchit pendant un moment. La douleur de la séparation avec Terry était toujours très présente. Elle pleurait tous les soirs, seule dans sa chambre. Un changement lui ferait du bien… Quelques mois en Angleterre ? Pourquoi pas ? Ses amis allaient crier à l'horreur mais… Elle avait besoin de quelque chose pour occuper ses pensées… Alors elle se tourna vers Lady Brydon et dit :
- D'accord, Lady Brydon, je veux bien venir avec vous en Angleterre…
- Merci Candy, merci infiniment
Elle annonça la nouvelle à Albert à son retour chez elle.
- Albert, bonsoir…
- Candy ça va ? Le dîner est prêt… Tu as passé une belle journée ?
- Oui, comme d'habitude…, dit Candy lasse, qu'est-ce que tu as préparé ?
- Du poulet et des frites
- Et la salade ? Tu veux que je la fasse ?
- Ce n'est pas la peine Candy, tu dois être fatiguée…
- Allons Albert, déjà tu fais la cuisine pour nous deux, laisse-moi au moins faire la salade…
- D'accord Candy, dit Albert en souriant
Ils mangèrent en parlant de tout et de rien. Ensuite après avoir fait la vaisselle, Candy prit une expression sérieuse.
- Albert… J'ai quelque chose à te dire
- Candy ? Tu vas bien ? Tu n'es plus malade, j'espère…
- Non, je vais bien. Mais tu sais que je suis toujours triste à cause de ma séparation avec Terry… ?
- Oui… dit Albert blessé
- Alors je me suis dit que ce serait bien de changer d'air un peu… Alors j'ai accepté un poste à l'étranger…
- A l'étranger ? Où ?
- En Angleterre….
- En Angleterre ?
- Oui, je vais m'occuper de Lady Brydon pour quelques mois seulement, pas pour de bon…
- Mais il y a la guerre en Europe…
- Je sais… Mais ça sera seulement pour quelques mois… Je vais revenir. Je dois me changer les idées… Sinon, je risque de devenir folle…
- Si c'est ce que tu veux vraiment faire…
- C'est peut être sur un coup de tête, mais c'est une occasion qui ne se présentera peut être plus….
Albert la regarda blessé. Elle partait encore… Elle avait besoin de guérir, et avec un peu de chance, elle reviendra complètement guérie de Terry.
- D'accord, Candy. Je vais t'attendre ici…
- Merci Albert. Je suis désolée de te laisser encore une fois… C'est moi qui suis devenue la voyageuse à ta place, on dirait…
- En effet dit Albert en riant
Elle annonça la nouvelle à ses amis qui poussèrent des cris d'effroi. Elle était allée les voir au manoir des André.
- Candy tu n'y penses pas, dit Annie, il y a la guerre là bas…
- Je vais travailler pour les Brydon, pas me battre à la guerre… fit Candy
- Candy, dit Archie, un changement de scène te fera du bien… Reviens-nous vite !
- Oui, dit Patricia, je vais prier pour Alistair et pour toi….
- Oh Candy, dit Annie en pleurant, fais attention à toi… Je ne veux pas que tu partes ! Mais si ça va t'aider à te guérir de Terry ou t'aider à surmonter la situation… Tu promets que tu vas nous revenir en bonne santé ?
- Je te le promets, Annie, dit Candy en souriant.
Les arrangements furent faits pour le voyage. Le professeur Leonard le directeur de l'hôpital n'eut aucun problème à laisser Candy être au service de Lady Brydon. Ses amies à l'hôpital étaient tristes de la voir partir. C'est ainsi qu'elle se retrouva sur le paquebot Empress of Ireland, en route pour l'Angleterre. Elle était triste de quitter ses amis et l'Amérique, mais pas plus triste que d'être séparée de Terry…. Elle essuya ses larmes, la mer était un peu agitée ce qui donnait le mal de mer à la plupart des passagers. L'air frais et glacial lui fit du bien. Elle retourna dans la cabine de Mme Brydon.
- Candy, dit Lady Brydon, vous voila. Il fait froid dehors ?
- Oui, et la mer est un peu agitée… J'ai un peu le mal de mer…
- Ça ira mieux le matin…
- Vous avez besoin de quelque chose ?
- Je vais bien Candy, merci. Vous pouvez aller vous coucher…
- Merci Mme Brydon, mais j'irai me coucher quand vous irez vous coucher… Allons je vais vous faire la lecture…
Candy se mit à faire la lecture à sa patronne, Il s'agissait du livre « Orgueil et préjudice » de Jane Austen. Candy aimait l'histoire et elle en discutait régulièrement avec Lady Brydon pendant des heures.
- Il faut dire que Melle Bennet est un peu têtue…. dit Lady Brydon
- Et M. Darcy alors ? Fit Candy, il est aussi têtu qu'elle !
- Ils sont faits l'un pour l'autre, mais ils ne sont jamais d'accord au même moment…
- On dirait que les dieux sont contre eux… fit Candy tristement
Elle pensait à sa situation avec Terry. Il lui avait envoyé un billet aller simple pour New York. Aller simple, il voulait la garder avec lui pour toujours, il voulait l'épouser et faire une famille avec elle… Mais les circonstances en avaient décidé autrement.
- Candy ? Dit Lady Brydon, ça va ?
- Oui, je vais bien Lady Brydon, ne vous en faites pas pour moi…
Elle ne voulait pas inquiéter sa patronne avec ses problèmes personnels. Elles continuèrent leur discussion sur le livre et ensuite elles se mirent au lit.
La traversée ne se passa pas trop mal, Candy avait souvent le mal de mer et elle priait pour que la traversée se termine bientôt. Lorsque le bateau accosta finalement à Douvres, Candy poussa un soupir de soulagement. Les formalités se passèrent un peu lentement à cause de la situation de guerre. Donald Brydon était venu attendre sa femme. C'était un homme d'une cinquantaine d'années qui faisait parti de la haute société de Londres. Il embrassa sa femme chaleureusement.
- Chérie, dit-il Comme c'est bon de te voir…
- Toi aussi c'est bon de te voir Don dit-elle, où est Mélanie ?
- Elle avait encore des courses à faire pour le mariage, tu la connais, elle veut que tout soit parfait
- Oui, j'en suis sure. Chéri, je te présente Candy Neige André, mon infirmière et ma dame de compagnie…
- Enchantée, dit Candy en souriant
- Enchanté de faire votre connaissance, Melle André, dit Lord Brydon, allons-y la route est longue jusqu'à Londres…
Ils se rendirent à Londres au Château de Lord Brydon, il était grand et majestueux. On donna à Candy une chambre pas très loin de la chambre du maître, au cas où Lady Brydon aurait besoin d'elle pendant la nuit.
Candy arrangea ses affaires. Lady Brydon lui avait acheté une nouvelle garde-robe malgré les protestations de Candy. Elle commençait une nouvelle vie pour quelques mois, pour essayer de panser son cœur qui était brisé, elle essayait de ramasser les morceaux de son cœur, un par un tous les jours, ce qui n'était pas une chose facile, car, il se re-brisait à chaque fois qu'elle pensait à lui. Elle était de nouveau en Angleterre, cette fois-ci, elle avait choisi de venir, pas comme la première fois… Mais la première fois lui avait permis de rencontrer celui que son cœur allait aimer à la folie… Encore des larmes… Assez. Il y avait un bureau et une chaise dans la chambre et dans le tiroir il y avait du papier à lettre, des enveloppes et un stylo. Elle décida d'écrire une lettre à ses deux mamans qu'elles n'avaient pas eu le temps d'aller voir avant son départ. Elle écrivit aussi à ses petits amis pour les rassurer. On frappa à la porte et une jeune bonne entra. Elle avait l'âge de Candy. Candy avait le dos tourné et elle ne l'avait pas encore vu.
- Bonjour, Melle, je m'appelle Louise, je vais vous aider à défaire vos valises…
Candy sursauta en entendant la voix et le nom. Elle arrêta d'écrire, elle se leva et se retourna.
- Louise ? Dit Candy
- Candy ? Oh mon dieu !
- Mais que fais-tu ici ? Dit Candy surprise
- Je travaille ici, dit Louise en baissant la tete…
- Ah oui, je me souviens que ton père etait ruiné et tu devais quitter le collège…
- Et tu es partie avant moi… La mère Grey m'a dit que tu avais demandée que la punition d'Eliza soit levée pour qu'elle puisse passer du temps avec moi… Mais dès qu'Eliza a appris que mon père était ruiné, elle ne voulait plus être mon amie… Elle m'a traitée comme elle te traitait toi… Et moi aussi… Je m'excuse pour tout Candy, pour avoir suivi Eliza dans ses méchancetés envers toi… Maintenant je dois te servir….
Louise regardait le plancher et Candy s'approcha d'elle.
- Je ne veux pas de ta pitié, Candy… dit Louise en s'eloignant
- Je n'ai pas pitié de toi, Louise. Je te felicite… Oui tu dois maintenant travailler mais tu t'es aussi rendue compte qu'il n'y a pas de honte à gagner son pain… Mon travail m'a amené encore en Angleterre…
- Je suis ta servante, dit-elle doucement
- Non, Louise, tu fais ton travail. Tu n'as pas à avoir honte… Et je veux être ton amie, si te le veux
- Malgré tout ce que je t'ai fait au collège ?
- Et on se retrouve ici, employées dans la même maison…
- Je n'aurai jamais cru me retrouver de l'autre coté… J'aurai dû être plus gentille avec le personnel, maintenant je sais combien leur travail est difficile… Et être humiliée en travaillant c'est très pénible…. Le premier travail que j'ai eu, les maitres étaient désagréables, je pleurais tous les jours… Mais les Brydon sont gentils, heureusement… J'ai eu de la chance en tombant sur eux…. Mais Candy, tu es la fille adoptive des André, tu n'as pas besoin de travailler
- J'aime gagner mon pain Louise… C'est vraiment très épanouissant…
- Dire qu'avec Eliza on se moquait de toi… Maintenant, je donnerai n'importe quoi pour être à ta place, Candy… Une orpheline, adoptée par les André…
- Allons Louise, tu as un père et une mère, tu devrais être reconnaissante au bon Dieu… Moi, par contre je donnerai n'importe quoi pour avoir un papa et une maman… Riches ou pauvres
- Tu as raison Candy, je suis contente d'appartenir à une famille même si nous sommes ruinés… Comment vas-tu ? Le voyage s'est bien passé ?
- Oh, ne m'en parle pas, j'etais malade comme tu n'as pas idée ! Le mal de mer ! Mais depuis que nous sommes sur la terre ferme, je vais mieux…
- Tant mieux…
Pendant qu'elles continuaient à parler, Louise arrangeait les affaires de Candy.
- Alors Louise, tu ne m'as pas répondue… Tu veux être mon amie ?
- Oui, Candy, merci de tout cœur ! Je veux bien être ton amie, fit Louise en souriant, à propos, Candy, tu as revu Terrence en Amerique ?
Candy sentit son cœur se serrer. Elle avait retrouvé Terry seulement pour le perdre encore…
- Oui….
- Et alors ?
- Et bien, je suis ici et lui est toujours en Amerique…
- Ça n'a pas marché entre vous ?
- Non, nous avons rompu…
- Je suis desolée… Ce n'est pas Eliza qui l'a au moins ?
- Non ! Dieu l'en preserve ! Dit Candy en riant
- Tu me rassures. Sinon, la vie ne serait vraiment pas juste !
Elles éclatèrent de rire et elles se mirent à parler de tout et de rien. Ensuite Louise sortit de la chambre pour laisser Candy se reposer. Elle lui apporta une légère collation et Candy mangea très peu. Elle sentait encore les nausées du bateau. Elle termina d'écrire ses lettres, elle se mit ensuite au lit après avoir fait sa prière. Elle était contente d'avoir retrouvé Louise, un visage familier, qui s'était complètement et totalement convertie après avoir touché à la pauvreté. Sur cette pensée, elle ferma les yeux et elle s'endormit.
A New York, au théâtre, Terry venait de finir une autre représentation de Roméo et Juliette. Etre sur scène semblait être pour lui la seule chose qui lui faisait un peu plaisir. Un peu, car celle pour qui il jouait, n'était plus là… Elle était partie. Il l'avait laissée partir… Il voulait tellement la garder avec lui. Il était allé la chercher à la gare ; le déguisement les retrouvailles… Candy, il n'aurait jamais pensé qu'il éprouverait des sentiments aussi intenses pour un autre être humain…. Il redoutait presque de retourner chez lui. Il ne voulait pas la voir… Celle qui lui avait sauvé la vie… Celle pour qui Candy était partie… Celle qui était responsable de son malheur, de sa déprime… Susanna Marlowe. Elle était tellement amoureuse de lui, et elle avait été tellement heureuse lorsqu'il lui avait dit qu'il l'avait choisie elle… Il s'était mordu la langue après ça, car ce n'est pas ce qu'il aurait voulu dire… Il voulait Candy, mais Candy était partie sans se retourner une seule fois… Elle l'avait laissé… Elle ne voulait plus de lui. Elle l'avait laissé à Susanna… Elle était retournée chez Albert… Maintenant qu'il n'était plus dans le portrait ; elle vivait maintenant avec Albert… Allaient-ils se mettre ensemble ? Mais pourquoi est-ce qu'il pensait à ça ? Si elle épousait Albert, au moins elle sera heureuse. De toute façon, ça ne le regardait plus. La vie de Candy ne le regardait plus, c'était fini entre eux deux, pour de bon. Mais ça ne voulait pas dire que son cœur allait cesser de l'aimer automatiquement… Son cœur saignait ; il aimait tellement Candy que son cœur en saignait.
- Terry, dit Karen, tu veux venir dîner avec moi ?
- Bien sur Karen, j'arrive.
Ils allaient souvent dîner ensemble après les représentations. Parfois ils étaient avec toute la troupe, mais ce soir, ils étaient rien qu'eux deux. Karen avait changé d'attitude après avoir obtenu le rôle de Juliette après l'accident de Susanna. Terry et elle étaient devenus de très bons amis. Ils passaient après tout, la majorité de la journée ensemble.
- Terry, tu tardes encore à retourner chez toi…. dit Karen
- Karen, laisse-moi manger en paix…
- Tu n'as pas la paix chez toi ?
- Comme si tu ne le savais pas… Rien ne s'est passé comme je le prévoyais… C'est comme si je me suis réveillé un matin et tout avait changé… Je me retrouve avec une fille à qui je n'avais jamais pensé comme une fille désirable… Et celle que je voulais, celle que j'aime plus que tout au monde, est partie…
- Candy… dit Karen, j'étais avec elle en Floride à l'époque ou je faisais ma crise pour avoir perdu le rôle de Juliette. Je lui disais même qu'il y avait la légende de Roméo et Juliette ; que tous les acteurs qui avaient joué ce rôle, finissaient par se marier. Elle ne m'a même pas dit qu'elle était ta petite amie… Elle devait être blessée de m'entendre parler de toi et Susanna en ces termes…
Terry se souvint de la remarque qu'elle avait faite lorsqu'elle avait vu l'affiche de Roméo et Juliette dans son appartement. Elle avait dit qu'elle était contente que ce soit Karen qui joue Juliette et pas Susanna, car elle aurait été un peu jalouse. C'était donc pour ça…
- Terry, tu es sûr que la décision que vous avez prise était la bonne ? Tu es malheureux et je suis sure que Candy aussi est malheureuse…
- Je ne sais, pas Karen. Elle ne s'est même pas retournée lorsqu'elle est partie…
- Elle devait être très bouleversée, dit Karen regarder en arrière aurait seulement prolongée sa douleur…
- Probablement…
- Et Susanna ? Comment ça va avec elle ?
- J'ai envie de l'étrangler à chaque fois que je la vois… Elle aurait dû me laisser mourir ! Car je suis mort sans Candy de toute façon…
- Mais Susanna t'aime, Terry. Donne-lui une chance… Fais un effort je t'en prie. Toute cette hostilité n'est pas bonne du tout, pour toi ou pour elle…
- Je sais… Je vais essayer de faire un effort…. mais maintenant, je t'en prie, Karen, changeons de conversation…
- D'accord Roméo…, dit Karen en souriant
Ils se mirent à parler d'autres choses. Terry retourna chez lui et il trouva Susanna endormie. C'était mieux ainsi. Il avait promis d'essayer d'être aimable avec elle. Il verra ça le matin. Il alla dans sa chambre et avant de dormir, il relut les lettres de Candy. Il entendait sa voix à chaque fois qu'il lisait ses lettres qu'il connaissait pratiquement par cœur. Il se réveilla le lendemain, s'arrangea et se rendit dans la salle à manger où Susanna prenait le petit déjeuner.
- Bonjour Susanna, dit-il en souriant…
- Terry, dit Susanna en souriant, bonjour. Tu vas bien ce matin ?
- Oui, merci. Je m'excuse pour hier soir… Je suis revenu tard
- C'est rien Terry…
- Je te promets que je serai la ce soir pour le dîner, d'accord ?
- D'accord, Terry.
- Tu as bien dormi ?
- Oui, très bien merci. J'ai rendez vous chez le docteur ce matin…
- Je vais t'accompagner
Susanna se dit que Terry était très gentil tout à coup. Peut être avait-il vu Candy hier soir ? Non, Candy était retournée à Chicago pour toujours… alors quoi ? Il était en train de tomber amoureux d'elle ! Son cœur se réjouit tout à coup. Elle était aux anges. Terry était amoureux d'elle croyait-elle ! Elle était sur un nuage….
Candy s'adapta à sa nouvelle vie. Mais elle avait un problème avec la nourriture. Elle ne faisait que vomir. Elle ne mangeait que des fruits et buvait du lait et du jus de fruits.
- Candy, dit Lady Brydon, tu devrais aller voir un médecin, car je ne pense pas que la cuisine anglaise soit aussi mauvaise…
- Je vais bien Lady Brydon, ne vous en faite pas pour moi… C'est probablement le mal de mer qui continue, ou une grippe d'estomac… Ça va passer…
- Demain, c'est le mariage de Mélanie, il ne faut pas que sois malade, mon enfant… Le mariage est à 14 heures, je vais t'accompagner chez mon docteur le matin très tôt
- Ce n'est pas la peine…
- Ne discute pas, s'il te plait. Je t'ai amené ici loin de ton pays. Je dois m'occuper de toi…
- D'accord, dit Candy en souriant, demain matin sans faute.
Mélanie vint la chercher pour aller essayer des robes.
- Candy, viens avec moi, on va essayer des robes… D'accord maman ? Dit Mélanie
- D'accord, je vais faire une sieste…, dit Lady Brydon
Candy accompagna donc Mélanie dans la chambre. Ses journées étaient bien remplies. Mais lorsqu'elle se retrouvait dans la chambre seule, elle pleurait son amour perdu…
Le lendemain matin, Lady Brydon amena Candy chez son docteur. Elle resta dans le couloir tandis que Candy était dans le bureau du docteur. Le docteur l'examina pendant un moment.
- Melle André, dit le docteur… Je vais vous prescrire des vitamines
- Pour mes nausées ? C'est une indigestion à cause de la cuisine anglaise ? Demanda Candy
- Melle André… Je crains que la cuisine anglaise n'ait rien à avoir avec votre condition, enfin pas comme vous le croyez…
- Docteur, je suis malade ? Qu'est-ce que j'ai ?
- Vous n'êtes pas malade Melle André, vous attendez famille….
- Quoi ?!!! Cria Candy, mais… Non, vous faites erreur…
- Je ne me trompe pas, Melle André…
- Mais… Oh… Non… Oh mon dieu !!!
Et elle éclata en sanglots. Non, ce n'était pas possible. La vie ne pouvait pas être aussi cruelle et méchante avec elle !!!! Pas après tout ce qu'elle avait vécu !!!
- Je ne suis pas mariée, je ne suis même pas fiancée ! Et le père du bébé appartient à une autre ! Comment ai-je pu être aussi stupide ????!!!!!
Le docteur regarda la pauvre jeune fille en train de pleurer. Il y en avait des dizaines comme ça tous les jours. Il essaya de la consoler.
- Allons, ce n'est pas la fin du monde, un bébé c'est merveilleux…
- Quand on est marié, dit Candy
- Mariée ou pas, un bébé n'en est pas moins un miracle de Dieu…
- Mais docteur…
- Vous avez le temps de vous faire à l'idée de devenir mère … Votre grossesse ne sera pas decelable avant longtemps… Votre enfant à besoin de vous. Vous devez prendre soin de vous-même…
- Oui, docteur, vous avez raison…
- Mais bien sur que j'ai raison ! Dit-il en souriant, prenez vos vitamines tous les jours et nourrissez-vous comme il faut et vous aurez un très beau bébé en bonne santé…
- Je ne vous choque pas… ? Je ne suis pas mariée ni même fiancée…
- Je ne suis pas là pour juger dit le docteur, je suis là pour prendre soin de mes patients. Votre vie privée ne me regarde pas…
- Merci docteur, dit Candy qui essayait de sourire
- Prenez vos vitamines et mangez beaucoup de fruits et légumes frais… Revenez me voir dans un mois…
- D'accord docteur, dit Candy, merci encore…
Candy sécha ses larmes, prit la prescription du docteur et sortit du bureau en faisant bonne figure. C'était le mariage de Mélanie, elle ne voulait pas inquiéter Lady Brydon ce jour là. Elle lui en parlera plus tard… Peut être…
Elles retournèrent donc au Château Brydon pour le mariage. Candy essaya d'oublier ce qu'on venait de lui dire. Mais c'était impossible. Qu'avait-elle donc fait au bon Dieu pour mériter une telle punition ?
