'' Nowhere at home... ''
Il faisait nuit, et sa chambre était plongée dans le noir le plus obscure. Ashley ne dormait pas, elle était réveillée, enfin presque. Elle regardait la porte qui donnait sur la chambre de son petit frère, mitoyenne à la sienne de la même manière qu'un enfant qui ne peux quitter la porte de son placard des yeux, de peur qu'un monstre ne s'y échappe. Il y avait bien un monstre, mais il n'était pas dans le placard ou sous le lit mais dans la pièce d'à côté, elle le savait, elle le sentait.
Ses doigts touchaient fébrilement la poignée de la porte qui donnait sur la chambre de son frère. Elle ne voulait pas y aller, elle savait que quelque chose de terrible allait se produire si elle y allait, mais elle ne pouvait rien faire, elle était comme un patin, dirigée par des files invisibles. Tout ce qu'elle pouvait faire c'était hurler, un cri qui résonnait dans sa tête comme un écho, comme une complainte. Elle tenait fermement la poignée, elle ne voulait, ou plutôt ne pouvait pas la lâcher, elle la tourna et commença à ouvrir la porte à contre cœur. Un souffle glacial pire que la mort s'en échappa, et à cet instant elle aurait voulu la refermer et se cacher sous ses draps.
Cependant il était trop tard la porte était ouverte, s'en aucune envie aucune, elle s'engouffra dans la chambre de son petit frère, qui n'était pour l'heure qu'un bébé. Quelqu'un était penché au dessus de son berceau, mais de là où elle était elle pouvait voir qu'il était vide, son jeune frère n'était pas là. L'homme se retourna alors, mais bien qu'il lui faisait face elle ne parvenait pas à voir son visage, il était caché dans la pénombre.
C'est alors que la pièce, puis la maison tout entière prit feu. Sans qu'elle ne comprenne comment ou pourquoi, elle se retrouva soudainement collée au mur, elle ne pouvait plus bouger. Tout autour d'elle, la maison s'effondrait, mais elle ne parvenait pas à crier ou à se libérer des liens invisible qui l'entravait, elle savait que peu importe ce qu'elle ferait, cela ne changerait rien, son destin était déjà scellé. Tout ce qu'elle pouvait faire c'était regarder l'homme sans visage s'éloigner comme si il glissait sur un tapis roulant. Disparaître dans un ricanement plus que surhumain et désincarné, ne laissant transparaître que des yeux jaunes et luisants.
C'était toujours à ce moment là qu'Ashley se réveillait, transpirante de sueur. La jeune fille cherchait désespérément une source de lumière afin de véritablement sortir de ce cauchemar. La lumière allumée, elle tentait de se calmer et de retrouver une respiration normal. Assise dans son lit, semblable à ceux que possèdent les hôpitaux, ses pieds ne touchait même pas le sol.
Alors qu'elle tentait péniblement de se calmer et de s'empêcher de pleurer, un bruit dans le couloir de l'orphelinat la fit sursauter. Qu'est-ce que c'était ? Est-ce que c'était lui ? Est-ce qu'il venait enfin la chercher ?
Cela faisait plusieurs jours que ces angoisses ne la quittait pas, de même que ses cauchemars, c'est d'ailleurs pour cela que la gouvernante avait décidée de l'isoler dans une pièce non utilisé, loin de là où dormaient les autres enfants. Elle avait essayer de faire croire à la jeune fille qu'elle faisait ça pour elle, afin qu'elle est une chambre rien qu'à elle. Ashley se rappelait d'ailleurs qu'à ce moment là elle avait rit, elle avait beau n'avoir que 12 ans elle savait très bien à quoi elle devait ce '' privilège ''.
Depuis cette nuit terrible où ses parents adoptifs ainsi que son petit frère étaient mort dans un incendie, elle n'avait cessé de déclarer haut et fort que c'était un monstre qui avait allumé le feu. Et comme si cela ne suffisait pas que la moité des enfants la prenne pour une folle, elle revivait tout les soirs le même cauchemar. Alors elle pensait bien que si la gouvernante l'avait subitement dotée d'une chambre individuelle, bien éloigner des dortoirs ce n'était pas pour son bien à elle mais plutôt pour le bien des autres.
Mais ce qu'elle ne supportait pas c'était le regard mi compatissant mi qui se voulait rassurant, que lui lançait le personnelle ainsi que la gouvernante de l'orphelinat. Un regard qui disait '' Ce n'est pas grave c'est ta façon d'affronter le drame '', et elle ne supportait pas cela. Il lui arrivait d'ailleurs souvent de faire des crises et de s'isoler dans sa chambre afin de crier sa rage contre son oreiller. Les seules personnes qui avaient vraiment sembler la croire hormis les très jeunes enfants de l'orphelinat, c'étaient deux agents du FBI qui était vraiment, vraiment étrange, ils lui avait posé tous un tas de questions. Est-ce qu'il avait eu un problème de courant ? Est-ce qu'elle avait sentie une odeur de souffre ?... et plein d'autre dans le même style. Elle ne voyait pas où ils voulait en venir, elle avait même finit par penser que c'était eux qui était fou. Elle s'était même surprise à les espionner une fois la porte franchi, elle n'arrivait pas bien à comprendre de quoi il parlait mais se dont elle était sûr c'est qu'ils n'étaient pas d'accord. En effet ils s'engueulaient dans la rue comme du poisson pourri, on aurait dit un vieux couple. Mais malgré leur désaccord évident ils repartirent tout de même ensemble dans la même voiture pourri, celle avec laquelle ils étaient arriver deux heures plutôt. Et voilà ils étaient partie, elle se retrouvait à nouveau seule, avec des gens qui la regardait comme la folle aux chats.
Elle détestait cette endroit, pas seulement parce que les gens la regardait comme si elle disait avoir vu Dieu, mais aussi car elle en se sentait absolument pas en sécurité ici. Tout les soirs depuis l'incendie, elle avait peur, peur que le monstre vienne la tuer, pour finir le travail. C'est pour cela qu'elle avait décidée de partir, ce soir. Dans un sac à dos elle fourrait le peu de vêtements qu'elle avait avec deux, trois barres de céréales qu'elle avait réussi à piquer à la cantine. À chaque bruits elle se stoppait net, peur de se faire prendre par la gouvernante, ou par bien pire.
Une fois cela fait, elle mis le sac sur le dos et s'approcha de la seule fenêtre que sa chambre comportait. Elle tenta de l'ouvrir mais elle était fermé, elle avait beau insister elle ne voulait pas s'ouvrir. Heureusement pour elle, elle avait paré à cette éventualité. Elle pris son sac et chercha le couteau en argent qu'elle avait aussi prit à la cantine. Bon effectivement elle ne l'avait pas prit dans ce but premier, elle s'était dit que au cas ou une arme ne serait pas de trop si elle tombe sur des gens peu recommandable. Elle glissa le couteau sous le loquet, espérant le faire céder sans trop de bruit. Malheureusement, en cédant il fit un bruit terrible, si terrible qu'elle resta un moment dans le noir sans bouger. S'attendant à voir la lampe torche de la gouvernante, allait passer sous sa porte, mais il n'en fut rien. Et c'est ainsi que la jeune Ashley, âgé d'à peine 12 ans, fugua sans trop savoir où.
Mais alors qu'elle s'éloignait sur une route rendu humide par la dernière pluie, elle ne vit pas l'ombre qui l'observait caché à l'orée de la forêt. Si elle avait su à qui appartenait cette ombre, elle aurait frissonné de terreur. Ce qui fut effectivement le cas, mais elle mit cela sur le coup de l'adrénaline dû à cette fugue plus qu'irréfléchie. Toujours est-il, que l'homme à qui appartenait cette ombre, si l'on pouvait appeler cela un homme, lui avait causé beaucoup de peine. Observant la jeune fille partir, il eu un sourire malsain sur le visage. Il ne prononça que quelques mots qui se perdirent dans la nuit, des mots qui aurait glacé le sang de la jeune fille.
'' Vole... vole mon petit moineau, j'ai hâte de voire ce que tu vas devenir … '' Dit-il dans un rire.
