Encore une fois, les premiers chapitres seront courts, pour devenir plus longs une fois que l'action sera bien en place.

- Otōsan, pourquoi on s'en va sans maman ? demanda la petite Yûna.

L'adulte au volant détacha son regard de la route et sourit à sa fille.

- Ne t'inquiète pas, nous allons la chercher à l'hôpital.

Rassurée, l'enfant sourit en retour et reporta son attention sur les passants. Soudain, un bruit de moteur lui fit lever la tête.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Son père ne répondit pas et scruta la rue devant lui. Une lueur orangée toute proche secoua soudain la voiture, et Jun fut incapable d'en garder le contrôle. Après avoir percuté des véhicules en stationnement et blessé plusieurs piétons, il redressa vers la droite, mais un autobus qui roulait derrière eux les heurta. Si Jun se cogna simplement la tête contre le pare-brise, Yûna eut beaucoup moins de chance : se trouvant du côté touché par la collision, elle ne réagit plus aux appels de son père.

- Vite, quelqu'un ! cria-t-il en sortant de l'épave.

Mais quand un médecin arriva sur les lieux en compagnie d'infirmiers, il était trop tard pour sauver l'enfant.

Yûna observait la scène sans comprendre. Pourquoi son père pleurait-il ?

- Otōsan, qu'est-ce qui te rend triste ?

Alors qu'elle s'approchait, elle remarqua le morceau de chaîne attaché à sa poitrine, puis elle aperçut le visage de l'enfant dans les bras d'un homme.

- Pourquoi je suis là-bas et ici en même temps ?

Elle ne savait plus que faire à présent. Plus jeune, sa mère lui avait raconté une histoire de fantôme, et même si elle ne pouvait pas encore distinguer le réel et l'imaginaire, elle commençait à réaliser pour quelle raison elle était dédoublée. Ses parents allaient être tellement tristes sans elle !

- Je suis... morte ?

- Malheureusement oui, petite.

Yûna se retourna subitement et dévisagea l'inconnu vêtu d'un shihakushô noir qui l'observait.

- Vous êtes qui ?

- Un Shinigami.

- Shinigami... comme Dieu de la mort ?

- Exact. Je suis là pour t'emmener dans un endroit appelé la Soul Society.

Etrangement, l'homme ne lui faisait pas peur. Son père lui avait bien dit plusieurs fois de ne pas parler à des gens qu'elle ne connaissait pas, mais dans le cas présent elle se sentait en confiance.

Le brun s'approcha d'elle et sortit de son fourreau le katana qu'il portait au côté. Cette fois, Yûna eut un geste de recul dû à la frayeur.

- Rassure-toi, je ne vais pas te transpercer avec.

- Aller à la Soul Society, ça fait mal ?

- Non. Mais c'est impossible de savoir à quel endroit tu vas te retrouver. Le Rukongai est immense.

- Rukongai ?

- Tu en sauras plus une fois là-bas. Evidemment, tes parents ne seront pas avec toi, mais il y aura toujours quelqu'un pour veiller sur toi et t'apprendre à te débrouiller. Maintenant, petite, approche.

- J'm'appelle Yûna ! Et toi monsieur, c'est quoi ton nom ?

- Shiba Kaien.

Après un grand sourire, il apposa le sceau sur le front de la fillette qui se mit à disparaître.

- Ittekimasu, Kaien-san.

Une fois l'enfant partie, Kaien resta à fixer l'endroit où elle s'était tenue.

Cette gamine avait un reiatsu élevé... Proche de celui de Kusajishi-fukutaichō ! J'espère qu'elle s'en sortira si elle arrive à la périphérie du Rukongai.