After Threads

Que s'est-il passé entre la mort de Jacob et l'épisode de la pêche au chalet de Jack ? (Pardon à ceux qui connaissent les dialogues par coeur, ce n'est pas la vraie version, et donc pas les vrais mots en français, vous avez ici en fait ma traduction-perso...). Bien sûr, ces personnages ne sont pas à moi (ce serait trop génial...), et certains parties de cette histoire sont directement tirées de l'épisode Threads. Mea culpa.

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Dans la salle d'observation, Sam était seule, en train de regarder son père mourir

Dans la salle d'observation, Sam était seule, en train de regarder son père mourir. C'était presque ironique, quand on y pensait bien. Elle avait trouvé le moyen de lui sauver la vie, quelques années plus tôt, et c'était justement à cause de ça qu'il allait la quitter aujourd'hui. Un frisson la chatouilla le long de la colonne vertébrale. Cette épreuve s'annonçait difficile, beaucoup plus qu'elle ne voulait le laisser paraître. En fait, son esprit était occupé par des milliers de choses. Elle repensait à la « discussion » qu'elle avait eue avec son père à bord du Prométhée, puis à sa réaction suite à sa rencontre avec Pete… Tout était embrouillé dans sa tête. Elle ne savait plus que penser, elle ne savait plus que faire. Elle aurait tant voulu le garder auprès d'elle un peu plus longtemps. Elle avait besoin de lui, de sa présence, de ses conseils… Mais son père était au plus mal, et ce n'était maintenant qu'une question d'heures avant qu'il ne la quitte à jamais. Son regard était fixé sur lui, et embrumé par les larmes. Il était tout ce qui lui restait au monde, maintenant, et il allait partir. Bientôt elle serait à nouveau seule. Bien sûr, il y aurait toujours Mark, mais jamais elle ne pourrait avoir avec lui une relation aussi profonde que celle qu'elle avait développée avec son père dans les dernières années. Et il y avait Pete. Elle se surprit à l'avoir oublié. Pete. Elle réalisait maintenant que ce mariage semblait être plus près du mariage de convenances qu'autre chose. En fait, elle l'épousait pour ne plus être seule. Elle le savait depuis longtemps déjà, et Kerry avait été l'élément qui avait renforci sa volonté. Mais maintenant qu'elle était là, à observer son père vivant ses derniers moments, la vie semblait reprendre tout son sens. Et ce qu'elle s'apprêtait à faire en avait de moins en moins.

Elle ne l'entendit pas immédiatement lorsqu'il entra dans la salle d'observation. Elle ne se retourna qu'une fraction de seconde plus tard, mais le temps qu'elle mit à réagir la surprit elle-même. Elle devait vraiment avoir l'esprit ailleurs… Le général O'Neill vint prendre place à ses côtés et, tout comme elle, regarda Jacob vivre ses derniers moments. Ils demeurèrent un long moment ainsi, l'un à côté de l'autre, sans rien dire. Qu'aurait-elle pu lui dire, de toute manière ?

- Ça va ? finit-il par lui demander.

À vrai dire, je vais bien, répondit-elle simplement. Bien, même, aussi étrange que ça puisse paraître. J'ai cru le perdre, il y a quatre ans. Depuis ce temps, nous avons été plus proches que nous ne l'avions jamais été de toute ma vie. D'une certaine manière, Selmak m'a apporté un père que je n'aurais jamais cru connaître...

Il la regarda un moment dans les yeux. Il la connaissait trop bien pour gober tout ce petit mensonge. Il savait pertinemment qu'elle n'avait qu'une seule envie, et c'était d'éclater en sanglots. Mais Samantha Carter n'était pas comme ça, et jamais elle n'oserait montrer à qui que ce soit ce qu'elle ressentait réellement. Elle s'était à nouveau retournée, fixant son père à travers la vitre.

- Approchez…

Le général étira son bras qu'il fit passer au dessus de son épaule, puis elle agrippa sa main et s'appuya contre lui. À cet instant, Jack eut l'impression que son cœur allait éclater. Ils demeurèrent là, l'un près de l'autre, dans une promiscuité qu'ils ne s'étaient que trop rarement permise, et observèrent Jacob en silence. Ce fut Sam qui le brisa la première.

- Merci, général.

- Pourquoi ? lui murmura-t-il en retour.

- Merci d'être là, pour moi.

Il la regarda quelques instants avant de répondre.

- Toujours.

Ce mot résonna aux oreilles de Sam comme une promesse solennelle. C'était un poids de plus dans une balance qui penchait déjà dangereusement. Mais c'est à ce moment qu'elle aperçut son père se pencher vers le Tok'ra qui était à son chevet, et elle sut immédiatement que ça y était. Elle se leva d'un bond et descendit le rejoindre. Arrivée dans la salle d'isolation, elle agrippa la main de son père et l'embrassa sur le front. Pour la dernière fois, Jacob Carter ouvrit les yeux et les posa sur sa fille. D'un dernier souffle, il lui murmura : « Je t'aime. », puis ferma les yeux à jamais.

Sam ferma les yeux, probablement par réflexe et pour empêcher ses larmes de couler. Elle sentit son cœur se déchirer. Il était parti, pour de bon cette fois. Plus jamais il ne viendrait à son secours, plus jamais elle ne l'entendrait murmurer un « Sammy » qui était pour elle quelque chose de tellement rassurant, et familier. Son premier instinct aurait été de lâcher un cri. Un cri guttural, le genre de cri qui vient du plus profond de soi. Mais elle ne fit rien. Elle demeura là, devant ce qui était maintenant la dépouille de son défunt père, et ne fit pas un son. Puis, elle sentit une main se coller à son dos. Avec elle, tout le poids de sa souffrance semblait s'être réduite de moitié. Elle ferma les yeux à nouveau, et laissa échapper une larme. La main remonta jusqu'à son épaule droite, et elle posa sa main gauche par-dessus. Elle prit une grande inspiration, comme elle avait pris l'habitude de le faire pour réprimer ses émotions. La larme qui avait coulé le long de sa joue avait déjà séché.

Le général se rapprocha d'elle, et la vit finalement se retourner vers lui. Ses yeux étaient secs, mais il savait pertinemment que son âme ne l'était pas. Sans enlever sa main de sur son épaule, il l'attira à lui et la serra dans ses bras. Il sentit ses mais s'agripper à son dos et se nouer dans son chandail. Elle ne parla pas, ne fit même pas un son. Elle n'en avait pas besoin. Il comprenait ce qu'elle ressentait, et pour l'instant, c'était la seule chose au monde qui avait de l'importance.

Elle avait ensuite téléphoné à Mark. La conversation avait été brève, tellement brève que même son frère en avait été surpris. Mis à part les dispositions d'usage, Sam n'avait pas trop envie de s'attarder au téléphone.

- Sam, tu es sûre que tu tiens le coup ? lui avait demandé son frère alors qu'elle s'apprêtait à clore leur petite discussion.

- Oui, avait-elle répondu. J'ai juste besoin de me remettre les idées en ordre. On se voit mardi.

- Fais attention à toi, petite sœur.

- Merci Mark. À bientôt.

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Jack était en train de se préparer une omelette lorsqu'un frappa à la porte de sa demeure. Il alla ouvrir, et trouva Carter seule sur son perron. Elle portait encore son masque, celui qui masquait toute émotion, celui qu'elle s'était fabriqué au fil de ses années de service.

- Carter ? Est-ce que tout va bien ?

Elle hocha la tête, mais il s'y attendait parfaitement.

- Je suis désolée, lui dit-elle d'une petite voix. Je vous dérange sûrement…

- Carter ! l'interrompit O'Neill. Non, vous ne me dérangez jamais, et encore moins dans un moment comme celui-là. Entrez, je vous prépare un café.

Elle obéit, probablement plus par habitude que par sa propre volonté. Elle prit place au salon pendant qu'il se rendait à la cuisine. Il revint quelques minutes plus tard avec deux tasses bien chaudes, et lui en tendit une. Il prit ensuite place sur le canapé, à côté d'elle.

- Je ne sais pas ce qui m'a pris, lui exposa-t-elle, c'est probablement que je trouvais ça trop difficile de rentrer chez moi après…

Elle n'en dit pas plus, comme si les mots qui allaient sortir de sa bouche étaient trop difficiles à prononcer.

- Hey, lui murmura-t-il. C'est normal de ne pas vouloir être seule quand on vient de perdre son père ! Pete travaillait ce soir ?

- C'est fini avec Pete. Depuis longtemps, en fait. J'étais juste trop aveugle pour le réaliser pleinement.

La nouvelle eut l'effet d'une bombe pour O'Neill. Fini ? Vraiment ?

- Carter, poursuivit-il néanmoins, vous êtes sûre que vous n'avez pas précipité les choses, je veux dire…

- Non, le coupa-elle solidement. Cette décision n'était pas prise sur un coup de tête, loin de là. Mais ce soir, je trouvais que c'était trop difficile de me retrouver toute seule à la maison, alors que toutes ses affaires sont encore là…

O'Neill hocha la tête.

- Kerry n'est pas avec vous ? poursuivit néanmoins Sam.

- Non, répondit Jack. C'est terminé avec Kerry. En fait, ça n'avait jamais pleinement commencé…

Cette fois, ce fut Sam qui hocha la tête.

- Je suis désolée…

- Sam, vous me dites que vous êtes désolée encore une fois, et je vous jette à la rue.

- Je suis dé… bien mon général.

Un silence de mort s'installa entre eux. De longues seconde s'écoulèrent, qui semblèrent à Jack être une éternité. Puis, comme si toutes les barrières de Sam s'étaient écroulées d'un seul coup, il vit des larmes apparaître au coin de ses yeux. Puis, le simple sanglot se transforma en véritable rivière. Il s'approcha d'elle un peu plus et la serra contre lui. Elle ne bougea pas, et demeura là, immobile, à pleurer toutes les larmes qu'elle retenait depuis trop longtemps maintenant. Il passa sa main dans sa chevelure blonde, et elle appuya son front contre son torse. Il garda le silence, sachant pertinemment que tous les mots de la terre ne serviraient à rien. Pour le moment, elle n'avait qu'un seul besoin : celui de pleurer son père.

Ils restèrent ainsi un bon moment, silencieux et collés l'un à l'autre. Puis, après ce qui aurait aussi bien pu être des minutes ou des jours, Sam se détacha de Jack et le regarda dans les yeux. Il avait l'impression d'être face à une inconnue. La Sam qui était assise à ses côtés n'était pas celle qu'il côtoyait tous les jours. C'était une autre, différente mais qu'il avait pourtant l'impression d'avoir toujours connue.

- Je vais aller nous préparer de quoi manger, finit-il par lui dire.

- Je vous remercie, répondit Sam, je n'ai pas très faim…

Jack fronça les sourcils.

- Et votre dernier repas remonte à quand ?

Elle ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt.

- Très bien, finit-elle par lâcher.

Il se leva, un petit sourire en coin, et gagna à nouveau la cuisine. Lorsqu'il revint, quelques minutes plus tard, portant deux assiettes de sa fameuse omelette, il la trouva assoupie, allongée de côté sur le canapé. Il sourit, déposa les assiettes sur la table basse et agrippa la couverture qui recouvrait habituellement le fauteuil juste à côté. Il déposa délicatement la couverture sur Sam, prenant soin de la recouvrir jusqu'aux épaules. Il écarta ensuite une mèche de sa chevelure blonde qui lui recouvrait le visage, puis resta là à l'observer un moment. Il lui semblait qu'un million d'idées lui traversaient l'esprit en ce même moment, mais ce qui lui revenait le plus souvent était le souvenir de sa dernière conversation avec Kerry.

- Est-ce que l'Air Force est la seule chose qui vous tient éloignés l'un de l'autre ? C'est à cause des règlements ? Si c'est le cas, vous faites une sacrée belle erreur…

- Et tu sais ce que je devrais faire ?

- Prendre ta retraite…

Jack jeta un dernier coup d'œil à Sam, puis se leva, ferma la lampe du salon et gagna sa chambre.

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J'espère que ça vous a plu, parce que ce n'est pas fini (ce serait un peu désolant, si c'était le cas!). La seule façon pour moi de le savoir si vous avez, c'est par ce petit bouton, juste en bas. Vous apuyez, et ça me donne un petit review... Comme ça je saurai dans quelle direction orienter mon histoire !