Hello, hello. Je tenais à finir cette fic avant de la poster mais j'ai reçu pas mal de messages et reviews de lecteurs qui tenaient vraiment à lire rapidement la suite de Strange World. J'ai pas mal de chapitres écrits (cette fic est partie pour être longue) mais ça fait un moment que je n'ai pas pu m'y replonger. Cette année universitaire me bouffe vraiment.
Bientôt les vacances de Noël! Je ferai de façon à paumer mon téléphone portable pour pouvoir me replonger dans l'écriture et vous offrir toutes les suites promises (parce que oui, je tiens toujours mes promesses, je ne garantis juste pas le temps d'attente lol).
Bonne lecture!
PS : Petite précision. Le Nicolas Flammel de mon histoire n'a pas inventé la pierre philosophale. C'est un clin d'œil au génie de mon personnage.
VVV
Chapitre I
Fil en trop et Philanthrope.
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Lisa Cuddy se laissa tomber sur son fauteuil avec un soupir d'exaspération.
_ Et c'était quoi ce soupir?
Elle se crispa, se rappelant que sa mère pouvait déceler tout saut d'humeur à travers ce fichu combiné.
Aujourd'hui, troisième samedi du mois, prise des nouvelles quotidiennes. Une coutume qui commençait à peser. La doyenne l'aurait bien réduite à néant si les valeurs familiales ne comptaient pas tant aux yeux de sa mère, un peu trop protectrice à son goût. Depuis la prise d'otage et son dénouement funeste, ses appels avaient triplés et malgré cela... Cuddy avait omis de lui dire qu'elle partageait sa vie avec un homme et ce, depuis près de trois mois. Omission? Pas vraiment... Elle n'était surtout pas prête à se considérer comme "en couple" avec cet homme qui, aujourd'hui, se trouvait en Inde... C'est d'ailleurs son angoisse qui lui avait fait baisser sa garde et le nommer. Elle avait alors entendu sa mère hoqueter puis manquer se s'étouffer.
_ Excuse moi... Je suis fatiguée. mentit-elle.
Bien au contraire... Elle se sentait capable de veiller des jours entiers devant son téléphone, espérant recevoir un appel de House. Depuis leur dernier coup de fil, il lui avait été impossible de le joindre. Priant pour que ce soit un problème d'ordre matériel, elle avait attendu une heure, deux... Puis trois... Avant d'appeler les autorités qui lui rirent presque au nez. Un idiot avait eu la brillante idée de lui demander si elle était brune. Prétextant que le diagnosticien serait parti avec une blonde si elle l'était et vice versa si elle ne l'était pas. Raccrochant le téléphone avec violence, elle s'était alors juré de ne plus faire de dons à la police locale.
Depuis, elle comptait les jours... La dernière fois qu'elle avait entendu le son de sa voix, c'était un samedi... Le premier samedi du mois...
_ Comment est-il?
La question la tira de ses pensées.
_ Il...
Elle hésita un instant, préparant mentalement sa réponse.
" Mon compagnon, Grégory House, est le plus grand diagnosticien de son temps... De tous les temps. Ses yeux bleus azur, son éternelle barbe de deux jours, son menton énergique, ses épais cheveux poivre et sel, ses bras accueillants et musclés à souhait, ses larges mains à la fois rudes et douces sont des attraits supplémentaires à son incroyable intelligence et à son irrésistible charme... Attraits qui me comblent et, j'ai le regret de l'avouer, comblent d'innombrables autres femmes.
Il a quelques petites excentricités, pour ne pas dire d'énormes névroses : son goût pour les farces et autres gamineries, sa maîtrise des pics bien placés, son obsession, sa méthode arbitraire, autocratique, de se comporter avec les autres membres de la profession, qui lui avait autrefois valu d'être interdit d'exercice dans la plupart des grands hôpitaux."
_ Lisa...
Elle tressauta, tirée une nouvelle fois de ses pensées.
_ Il est unique. lâcha-t-elle malgré elle.
_ Mon Dieu... souffla la vieille femme. Ma fille est amoureuse!
_ Oh je t'en prie! s'exclama la doyenne, aussi rouge qu'une pivoine.
_ Tu es déjà aveugle, ça veut tout dire...
_ C'est Grégory.
_ Grégory?
Elle entendit un nouveau hoquet de surprise puis un léger bruit s'apparentant à un étouffement. Si ça continuait ainsi, elle risquerait de mettre fin aux jours de sa pauvre mère...
_ Le Grégory!
Elle sourit à l'usage du déterminent.
_ Oui, c'est House...
_ Mais depuis combien de temps?
La soudaine excitation dont sa mère faisait preuve étonna la doyenne. Elle fut tentée de répondre "depuis toujours" mais, cette fois-ci, se retint de justesse de sortir une telle énormité.
_ A peu près trois mois.
_ QUOI? Et tu ne m'avais rien dit!
Cuddy éloigna le combiné de son oreille.
_ Je... Eh bien... J'ai oublié.
_ Lisa Cuddy, vous vous fichez de moi?
La doyenne préféra garder le silence. House avait déteint sur elle et, en trois mois, elle s'était dévergondée. Si elle décidait de desceller ses lèvres maintenant, ce serait pour dire une bêtise se voulant drôle ou affirmer les dires de sa mère... Mauvaise idée!
Son silence sembla apaiser son aînée qui reprit alors son ton protecteur.
_ Vous vous connaissez depuis longtemps, pourquoi seulement maintenant?
_ Nous nous sommes tournés autour...
_ Pendant plus de vingt ans...
_ Merci de me le rappeler.
_ J'ai entendu dire qu'il... elle marqua un temps d'arrêt. Qu'il...
_ N'avait plus qu'une jambe valide, forcé d'utiliser une canne à vie, oui mais rassure toi, mis à part sa dépendance aux analgésiques et le fait qu'il ne puisse pas courir, nous avons aucun problèmes d'ordre sexuel, et non il ne tire pas à blanc donc non, nous ne projetons pas encore d'avoir d'enfants et de toute façon ça risque d'être difficile parce qu'il a disparu!
Cuddy leva les yeux au plafond. Là encore, elle aurait dû se taire. D'ailleurs, le silence au bout du fil ne la rassurait guère...
_ Il t'a quitté? demanda finalement sa mère.
_ NON! s'offusqua la fille. Et surtout pas avec une blonde!
Elle se leva et commença à faire les cent pas, attendant que sa mère réagisse.
Non loin de la maison, à un coin de rue, stationnait une voiture occupée par deux hommes. L'un porta un café brûlant à ses lèvres tandis que l'autre réajustait ses jumelles.
_ Alors?
_ Elle s'est levée.
_ Passionnant...
L'homme aux jumelles plongea une main dans la boîte de donuts.
_ Vie passionnante, action passionnante.
_ On se les gèle ici. Pourquoi avons-nous le travail ingrat?
_ Parce que nous sommes assez compétents pour végéter dans cette voiture.
_ Moi je crois surtout que c'est parce que tu as dragué la fille du boss!
L'homme planta ses dents dans la pâtisserie puis marmonna quelque chose d'incompréhensible.
_ Et là, elle fait quoi?
_ Elle se rapproche d'une petite table et prend en vrac plusieurs papiers.
_ Quels genres?
_ J'ai des jumelles, pas la super vision de Super Man. rétorqua le voyeur.
_ Ha ha... J'ai droit à un dîner spectacle...
_ La ferme!
_ Et là! Elle fait quoi!
L'homme se retourna et lui lança un regard noir.
_ Si ça t'emmerde tant que ça, pourquoi tu me demandes toutes les deux secondes ce qu'elle fait!
_ Parce qu'il arrivera bien le moment où elle décidera d'enlever ses fringues! Elles oublient toutes qu'elles ont une fenêtre!
L'homme aux jumelles éclata de rire.
_ Et c'est moi qui pense qu'à ça hein? Pfff, ça ne m'étonne pas de toi.
_ Tu dis ça parce que j'suis black.
_ Ouais, ouais c'est ça. dit l'homme en replaçant les jumelles devant ses yeux.
_ Alors?
_ Elle vient de faire tomber la paperasse.
_ Crénom!
_ Lisa!
_ E-x-c-u-s-e moi... Je suis un peu à cran ces derniers temps.
Elle s'agenouilla afin de ramasser ce qu'elle venait de lâcher. Redéposant d'une main, à l'aveuglette, les feuilles sur le table basse.
_ Je n'ai rien fait, c'est toi qui... Qui...
_ Qui quoi maman?
_ Je n'ai rien dit!
_ Oh arrête! Je sais très bien ce que tu penses et ce que tu voudrais... Tu apprends que j'ai enfin une relation stable et tout de suite, tu veux savoir si des petits enfants sont en conception. Je ne recherche pas un donneur, je recherche un compagnon... Pour l'instant...
_ Donc tu y penses!
Elle se redressa.
_ Bien sûr que j'y pense! Mais c'est compliqué! Et je me demande s'il ne va pas falloir que je fasse un choix...
_ Grégory ne veut pas d'enfants? demanda sa mère, catastrophée.
_ J'en doute...
Elle marqua un temps d'arrêt en tombant sur une brochure de mariage.
_ Nom de Dieu... souffla-t-elle en balançant la publicité par dessus la tête.
_ Tu en doutes? releva sa mère.
_ Quoi encore...
_ Tu ne lui as jamais posé la question?
_ C'est le genre de sujet que j'évite d'aborder vois-tu. Ça, le mariage et Wilson.
Son cœur se serra en prononçant le nom de son ami.
_ De toute façon je commence à douter de ma capacité à avoir un enfant... reprit-elle.
_ Ne dis pas ce genre de choses. Attends d'avoir franchit la barre des cinquante ans pour me sortir ça.
_ Très bien! Ok! C'est bien beau de parler de tout ça mais ton improbable futur gendre a disparu je ne sais où à Agra!
Elle extirpa la carte de l'Inde du tas de feuilles et s'assit en tailleur.
_ Il a disparu où?
_ En Inde maman. En Inde.
_ Ne prends pas ce ton si présomptueux avec moi! J'ai dû mal à saisir cette histoire, tout ça est si...
_ Étrange?
_ Comment peut-on se retrouver en Inde sans le vouloir?
Exhalant un soupir, Cuddy recommença à ramasser les feuilles.
_ Je ne sais pas maman...
Elle se retint difficilement de lui souligner la stupidité et l'inutilité de sa question.
_ J'espère que tu n'envisages pas d'aller là-bas!
La doyenne jeta un coup d'œil au billet d'avion.
_ Non maman.
_ Bien! Tu as un hôpital à gérer! Grégory est un grand garçon. Il retrouvera son chemin.
_ Maman, il ne s'agit pas d'un gosse qui s'est perdu dans un centre commercial! On l'a sûrement enl... Tu crois encore qu'il s'est tiré, c'est ça?
_ Non.
La rapidité de la réponse exaspéra un peu plus la fille.
_ Merci beaucoup pour ton soutien. déclara-t-elle d'un ton chargé d'ironie.
_ Et là, tu vas me raccrocher au nez, c'est ça?
_ Non, je vais attendre que tu raccroches. répliqua-t-elle d'une voix lente et menaçante.
_ Ne m'en veux pas Lisa.
_ Je ne t'en veux pas maman.
_ Bonne nuit.
_ Bonne nuit.
Cuddy ferma les yeux et poussa un soupir de soulagement lorsqu'elle entendit le bip de la délivrance. Elle jeta le téléphone sur le fauteuil et continua de ramasser les papiers tout en les triant. Alors qu'elle étalait le tout sur le sol, son regard fut attiré par deux photographies qu'elle s'empressa de pendre afin de les détailler. Elle sourit alors en découvrant son visage et celui caché de House, se remémorant cette soirée qu'elle affectionnait tout particulièrement.
Flash Back (les débuts et fin de flash back seront déterminés par : *** (ou vvv, selon le bon vouloir du site )
Cuddy jeta un coup d'œil à sa montre avant de pousser la porte.
22h00. Elle n'avait pas vu le temps passer et s'était laissée surprendre alors qu'elle se noyait dans une pile de dossiers qui semblait ne pas avoir de fin.
Elle entra et jeta un coup d'œil en direction du salon, d'où s'élevait un blues de Charles Brown. Elle avança en silence, guidée par les reflets de la lune et nota rapidement la présence du diagnosticien, affalé dans un fauteuil. Elle se dirigea alors vers la lampe qu'elle alluma, baignant la pièce d'une douce lumière. Elle se planta devant l'homme et le contempla un long moment, redessinant d'un regard attendrit les traits reposés de son visage. Avec précautions, elle prit appui sur les accoudoirs et se pencha au dessus de lui. Elle se délecta un instant de la vue avant de presser délicatement ses lèvres contre les siennes. Il entrouvrit la bouche et se cambra légèrement, cherchant à approfondir le baiser. La doyenne se redressa alors et l'observa, paupières closes, menton en l'air, quémandant une autre caresse qu'elle s'exécuta de lui offrir en l'embrassant à nouveau. Il leva une main vers son visage mais laissa son geste en suspens, profitant du simple contact de sa bouche contre la sienne. Quand elle se dégagea à nouveau, il poussa un soupir de profond contentement et laissa retomber son bras.
_ Mmh... C'est qui? demanda-t-il d'une voix ensommeillée.
_ Désolée, je n'ai pas vu l'heure passer, j'avais énormément de boulot. chuchota-t-elle. Tu as déjà mangé?
Il hocha légèrement la tête.
_ J'attendais impatiemment le dessert.
Cuddy sourit.
_ Et alors?
_ Il avait un goût de pas assez.
Réprimant un nouveau sourire, elle souffla doucement sur son visage. Il consentit enfin à ouvrir les yeux et croisa un regard railleur.
_ Je meurs de faim, j'espère qu'il reste quelque chose.
_ Vu que tu as troqué tes plats cuisinés pour une personne contre des parts de deux, tu devrais trouver quelque chose dans le micro-onde.
Elle lui déposa un furtif baiser sur la joue et s'éloigna en vitesse. Lâchant au passage un :
_ On finira de déguster le dessert plus tard.
Quelques minutes plus tard, elle revint dans le salon et s'installa au pied du fauteuil, une assiette de lasagnes dans une main et un verre de vin dans l'autre. House se laissa glisser de son siège et prit place à ses côtés. D'un geste impérial il lui ôta verre et assiette des mains et s'allongea sur le ventre.
_ Mmh! protesta la doyenne, la bouche pleine.
Elle se coucha à son tour sur le sol et lui donna un coup d'épaule. Portant le verre à sa bouche, le diagnosticien lui lança un regard narquois.
_ Je croyais que tu avais déjà mangé! s'exclama Cuddy en tentant de récupérer sa fourchette.
Il l'évita facilement et planta l'instrument dans le plat.
_ Vous saurez dorénavant Femme, que les portions pour deux ne suffisent pas! Je vous serez donc gré d'acheter les parts pour quatre!
Pouffant de rire, elle reprit son dû d'un geste habile et tira l'assiette vers elle.
_ Très bien Homme! Je prends note. déclara-t-elle d'un ton amusé.
Avec un fin sourire, il s'allongea sur le dos et observa la doyenne manger goulument.
_ Glamour en toute circonstance. déclara-t-il avant d'éclater de rire.
Elle haussa les épaules et bu une gorgée de vin.
_ Ne jamais contrarier une femme quand elle a faim. C'est la règle d'or.
_ Pourquoi? Parce qu'elle pourrait me bouffer tout cru?
_ Exactement!
_ Je prends note.
Après avoir fini son plat, elle s'étira et se coucha à son tour sur le dos.
_ Tu t'es installé?
_ En partie. D'ailleurs, il faudrait que tu changes deux trois petites choses à ta déco.
_ Comme quoi?
_ Ces choses horribles accrochées au dessus de ton lit par exemple. Elles ne réveillent en rien mon côté féminin.
_ Très bien.
_ C'est tout? Tu ne défends pas ton bien? Ne marque pas ton territoire?
_ Tu emménages, alors je me dois de faire quelques concessions. Ce ne sont que des tableaux.
_ Et mon piano?
_ On fera une place dans le salon.
_ Et mes guitares? Ma table? Mes bibliothèques? Mes toilettes?
_ House!
Il se tut et prit un air penaud.
_ Il n'est pas question que tu déménages de ton appartement, juste qu'on...
_ Essaie. finit-il en lui lançant un regard éloquent.
Elle se tourna vers lui en prenant appui sur son coude.
_ Oui... Et si ça marche...
Elle ne finit pas sa phrase. Mieux valait ne pas prononcer les mots "nouvelle maison", "mariage" ou encore "vie à deux pour le meilleur et pour le pire, à jamais et dans la même demeure". Réprimant un rictus, elle se concentra sur le verre de vin qu'elle s'appliqua à vider.
House, n'étant pas dupe, préféra changer de sujet.
_ Au fait...
Il repoussa les couverts et se leva avec peine. Arquant les sourcils, Cuddy le questionna du regard. Il lui fit signe de l'attendre et disparut dans le couloir en boitant rapidement.
Il revint aussitôt, appareil photo en main.
_ D'où sors-tu cette antiquité? demanda Cuddy alors qu'il se rallongeait sur le sol.
_ De ton placard.
_ C'est à moi?
_ Bah... Non, sûrement à l'ancienne locataire. Tu sais celle qui n'a jamais été retrouvée. Oh mon Dieu! Celle qui n'a jamais été retrouvée! Serait-ce... Mais oui, on soupçonne une certaine femme, ici présente, de l'avoir bouffé après qu'elle l'ait contrarié! Ne jamais contrarier Lisa Cuddy quand elle a faim ou c'est la fin des haricots!
_ Il faut vraiment que tu arrêtes l'alcool après 22h.
Elle lui prit l'appareil des mains et le détailla.
_ Tu crois qu'il fonctionne encore?
_ C'est vieux appareils ont une plus longue durée de vie que les high-tech.
_ Approche.
_ Hum?
Elle se colla à lui et brandit le Polaroïd au dessus de leurs têtes.
_ Qu'est-ce que...
Le flash se déclencha et une pellicule de poudre tomba sur eux. Un petit mécanisme s'enclencha alors et la photo s'extirpa de l'appareil. Cuddy l'attrapa et la secoua en lançant un regard triomphant au diagnosticien. Après quelques secondes, la photo s'éclaircit enfin, laissant apparaitre leurs visages.
_ Oh non House!
_ Hé hé hé. Tu ne croyais tout de même pas m'avoir comme ça.
Il jeta un coup d'œil à la photo et constata avec satisfaction qu'il avait eu le temps de cacher son visage avec sa main.
_ Tu es ridicule!
_ Tu boudes?
Il lui lança un regard moqueur.
_ Ce n'est qu'une photo... marmonna-t-elle.
_ Qui deviendra vite objet de vantardise auprès de tes amies.
Il se tourna sur le côté et, prenant une voix aigüe, continua sur sa lancée :
_ Oh! Regardez mon Greg! N'est-il pas chou? Il est si mignon et si docile. Sexy, virile, et si doué au lit! On en oublierait sa patte folle et oh son God est si...
Il fut coupé par l'éclat de rire de la doyenne. Elle se tourna à son tour afin de lui faire face.
_ Alors comme ça, d'après toi, je serais du genre à me vanter de t'avoir?
_ Bah... Y'a de quoi. Je suis le grand Grégory House! Je deviens vite objet de convoitise et aujourd'hui de vantardise.
_ Un trophée donc...
_ N'est-ce point ma tête empalée sur ta poitrine!
_ Elle ne l'est pas là et je serais tentée de l'y enfoncer pour que tu arrêtes de dire des bêtises.
_ Et j'espère de tout cœur que tu te décides enfin à succomber à la tentation.
Elle se pencha vers lui et l'embrassa.
_ Ce n'est pas ce que j'attendais, mais ce n'est pas plus mal.
_ Mais dis moi...
Il posa une main sur sa hanche.
_ Je suis moi aussi objet de vantardise?
Il glissa la main sous son chemisier et caressa du pouce sa peau tiède.
_ Te rabaisser au rang d'objet serait un profond manque de respect. déclara-t-il d'un ton ferme.
_ Oh! Et en plus il sait parler aux femmes!
Elle se colla à lui et continua d'une voix plus aigüe.
_ Ce Greg est vraiment parfait!
House leva les yeux au plafond.
_ Je sens que ma réputation va flancher.
_ Tais-toi deux minutes et embrasse moi. Je crois que tu as dépassé le quota de conneries pour ce soir.
Il rapprocha son visage du sien mais fut stoppé par un index qui se posa sur ses lèvres.
Il rouvrit les yeux et questionna la doyenne du regard. Elle avait subitement repris son sérieux et le jaugeait avec intensité.
_ Prêt pour un nouveau départ?
Exhalant un soupir inaudible, il se laissa retomber sur le dos et fixa le plafond d'un regard éteint.
_ Je crois que je n'ai pas trop le choix. déclara-t-il au bout d'un moment.
Il tourna la tête vers Cuddy et fut aveuglé par un flash.
_ J'ai gagné! s'exclama la doyenne en se levant précipitamment.
Étouffant une imprécation, il tenta de lui attraper les chevilles, en vain. Elle l'évita facilement et disparut de son champ de vision.
Il ferma les yeux et se redressa en grognant.
Depuis deux mois, elle gagnait chaque partie. Et aujourd'hui, il s'était totalement livré à elle en emménageant. Lui jurant ainsi de se plier sous son joug durant un temps indéterminé... Sinon pour toujours.
Il sourit. Le pire dans tout ça... C'est que la situation ne le gênait pas.
Au contraire.
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_ Bon sang House... Où es-tu?
Elle se releva, laissa tomber les photos sur le fauteuil puis jeta un coup d'œil à la fenêtre. La voiture des fédéraux stationnait encore. Elle sourit. Ces abrutis étaient persuadés qu'elle n'avait rien remarqué. A plusieurs reprises, elle avait été tentée de sortir pour les saluer avec sarcasme, mais les laisser poiroter dans un espace confiné, persuadés d'être à couvert était bien plus amusant. Elle avait prévu de les laisser mijoter dans leur incompétence pendant encore 48h, même si cette situation l'agaçait au plus haut point.
Depuis la prise d'otage et la disparition de la formule de Flammel, les fédéraux avaient gardé un œil sur eux puis, après deux mois, avaient lâché l'affaire, se désintéressant de leur situation. Une semaine après l'appel de House, elle avait vu une voiture tourner autour du quartier et depuis trois jours, cette même voiture la suivait à la trace et stationnait à deux maisons de la sienne, tous les soirs.
Était-elle sur écoute? Savaient-ils pour House?
Elle était consciente que, si elle franchissait la porte, ils partiraient et ne donneraient aucune réponse à ses questions.
Pour l'instant, feindre l'ignorance était sa meilleure carte à jouer.
_ Et là? Elle fait quoi?
_ Elle a regardé dans notre direction, un court instant, mais elle a rien remarqué apparemment.
_ Normal.
_ Cette femme n'a rien de conventionnel. Crois-moi. J'ai eu affaire à elle après la fameuse... affaire.
_ Eh!
Il reçut un coup de coude de la part de son collègue.
_ Voiture suspecte en approche. déclara-t-il.
Les deux hommes observèrent avec attention le véhicule rouler jusqu'à la rue adjacente de la maison de Cuddy
_ Qu'est-ce qu'on fait?
_ Appel le central. Il est presque 22h. On ne rend pas visite à cette heure là.
Éreintée, la doyenne décida qu'il était temps qu'elle rejoigne sa chambre à coucher.
Elle traversa le couloir d'un pas las, jusqu'à la pièce qu'elle supportait de moins en moins. Voir ce lit désespérément vide la déprimait un peu plus chaque jour.
En un mois, elle avait pris l'habitude de profiter de la chaleur de corps de House, de sentir sa présence à ses côtés, dans ce lit... A présent froid et inhospitalier.
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_ Encore le nez dans la paperasse!
Elle leva furtivement le regard de son dossier et vit son compagnon retirer son haut et monter sur le lit.
_ J'ai pris du retard. déclara-t-elle en replongeant dans les comptes de l'hôpital, tentant en vain de chasser de son esprit l'image du diagnosticien, à moitié nu.
_ C'est pas marrant. bougonna-t-il en se glissant sous les couvertures.
_ Tu avais prévu autre chose?
Il se colla à elle et marmonna quelque chose contre sa hanche droite.
_ Hum... Je vois. dit Cuddy d'un air entendu.
Il glissa la main le long de sa jambe et embrassa sa cuisse. Elle frissonna.
_ J'ai pris du retard... En partie à cause de toi.
_ Mmmh... fit-il contre sa cuisse.
Elle ferma un instant les yeux alors que sa main remontait jusqu'à son entre jambe.
_ Tu ne m'aides pas vraiment là...
Elle sentit ses dents entrer en contact avec sa peau et frémit.
_ House... souffla-t-elle.
_ Tu as quelque chose en dessous?
_ Contrairement à toi, nous sommes presque en décembre... Et j'ai froid.
_ J'ai peut être le moyen de te réchauffer...
Sa main s'insinua un peu plus loin, provoquant chez la doyenne un nouveau frisson.
Elle lui lança un regard réprobateur mais ne le repoussa pas. Cet homme avait l'art et la manière de la déconcentrer. Au moment où il s'était couché à ses côtés, elle avait su qu'il lui serait impossible de travailler. Et puis... En apportant ce dossier avec elle, dans ce lit... C'est un peu ce qu'elle recherchait. Être brutalement tirée de son travail par cet homme qui la rendait folle... Dans tous les sens du terme.
_ Culotte en soie, j'adore ça.
_ Hou...
Il tira sa jambe en arrière, de façon à l'allonger et la ramener à sa hauteur.
_ Se... finit-elle en se retrouvant face à face avec l'homme.
_ Tu l'as fait exprès n'est-ce pas...
Elle lui sourit.
_ Tu sais que ça m'excite de te voir dans cette tenue, en train de travailler. Parce que tu sais que je respecte, adore la femme moderne et indépendante, travailleuse, douée dans sa profession et la femme belle, à la fois classe et sexy, et troublante dans ses nuisettes blanches. Et cerise sur le gâteau! Une petite culotte en soie qui me nargue de ne pas l'avoir encore retirée.
_ Et ça marche? demanda-t-elle en entourant son cou de ses bras.
_ Une paire de lunettes et tu m'achèves.
Son sourire s'élargit.
_ J'y penserai.
Elle l'attira vers elle et l'embrassa.
Après une tendre étreinte, elle lui murmura d'une voix suave :
_ Ma petite culotte commence à s'impatienter.
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_ Véhicule suspect en stationnement devant le sujet de surveillance. A bord, il y a deux hommes. L'un est d'origine indienne et l'autre... d'origine...
_ Pakistanaise. lui souffla son collègue.
_ Pakistanaise. Demande autorisation d'arrêter les suspects. A vous.
Silence au bout de la ligne.
Les deux agents portaient déjà une main alerte sur la crosse de leurs armes.
_ Autorisation accordée.
Les deux hommes s'échangèrent un regard éloquent puis descendirent de leur voiture, doigt sur la gâchette.
Cuddy rebroussa chemin. Elle n'arriverait jamais à fermer l'œil sans prendre au préalable un somnifère. Alors qu'elle entrait dans la cuisine, son regard fut attiré par un mouvement anormal, en face de chez elle. Elle se rapprocha de la fenêtre et vit deux silhouettes s'élancer en silence vers une Ford grise, arme au poing. Ses yeux s'agrandirent quand elle reconnut les occupants de la voiture.
_ Nom de Dieu!
Elle s'élança vers la porte d'entrée, attrapant au passage son manteau.
Les deux agents arrivèrent rapidement jusqu'à la voiture, chacun prenant position de part et d'autre du véhicule.
D'un accord tacite, ils chargèrent en un même mouvement. Tout se passa alors très vite. Les deux portières de devant furent ouvertes à la volée et les deux occupants tirés par le col. Leur tordant le bras, les deux agents les plaquèrent contre la voiture.
_ F.B.I! s'écrièrent-ils à l'unisson.
Les deux prisonniers s'échangèrent des regards ahuris.
_ Mais... On... On a rien fait... balbutia le premier.
D'un habile coup de pied, l'agent lui écarta les jambes. Il enfonça l'arme dans ses côtes et accentua sa prise.
_ Vous avez le droit de garder le si...
_ Messieurs!
Les quatre hommes tournèrent la tête en direction de la doyenne qui avançait vers eux d'un pas ferme.
Quand elle arriva enfin à leur niveau, elle salua les deux officiers d'un hochement de tête.
_ Agents Johnson...
_ Aucun lien de parenté. ajoutèrent-ils à l'attention des deux autres hommes.
_ Docteur Taub, docteur Kutner. finit-elle d'un ton sec.
TBC...
