La rentrée. Jour de retrouvailles, journée tranquille où les cours vous sont présentés. Jour de rencontres, agréables, comme désagréables. Pourtant, à 16 ans, Yuya n'aurait pas dû faire de nouvelles rencontres, puisqu'elle finissait son secondaire cette année. Elle connaissait donc plusieurs des élèves de son niveau. Ça, ce n'était pas un problème. Non, le problème, c'était le nouvel assistant du professeur de kendo et d'arts martiaux. Et Yuya, qui voulait venger son frère, avait pris en sports les arts martiaux pour pouvoir se défendre dans certains milieux houleux. Elle faisait du judo, du jyu-jitsu et du tae-kwon-dô, et elle se débrouillait très bien, malgré sa petite taille. Mais là n'était pas le problème, puisque maître Muramasa était largement satisfait de ses efforts et progrès. Le problème, c'était cet homme de douze ans son aîné qui semblait prendre un malin plaisir à faire de son cours de sport un enfer.

Le soir, après le premier entraînement de l'année scolaire, Yuya s'écroula sur son lit avec son journal intime. Elle ne le remplissait pas à tous les jours, loin de là, mais lorsqu'elle sentait un trop plein, elle s'en servait pour vider sa tête de ses pensées sombres.

« 3 septembre 2010

Comme à toutes les fois que j'ouvre ce cahier, AAAAAAAARRRGH !

Aujourd'hui, c'était la rentrée, et bien sûr, j'étais heureuse de revoir Mahiro, qui était partie à l'étranger tout l'été, et bien sûr, je n'ai pas eu à me prendre la tête avec les cours, mais toute ma bonne humeur s'est écroulée comme un château de carte près d'une fenêtre ouverte quand même. J'ai terminé la journée en sports, et maître Muramasa m'a complimenté sur les progrès que j'ai faits cet été. Je n'allais quand même pas me laisser amollir pendant les vacances ! Comme Mahiro n'était pas là, je n'avais pas vraiment autre chose à faire lorsque je ne travaillais pas. Ça a d'ailleurs grugé une bonne partie de mon été, mais la somme que j'ai réussi à accumuler compense largement les inconvénients. Mais bon, là, je m'égare. Je disais donc que Muramasa m'a félicité pour ma ténacité, et qu'ensuite il a été interrompu par l'arrivée de son nouvel assistant. L'an passé, c'était ce pervers de Kyoshiro. C'est un gros cochon, mais il est profondément gentil. Mais maintenant, c'est un autre pervers qui a pris sa place, mais celui-là est un démon… »

Le crayon dans les airs, Yuya se remémora ladite scène, un sentiment de malaise logé au creux de la poitrine. Pour sûr, les prunelles rouges de l'homme pouvaient s'apparenter à un démon, mais l'éclat qui y résidait n'avait rien à voir. Un feu qui dégageait une chaleur intense, mais si invitante à la fois consumait ses yeux qui disparaissaient souvent derrière ses cheveux trop longs.

Alors que Muramasa discutait tranquillement avec elle, il était entré dans la pièce principale du dojo en portant un katana ridiculement long. Son maître s'était interrompu :

- Ah, bonjour, Kyo ! Comme d'habitude, tu es pile à l'heure.

Le jeune homme hocha à peine la tête en signe d'assentiment. Yuya fronça doucement les sourcils. Ce n'était pas une façon d'entrer dans un dojo, et encore moins une façon de saluer le maître des lieux.

- Yuya, je te présente, Kyo, mon neveu. Il m'assistera, en tout cas pour le premier trimestre.

Yuya, en fille bien élevée (ahem) qu'elle était, s'inclina en disant :

- Enchantée, monsieur Kyo.

Un silence assourdissant suivit sa tirade.

Quoi ? Alors il ne la saluait même pas ? Elle releva la tête, surprise et un peu insultée. Ce n'est qu'alors qu'elle remarqua vraiment son visage. Son cœur en manqua un battement. L'homme était tellement beau que ça en faisait presque mal. Tout lui semblait parfait : son nez un peu pointu, ses lèvres charnues, sa mâchoire légèrement allongée et carrée, et ses yeux… Ils étaient comme la flamme dans laquelle se jette le papillon de nuit. Deux rubis, rouges comme la plus farouche des passions, et ils dégageaient pourtant un calme apaisant. Puis, elle remarqua son sourire qui dévoilait tranquillement une rangée de dents blanches étrangement pointues. Alors que ses lèvres s'étiraient, Yuya vit s'allumer une étincelle au fond des prunelles carmin : du plaisir, mélangé à du jeu.

- C'est qu'elle bave, la planche-à-pain !

La voix, basse et profonde, était aussi parfaite que son propriétaire.

Mais ses paroles…

Une veine tiqua sur la tempe de la jolie blonde. Un complexe qu'elle entretenait depuis que sa meilleure amie Mahiro remplissait un bonnet «D» éveilla sa mémoire, lui montant le rose aux joues. Son caractère enflammé réagit au quart de tour :

- Planche-à-pain ? Mais c'est quoi ton problème ! Et pis sur quoi tu voudrais que j'bave ? Faudrait pas t'enfler la tête, elle va exploser à force !

À ces paroles, il s'était avancé vers elle dans un mouvement rapide, presque imperceptible, jusqu'à ce que sa poitrine se trouve à une vingtaine de centimètres du nez de Yuya. Les battements de son cœur entrèrent en mode «erratique» : il était beaucoup trop près ! Il se pencha encore plus près et lui susurra à l'oreille, ses lèvres brossant doucement la chair sensible. Elle ne put s'empêcher de rougir violemment et de frissonner. Sa raison lui criait de s'éloigner, de se sauver à toute jambe, mais son corps l'en empêchait. Le magnétisme qu'il exerçait était tout simplement hallucinant.

- Ne viens pas me faire croire que ton corps ne me désire pas.

Elle recula vivement, rouge de honte et de colère, et son dos heurta son torse musclé. Quand était-il passé derrière elle ? Elle voulut se retourner et se mettre en position de combat, mais deux bras puissants la maintinrent en place tandis qu'une grande main chaude, presque brûlante, attrapa son sein gauche, appliquant une légère pression.

- Décidément, il n'y a rien d'intéressant par là. Et les esclaves ne doivent jamais répondre à leur maître. Il faut vraiment être stupide pour ne pas le savoir.

Alors qu'elle se débattait comme une furie entre ses bras, elle articula, le ton montant graduellement :

- Mais… lâche-moi ! Espèce de PERVERS !

Elle se dégagea enfin, à bout de souffle et tentant de réajuster son haut de kimono d'entraînement qui s'était relâché. Elle était déjà furieuse, mais lorsqu'elle vit son énorme sourire moqueur et satisfait, sa colère explosa, telle une bombe Tomahawk puissance dix, ravageant les tympans des gens à cinq cent mètres à la ronde :

- ALORS LE SALAUD IL SE CROIT TOUT PERMIS ? BEN L'IMBÉCILE PERVERTI APPRENDRA QU'ON S'EN PREND PAS IMPUNÉMENT À YUYA SHIINA ! IDIOT ! GROS TAS DE MUSCLES SANS CERVELLE !

- Oh, ce qu'elle est chiante ! En plus d'être plate elle est bruyante !

La rage au cœur et une envie meurtrière au fond des yeux, la jeune femme attrapa trois couteaux de lancer à sa cuisse gauche et les envoya valser dans sa direction. Son sourire arrogant toujours scotché au visage, Kyo attrapa les trois kunais d'un seul mouvement puis lui tourna le dos, riant à gorge déployée et sortant de la pièce en l'ignorant. Malgré sa colère fulgurante, Yuya ne put s'empêcher de remarquer, non sans une pointe de tristesse, que son rire était froid et sans joie.

Et c'est un Muramasa riant sous cape qui calma une Yuya fulminante en lui annonçant que comme tous les autres étaient arrivés, le cours allait commencer.

« … oui, un démon ! Un démon plus beau qu'un dieu, mais… Non ! NON, j'ai pas écrit ça ! C'est un pervers sans conscience, un point c'est tout ! En plus, quand j'y repense, Muramasa n'a rien fait pour l'arrêter ! Aaaargh ! Quand je pense qu'il m'a peloté les seins ! Grrrr ! Au moins, il n'est pas reparu du reste du cours, mais j'ai quand même eu la honte de ma vie ! Et pis Mahiro l'a vu faire sans intervenir, elle aussi ! Et le pire, c'est qu'elle en rit ! Et ça se dit mon amie ! Mais bon… je ne peux pas lui en vouloir, puisque vu de l'extérieur, ça devait avoir l'air plutôt ridicule… mais ça ne pardonne quand même pas le geste de cet homme, ce Kyo. En plus, il a parlé comme si j'étais son esclave ! Pour qui il se prend ! Je vis seule depuis plus d'un an, on ne me donne pas d'ordre du genre ! (Bon, ok, les profs et Madame Shizuu ça compte pas, j'ai pas le choix…) …»

Alors qu'elle continuait à écrire furieusement, malmenant son pauvre journal qui ne lui avait pourtant rien fait, elle repensa à ces deux yeux rouges qui l'avaient transpercée, plus tôt en après-midi. C'était difficile à admettre, mais elle les avait trouvés magnifiques. Ils étaient aussi profonds que l'océan, et ils avaient la couleur de la tristesse. L'espace d'un instant, elle avait aperçu la couleur de son cœur, puis, soudainement, un mur s'était dressé, protégeant de fait les émotions et les pensées de l'homme. Puis, la moquerie avait commencé, et à ce souvenir, ses mâchoires se contractèrent presque douloureusement.

Puis, se disant qu'elle n pouvait rien faire de plus pour l'instant, elle referma son journal dans un petit clappement sec et se leva de son lit pour enfiler son uniforme de travail : une jupe moulante noire qui lui tombait un peu en faut des genoux, une chemise blanche à laquelle il manquait les boutons du haut et un petit débardeur pourpre par-dessus le tout. Elle était serveuse dans un bar à mi-temps pendant les cours, et cet été à plein temps. C'était illégal, puisqu'elle n'avait pas l'âge, mais les clients ne s'en plaignaient pas, loin de là ! La jeune fille attirait bien des clients réguliers, en plus de calmer les esprits échauffés lorsque la bagarre pointait son nez. De plus, son joli minois et son sourire chaleureux lui prodiguaient de généreux pourboires qui lui permettaient de mettre un peu d'argent de côté pour aller à l'université.

Pour l'instant, les assurances de son frère payaient ses études, et le gouvernement lui versait une allocation mensuelle qui couvrait à peine les services de logis de l'orphelinat, qui consistait en une petite chambre avec cuisinette dans un immeuble habité seulement par des jeunes filles en pension, et où une vieille dame, Mme Shizuu, s'assurait de leur sécurité, et surtout de leur bonne conduite. Yuya était la plus jeune d'entre elles, et elle travaillait depuis un peu plus de huit mois, depuis que les assurances-vie de son frère avaient réduit les versements de presque de moitié. Si elle ne travaillait pas, elle n'arriverait pas à manger.

Elle travaillait depuis au bar-motel LesPétalesdeMinuit. C'était un petit établissement familial de seulement douze chambres, mais la salle commune, qui servait de bar le soir, était spacieuse et fort chaleureuse, et présentait de nombreux écrans qui diffusaient différents sports en permanence. L'entreprise était tenue par un certain Yukimura Sanada, aidé de ses dix compagnons qui lui servaient aussi de famille. Ils résidaient d'ailleurs tous dans une bâtisse annexée au motel.

En route vers son job, la jeune fille mangea le sandwich qu'elle s'était préparé en écoutant un peu de musique avec l'ancien lecteur mp3 de Mahiro, qu'elle lui avait donné lorsque ses parents lui en avaient offert un nouveau.

Après une vingtaine de minutes à un bon pas, elle arriva au bar, poussa la prote d'entrée en faisant tinter les clochettes et lança un bonjour sonore aux gens qui s'affairaient un peu partout : il fallait nettoyer les tables, préparer le comptoir à boisson et les chambres à l'étage. Yuya se lança immédiatement dans la dernière tâche, allant secouer les futons, remplacer les draps et les produits de bain et passer la mope et un linge désinfectant sur toutes les surfaces lisses. Les normes de propreté s'étaient beaucoup renforcées depuis la dernière épidémie de grippe et cela avait ajouté beaucoup de travail à tout le monde.

Lorsqu'elle arriva à la dernière chambre, la numéro 12, elle y découvrit des valises ouvertes et des vêtements ici et là sur le lit, le sol et dans les tiroirs. Interloquée, puisque normalement les clients ne restaient pas plus d'une nuit, elle redescendit demander ce qu'il fallait faire de cette pièce à son patron.

- Monsieur Yukimura ?

- Moouuuiiiii ? Que puis-je pour toi, délicieuse enfant ?

Habituée à ce genre de sobriquets, la jeune femme continua :

- Que dois-je faire de la chambre 12 ? Quelqu'un y a laissé tous ses bagages…

- Oh, oui, j'ai oublié de t'avertir ! Un ami, bien qu'il n'aimerait certainement pas que je l'appelle ainsi, va y habiter quelques mois. Pour ce qui est de l'entretien, tu n'as qu'à t'en tenir à la formule habituelle, en plus d'envoyer à nettoyer les vêtements qui seront en dehors des tiroirs et penderies. La journée suivante tu n'auras qu'à lui restituer les vêtements propres et pliés sur le petit bureau.

- Pas de problème, patron !

Sur ces mots et un grand sourire, elle retourna à son travail avant de redescendre faire son service comme serveuse. Elle commençait à tous les soirs à 18h30, sauf le mardi et le mercredi, ses journées de congé, et finissait vers 22h30, sauf les vendredi et samedi soirs où elle finissait vers minuit et demi. Ces jours-là, Sasuke, le fils adoptif de Yukimura, la raccompagnait jusque chez elle, puisqu'il n'était pas sécuritaire pour une jeune fille de son âge de déambuler seule à ces heures de la nuit.

Donc, à onze heures moins dix, elle tournait la clef de son petit appartement et y entrait, fatiguée mais satisfaite de son travail. Elle alla directement sous la douche, finit ensuite son tout premier devoir de mathématiques de l'année scolaire puis alla se coucher, épuisée, sur ces pensées : «Aujourd'hui fût une longue et bizarre journée, mais demain est un autre jour.» Elle s'endormit, un léger sourire aux lèvres.

Lorsqu'il était retourné à sa petite chambre beaucoup plus tard cette nuit-là, il l'avait trouvée rangée et propre, et il planait dans l'air, en-dessous des produits nettoyants, une odeur qui lui rappelait quelqu'un, mais il n'arrivait ni à mettre un visage, ni un nom dessus. Et ça l'énervait vaguement. Il avait habituellement une excellente mémoire pour ces choses-là. Puis, haussant les épaules, il descendit se chercher une bouteille de sake. Yukimura finirait sûrement la soirée avec lui, feignant d'être saoul comme une botte et rigolant pour un oui ou pour un non. L'homme lui tapait parfois sur le système, mais il était au courant de tout et son sake était bon.

Alors qu'il buvait, assis dans un coin retiré de la grande salle, il se surprit à penser à la jeune fille blonde qu'il avait enquiquiné durant l'après-midi. Pourquoi ne l'avait-il pas ignorée, comme toutes les autres ? La réponse, insidieuse, s'imposa à son esprit : parce que l'espace d'un instant, lorsque leurs regards s'étaient croisés, rouge sur vert, il avait eu la sensation très nette qu'elle pouvait voir son âme. Il avait alors dressé le mur facial qu'il adressait généralement aux ennemis coriaces et l'avait embêtée, comme pour se prouver qui si quelqu'un d'entre les deux avait du pouvoir sur l'autre, ça ne pouvait qu'être lui sur elle.

Il grogna doucement, irrité d'être en train de penser à une adolescente bruyante. Il devait être malade pour songer ainsi à elle alors qu'il pouvait avoir toutes les femmes qu'il voulait. Encore une fois, une réponse qu'il ne partagerait probablement avec personne se matérialisa sous forme de souvenir. Alors qu'il lui avait dit des choses cruelles, elle avait répondu, et même tenté de l'attaquer. Bien sûr, elle était immensément faible face à lui, mais c'était ce qui la rendait amusante : elle n'avait pas eu peur de lui, comme tous les autres qui croisaient son regard rubis. Un seul mot lui vint à l'esprit : «marrante».

Alors que ses lèvres s'étiraient en un sourire malicieux, le patron du bar vint se laisser choir sur la chaise à côté de lui, après avoir déposé deux bouteilles de sake sur la table. La salle était maintenant déserte, Kosuke ayant finit de nettoyer les tables et le dessus du bar. Yukimura passerait l'aspirateur plus tard sur l'épaisse moquette.

- Aaaaah, rien de mieux qu'un bon sake en fin de journée, n'est-ce pas, Kyo ?

Il ne répondit pas, sachant parfaitement que Yukimura, en bon compagnon de beuverie, connaissait très bien son avis là-dessus.

- C'est bien triste, Kyo ! Tu es rentré trop tard !

L'homme aux yeux rouges le regarda une seconde avant de tourner son attention de nouveau vers son verre, à peine intéressé par les habituels bavardages du joyeux personnage devant lui.

- Tu as manqué mon joli rayon de soleil ! Tu sais, depuis que j'ai ajouté quatre chambres et que le rotenburo est accessible à la clientèle, j'ai décidé de prendre un nouvel employé !

Kyo haussa un sourcil sceptique : Yukimura était reconnu comme un coureur de jupons invétéré. Il n'aurait certainement pas engagé un nouvel employé.

- Ahaha ! Décidément, on ne peut rien te cacher ! C'est bien une fille !

- Et en quoi ça m'intéresse ?

Yukimura rit encore, mais plus doucement, et son visage, bien que souriant, prit une note un peu plus sérieuse.

- Mon enquête sur elle n'a abouti que très récemment, et j'ai découvert des choses plutôt intéressantes… je ne crois pas qu'elle soit au courant, mais elle sera bientôt impliquée de toute façon : de grandes puissances se mettent en mouvement pour mettre la main sur elle. Tu te souviens de Nozomu Shinta ?

Le nouvel assistant fronça les sourcils. Bien sûr qu'il s'en souvenait. C'était le frère de cette prophétesse, Sakuya, qui lui avait préféré Kyoshiro, à l'époque. En plus, c'était cet imbécile de Kyoshiro qui avait tué Nozomu par erreur. Depuis, l'imbécile n'avait plus tué, et la seule arme qu'il avait touchée, c'était un sabre en bois.

- Et bien il avait adopté une petite fille, après sa fuite de chez les Mibu, il y a quinze ans. Et cette petite fille avait été laissée pour morte à deux ans, ses deux parents assassinés dans un attentat terroriste. Cette petite fille était l'unique héritière de plus de la moitié des entreprises du Japon.

Le samurai regarda le patron platement, de nouveau désintéressé. Les histoires de demoiselles en détresse l'avaient toujours laissé froid. Yukimura, voyant son compagnon de beuverie se refermer, recommença :

- Attend, j'arrive à la meilleure partie : dans quelques semaines, la jeune femme qu'elle est maintenant aura 17 ans, et le testament de ses parents stipule qu'en cas de décès, elle hérite de la totalité des entreprises sous tutelle qu'elle aura désignée elle-même, à l'âge de 18 ans, jusqu'à ce qu'elle se juge prête. Et ce tuteur devra faire partie de son entourage depuis au moins un an. Elle doit déjà désigner, à ses dix-sept ans, son protecteur principal.

Kyo, ennuyé, réitéra sa question :

- Et en quoi ça m'intéresse ?

- D'ici quelques semaines, cet endroit grouillera de tueurs et d'espions, tous après elle. Ça a d'ailleurs déjà commencé. Pour l'instant, ce ne sont que des petites frappes, et Sasuke a réussi à les détourner de son appartement, mais les Mibu entrent dans la danse. Il a découvert qu'elle était toujours en vie. Les combats vont devenir intéressants.

L'homme aux yeux bleus ne put s'empêcher de sourire encore. Bien qu'il s'inquiétait de la sécurité de Yuya, puisque c'était bien d'elle dont il s'agissait, il se réjouissait à l'avance des affrontements qui allaient avoir lieu. Et il vit que Kyo pensait de même.

- Mais quel triste destin, tout de même ! Une si jeune et jolie personne, avec un cœur en or, qui plus est ! Je crois qu'elle te plaira, lorsque tu la verras, Kyo.

L'interpelé haussa les épaules et se leva, emportant la dernière bouteille de sake avec lui. Il s'en foutait bien de la fille. La perspective de combats où son titre du plus fort serait mis en jeu l'excitait bien plus.

Ce qu'il ne savait pas encore, c'était que la fille en question avait déjà capté son attention, et cet après-midi même.

Resté seul dans le bar déserté, Yukimura pensa tout haut :

- Tu ressembles de plus en plus à ta défunte mère, Yuya. Et c'est de plus en plus dangereux…

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Et hop, nouvelle histoire commencée sur papier il y a déjà bien longtemps! J'ai quelques chapitres de prêts sur papier, mais je n'ai pas beaucoup de temps pour les taper et les corriger... Je vais faire mon gros possible!

Dites-moi ce que vous en pensez, s'il-vous-plait! J'apprécie toutes les formes de commentaires! Dites-moi surtout si ça vaut la peine d'être continué! :)

À la prochaine!