Sans un cris
" Drago... Drago tout va bien ?"
La voix douce de Pansy résonne dans le dortoir étrangement vide. Je ne réponds pas. Je reste là, assis contre le paroi de l'énorme fenêtre en pierre. Il n'y a rien à dire. Je sens qu'elle hésite, je peux presque voir le désarroi marqué chaque grain de sa peau, je peux sentir le frisson qui courre le long de son dos.
" Je... hum... je suis venue dès que j'ai su. "
Elle est courageuse. Mon regard reste perdu dans le ciel, j'entends les cris, les rires qui résonnent dans le parc. Je la sens près de moi. Ses longs cheveux blonds caresses mes épaules tandis qu'elle se penche derrière moi.
" Drago, dis quelques chose je t'en supplie... "
Il y a un sanglot dans sa voix. Elle tient à moi. Ma petite Pansy. Ma jolie petite Pansy. Elle a de la peine pour moi. Elle a mal pour moi.
" J-je sais ce qu'il t'as fait... DRAGO ! "
Je ne sursaute même pas. Elle pleure. Je sens ses larmes silencieuses roulées sur ses joues. Elle hurle mon nom, elle supplie. Elle a mal pour moi. Elle pleure pour moi. Parce qu'un Malefoy ne pleure pas. Parce qu'il ne peut pas. Je sens ses bras autour de mon cou, je sens son corps contre mon dos.
J'entends les rires, les cris qui montent du parc. J'entend presque la rumeur courir dans Poudlard, j'entend sa voix aigrelette chuchoté à toutes les oreilles
" Harry Potter, le grand, le bon Harry Potter a utilisé Drago Malefoy pour coincer Lucius Malefoy ! Ce matin ce traître de Drago a dénoncé son père a Harry, au grand, au bon Harry, et devines ce qu'il s'est passé ? Harry a aussitôt quitté la Fouine et ce midi des Aurors sont venus incarcéré Lucius Malefoy. Un Mangemort de moins ! "
Un goût amer envahit ma bouche. Je sens mon coeur éclaté sous la pression d'une main de fer. Je sens mes yeux brûlés. Quelques chose remue au fin fond, au tréfonds de moi. Quelques chose que je ne souhaite à personne...
Tout mon coeur cri, chaque pore de ma peau hurle de souffrance. C'est comme si on enfonçait des échardes partout dans mon coeur. Je sens les bras de Pansy autour de mon cou, je sens sa tête posé dans le creux de mon épaule. Je sens sa poitrine se soulevé sous les sanglots.
Mon coeur va explosé. Mes yeux vont brûlés. Des vagues de détresses se brisent contre les parois de mon coeur. A l'intérieur, des élans de douleur de détresse qui ne demande qu'à sortir, à hurler leurs haines, leurs douleurs, à hurler. Juste pour ne pas entendre mon coeur se briser. Juste pour oublier l'espace d'un moment les myriades d'échardes qui me transpercent. Juste pour quelques secondes de répit.
Mais un Malefoy ne pleures pas. Un Malefoy ne cris pas. Un Malefoy souffre en silence. Un Malefoy meurt en silence...
Je murmure un stupéfix et je sens Pansy glissée sur le sol. Inanimée. Je me relève. Je regarde le sol. Si attirant... Si terrifiant.
La seule chance d'en finir. Juste mourir. Pour ne pas entendre son coeur se brisé, pour ne pas à avoir à voir les yeux de sa mère exorbitée, pour ne pas affronter la réalité. Les Serpentards sont des lâches. Je n'ai jamais fait exception.
Le sol m'appelle, il me tend les bras et je bascule. Sans un bruit. Sans un cris je fends les airs, le regard fixé sur le sol, aux point précis ou je m'écraserai. Mais je ne cris pas. Une main invisible appuie sur mon corps pour qu'il aille plus vite. Pour que le choc soit plus violent. Plus fort. Plus de sang !
Je ferme les yeux, je m'écrase, impitoyablement. Violemment. Sans un cri.
« Un Malefoy meurt en silence. Un Malefoy souffre en silence et sans un cri. »
Pour I. parce que le silence est d'or et que la parole est d'argent et que tu ne l'as jamais compris.
