Prologue:
Il était là, couché dans la pénombre, écoutant les voix et cris sourds qui venaient de la salle d'interrogatoire. C'était toujours comme cela, la nuit. Toujours les mêmes sons, toujours les mêmes rondes.
Un gardien passa devant la cellule, et l'homme sut qu'il était trois heures. La silhouette sombre du geôlier se déplaçait lentement et un bruit fort retentissait à chaque pas de plus. On entendit un bruit de clés, étouffé d'abord comme si leur propriétaire peinait à les sortir de sa poche. Un sourire narquois se dessina sur le visage du prisonnier; On engageait vraiment des idiots en ces temps sombres. Enfin... Il paraît que les idiots servent sans comprendre et c'est bien ce dont avait besoin le chef autoproclamé de l'état. Il devait bien réussir à cacher les horreurs de son régime plus qu'autoritaire!
Le gardien, ayant enfin réussit à sortir ses clés, les frotta contre les barreaux. Le bruit ainsi produit, retentissant et dissonant, tira les prisonniers de leur demi sommeil. Tout le monde guettait ce bruit avec une certaine crainte, car il signifiait une chose: le cauchemar pour l'un d'entre eux.
Les résidents des cellules commencèrent à s'agiter, avec force de grognements épuisés et de contestations, estimant qu'il serait mérité de se reposer un peu plus. Certains s'approchaient des barreaux tandis que d'autres reculaient au plus profond de leur geôle, paniqués à l'idée d'être le principal acteur de la scène qui allait se dérouler. Le gardien ricana tout en répétant cyniquement : "À qui le tour?"
Il s'arrêta finalement devant une cellule, observant son occupant avec attention. Ce dernier était toujours recroquevillé au fond de la pièce sur la planche en bois à moitié pourrie qui lui servait de couche. Un tonitruant "Lève toi!", ressemblant plus à un aboiement qu'à un ordre, sortit de la bouche du gardien. Il sourit d'une façon terrifiante et ses yeux étaient ceux d'un fou, comme s'il se régalait de la peur viscérale qui émanait de l'homme misérable devant lui. Il avait enfin trouvé sa victime.
Les camarades du malheureux le virent se faire emmener de force vers la source des cris. Sur son passage, certains soupiraient de soulagement, tandis que d'autres insultaient le "boucher" comme ils l'appelaient tous.
Le reste, une dizaine d'hommes, assistait à la scène silencieusement, un rictus étrange visible sur leurs visages. On aurait pu penser qu'un orage éclatait tout à coup à l'extérieur, mais c'était en fait la colère de ce groupe qui faisait naître au fond de leur gorge un grognement. Un grognement sauvage, presque bestial. Le bruit sourd de la révolte qui grondait. Et à ce son répondirent des coups. Sur une porte métallique visiblement. La porte principale. Puis se firent entendre des coups de feu.
L'homme couché dans la pénombre se redressa alors, interrompant son grognement. La lumière de la pleine Lune qui filtrait par une fenêtre minuscule, la seule de la cellule, inonda le visage de cet homme d'une étrange lueur bleutée. Bleu, la couleur de ses yeux. Ses yeux à moitié dissimulés par les cheveux blonds et sales qui pendaient sur son front. Ses yeux pleins de colère et de haine.
Un sourire tendu apparut sur ses lèvres et dévoila une de ses canines. Il se leva lentement et, plus pour lui même que pour être entendu par un autre, sa voix masquée par le vacarme maintenant au niveau de la porte du couloir, il dit : "Enfin."
Salut salut! Voilà ma première fanfiction, cela n'est qu'un prologue, je posterai le premier chapitre dans la journée sûrement. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, toute critique constructive est la bienvenue!
~Danaud64
