Evidemment, je ne possède pas les personnages mis en situation dans cette histoire...

Bon ben, je sais pas trop comment présenter la chose. Il s'agit d'une première tentative à la fanfiction écrite d'une traite et sans vraie relecture. Du coup, je sollicite votre indulgence et espère quand même que le résultat vous plaira ne serait-ce qu'un petit peu...

L'histoire commence "le lendemain matin", "après la tempête". Du coup, forcément, il y a de légers spoilers pour la saison 4.


Dans cette pièce qu'elle n'avait jamais qu'entraperçue mais qui incarnait le lieu de tous ses fantasmes, Kate ne parvenait pas à dormir. Inconsciemment, Rick la tenait fermement contre son corps comme si, même profondément endormi, la peur qu'elle s'en aille le tiraillait toujours. Loin de détester la sensation que son corps contre le sien lui procurait, elle avait tout de même du mal à supporter ce que la force de cette étreinte signifiait. Même si leur union apparaissait comme une fatalité, les dernières quarante-huit heures lui avaient prouvé qu'elle aurait pu rester à tout jamais un fantasme. Il avait abandonné. Ou était-ce elle qui l'avait forcé à abandonner ? Elle ne savait pas vraiment laquelle de ces deux phrases correspondaient le mieux à la situation. Ce qu'elle savait parfaitement, par contre, c'est qu'elle avait une fois de plus entrevu la mort sans avoir pu lui confier son amour. Il y a un an déjà, alors qu'elle se préparait à répondre enfin à ses avances, la balle qui s'était logée tout près de son cœur l'avait conduite à reporter sa déclaration. Et puis, hier...hier elle avait encore failli à ses promesses. Après l'avoir vu s'éloigner pendant des semaines puis revenir tout doucement vers elle, elle l'avait une fois de plus repoussé alors qu'il lui offrait tout ce qu'elle s'était finalement avouée vouloir de lui.

Elle s'en voulait, d'avoir aveuglément répondu aux attentes de son pire ennemi en lui donnant une bonne raison de la pourchasser, d'avoir refusé d'entendre les mises en garde de son partenaire, d'avoir déclenché une guerre dont elle ne voulait pas. Bien sûr, son souhait le plus cher était de faire justice pour sa mère, d'envoyer derrière les barreaux tous ceux qui étaient derrière le meurtre de cette dernière. Bien sûr, elle voulait enfin clore ce chapitre de sa vie déjà bien trop long. Mais avait-elle bien agi pour autant ? Morte, comment aurait-elle apporté ne serait-ce qu'une once de justice ? Si Gates l'avait profondément heurtée en déclarant qu'elle était indigne de son badge, Kate savait que cette dernière était loin d'avoir tort et qu'en ayant agi comme elle l'avait fait elle n'avait fait preuve que de vanité et d'aveuglement là où elle n'aurait dû montrer qu'exemplarité et courage. Et puis, elle avait failli perdre ce qui était le plus important pour elle, l'homme qui, même endormi, cherchait continuellement à la protéger, à la garder en vie, au sens propre comme au figuré.

En restant là, en se serrant encore plus fort contre lui, elle espérait lui apporter la réponse aux questions que sa masse endormie lui posait. Oui, elle avait enfin compris que se mettre en danger ne résoudrait rien. Oui, elle acceptait qu'il prenne soin d'elle. Oui, elle avait bien réfléchi et voulait plus que son amitié. Non, elle ne reviendrait pas sur sa décision au petit matin. Non, cette nuit n'était pas un rêve. Lorsqu'elle sentit son corps se détendre et que ses bras relâchèrent peu à peu l'emprise qu'ils avaient sur elle, elle observa longuement ses traits s'adoucir et un sourire se former au coin de ses lèvres. Nul doute, il avait entendu ses réponses. Après une dizaine de minutes passer à regarder son visage et à attendre qu'il se réveille enfin pour voir qu'elle était bien là, ancrée contre lui et ce éveillée, elle déduisit qu'il n'était finalement pas prêt de s'éveiller. Ainsi, puisqu'il semblait rassuré et paisible, elle décida alors qu'elle ne risquait pas grand-chose en se levant et qu'elle aurait bien le temps de revenir se positionner entre ses bras avant que Dormeur ne se rende compte qu'elle était partie.

Tentant de ne pas faire de geste brusque, elle mit plusieurs minutes à se désengager du corps de son partenaire. Une fois parvenue à quitter le lit, elle observa encore un petit instant son corps endormi pour s'assurer que l'angoisse qu'elle avait décelée plus tôt dans ses gestes n'était pas revenue. Elle dirigea ensuite son regard sur le reste de la chambre, dans l'espoir de retrouver ses vêtements de la veille. Malheureusement, ceux-ci n'étaient nulle part en vue, puisqu'il avait profité du trajet menant de sa porte d'entrée à son lit pour l'en dévêtir quelques heures auparavant et qu'il avait achevé son travail bien avant de franchir le seuil de la chambre. La fougue de Rick n'ayant fait qu'égaler la sienne, les vêtements de Rick non plus ne trouvèrent pas son regard. Refermant ses mains sur son buste en ressentant un léger courant d'air et ne souhaitant pas se retrouver nez à nez avec une des deux autres habitantes du loft alors qu'elle n'était encore qu'en tenue d'Eve, Kate partit à la recherche du dressing. Quelques secondes plus tard, blottie dans une chemise de Castle, elle réapparu dans la chambre pour apercevoir ce-dernier assis dans son lit, le regard égaré. Elle ne put s'empêcher de se figer à la vision qu'il lui offrait et qui lui rappelait, en mieux et en moins tragique, les autres réveils qu'ils avaient partagés. Ses cheveux étaient en bataille et ses yeux étaient plissés par le sommeil, comme les premières fois, mais son torse, lui, avait toujours été recouvert jusqu'à présent, ce qui lui rappela que le drap rabattu sur ses jambes cachait une nudité qu'elle n'avait pas eu le temps d'observer réellement la nuit précédente. Cette pensée fit émerger un sourire peu innocent sur son visage, qui s'emplit de tendresse lorsqu'il ouvrit enfin la bouche :

« Donc, c'était pas un rêve... ».

Son corps se remit enfin en mouvement et elle s'approcha de lui mais ne lui répondit pas, préférant le poids des gestes à celui des mots et ayant une irrépressible envie de l'embrasser à satisfaire. Elle s'assit donc de son côté du lit, sans lâcher ses yeux du regard, puis laissa glisser sa main de sa joue à son oreille pour goûter enfin à ses lèvres pour la première fois depuis des heures. Le baiser fut court et tendre et, lorsqu'elle écarta ses lèvres des siennes et rencontra son regard, elle lui répondit enfin :

« Je crois que seule la réalité pouvait être aussi parfaite, tu penses pas ? Enfin, je peux toujours te pincer si tu veux être sûr. » Ce sur quoi elle voulut joindre le geste à la parole et avança sa main vers son oreille mais ce fut sans compter sur les réflexes de Rick qui plaça ses propres mains sur ses oreilles et s'exclama :

« Ah ! Ah ! Non, c'est bon, je te crois, c'était réel ! ». Une fois, la plaisanterie retombée et ses mains retombées sur les cuisses de sa partenaire, Rick ajouta : « Et puis, dans mes rêves, j'avais jamais réussi à reproduire l'électricité de notre premier baiser... »

« Donc, tu l'as aimé ? »

Etonné, mais aussi ravi par cette question dont la réponse lui paraissait évidente, seul un « yeah » pu échapper ses lèvres, auquel Kate répondit de la plus belle des manières par un timide « moi aussi ».

« Ahah ! Je le savais ! Je savais que j'avais pas rêvé ce gémissement ! »

« Quel « gémissement » ! J'ai pas gémis ! Ca ça devait être un rêve ! »

« Oh, oh...Si. Si, tu as gémis. » Fut tout ce qu'il lui répondit avant de l'attirer à lui et de lui montrer à quel point ses baisers lui plaisaient. Il l'embrassa alors fougueusement jusqu'à ce qu'elle reproduise un bruit similaire à celui auquel il faisait référence, ce qui signifie qu'une fois de plus l'échange fut de courte durée.

À peine avait-elle entendu son propre gémissement qu'elle lui intima de se taire d'une voix à la fois souriante et sensuelle pour mieux reprendre possession de ses lèvres dans un baiser langoureux et, heureusement, beaucoup plus long que les précédents. Leurs langues ne tardèrent donc pas à s'enlacer, tout comme le reste de leurs corps qui se mêlèrent l'un à l'autre sous l'impulsion d'un Rick particulièrement tactile qui l'entraîna avec lui sur le matelas et dirigea une de ses mains dans ses cheveux tandis que l'autre se mit à courir de sa cuisse à sa hanche, puis de sa hanche à sa taille pour terminer sa course à la naissance de son sein. Allongée sur lui, Kate posa quant à elle une main sur son torse et une autre sur le matelas, juste à côté de son visage, tandis qu'elle approfondissait encore leur baiser avec une telle ardeur que la tête de Rick s'enfonçait lourdement dans l'oreiller. Elle le chevaucha ensuite de ses jambes avant de faire glisser sa main le long de torse jusqu'à ce que celle-ci repose sur son bassin. Sa deuxième main saisit ensuite la joue de Rick puis descendit doucement le long de son cou pour finalement continuer à descendre sur ses pectoraux puis ses abdominaux. Pendant ce temps, ce dernier agrippa avec vigueur son fessier d'une main et un de ses seins de l'autre, ce qui déclencha chez Kate une vague de plaisir qu'elle ne put cacher puisque son dos se cambra et que sa bouche laissa échapper un autre gémissement.

Cette fois, Rick ne put s'empêcher de laisser Castle s'exprimer et lui souffla :

« Voilà, c'était un bruit comme ça, vous admettrez, chère lieutenant, que ça ressemble beaucoup...beaucoup, à un gémissement non ? »

À cette boutade Kate répondit en laissant sa main s'aventurer encore plus bas et ses lèvres se déplacer sur le côté, pour que dans un même mouvement ses dents s'accrochent à son lobe et sa main effleure sa virilité. La réponse fut immédiate et Rick ne put retenir un grognement qui permit à Kate de lui rendre la pareille :

« Oh ! Mais c'est que le « chaton » s'est réveillé dites-moi, monsieur l'écrivain ».

Après une mimique de fausse indignation, le fameux écrivain renversa l'lieutenant et redoubla l'intensité avec laquelle il faisait danser sa langue dans la bouche de celle-ci, ce qui eut pour effet de la faire gémir une nouvelle fois. Mais, d'un accord tacite, ni l'écrivain, ni l'lieutenant ne relevèrent cet évènement. Kate tenta d'entourer ses jambes autour du bassin de Rick mais s'en vit empêchée par le drap qui recouvrait toujours la partie basse du corps de celui-ci. Elle entreprit alors de dégager le tissu de son chemin, ce qui fit réagir Rick :

« Hum...si tu me dévêtis, je vais devoir en faire de même ». Il s'attaqua donc aux boutons de sa propre chemise qui recouvrait encore le torse de Kate. S'en suivirent de longues secondes de lutte entre les deux amants et les tissus qui s'interposaient entre eux, au cours desquelles la frustration des deux partenaires atteint son comble et déclencha chez eux l'hilarité. Après que le rire se soit éteint les rôles s'inversèrent et chacun s'occupa de faire tomber la barrière qui le séparait de l'autre. Le drap subit les foudres de Rick, qui débattit vivement ses jambes jusqu'à ce qu'il tombe, en boule, au pied du lit et la chemise fut combattue par les bras de Kate qui s'en ôtèrent sans ménagement.

Enfin débarrassés de leurs distractions, Kate et Rick purent enfin goûter aux délices de leurs deux peaux nues glissant l'une contre l'autre. Leurs mains se firent alors plus aventureuses qu'auparavant et en même temps que leurs bouches se retrouvaient, Kate pris plaisir à palper le fessier dont elle avait si souvent rêvé et Rick à alterner la balade délicate de ses ongles et la pression plus vigoureuse de ses palmes sur les abdominaux parfaits de sa muse. Les sensations changeantes que lui procurait son amant rendirent Kate folle de désir, ce qu'elle exprima en plantant ses ongles dans la chaire de Rick et en les baladant tout le long de son dos. En contrepartie, et une fois remis de sa surprise, celui-ci relâcha son emprise sur ses lèvres et commença une longue et langoureuse descente de sa bouche charnue le long de son cou, qu'il mordit à plusieurs reprises, puis jusqu'à son buste. Là, il entreprit d'user de sa langue à d'autres fins que des baisers et la fit onduler entre ses seins. Puis, il en choisit un, lequel il traita avec un mélange étrange de délicatesse et de sauvagerie qui la ravirent au plus haut point. D'ailleurs, sa bouche n'ayant plus d'utilité, celle-ci se laissa aller à exprimer son contentement en produisant des bruits de plus en plus sensuels qui eurent pour effet de stimuler le membre de son partenaire de façon encore plus évidente qu'auparavant. Sentant cette masse dure et brûlante à l'intérieur d'une de ses cuisses Kate s'amusa à déhancher plus fortement son bassin qu'elle ne l'avait fait jusqu'à présent, ce qui enclencha un frottement que Rick, pourtant écrivain, n'aurait su décrire tant il déclenchait en lui le sentiment contradictoire d'exquise torture.

Pendant que Rick continuait à se délecter de ses seins et commençait à s'amuser avec la protubérance qui les domine, et tandis qu'elle continuait de provoquer la friction, Kate fit passer ses mains entre leurs deux torses et redécouvrit ainsi celui de Rick. Si celui-ci était loin de ressembler à ceux de ses ex-petits amis, elle découvrait avec plaisir les joies des bien-nommées « poignées d'amour », qu'elle s'amusait à empoigner et rouler entre ses mains. Elle fit ensuite glisser ses palmes jusqu'à son cou, qu'elle saisit fermement pour faire remonter son visage au niveau du sien et le remercier de ses caresses dans un baiser passionné et frénétique. Profitant de ce que baiser le déroutait, elle fit passer sa jambe entre les siennes et le renversa, de sorte à se retrouver au-dessus de lui. Elle prolongea encore leur étreinte une bonne minute avant d'entamer, elle-même une descente le long du corps de son partenaire. Elle prit un plaisir certain à torturer la peau de son cou, à mordiller et suçoter l'endroit où ce dernier s'unit avec ses épaules, puis à passer sa langue sur sa poitrine, et à en aspirer les tétons. Elle remplaça ensuite ses lèvres par ses palmes et continua de faire descendre les premières le long du ventre de Rick jusqu'à atteindre son nombril, qu'elle goûta avec délectation tout en plantant son regard dans le sien.

Quand il voulut arrêter sa descente, elle lui dit d'un ton sulfureux « Rick, c'est mon tour cette fois... ». Ce à quoi il répondit « Kate...c'est pas une question de tour ou d'alternance et... ». Elle le coupa alors en soupirant un « Rick » dont elle roula le R, avant de pincer sa lèvre entre ses dents et de lui lancer « tu vas pas m'empêcher de me faire plaisir, hein, Rick ». Sur ce, il se tut et attrapa à son tour sa propre lèvre entre ses dents, geste qu'il refit plus d'une fois pendant les minutes qui suivirent et au cours desquelles elle lui fit découvrir l'étendue des talents de sa bouche qui, en plus de maîtriser à merveille l'art de la répartie, était capable de mener son excitation à la limite de la rupture. Elle traça ainsi un chemin ardent de la base à la tête de son membre, avant d'en embrasser le bout, qu'elle fit alors glisser dans sa bouche dans un va-et-vient sulfureux. Une de ses mains se posa sur son pubis et se recourba pour y ancrer légèrement ses ongles. L'autre main vint alors rejoindre sa bouche et encercla la base de sa virilité pour suivre ensuite le mouvement de sa bouche. Le va-et-vient fit place plusieurs fois au simple mouvement de sa langue. Enfin, lorsqu'elle entendit ses gémissements et ses grognements s'accélérer et s'intensifier et qu'elle sentit une tension dans ses cuisses, elle relâcha son membre et remonta doucement son torse, prenant soin de faire glisser la pointe de ses cheveux, puis de ses seins le long de celui-ci. Lorsqu'elle atteint sa bouche, cette fois, c'est lui qui attrapa vigoureusement son visage pour l'embrasser à corps perdu.

Après plusieurs minutes de ce baiser qui la fit chavirer et de caresses toutes plus délicieuses les unes que les autres, Rick fit dévaler sa main le long de son dos pour s'arrêter sur la courbe magnifique de son postérieur quelques secondes et faire ensuite glisser ses doigts jusqu'à son entrejambe. Là, il titilla cette dernière et découvrit que l'excitation qui le dévorait depuis que sa bouche avait effleuré son membre était tout à fait réciproque. Il la fit alors glisser pour la remonter sur lui et redécouvrit le plaisir de plonger ses doigts en elle. Une fois que les allers-retours vigoureux qu'il effectuait en elle l'entrainèrent à se déhancher de plus en plus dangereusement sur lui et à mordre son cou vigoureusement, il décida d'inverser leur position et la retourna sur le matelas. Une fois cela fait, il reprit le chemin de sa féminité avec plus de facilité et ajouta au mouvement de ses doigts en elle celui de son pouce un peu plus haut et de sa bouche sur sa poitrine. Les fameux gémissements qui avaient déclenché cette avalanche de désir se firent connaître mais atteignirent des sonorités qu'il ne se rappelait avoir entendu auparavant. La nuit précédente avait été telle que si l'extase avait été réciproque, ni l'un ni l'autre n'avait eu le temps de se concentrer sur les détails et tous deux avaient basculé dans un plaisir sauvage et égoïste, dédié à dissoudre une frustration vieille de quatre ans. Il découvrait donc avec plaisir et délectation les manifestations extatiques de sa nouvelle maîtresse. Toutefois, ces sons particulièrement harmonieux à ses oreilles firent rapidement place à des éructations moins mélodieuses, plus proches de cris stridents quand il fit plongea ses doigts plus profondément en elle et amorça un mouvement ciseau qui décupla son plaisir et la poussa vers son orgasme. Lorsque le paroxysme de son plaisir fut atteint et que sa main fut immobilisée par les muscles de Kate, il attendit que celle-ci redescende de l'extase en regardant avec un brin de fierté le bonheur s'afficher sur son visage.

Il se positionna ensuite à côté d'elle et l'attira à lui, la serrant contre son corps brûlant et lui offrit une douce étreinte en parsemant son visage de tendre baisers. Au bout de quelques minutes elle dirigea son regard vers le sien et lui sourit avec une joie non dissimulée qui acheva de réchauffer son cœur malmené au cours des derniers mois. Après un baiser langoureux, il se saisit de ses cuisses et la fit basculer sous lui, pensant pouvoir enfin achever leur union lorsque le bruit d'une porte qui claque et des pas de plus en plus proches les figent sur place. Il entendit alors Alexis l'appeler d'une voie pleine de tendresse et d'inquiétude. Il abaissa son front jusqu'à le poser sur celui de Kate qui émit un rire moqueur en réponse. La voix d'Alexis exprimant un dégoût non dissimulé le surpris jusqu'à ce que cette dernière s'adresse à lui à travers la porte de sa chambre :

« Beurk ! ... Papa ? ...Je suis rentrée, euh...je...je pensai que t'étais tout seul mais... si j'interprète bien les signes...vu qu'il y a un soutien-gorge devant la porte... je crois que tu es pas seul alors je...je vais aller me changer et puis je...ben...j'irai passer l'après-midi chez Paige ! À ce soir ! »

« Alexis ! », son appel ne rencontrant que le silence et n'entendant pas de bruits de pas, Rick déduisit que sa fille était restée figée devant la porte de sa chambre. Kate en vint à la même conclusion et lui souffla de ne pas la laisser partir de leur obtenir cinq minutes avant de la rejoindre, ce qui l'étonna au plus haut point mais d'un point de vue purement positif.

« Alexis...tu peux rester tu sais c'est...euh...je voudrai te parler en fait... On voudrait te parler. Tu crois qu'on peut te rejoindre dans la cuisine dans cinq minutes ? »

« ...Vraiment papa je...je suis pas sure d'avoir envie de voir ça, là maintenant je...c'est bien pour toi mais je...attends, tu dis ça comme si je connaissais la personne qui est avec toi...Gina ? »

« Non ! Non, Pumpkin, c'est pas Gina... »

« Oh...Oh ! Eurk ! Maman ? »

« ... Non. C'est pas ta mère chérie. Je, tu peux nous attendre ? »

« ...euh...je serai dans ma chambre ! A tout à l'heure »

Rick et Kate entendirent alors Alexis courir dans le salon et, surement, dans sa chambre. Après un long moment de silence, Rick s'excusa :

« Kate...je suis désolé. »

« De vivre avec ta fille ou de pas pouvoir finir ce que tu as commencé ? ». Elle ponctua sa question par un haussement de sourcil et un sourire moqueur qui soulagèrent Rick, angoissé à l'idée que la présence d'Alexis ait gêné Kate. « Rick, je veux pas être ton petit secret et surtout pas en ce qui concerne ta fille. Elle a le droit de savoir et...ça me gêne pas. Même si j'aurai préféré avoir le temps de prendre une douche, de m'habiller correctement et...de finir « tout ça » avant d'avoir à l'affronter. »

Rick pris alors possession des lèvres de Kate dans un tendre baiser qui, il l'espérait, lui parlerait de tout l'amour qu'il avait pour elle sans qu'il n'ait besoin de le faire avec des mots puisque celle-ci ne lui avait toujours pas retourné la fameuse phrase que s'échangent continuellement les jeunes amoureux. Une fois que le baiser pris fin, il la regarda dans les yeux et y aperçu une pointe d'angoisse. Il arqua un sourcil et s'apprêta à lui demander ce qui lui valait ce regard mais elle s'exprima avant lui.

«- Je...tu crois qu'elle va prendre ça bien ? Je suis pas sure qu'elle soit ma plus grande fan...j'entraîne toujours son père dans des situations périlleuses et il a même failli prendre une balle à ma place il y a quelques mois...sous ses yeux.

- Kate...je...honnêtement ? Je peux rien t'affirmer. Ce que je sais, c'est qu'au fond elle t'aime beaucoup. Mais, t'as raison, après l'enterrement de Roy et, après que tu sois revenue vers moi, elle avait peur pour moi et...je le lui ai jamais dit mais...au fond, elle a toujours su ce que je ressentais pour toi...et, elle a vu que c'était pas réciproque...

- ...c'était réciproque ! Je...c'est juste que...

-...Kate, ce que je veux dire c'est qu'effectivement, en me repoussant tu m'as fait du mal et que, ça, Alexis était assez grande et intelligente pour s'en rendre compte. Et...si ça ne regarde que nous et que je ne t'en tiens pas rigueur...je peux pas t'assurer qu'elle fera pareil.

- Rick, je suis désolée...pour tout le mal que j'ai pu te faire.

-...Ecoutes, tout ça c'est derrière nous d'accord ? Enfin je crois, je...t'es là pour rester hein ?

- Bien sûr ! Je...j'ai pas forcément les mots et...je sais pas encore exactement comment on va faire pour que ça marche entre nous mais...mais je te promets que si je suis venue hier soir, si je me suis jetée sur toi, c'est parce que je me sens prête à essayer. J'aurais jamais pu faire l'amour avec toi pour ensuite te rejeter. Je t'ai fait du mal, je t'ai repoussé mais c'était justement pour pas te faire ça.

- Alors, ce qu'on va lui dire c'est qu'on ensemble ? Qu'on est un couple ?

- Oui, Rick, on va lui dire qu'on est un couple. Enfin...si c'est ce que tu veux ?

- Vraiment ? Tu en doutes ?

- Le prends pas mal, s'il te plait, je te le demande parce que je sais qu'hier soir c'était un peu...inattendu. Je sais aussi que ces derniers mois t'as pas été le même et...

- C'était parce que...

-...je sais ! Parce que tu as découvert que je t'ai menti...Et je suis désolée pour ça Rick, vraiment...Je, je pouvais pas...j'étais pas prête. Je venais de prendre une balle en pleine poitrine, je souffrais d'un syndrome post-traumatique...j'étais perdue. J'avais besoin de temps pour savoir ce que je voulais et dans quel ordre...Et, hier, j'ai enfin compris que si le meurtre de ma mère était extrêmement important pour moi, je pouvais pas tout abandonner pour ça. J'ai été conne, je me suis laissée aveuglée et je...je t'ai pris pour acquis. Au fond, j'avais l'impression que tu serais toujours là, que tu attendrais le temps qu'il faudrait et que j'avais pas à me presser et...j'ai enfin compris que c'était pas viable. Je peux pas te demander d'attendre après moi pendant des années sans rien t'affirmer...

-...si tu m'avais demandé d'attendre, je l'aurai fait. J'avais pas besoin que tu me ménages, que tu me mentes...

-...je sais ! Je sais mais, c'est peut-être bête mais, quelque part, ne pas te le demander c'était aussi ne pas être responsable. Tant que je te demandais pas d'attendre, t'étais libre de rester ou de partir par toi-même, j'étais pas l'abominable, la sans-cœur qui te demandais d'attendre sans rien te promettre et qui t'imposais un choix draconien. Mais, dans le fond, c'est ce que j'ai fait et je m'en excuse... J'aurai dû te parler, t'expliquer, ne pas te laisser dans le doute et, surtout, ne pas te mentir.

Au cours de la conversation, Kate et Rick s'étaient détachés l'un de l'autre et s'étaient assis face à face. Kate avait remonté le drap sur sa poitrine et s'en servait comme d'un bouclier. Se mettre à nue, au figuré, était d'autant plus difficile si elle l'était au sens propre. À un moment, leurs mains s'étaient retrouvées et Kate serrait celle de Rick dans la sienne pour essayer de faire passer dans ce geste tout le remord et l'affection qu'elle éprouvait. Après ses dernières phrases, Rick prit quelques secondes pour encaisser tout ce qu'elle venait de lui révéler et, sans un mot, il amena sa main sur sa joue et la rapprocha de son visage. Il la regarda alors pendant quelques autres secondes, avant de lui offrir un baiser sans prétention, un simple effleurement de lèvres, qu'il compléta ensuite frottant son nez contre le sien avant de lui répondre

« - Kate, je...je te pardonne. Je, on aura surement besoin d'en reparler à un autre moment, quand ma fille ne sera pas en train de faire les cent pas dans sa chambre en se demandant à qui peut bien être le soutien-gorge qui trône dans mon bureau, à cela Kate émit un gloussement et rougit, mais je te pardonne. Et, je sais que j'ai moi aussi des explications à te donner, des choses à te raconter et je suis prêt à le faire, quand tu le voudras. »

« Mais, pour l'instant, on doit s'occuper de sortir ta fille de l'horrible angoisse dans laquelle elle est, c'est ça ? »

« C'est ça oui ». Il lui sourit tendrement et l'embrassa une dernière fois avant de se lever.

« Rick ? »

« Hum ? »

« Avant qu'on obtienne le verdict et que ta fille m'accueille à bras ouverts ou me jette d'ici sans préambule je...j'ai autre chose à te dire...Ca risque de s'immiscer dans la conversation avec Alexis et je, je veux pas te prendre par surprise... »

Rick la regarda, inquiet, et bien que silencieux lui adressa un geste de la tête pour l'encourager à parler.

« Je...j'ai démissionné. Hier. Je... » Rick resta interloqué à cette déclaration et Kate décida de continuer tant qu'elle le pouvait et avant qu'il ne la harcèle de questions.

« On a a trouvé où habitait Maddox, le sniper, et on est allés chez lui avec Esposito pour l'attraper. On a découvert ce qu'il cherchait, plus ou moins...enfin, on sait juste qu'il cherchait quelqu'un, quelqu'un qui connaissait bien Roy et qui aurait été présent à son mariage...Bref...il était pas là mais, après quelques minutes il est arrivé, à mis Espo K.O., m'a envoyé à terre et s'est enfui sur le toit. Je lui ai couru après, on s'est battus et...il m'a littéralement dominée, j'étais impuissante face lui Rick...je, j'avais beau essayer de le frapper, c'est comme s'il ressentait rien et...et puis il a fini par me jeter par-dessus le toit de l'immeuble et s'enfuir. » Rick s'approcha d'elle, un air d'angoisse peint sur le visage et s'assit sur le lit, face à elle, pour se remettre de ses émotions. Comme il ne prononçait toujours pas un mot, elle enchaîna.

« Je...comme tu peux le voir, je suis pas tombée du toit mais...c'était moins une. Ryan m'a rattrapée au dernier moment, quelques secondes de plus et c'en était fini pour moi...A ce moment-là, quand je m'accrochais au toit, je ne pensais qu'à toi... »

« Kate...je... »

« Laisse-moi finir, s'il te plait ». Quand il acquiesça d'un hochement de tête, Kate reprit là où elle s'était arrêtée. « Quand Ryan m'a relevée, Gates était là, avec une équipe d'intervention. Si je suis là, ce matin, c'est parce que Ryan a décidé de ne pas faire ce que je lui avais dit, d'informer Gates pour s'assurer qu'on ait des renforts et que ce qui a failli arriver n'arrive pas. Seulement, une fois Gates mise au courant, tout ce qu'on a fait en dehors du règlement était mis à jour et donc...elle nous a suspendu Espo et moi. Elle nous a dit qu'on déshonorait le NYPD et...j'ai honte de le dire mais, elle avait pas tort. Quand je lui ai rendu mon badge, ma décision était prise...je peux pas continuer comme ça, je peux m'accrocher à cette affaire, ça va me tuer et...je t'ai peut-être donné l'impression contraire mais, c'est pas ce que je veux. Alors, en restant flic, je pouvais pas me protéger de tout ça, de la tentation de replonger dedans...j'ai préféré quitter ma place parce qu'en revenant, j'aurai recommencé et, ce que je veux, c'est juste être heureuse. Et, en l'occurrence, je crois que ça, c'est avec toi que je le trouverai... »

« Je...ouah...je sais pas trop quoi te dire Kate. Si t'es sure de ta décision je te soutiendrai...Je t'aime, flic ou pas. Je, j'ai juste du mal à croire que tu veuilles plus être flic. Je, je t'ai connue comme ça et, j'ai toujours eu l'impression, qu'en dehors de ton histoire personnelle, c'était fait pour toi, que ça te rendait heureuse...Mais, si c'est pas le cas, et que tu veux vraiment plus faire ça, alors...ça changera rien pour moi... Je suis juste triste que les menottes sortent de l'équation et que je ne puisse plus te voir mettre à terre des criminels parce que ça, vraiment...ça m'a toujours excité tu sais ? »

« J'avais cru comprendre oui » Elle lui adressa alors un sourire coquin pour répondre à celui que lui-même venait du lui lancer, avant de prendre une voix un peu plus grave et sulfureuse. « Mais, j'ai rendu mon flingue et mon insigne...pas les menottes... ». Elle arqua un sourcil et le fixa du regard pendant qu'il déglutissait péniblement, surement à l'idée de ce qu'ils pourraient bien faire avec les menottes. Elle s'approcha ensuite de lui d'un geste félin, posa ses mains sur ses épaules, ce qui l'obligea à relâcher le drap qu'elle tenait jusqu'à lors contre elle, et sa poitrine s'afficha ainsi à la vue de Rick. Elle dirigea sa bouche à son oreille et lui susurra : « Et puis, on pourra toujours jouer à la flic et au criminel...toi et moi...histoire que je perde pas la main ». Elle attrapa ensuite le lobe de son oreille et usa d'une de ses mains pour effleurer son intimité qui reprenait déjà un peu de sa vigueur. Elle l'embrassa ensuite sensuellement avant de se lever brusquement et d'aller récupérer la chemise de Rick qui avait trouvé place sur le sol quelques dizaines de minutes plus tôt. Une fois vêtue de celle-ci elle se retourna vers Rick qui la regardait intensément, toujours assis sur le lit, un sourire narquois sur les lèvres, qu'elle soupçonna être dû à la vue qu'elle venait de lui offrir en se penchant pour récupérer sa chemise. Elle s'approcha de lui, s'assit sur le lit, et lui rappela qu'il était largement temps d'aller sortir Alexis de sa torpeur. Ce sur quoi elle se pencha vers lui avec un sourire, l'embrasse légèrement puis se releva pour se diriger vers son dressing en lui demandant s'il avait de quelque chose de plus présentable à lui prêter vu que ses affaires étaient éparpillées dans le loft et, qui plus est, surement encore humides.

Rick s'activa alors, à la pensée d'Alexis qui devait, effectivement, devenir impatiente. Il la rejoignit dans le dressing, se para vite d'un caleçon, bien que la vue n'ait pas paru lui déplaire lorsqu'il était entré dans la pièce et lui proposa un des pantalons de pyjama qu'il n'utilisait plus depuis qu'il avait pris quelques kilos. Il revêtit ensuite lui-même un tee-shirt et un jean, peu sûr que son habituel pyjama deux pièces et sa robe de chambre ne lui accorde de reprendre plus tard les activités qu'ils avaient dû interrompre plus tôt. C'était néanmoins sans compter sur la suite des évènements qui ne lui laissèrent pas l'occasion de savoir si la reprise était possible.