Principe:
Le Round Robin a pour équivalent en français le jeu appelé "Cadavre Exquis". Le principe est simple, on demanda à une personne de commencer une phrase puis de passer le relais à la suivante. Le principe est le même dans la fanfiction. Un auteur commencer une histoire, les suivants la feront vivre et partir dans d'autres directions.
Mélowyn (lien dans le profil) a courageusement pris la place la plus difficile en lançant le premier Round Robin de notre LJ communauté.
Les réponses à vos reviews se feront sur le LJ de la communauté (lien dans le profil dans la rubrique concernée)
Disclaimer:
Les personnages et les lieux sont la propriété de JKR, sauf Tamara et les autres OC de chapitre, estampillée made in Mélowyn!
Note de la Round Robiniste mélowyn:
Voici le premier chapitre de cette fic écrite à plusieurs mains. Le premier tour m'étant revenu, il s'agissait de planter le décor. J'ai choisi les fondateurs et le Moyen-âge, parce qu'il y a peu de fics à ce sujet, pourtant si vaste. D'autre part, il fallait trouver un terrain d'entente entre toutes les auteuses. Celui-là me semblait être un bon compromis, laissant la place à l'imagination pour une foule de détails.
Je m'arrête ici, place maintenant, à l'histoire.
Dangereuse rencontre
Nous sommes au Moyen-âge, en Angleterre. A cette époque, un combat contre la sorcellerie est engagé. Tous ceux qui sont mêlés de près ou de loin à ce qui ressemble à de la magie sont torturés. Des bûchers s'allument sur toutes les places de villages où coupables et innocents sont jetés pêle-mêle. A cette époque, les sorciers sont obligés de se cacher, de se mêler à la population, de se fondre dans la masse, sous peine de représailles sévères à leur encontre et à l'encontre de tous ceux qui les côtoient, sorcier ou non. Faire de la magie était donc devenu un exercice dangereux et la moindre bizarrerie provoquait des frayeurs.
- Alors ça, tu fais attention, c'est la tunique de la comtesse, tu ne l'abîmes pas. Tu dis bien à Anna de s'en occuper personnellement. Et puis il y a la chemise de Monsieur le comte, qui a une tache de sang…
Je n'écoutais pas vraiment ce que me racontait l'intendante, à vrai dire ce qu'elle rabâchait n'avait rien d'intéressant. Toujours les même recommandations, comme si elle seule savait ce qu'il fallait faire en toutes circonstances. A vrai dire, Peg était comme ça pour tout. Elle racontait partout que sans elle le château ne tiendrait pas debout. Pour l'heure mon principal problème était de savoir comment allais-je ramener ce panier énorme jusqu'à la rivière, à la demeure d'Anna, ma maîtresse, lavandière du comté d'Hampshire.
Peg, considérant qu'elle m'avait suffisamment informée sur le contenu du panier ou s'étant rendue compte que je ne l'écoutais plus, me remit le fardeau dans les bras avec comme dernière recommandation de "faire vite" avant de partir vers une autre tâche où elle était indispensable.
Titubant sous le poids, j'atteignais la porte de service, une énorme porte en chêne massif lourde comme cent chevaux morts. Après quelques instants de lutte, je réussis l'exploit de faire glisser cet énorme panneau sans m'effondrer. Dehors, je fus éblouie par le soleil de l'après midi. En me dépêchant, j'aurais peut être le temps d'aller me baigner avec Maddy dans la rivière. Habiter au bord d'un cours d'eau n'avait pas que des inconvénients. Si l'hiver, nous grelottions sous l'humidité, l'été nous étions aux premières loges de la fraîcheur.
Je n'avais pas fait dix pas qu'un bruit de cavalcade me parvint. Je tournai la tête dans l'espoir de voir ce qui se passait, mais aveuglée par le soleil, je ne pus que fermer les yeux.
De ce fait, je ne vis le cheval qu'au dernier moment et n'eus que le temps de me rejeter en arrière. Bien sûr avec le poids de ce sacré panier, je m'étalai par terre. Ensevelie sous une pile de vêtement, je me débattais furieusement dans l'espoir de trouver un peu d'air. Rageuse, je tirai un dernier drap de mon visage, en m'apprêtant à dire son fait à ce malotru qui galopait à brides abattues en renversant les honnêtes gens.
Les mots moururent dans ma gorge. Le malotru en question était un gaillard d'une vingtaine d'années, bâti comme une armoire et surtout fils du comte. En réalité, le malotru se nommait Godric Gryffondor, noble jusqu'au bout des ongles et accessoirement homme le plus beau du comté.
Pour résumer, j'étais vautrée par terre, sous un tas de linge, la bouche ouverte et les yeux comme des billes devant l'homme qui faisait rêver tout ce que Hampshire compte de féminin. Merveilleux.
- Pardonnez-moi jeune demoiselle, j'espère ne point vous avoir blessée. Mon cheval est parfois fougueux et j'avoue lui avoir laissé la bride un peu longue.
Non content d'être beau à damner tous les saints du calendrier, il était aussi humble, généreux et chevaleresque.
Il me tendit une main avec un sourire à faire fondre les cloches de la cathédrale.
- Pouvez-vous vous relever ?
Tremblante, je l'acceptai. Je frémis à son contact. Moi, Tamara, simple lavandière, tenais la main d'un fils de comte. Je me sentais unique à cet instant.
L'instant d'après, c'est ma cheville que je sentis. Une douleur fulgurante me traversa alors que j'essayais de prendre appui. Je retombai sur le sol en gémissant, histoire de parachever le tableau, pourtant déjà peu glorieux.
- Vous êtes blessée à la cheville ? me demanda le preux chevalier.
J'opinai du chef, toujours incapable d'ouvrir la bouche, ce qui, à cette heure, était peut être la meilleure chose qui puisse m'arriver.
- Laissez moi voir, proposa-t-il.
Avec douceur, il attrapa ma cheville. Je faillis me trouver mal. J'étais toujours lavandière, il était toujours fils de comte, et il me tenait la cheville. Je suis sûre qu'à cette minute des étoiles s'étaient allumées au fond de mes yeux. Mais ces derniers temps tout moment de grâce que je pouvais vivre semblait être obligatoirement suivi d'un moment d'inconfort certain. La douleur de mon pied qu'il manipulait me faisait sursauter. J'avais les larmes aux bords des yeux lorsqu'il cessa sa torture.
- Je crains qu'elle ne soit tordue, annonça-t-il dans une grimace.
Mon esprit redescendit violemment sur terre, revenant à des choses pratiques. Une cheville tordue équivalait à des mois de handicap, sans compter une boiterie peut être définitive. Je ne pourrai plus aller chercher les paniers de linge, j'aurai du mal à faire les allers-retours à la rivière, à battre le linge, à l'étendre. On s'en rend peu compte mais ce travail est physique. Il dût lire mon désarroi dans mes yeux puisqu'il me sourit doucement.
- Je peux peut-être quelque chose pour vous, me dit-il mystérieusement.
Il regarda autour pour s'assurer que nous étions seuls.
- Mais il faut me jurer sur ce que vous avez de plus précieux que tout ceci restera entre nous.
Ses yeux sombres étaient devenus subitement graves. Hypnotisée, je hochai de la tête une nouvelle fois.
-Bien.
Ses yeux étaient redevenus affables.
Avant que je n'aie pu effectuer le moindre mouvement, il sortit de sa tunique une baguette de bois, la pointa sur ma cheville et marmonna quelque chose. Un jet de lumière frappa mon articulation et une chaleur se répandit sur mon pied. Une fois dissipée, toute douleur était partie.
Pourtant je tremblais de tous mes membres. Le ciel venait de me tomber sur la tête. La chute, la cheville n'étaient rien face à cela.
Godric Gryffondor était un sorcier. Pire, il venait de pratiquer de la sorcellerie sur moi, j'étais donc à présent liée à cette activité. Pas plus tard que la semaine dernière, en allant au marché, je suis passée devant les cendres de trois personne accusées de sorcellerie. Je n'avais rien fait pour mériter cela.
Paniquée, j'essayai de m'enfuir. Il fallait que je parte loin de cet homme, je ne voulais pas finir brûlée vive. Debout, puisque manifestement guérie, je luttai de toutes mes forces pour me dégager de sa poigne.
- Calmez-vous, s'il vous plaît, calmez-vous, conjura-t-il.
J'étais à présent en pleurs, m'attendant à voir surgir les hommes de l'inquisition de nulle part.
- Vous … vous êtes un sorcier. Lâchez-moi, je veux partir, je suis trop jeune pour mourir. Je n'ai rien fait, bredouillais-je incapable de penser clairement.
Il m'empoigna alors à deux mains et me secoua.
- Je ne vous veux aucun mal. Je vous ai causé du tort en vous renversant et je voulais me faire pardonner en vous guérissant, essaya de s'expliquer le chevalier, un peu piteux.
- Je n'ai rien demandé, m'écriai-je totalement ingrate.
- Il ne vous arrivera rien, je vous le promets, assura-t-il.
Je me calmai d'un coup. Il avait rapproché son visage du mien et je me voyais dans ses prunelles bleues.
- Quel est votre nom ? me demanda-t-il.
- Tamara, répondis-je enfin calmée.
- Tout va bien se passer, Tamara. Votre cheville est guérie, vous allez pouvoir rentrer chez vous et vivre une vie normale en ne parlant à quiconque de ce que j'ai fait. Je ne parlerai pas non plus. Nous sommes seuls ici, personne n'est au courant. Tout va bien se passer, répéta-t-il.
Le cœur encore battant, mais plus calme, je ne pus qu'acquiescer, encore une fois.
- Venez, je vais vous ramener.
D'un autre coup de baguette qui me fit dresser les cheveux sur la tête, il rassembla le linge éparpillé et me fit grimper sur son cheval.
Le soleil brillait toujours et tout était tranquille. Pour autant, j'étais loin d'être rassurée.
" La première fois, des fois juste en claquant des doigts, la première fois qui se déclenche malgré soi... Ça laisse un goût indélébile, une première fois, un peu comme sur le toit du monde. Et malgré soi s'attacher à quelque seconde la première fois et pourquoi pas une deuxième ... "
Tryo
Tamara va découvrir pas mal de chose, des choses agréables, certes, mais peut-être à ses dépends. Il parait que ça fait toujours ça la première fois.
La suite dans "Le jour des premières fois"
