Harry Potter - Le Maître de la Mort

Chapitre 1 : Révélations - Les apparences sont trompeuses

(Réédition du 07/08/2010)

Bonjour à tous !

Ce texte est la réédition du tout premier chapitre de ma fiction… Quand je me suis lancé dans l'écriture, au mois de novembre 2007 (date de parution initiale), c'était un véritable défi pour moi. Alors, c'est avec un plaisir certain que je vous livre ces pages, entièrement revues et corrigées. J'espère qu'elles vous donneront envie de m'accompagner un peu plus loin, sur la route que je me propose de tracer pour Harry, Drago et tous les autres.

Droits : Tous les personnages et tous les lieux de cette fiction appartiennent, bien sûr, à J.K. Rowling. Je la remercie de m'avoir emporté dans son monde merveilleux durant toutes ces années de la saga Harry Potter (HP)… mais puisqu'elle a décidé de jeter l'éponge, voici comment j'imagine la suite de son œuvre.

Avertissement : Cette fiction est un spoiler ! Si vous n'avez pas lu les 7 tomes de HP et que vous comptez le faire, ne lisez pas cette histoire, elle commence juste à la fin du tome 7, après la bataille du chapitre 36. L'épilogue est ignoré. C'est aussi un slash HP/DM - DM/HP à venir. En clair, je parle d'une relation homosexuelle ! Ceux qui n'apprécient pas, vous voilà prévenus. Certains lecteurs peuvent aimer une histoire tout en préférant ne pas y lire certaines scènes. Pour eux, j'indique au début de chaque chapitre une cotation particulière qui s'y applique ! Le début d'une scène « chaude » sera signalé par un avertissement du type « Attention - Lemon / Slash - Attention ». De même, la fin de la scène en question sera signalée par une mention du type « Fin - Lemon / Slash - Fin ». Il suffira donc de se reporter d'une mention à la suivante pour éviter la séquence « chaude »...

Cotation : K+ (déconseillé aux moins de 12 ans) pour ce chapitre, bien que l'ensemble sera probablement classé M (déconseillé aux moins de 16 ans) au final.

Note de l'auteur : il y a 2 intrigues principales dans cette fiction. D'une part, la prise de conscience d'Harry, son acceptation progressive de qui il est et de ce qu'il est appelé à devenir. D'autre part l'évolution des positions et sentiments d'Harry et Drago l'un par rapport à l'autre. En partant de l'histoire originale et des personnages originaux, je décris cette évolution en restant le plus plausible possible. Je place les personnages dans des situations qui les font évoluer émotionnellement mais logiquement…

Introduction au premier chapitre : Est ce vraiment aussi simple que cela pour les reliques de la mort ? Involontairement, Harry retourne dans ce lieu qui lui avait vaguement rappelé « King's Cross », ce lieu bizarre où il s'était retrouvé lorsque le Seigneur des Ténèbres lui avait lancé le sortilège de mort, dans la forêt interdite. Outre le professeur Dumbledore, il va y voir quelqu'un qu'il ne s'attendait pas à y rencontrer et certainement pas dans ces conditions là. Avec eux il va faire des découvertes étonnantes. Les disparus vont aider Harry à analyser ce qu'il sait, à voir les choses sous un autre angle… ainsi Harry va découvrir des perspectives insoupçonnées. Après cela, sa vie ne pourra plus jamais être la même.

Sur ce, bonne lecture !

OoooOOOoooOOOoooOOOoooO

Harry Potter - Le Maître de la Mort

Chapitre 1 : Révélations - Les apparences sont trompeuses

(Réédition du 07/08/2010)

La fameuse Tour Gryffondor de l'école de Sorcellerie Poudlard !

Harry s'y était retiré seul dans la chambre qu'il avait partagée avec ses camarades de la promotion 1991 : Ron Weasley, Seamus Finnigan, Neville Londubat et Dean Thomas, pendant les six années de sa scolarité.

Allongé sur le lit à baldaquin, dont il connaissait les moindres coins et recoins, Harry pouvait à nouveau savourer le confort suranné mais douillet de l'illustre Tour Gryffondor, le quartier résidentiel de la glorieuse Maison du même nom, dont il était membre.

Là, il se sentait en sécurité… en parfaite sécurité, enfin. Il réfléchissait mais cependant, il n'arrivait pas à se rappeler de la dernière fois où il s'était étendu comme cela, sans la moindre appréhension.

En effet, la menace Lord Voldemort, Le Seigneur des Ténèbres, Le Seigneur Noir, Celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom, était écartée… définitivement écartée.

Le long et féroce conflit qui l'avait opposé au Seigneur des Ténèbres, avait connu une fin brutale et inattendue, la nuit précédente, avec la chute de Lord Voldemort lors de l'ultime affrontement. Cela s'était passé au petit matin, au moment exact où le soleil se levait sur Poudlard. Comme si les premiers rayons de l'astre du jour, en franchissant les fenêtres de la grande salle, avaient donné le top de départ au duel final.

L'illumination s'était faite dans l'immense pièce, comme si celle-ci s'était soudainement embrasée. Aurait-il fallu voir un signe positif dans cette vision de la lumière chassant irrésistiblement la pénombre ? Aurait-il fallu y voir l'heureux présage d'une issue favorable au combat qui allait s'engager ? Fallait-il y voir l'indication de l'avènement d'une ère nouvelle mettant fin à une période chaotique, terriblement sombre, où espérance, joie et bonheur étaient condamnés à la portion congrue ?

Toujours est-il que ce moment avait été tant attendu, tant désiré par le Monde de la Magie. Combien glorieuse allait devenir cette journée de début mai 1998, cette journée qui avait vu tomber le plus grand mage noir de tous les temps.

Cependant, si peur et angoisse l'avaient quitté, Harry n'arrivait pas à se réjouir de sa victoire. Bien sûr que c'était une belle victoire. C'était une splendide victoire même, parce qu'Harry avait vaincu sans devenir un assassin. Pourtant, la prophétie qui l'avait lié au Seigneur Noir était catégorique : « …et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit ! »

Aussi, depuis qu'il avait eu connaissance de cette prophétie, deux ans auparavant, Harry n'avait plus vécu qu'en se résignant à l'idée qu'il serait un jour, très probablement, la malheureuse victime de Lord Voldemort ou, très invraisemblablement, le meurtrier de ce dernier. S'il avait courageusement redouté l'accomplissement très plausible de la première de ces deux hypothèses, l'infime possibilité de voir se réaliser la seconde ne l'avait guère enchanté pour autant.

Finalement, un simple Expelliarmus ! avait mis fin à ce cruel dilemme. Un tout petit sort de désarmement, sa marque de fabrique, qui faisait de lui la risée de ses adversaires, avait eu raison de l'effroyable sortilège de mort du Mage Noir, son redoutable Avada Kedavra ! Celui-ci était mort foudroyé par son propre sort, réfracté par celui d'Harry.

Et malgré tout cela, Harry n'arrivait pas à se réjouir. Comment aurait-il pu se réjouir en considération du lourd et dramatique bilan ? Car le conflit avait été sanglant. Il avait débuté sept ans plus tôt et avait fait des dégâts, d'immenses dégâts. Des dégâts matériels bien entendu, mais surtout des dégâts qu'il n'était pas admissible d'évaluer parce qu'ils s'exprimaient en vies immolées : les existences de nombreux moldus, sorciers, gobelins, elfes et autres créatures magiques, avaient été brutalement et cruellement interrompues.

Des morts… des morts à n'en plus finir jalonnaient la route et parmi elles, celles qui laissaient à Harry une affreuse sensation d'amertume. Celles qui laissaient dans son esprit un lancinant sentiment de culpabilité : Cédric Diggory, Sirius Black, Albus Dumbledore, Hedwige, Alastor Maugrey, Dobby, Séverus Rogue, Fred Weasley, Thonks, Rémus Lupin et tant d'autres…

Pour lui, ces noms n'étaient pas quelconques. C'était ceux d'êtres qu'il avait côtoyés, aimés même et qui n'étaient plus là, qui ne seraient plus jamais là. C'était les noms d'êtres remarquables et irremplaçables qui avaient rayonné dans sa vie, qui l'avaient soutenu et qui s'étaient offerts en sacrifice tout au long de son cheminement pour assurer son arrivée triomphale à destination.

S'il se sentait si désespérément responsable, c'était parce qu'il avait été présent à chaque fois et qu'à chaque fois, il avait été impuissant. Tous l'avaient protégé, lui. Mais lui n'avait rien pu faire pour eux. Aussi, il ne comprenait pas pourquoi on voulait faire de lui un héros. Ceux qui étaient tombés, qui s'étaient sacrifiés, étaient les véritables héros, certainement pas lui.

Il avait fait preuve de si peu de discernement, de si peu d'intelligence, de tant d'entêtement, de tant de bêtise. Il avait pris des risques inconsidérés, il les avait mis en danger. Et il avait mis tellement de temps à chercher, tellement de temps à comprendre, tellement de temps à vaincre. Par sa faute, tellement de sorciers, d'autres créatures magiques et de moldus, étaient morts. Beaucoup qu'il connaissait et beaucoup plus encore dont il ne soupçonnait même pas l'existence.

Et puis Poudlard, le seul endroit au monde où il s'était senti chez lui, l'Ecole des Sorciers qu'il considérait comme sa véritable maison, Poudlard avait subi de gros dommages pendant la bataille... des dommages peut-être irréparables.

Mais là, en cet instant, Harry était extrêmement fatigué, harassé à un point inimaginable. Il aurait bien voulu arrêter de cogiter, arrêter de se blâmer. Il aurait bien voulu enfin pouvoir se reposer. Il pensait l'avoir bien mérité ce repos, ce fameux repos promis à tout guerrier… dans les romans épiques.

Il aurait bien voulu se restaurer aussi. Peu avant à sa demande, Kreattur, son elfe de maison, lui avait apporté un en-cas. Mais c'est à peine s'il y avait touché. Celui-ci avait été relégué sur la table de chevet. Pourtant, la nourriture était excellente. Kreattur n'était pas en cause, il lui était totalement dévoué maintenant. Il lui avait très certainement apporté ce qu'il y avait de mieux en cuisine. Seulement, il avait l'impression que sa gorge était enserrée dans un étau et une pression sourde s'exerçait au creux de sa poitrine. Il était parfaitement incapable d'avaler quoi que ce soit pour le moment.

C'était le milieu de l'après-midi. Harry s'était retiré seul dans la Tour Gryffondor parce que tous les autres, ses amis, Hermione et Ron, ses compagnons de Gryffondor, la famille Weasley, tous les membres de l'école Poudlard, élèves et professeurs, avaient vu son état de fatigue intense.

Tout le monde était fatigué bien entendu. Mais au-delà de sa fatigue physique, tous ressentaient sa lassitude morale, psychique. Lassitude extrême, sûrement due à une responsabilité et à une pression difficiles à assumer pour un jeune sorcier d'un peu moins de dix huit ans, pas même encore diplômé.

Tous comprenaient parfaitement qu'il était allé bien au-delà de ses limites, bien au-delà des limites de n'importe quel sorcier expérimenté.

Tant de choses avaient reposé sur les seules épaules du jeune homme que tous en étaient venus à douter du fait qu'il puisse vaincre. Et bien que chacun veuille encore et encore le remercier, le féliciter, l'étreindre, lui montrer son respect, chacun l'avait encouragé à aller se reposer quelques instants. Son isolement avait été organisé avec simplicité, avec amitié, avec tendresse.

Harry avait été déchiré entre l'envie de rester parmi eux pour partager ces moments extraordinaires, pour pleurer avec eux les disparus, pour réconforter les blessés, et celle, contradictoire, de fuir devant ceux, nombreux, qui lui posaient sans cesse les mêmes questions, le regardaient avec cette même dévotion dérangeante.

Dans sa tête, la deuxième option avait fini par l'emporter. Aussi Harry avait-il finalement admis qu'il était allé au bout de lui même et il s'était laissé convaincre par ceux qui l'aimaient et qu'il aimait en retour. Pour tous ceux qui s'inquiétaient à son sujet, il se devait de se reposer, au moins il se devait d'essayer. Dormir… il voulait tant dormir, simplement dormir.

Mais jusque là, il s'était montré incapable de mener à bien cette entreprise pourtant aisée. Une idée lui vint, celle de se concentrer sur sa respiration et rien d'autre pour calmer le tumulte dans son esprit. Pour faire taire ses pensées, pour forcer son mental à réduire son activité excessive. Alors il ne pensa plus à rien si ce n'est à suivre le trajet que l'air accomplissait dans son corps.

Saccadée, au départ, sa respiration se fit plus normale. Puis, ses inspirations se firent de plus en plus longues, de plus en plus profondes. Il inspirait par le nez, ressentant l'air tout au long de sa progression dans son organisme, depuis son nez, le long de sa trachée et jusqu'à la pointe de ses poumons. De même, il suivait le parcours de l'air en sens inverse. Ses expirations se firent longues, elles aussi, douces et régulières, par la bouche.

Respirer. Ne pas penser. Ne pas se bloquer. Simplement respirer. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas pris le temps de simplement respirer. Petit à petit, sa respiration se fit très lente, très régulière, très calme. Et petit à petit, exaltation, pression et stress se dissipèrent.

Quelque part dans son inconscient, sans y attacher plus d'importance que cela pour ne pas se déconcentrer, il nota que la méthode marchait et qu'il pourrait probablement se resservir de cette découverte à d'autres moments importants de sa vie. Il continua ce très simple petit exercice respiratoire, tout en veillant à ne pas laisser dévier son attention.

Peu à peu, le vide s'installa dans son mental. Quelques pensées le traversaient encore de temps en temps. Mais il ne s'y accrochait pas. Il les laissait filer comme des morceaux de bois flottant dans le léger courant d'une rivière tranquille. Il était bien là, présent, calme, avec une impression, derrière ses paupières clauses, d'un agréable flou. C'était un peu comme s'il planait dans les nuages ou comme si une brume gris clair l'enveloppait.

Cette brume n'était ni agressive, ni étouffante, et il s'y sentait bien. Des images, des visages, se formaient épisodiquement dans le flou ambiant, avant d'être avalés par le vide auquel il aspirait maintenant. Il ne put s'empêcher de sourire intérieurement, lorsque le visage de Rogue se dessina.

Très légèrement perturbé, il se dit que s'il avait connu ce petit exercice plus tôt pour pouvoir le mettre en pratique à bon escient, il se serait évité de longues heures à ne pouvoir s'endormir du fait du terrible professeur qui l'avait harcelé sans cesse.

Dans l'état second auquel il était parvenu, Harry se recentra sans difficulté. Curieusement, il eut l'impression d'une sorte de dédoublement de sa conscience. Il était présent à la fois sur son lit, dans la Tour Gryffondor et en même temps ailleurs, sans arriver à définir où.

Loin, dans une zone profondément enfoui de sa conscience, il avait réalisé qu'une petite pierre noire s'était mise à tourner. Il avait réalisé qu'elle avait tourné sur elle-même à trois reprises. A chaque tour, il avait nettement vu que la pierre était fendue en son milieu, le long d'une gravure représentant une ligne verticale placée sur un cercle, lui-même à l'intérieur d'un triangle. Cela lui avait vaguement rappelé quelque chose.

Et brusquement, il se rendit compte qu'il était de retour dans ce lieu où il avait été transporté juste après que Voldemort lui eut lancé le sortilège de mort, dans la clairière d'Aragog. Ce lieu étrange qu'il avait initialement comparé à King's Cross. Ce lieu qui n'était, ni le monde des vivants, ni celui des morts. Ce lieu où il avait rencontré le professeur Albus Dumbledore, pourtant mort et où il avait eu avec lui, une conversation particulièrement édifiante. Conversation qui lui avait permis de compléter le puzzle, de relier et comprendre les derniers éléments qu'il avait déjà réunis afin de pouvoir assurer sa victoire.

Que s'était-il passé ? Que faisait-il là ? Etait-il possible qu'il ait été attaqué dans son sommeil et que ses agresseurs aient réussi là où Voldemort avait échoué à quatre reprises ? Il n'avait pas l'impression de s'être endormi. Au plus profond de lui, il était certain d'être toujours éveillé, allongé sur son lit à baldaquin.

Et pourquoi avait-il vu la pierre de résurrection tourner ? Car il n'y avait pas le moindre doute en lui, il s'agissait bien d'elle, il en était certain… tout en sachant que c'était impossible puisqu'il l'avait laissée tomber dans la forêt interdite et n'était pas retourné sur place pour la récupérer.

C'était différent de la première fois où il était venu ici, cependant.

D'abord il n'avait nullement l'impression de reprendre conscience ailleurs tout simplement parce qu'en fait, il n'avait jamais perdu ses esprits. Il avait été dans un état second, comme déconnecté, mais pas inconscient.

Ensuite, contrairement à la première fois, il était debout et habillé. Il portait même ses vêtements habituels. Ceux là même qu'il avait gardés pour faire la sieste. De même qu'il avait quitté ses chaussures pour s'allonger, là aussi il était en chaussettes… mais au moment où il le constata, se disant qu'il aurait mieux valu être chaussé, ses pieds se retrouvèrent équipés de confortables bottines. Il ne se souvenait pas d'en avoir jamais eu de pareilles.

Logiquement, il s'attendait à voir apparaître le professeur Albus Dumbledore comme cela s'était produit la première fois où il était venu en ce lieu et donc, il attendit calmement. Soudain, il fut conscient d'une présence : il scruta les alentours et vit que le petit enfant mal en point, symbolisant le morceau d'âme de Voldemort, était toujours là.

C'était ce maléfique petit morceau de l'âme originale de Tom Jedusor qui s'était accroché à la sienne, le transformant en Horcruxe vivant, lors de la première tentative ratée du Seigneur des Ténèbres de l'éliminer.

Harry était alors protégé par la seule puissance de l'amour absolu de sa mère. Par son sacrifice ultime, celle-ci, en mourant, puisant intuitivement dans une magie ancestrale, l'avait pourvu d'une protection inexplicable. Le sortilège de mort n'avait fait que ricocher sur lui, ne lui laissant en souvenir qu'une cicatrice en forme d'éclair sur le front. Cette cicatrice devenue célèbre qui permettait à tout un chacun de l'identifier à coup sûr.

Voldemort n'avait pas eu pas la même chance que lui ce jour là. Car, quand son propre sort, tel un boomerang, était revenu le frapper, il l'avait fait littéralement disparaître dans les éthers. Et cela sans qu'il puisse se rendre compte, ni de ce qui lui arrivait, ni du fait qu'il venait de créer involontairement un Horcruxe supplémentaire. S'il l'avait seulement supposé, nul doute qu'il eut employé ensuite une stratégie bien différente à l'égard d'Harry.

Ce dernier s'approcha du petit corps. Il n'en avait plus peur maintenant. L'enfant vivait toujours mais n'avait presque plus la force de gémir. Il respirait très faiblement, chaque souffle semblait une torture. Sa peau était entièrement boursoufflée, un peu comme s'il avait été gravement brûlé. Il n'était plus qu'une immense plaie. Harry fut pris de pitié pour ce misérable reliquat de vie. La compassion le poussa à se pencher pour encore mieux l'observer et alors, une envie irrésistible de réconforter ce petit être le gagna. Il se pencha davantage pour le prendre dans ses bras…

« Les apparences sont trompeuses, Harry ! »

Harry se figea dans son mouvement avant d'avoir atteint l'enfant. Cette voix… il l'aurait reconnue entre mille. Elle aurait dû le glacer d'effroi. Même si, à sa souvenance, jamais elle ne s'était adressée à lui avec cette douceur et jamais elle ne l'avait appelé Harry. Il se retourna, craignant celui qu'il allait découvrir.

« Professeur… professeur Rogue ? » suffoqua Harry.

C'était bien lui… la terreur des cachots de Poudlard. Celui que Harry avait exécré pendant six années. Celui qu'il avait même rêvé de retrouver pour l'exécuter de ses propres mains et qui… paraissait bien plus jeune toutefois et beaucoup plus fringuant Harry ne l'avait jamais vu sous cette apparence.

Comme de bien entendu, il était vêtu de l'une de ses sempiternelles robes de sorcier noires. Mais celle-ci était beaucoup plus seyante que celles qu'Harry lui avait toujours connues. L'étoffe, d'un noir d'ébène, était chatoyante et plaisante à regarder. Même sa coiffure était élégante. Ses cheveux, bien que toujours mi-longs et noirs, n'étaient pas gras. Son teint était normal… oublié le visage blafard de ses souvenirs. Et son nez semblait moins proéminent, moins crochu. Pourtant, ce qui était le plus incongru dans le tableau qui s'offrait au regard d'Harry, c'était assurément le sourire quasi angélique qu'arborait son ancien professeur de potions.

« Séverus, si tu veux bien, Harry ! » répondit gentiment Rogue.

Harry était interloqué, il n'arrivait pas à assimiler cette situation. Un Rogue enjoué, en soi, c'était déjà une gageure. Le voir visiblement heureux de lui parler à lui, Harry Potter, c'était tout simplement inconcevable. Mais se voir proposer de l'appeler par son prénom, c'était tout bonnement irréel. Finalement, il devait être en train de dormir et de rêver… ou de cauchemarder… oui, pour que Rogue y soit présent, cela ne pouvait être qu'un cauchemar !

« Je crois bien que je vais avoir du mal avec ça mais je veux bien essayer ! » déclara un Harry perplexe. « Vous m'avez tellement pourri la vie, à Poudlard, que je m'étonne de cette demande surprenante… incroyable ! »

« Les apparences sont trompeuses, Harry ! » rétorqua un Rogue toujours aussi serein.

C'était cela qui émanait de lui. Il était serein. Plus de tension, plus de grimace, plus de masque, plus rien de tout cela. A la place, Harry avait droit à une mine affable.

« Il fallait, pour donner le change, que je sois dur avec toi ! » expliqua Rogue. « Il fallait que je donne l'impression de t'avoir pris en grippe, de ne pas même pouvoir supporter ta simple présence. Il fallait que tu sembles être mon souffre-douleur. Dans cette optique, je dois bien avouer que le fait que tu ressembles tellement à James, ton père, mon ennemi d'enfance, celui qui s'ingéniait à me ridiculiser, à faire de ma vie une suite de mésaventures plus désagréables les unes que les autres, m'a grandement aidé dans cette tâche. Ainsi, je n'ai pas eu à faire d'effort pour y arriver. Il me suffisait d'imaginer que c'était James qui me faisait face. Je crois même m'en être persuadé maintes fois ! »

« Mais j'ai vraiment été traité durement et injustement ! Vous m'avez réellement pris en grippe, vous avez vraiment fait de moi votre souffre-douleur ! » S'insurgea Harry, jusqu'au moment où il considéra le regard attendri de son interlocuteur et son sourire bienveillant.

« Mission accomplie ! Vous allez dire... » Continua Harry, en cherchant un moyen quelconque de vérifier qu'il ne rêvait pas.

Mais la situation lui paraissait si réelle. Les éléments s'y enchainaient si logiquement, sans passer d'une scène à une autre, complètement différente de la précédente, ainsi que c'était le cas dans les rêves.

Il avait toujours cette impression de dédoublement de sa conscience. Il sentait que celle-ci était bel et bien ici, pleinement présente. Et il sentait également qu'elle était aussi dans son corps. Si son esprit était toujours plongé dans cet étrange état second, il n'était pas endormi ou inconscient, puisqu'il percevait toutes les sensations de son corps.

En effet, il sentait bien, sous lui, le matelas de son lit. Il sentait aussi la brise légère qui entrait par la fenêtre ouverte et lui caressait doucement le visage. Il était conscient de sa respiration, très régulière, maintenant. Il était donc certain de ne pas être en train de dormir.

Harry n'était pas vraiment en colère contre Rogue. Sachant ce qu'il savait de lui à présent, connaissant le rôle ingrat qu'il avait dû tenir jusqu'au bout, étant au courant de l'abnégation dont le professeur de potions avait fait preuve, Harry pouvait difficilement entretenir le moindre ressentiment à son encontre.

Mais il voulait quand même profiter de ce contexte spécial pour le pousser à lui en dire plus, à lui donner certaines explications qui lui manquaient encore pour avoir une vision complète du canevas. Il avait envie de savoir ce que Rogue avait vraiment eu sur le cœur à son égard.

« Et non content de brimer les Gryffondors à tout bout de champ, vous favorisiez scandaleusement les Serpentards et en particulier ce snob prétentieux de Malefoy ! » poursuivit Harry avec véhémence. « Ce rebut infâme, peureux et lâche, sans foi ni loi, ne s'occupant que de ses propres intérêts, qui se pavanait et ne cherchait qu'à me nuire par tous les moyens ! »

« Les apparences sont trompeuses, Harry ! » répéta Rogue. « En ce qui concerne le snob prétentieux, j'étais comme une sorte de parrain pour lui. Je pense que je le connaissais mieux que quiconque. Presque aussi bien que sa mère et bien mieux que son père ! C'était un garçon plutôt sensible, à la base. Mais il menait un féroce combat contre sa nature car il avait le devoir de représenter un nom, une famille, une caste. Et je peux dire qu'il lui fallait mobiliser toute son énergie pour cela. Il donnait assez bien le change, mais à quel prix ! J'aurais voulu pouvoir l'aider à s'affirmer tel qu'il était vraiment, à affronter la tradition. Mais cela n'était pas possible : d'une part, il faut bien dire que la vie m'avait aigri et que je n'étais guère capable de compassion et d'autre part, ma mission me l'aurait interdit ! »

« J'étais sensé être moi-même un Serpentard accompli et endurci, de la pire espèce, n'ayant de faveurs que pour les sangs-purs, méprisant les sangs-mêlés, ennemi juré des nés-moldus. Et en partie, je l'étais. Alors oui, j'ai défavorisé ouvertement les Gryffondors. Oui, je me suis vengé des maraudeurs à travers toi. Oui, je t'ai maltraité. Oui, j'ai placé sur toi une pression énorme. Elle était même telle que, le plus souvent, tu n'arrivais à rien de bon pendant mes cours. Cela me permettait, bien évidemment, de terminer de brosser le tableau en t'attribuant des notes minables quand tu parvenais à éviter le zéro. Mais je n'étais pas le seul à te sous-évaluer. Tous les professeurs appartenant à l'Ordre du Phénix, avaient reçu des instructions en ce sens. Il fallait que, vu de l'extérieur, tu donnes l'image d'un petit sorcier très moyen, insignifiant, qui avait eu, fort heureusement pour lui jusque là, une incroyable baraka ! »

« Oh, je me plains pas de mes notes… surtout en potions ! » répliqua Harry. « Je suis complètement nul dans cette matière et c'est un miracle que d'y avoir obtenu un E pour mon BUSE ! »

« Harry ! » protesta Rogue. « Mon successeur, le Professeur Slughorn, ne tarissait pas d'éloges sur ton compte. D'après lui, tu étais son meilleur élève ! »

« Mais je trichais, j'avais votre livre annoté : le Manuel du Prince de Sang-Mêlé ! » révéla Harry, d'une toute petite voix.

« Mais tous les élèves disposaient d'un manuel ! » répliqua un Rogue toujours aussi amène. « C'était une chose que d'avoir eu ce manuel en ta possession et cela en était une autre que d'arriver à l'exploiter correctement. Parce que certaines de mes procédures, si elles étaient généralement plus courtes et plus efficaces que les officielles, étaient parfois plus délicates à mettre en œuvre. Donc, comme les autres, tu devais lire une méthode et ensuite l'appliquer… sans démonstration et sans pouvoir t'inspirer de ce que faisaient les autres autour de toi. Je ne vois pas où se niche la tricherie. Non, crois-moi Harry. Tu étais plutôt doué et si je t'avais laissé tranquille, si je t'avais mis en confiance, je pense que tu aurais été aussi brillant que les meilleurs dans mon cours ! »

« C'est pas ce que j'ai vu et entendu dans la pensine lorsque j'ai pris connaissance des souvenirs que vous m'aviez laissés, peu avant de mourir ! » reprit un Harry obstiné. « Vous y disiez clairement au Professeur Dumbledore, dans son bureau, donc j'imagine à l'abri des indiscrétions, que je n'étais qu'un petit sorcier de second ordre, médiocre et arrogant ! »

« Et tu imagines mal Harry ! » asséna Rogue. « Comme je te l'ai déjà dit, j'étais arrivé à me convaincre que c'était ton père qui était revenu pour me ridiculiser : c'est lui que je tançais et que je raillais. De plus, tu étais le petit protégé d'Albus et quand je dialoguais avec lui et qu'il me plaçait en face de mes manques ou de mes contradictions, je me vengeais minablement en te rabaissant auprès de lui... sans résultat probant au demeurant. »

« De plus, à Poudlard, même dans le bureau du Directeur, nul n'était jamais entièrement à l'abri des espions, surtout quand ils utilisaient la magie noire pour contourner les protections et les défenses ! Voldemort et ses lieutenants ont toujours eu des informateurs sur place. Mais nous le savions et ainsi nous pouvions nous jouer des indiscrets. Parfois, nous ne mettions que des protections basiques en place, tout en sachant qu'elles étaient imparfaites. Par contre, elles donnaient le change aux agents qui les contournaient et devaient se dire qu'ils avaient intercepté des vérités ou des secrets de première importance. A Poudlard, Albus Dumbledore et moi, et ce depuis bien avant ton arrivée, nous avons toujours été sur scène et nous avons tenu nos rôles parfaitement, jusqu'à la fin de la pièce ! »

« Alors ça serait vrai ? Vous auriez eu un peu d'estime pour moi ? » s'exclama Harry. « Je crois que ça ne sera pas une révélation, pour vous, d'apprendre que je m'en suis jamais aperçu. Je ne me suis jamais fait la moindre supposition à ce sujet. Je vous haïssais vous et tout ce que vous représentiez… et je croyais que vous me le rendiez bien ! »

« Harry… Harry ! Lorsque je te regardais, je voyais ton père, » dévoila Rogue, « mais lorsque tu me tenais tête et que tu osais soutenir mon regard, c'était les yeux de ma chère Lily que je contemplais, les yeux de ta mère exécutée par le Seigneur des Ténèbres sans la moindre pitié, alors que je l'avais supplié de l'épargner. La seule chose que je lui aie jamais demandée pour moi ! »

« J'étais pourtant son plus fidèle lieutenant à l'époque. » continua Rogue. « C'est une chose que je n'ai jamais pu accepter, que je n'ai jamais pu pardonner. La prophétie venait d'être scellée par Voldemort. Il t'avait désigné et marqué comme son adversaire. Je connaissais le début de la prophétie et je savais qu'il y aurait un affrontement final entre lui et toi. Pour venger Lily, dans le plus grand secret, j'ai changé de camp. J'ai choisi de me battre de ton côté, mais sans que quiconque puisse en être certain, à l'exception d'Albus Dumbledore. »

« Je l'ai fait par amour ! » termina Rogue. « Je l'ai fait parce que j'aimais ta mère, même si mon amour n'était pas partagé. Je l'ai fait parce qu'elle a été une amie fidèle jusqu'à l'adolescence… ma seule et unique amie en vérité. Elle m'a soutenu et défendu, même vis-à-vis de celui qu'elle aimait et qui allait devenir ton père. Quand elle m'a rejeté, elle a rejeté le Mangemort, le partisan du Seigneur des Ténèbres, que j'étais devenu. Elle n'a jamais rejeté le misérable Séverus Rogue de son enfance… eh oui Harry, les apparences sont trompeuses ! »

« Ca fait plusieurs fois que vous dites cela et la première, c'était quand j'ai voulu prendre l'enfant dans mes bras ! » dit Harry pour changer de sujet, car il était ému et ne savait pas comment exprimer ce trop plein d'émotion, particulièrement à cet interlocuteur là.

« L'enfant est dangereux ! » proclama Rogue. « Souviens-toi de ce qu'il représente. Rappelle-toi de ce qui s'est passé lorsque le Seigneur Noir t'a lancé, autrefois, un sortilège de mort et que celui-ci lui est revenu le frapper. Cet enfant représente toujours le morceau d'âme de Voldemort qui s'était accroché à ta propre âme, à ce moment là, faisant de toi un Horcruxe vivant, comme Nagini plus tard. Le nouveau sortilège de mort que le Seigneur des Ténèbres a tenté sur toi, dans la forêt interdite, l'a détaché. Mais vous avez partagé seize années de vos existences. Vous êtes habitués l'un à l'autre. Si tu prends l'enfant dans tes bras, il y a des risques sérieux pour que le bout d'âme qu'il représente, se recolle à la tienne. Tout pourrait alors recommencer, car tu serais à nouveau un Horcruxe. Je comprends ta compassion mais c'est vraiment un risque à ne pas prendre à la légère ! »

« Il a raison, Harry ! Il me semblait bien te l'avoir déjà dit lors de ton premier passage par ici, nous ne pouvons rien faire pour lui. Son lamentable état résulte de ses propres choix ! Ici… je ne sais pas vraiment où nous sommes… même si je commence à en avoir une petite idée depuis que tu y es revenu et que du coup, j'ai pu y revenir aussi parce que tu t'attendais à m'y voir. Ici donc, à priori, nous ne pouvons rien faire pour les autres, nous ne pouvons agir que pour nous et sur nous. Même la magie ne marche pas… en tout cas, pas la mienne ! »

Harry se tourna vers le nouvel arrivant. Le professeur Albus Dumbledore ressemblait fort à la photo qu'il avait vue dans le livre diffamant de Rita Skeeter. A vrai dire, il devait être un peu plus âgé quand même. Dans l'apparence sous laquelle il avait choisi de faire son entrée en scène, il devait approcher de la trentaine. Une chose était sûre, il la portait bien cette trentaine car il était vraiment beau, les cheveux mi-longs blonds, la barbe naissante, une allure folle.

« Mais je veux faire quelque chose pour lui ! » protesta Harry, aussi ému que la première fois de revoir son mentor. « C'est fini pour lui, définitivement fini, il est vaincu. Mais c'est pas digne de nous de le laisser dans cet état. En tout cas, moi, je refuse de le laisser souffrir comme ça, indéfiniment. Je ne peux pas. Il faut que je fasse quelque chose… que j'essaie au moins ! »

Alors Harry pensa à sa baguette magique et instantanément, une baguette apparut dans sa main. C'est avec une énorme surprise qu'il constata qu'il ne s'agissait pas de sa fidèle baguette de houx. Par le fait, la baguette qu'il brandissait fermement, était celle de sureau, le tristement célèbre bâton de la mort, la légendaire baguette de la destinée.

Sans se poser de question, sans douter du fait que cela puisse marcher, avec une grande détermination, Harry pointa la baguette sur l'enfant. Celui-ci s'éleva puis se mit à flotter dans sa direction.

Séverus Rogue et Albus Dumbledore observaient, manifestement impressionnés.

« C'est tout à fait incroyable, quel sort as-tu employé ? » demanda Albus Dumbledore. « Je n'ai pas entendu sa formulation ! »

« Je n'ai pas utilisé de formule ! » répondit Harry. « J'ai simplement voulu le soulever le plus délicatement possible et ça s'est fait. »

« Remarquable ! » commenta un Albus Dumbledore ahuri mais tout de même fort curieux. « Cela semblait impossible en ce lieu, Harry… voyons ce que tu peux faire d'autre ! »

Sans réfléchir, poussé par une impulsion, Harry releva sa baguette. Le corps de l'enfant sembla s'envelopper d'un cocon laiteux. Il flotta ainsi un moment dans cette espèce de bulle blanche translucide. Peu après, le cocon s'estompa. L'enfant n'avait plus aucune trace de brûlure, plus la moindre cicatrice. Il flottait toujours dans l'air, comme posé sur un petit nuage invisible. A présent, il souriait et gazouillait tranquillement.

« Vraiment étonnant Harry ! » enchaina alors Rogue. « Je me fie entièrement à Albus. Et compte tenu de ses dires, du fait que nos magies à nous sont inefficaces ici, je pense que personne d'autre que toi n'aurait pu faire cela ! »

« Effectivement ! » dit Dumbledore. « Et ce n'est pas faute d'avoir essayé la première fois, en attendant ton réveil, Harry. Mes pouvoirs sont inexistants dans cet endroit. Et pourtant, maintenant, j'ai des pouvoirs qui vont largement au-delà de ceux qui étaient les miens dans le Monde Magique. Les sorts de guérison susceptibles d'aboutir à ce que tu viens de réaliser, ne sont à la portée que des champions parmi les meilleurs élèves en médicomagie ! On ne les enseigne pas à Poudlard mais bien plus tard, après de longues et difficiles études spécialisées, dans les cursus supérieurs appropriés. Je ne suis pas du tout certain que les meilleurs médicomages, titulaires à Sainte-Mangouste, soient aptes à provoquer une telle guérison. Et encore, y en a-t-il un seul capable de le faire aussi rapidement ? »

« Qu'est ce que ça veut dire ? » demanda Harry. « Est-ce la baguette ? Oui, ça ne peut-être que la baguette ! Elle doit vraiment être très puissante… et dotée d'une sorte de savoir propre. Elle semble faire exactement ce que je veux à l'instant même ou j'y pense et alors que j'ai pas la moindre idée de comment il faut s'y prendre ! »

« Ce n'est pas aussi simple Harry. » répliqua Dumbledore. « Souviens-toi de ce que l'on t'a enseigné dès les tout premiers cours de magie. La baguette magique n'est et n'a jamais été qu'un outil. Il est vrai que cet outil peut-être plus ou moins sophistiqué, mais il n'en reste pas moins un outil. »

« Une baguette ne sert qu'à canaliser et à diriger la magie de son maître, ni plus, ni moins ! » poursuivit Dumbledore. « Plus ou moins bien en fonction de ses qualités propres, car comme pour tous les outils, certaines baguettes sont de meilleure qualité que d'autres. Celle-ci bien sûr, est de la meilleure qualité qui soit… je l'ai utilisée assez longtemps pour l'affirmer. Mais même avec elle, bien que j'aie suivi quelques cours en médicomagie, avec toute mon expérience, je ne pense pas que j'aurais été en mesure de produire un sort de guérison aussi parfait ! C'est ta seule magie à toi qui est en jeu en ce moment ! »

« C'est pas possible ça ! » chuchota Harry en secouant négativement la tête. « Ma magie peut pas être plus puissante que la vôtre Professeur Dumbledore. Ca doit forcément venir de la baguette car comment expliquez-vous le fait que je puisse faire des choses que j'ai jamais apprises ? »

Rogue et Dumbledore se regardèrent en souriant puis ce dernier poursuivit son explication avec bonhommie.

« Ecoute-moi bien, Harry. Comme je te l'ai déjà expliqué, les objets magiques de qualité ont une certaine capacité de mémorisation et acquièrent ce que l'on pourrait comparer à de l'expérience avec le temps. C'est particulièrement vrai pour les baguettes magiques qui restent en permanence au contact de leurs maîtres. »

« Tu en as déjà eu la preuve avec ta première baguette. Elle était liée à celle de Voldemort comme toi-même tu étais lié à lui. Vos baguettes partageaient un même cœur : deux plumes de la queue de Fumseck. Comme Tom Jedusor et toi, vous partagiez ce petit bout d'âme et plus tard, ton sang. Au cours de votre premier affrontement, à la fin du tournoi des trois sorciers, tu as fait preuve d'une volonté exceptionnelle. Elle t'a permis de prendre le dessus face à ton adversaire. Du coup, le sortilège Priori incantatum ! ayant résulté de la mise en opposition de vos deux baguettes sœurs, a affiché une séquence des derniers sorts émis par la baguette de Voldemort. Et ta baguette à toi a enregistré tout cela. »

« Deux ans plus tard, lors de la fuite du 4, Privet Drive, quand tout semblait perdu et que Voldemort était sur le point de t'abattre, tu as eu cet instant de relâchement salvateur ! Tu as accepté ton sort en te disant que tu avais fait tout ce que tu pouvais. Puis, tu t'en es remis à Merlin, aux dieux de la magie. Et en quelque sorte, tu t'en es remis à ta propre magie. »

« Ta baguette l'a senti en quelque sorte ! Elle s'est rappelée qu'elle avait déjà affronté cet adversaire, qui avait des liens si particuliers avec toi et alors qu'il était équipé d'une baguette-sœur, partageant le même cœur qu'elle. Elle s'est rappelée que ta volonté et ta magie avaient pris l'avantage. Elle a vu aussi que ta magie était puissante et totalement disponible à ce moment là, puisque tu ne la mobilisais pas. »

« Alors elle a canalisé cette grande puissance magique, entièrement libre et disponible, au mieux. En le faisant, elle a fidèlement reproduit une partie de ce qu'elle avait enregistré. Dans les séquences qu'elle avait mémorisées lors de l'engagement précédent, elle sélectionna le sortilège qui était le plus à même de donner un résultat probant dans le contexte où vous vous trouviez. La suite, tu la connais : ta puissance magique alliée à un sort made in Voldemort ! La pauvre baguette que le Mage Noir avait empruntée à Lucius Malefoy pour éviter le risque d'un nouveau Priori Incantatum ! fut réduite en pièces… Non ! Non, Harry, ne secoue pas la tête quand je parle de la puissance de ta magie ! »

« Tu nous as déjà fourni des échantillons incontestables de cette puissance. Par exemple, la majorité des sorciers d'aujourd'hui ne sont pas assez puissants pour produire un patronus corporel digne de ce nom. Encore moins d'en produire un tel que le tien, capable de mettre en déroute une centaine de détraqueurs. Et toi tu l'as fait à… treize ans ! »

« Compte tenu de ce qui s'est passé ici tout à l'heure, mes idées se précisent… reprenons le raisonnement. Donc, en quelques instants, ta baguette de houx a été en mesure de mémoriser ce qui était nécessaire pour prendre simplement le dessus face à Voldemort… juste cela ! Excuse du peu ! Note quand même, au passage, qu'elle est restée fidèle à tes principes en le faisant puisque le sort sélectionné dans tous ceux qu'elle avait mémorisés n'a fait, au final, que désarmer ton adversaire ! »

« Maintenant, imagine un instant ce que la baguette de sureau, qui est d'une qualité bien supérieure, a pu mémoriser au cours des siècles ! Elle est passée de mains en mains et a appartenu aux plus grands sorciers à chaque époque ! »

« Et voilà que son maître actuel ne revendiquait pas sa propriété alors qu'il l'avait conquise, alors qu'il était en plus son héritier légitime, puisqu'il était aussi le descendant lointain mais direct de son créateur, Antioch Peverell ! »

« Son maître légitime marchait donc vers elle mais pas pour le pouvoir potentiel qu'elle représentait ou pour semer la destruction autour de lui, comme cela avait été le cas de la majorité de ses précédents propriétaires. Non il venait vers elle pour être sacrifié ! Il venait vers elle pour qu'elle l'expédiât à la mort ! Comme tous les humains, il avait peur de la mort mais il l'acceptait. C'était la seule solution pour que tous les autres, autour de lui, puissent continuer à vivre... aient une chance de survivre ! »

« Pour se donner du courage, il utilisait un autre artefact puissant dont il était également devenu le maître, par un récent héritage : la pierre de résurrection. Mais là aussi, il ne l'utilisait pas comme les autres avant lui. Au lieu d'essayer de rappeler à lui ceux qui étaient passés de l'autre côté, il leur demandait de venir le chercher, de le soutenir, de l'accompagner vers son funeste destin ! »

« Et il était équipé d'un autre artefact tout aussi puissant : la cape d'invisibilité. Mais il ne l'employait pas pour se cacher ou pour s'échapper. Bien au contraire, il l'employait pour être sûr de ne pas être vu par des amis ou des alliés, il l'employait pour ne pas risquer d'être détourné de son chemin. »

« Les trois artefacts, connus sous le nom de Reliques de la Mort, se sont reconnus bien entendu. Ils avaient été dans la même famille au début de leurs créations respectives, la famille de tes ancêtres. Ils se sont reconnus et ils t'ont reconnu toi, Harry, comme leur Maître légitime, comme celui qui, au cours des âges, avait le plus mérité de les posséder ! »

« Alors, ils ont décidé de fusionner. Ils ont mis leurs mémoires et leurs expériences en commun et les ont déposées à tes pieds. Désormais, le seul fait pour toi d'en détenir un, t'assure la capacité des trois ! »

« Ils ont décidé qu'un être aussi puissant, car il était en mesure, s'il le voulait, de dominer le monde… aussi bon et vertueux, car il venait s'offrir en sacrifice alors qu'il aimait tant la vie… oui, ils ont décidé que cet être là méritait d'avoir une autre alternative ! Ils ont combiné leurs expériences et leurs mémoires, puis ils ont puisé dans ta magie pour créer l'espace où nous nous trouvons ! »

« Oui, Harry, nous, nous ne vivons pas ici dans cet espace et normalement, nous ne pouvons pas communiquer avec les vivants. Comment t'expliquer cela ? Il y a comme une sorte de voile entre le monde de la vie et celui où nous allons après la mort. Sauf au moment de la mort, ce voile est infranchissable. »

« A travers ce voile, les vivants ne peuvent pas nous voir, ils ne distinguent pas le voile lui-même. Par contre nous, nous pouvons, si tant est que nous le souhaitons, les observer à loisir. Mais nous évitons de le faire car nous ne sommes pas en mesure d'influer directement sur leurs vies et qu'il est très dur de voir souffrir ceux que nous laissons derrière nous. »

« Ici, Harry, nous sommes à l'intérieur du voile lui-même. Et c'est en soi suffisamment étrange car, aussi certainement que le voile est infranchissable, il n'a pas d'épaisseur. C'est un endroit magique unique créé avec ta magie, uniquement pour toi, par les reliques. »

« Ici, à priori, tu es le seul vivant à pouvoir pénétrer. Ici, en quelque sorte, tu es le Maître. Car nous, nous ne pouvons entrer que lorsque toi-même, tu y es déjà et que tu penses à nous, que tu souhaites nous parler ou simplement passer un moment avec nous. »

« Rappelle-toi des circonstances de ton arrivée, tout à l'heure. La personne à laquelle tu pensais au moment de ton entrée ici, était Séverus. Ensuite, quand tu as été là, tu t'attendais à me voir. Et nous voilà ici tous les trois ! Je pense que si tu arrivais par hasard, comme tout à l'heure, en te posant des questions mais sans penser à une personne en particulier, alors quelqu'un de notre côté, qui pourrait t'aider à trouver les réponses tout en souhaitant te parler, entrerait à son tour… Le hasard a bien fait les choses aujourd'hui, car Séverus avait très envie de te dire certaines choses… comme tu l'as constaté ! »

Rogue hocha la tête à ces paroles et c'est lui qui poursuivit l'explication, d'un ton toujours aussi franc et amical, de cette voix qui semblait toujours aussi insolite à Harry.

« Vois-tu, Harry, quand le sortilège mortel, lancé par le Seigneur Noir dans la forêt interdite, avec la baguette qui te reconnaissait comme son maître, t'a frappé, les reliques ont puisé dans la magie que tu n'utilisais pas et pour cause. Elles ont puisé aussi dans l'immense amour que tu ressentais à ce moment là à l'égard de tous les tiens, le même amour que celui de ta mère pour toi, seize ans plus tôt. Elles ont été en mesure de reproduire le puissant bouclier qui t'avait protégé. Ainsi, elles t'ont protégé et envoyé ici ! »

« Le sortilège lui-même fut utilisé pour détacher le morceau d'âme du Seigneur des Ténèbres de ton âme à toi, car il fallait que tu sois entièrement libre pour décider de quel côté tu allais repartir. Si le morceau d'âme était resté accroché à toi, les reliques étaient sûres que tu aurais persévéré dans ta décision et que tu aurais franchi le voile sans te poser plus de questions, par sécurité, pour écarter cette menace de ceux que tu aimais… à charge pour eux de finir le travail en bas. »

« Vois-tu, Harry, selon la légende, celui qui réunirait les Reliques de la Mort et serait reconnu en tant que Maître par elles, celui-là devait être le Maître de la Mort ! Albus t'en a parlé lors de ta première visite. Il t'a dit qu'il ne fallait pas prendre cette notion de Maître de la Mort au sens propre, mais plutôt dans celui d'un être qui ne craint pas la mort. Mais finalement, c'est une énigme qui n'est pas encore résolue. A la lumière de nos nouvelles observations, nous affinons nos analyses et nous formulons de nouvelles hypothèses. Nous ne pouvons pas faire autrement que de prendre connaissance des nouveaux éléments avec toi, quand tu es présent. Car c'est toi qui les amène… qui les provoque même au fur et à mesure. »

« Après ce deuxième passage dans cet endroit, nous pouvons te dire que ce qui s'y passe n'a aucun sens, aucune consistance, aucune réalité. Comment t'expliquer cela ? C'est complexe : quand tu n'y es pas, pour nous, c'est exactement comme si cet espace n'existait plus… n'existait pas… n'avait jamais existé ! C'est un phénomène paradoxal, qui n'a pas de précédent, qui n'a pas d'équivalent. Nous n'avons pas la moindre connaissance, pas la plus vague notion de ce qui se passe ici ! »

« Il semblerait donc que le postulat de Maître de la Mort doive être interprété d'une manière différente de celle initialement donnée. Nous ne savions pas si tu allais pouvoir revenir ici et à cet instant, nous ne savons pas si tu vas pouvoir le refaire. Et dans l'affirmative, sauras-tu le refaire volontairement ? Si c'était le cas, cela confirmerait que tu sois le seul et unique Maître de cet Espace ! »

« Si c'était le cas, s'il s'avérait que tu puisses revenir ici selon ton bon vouloir, cela pourrait signifier que tu serais en mesure de rencontrer tous ceux, parmi nous, que tu souhaiterais à condition qu'eux-mêmes le veuillent aussi. »

« Et si c'était le cas, avec la faculté que semble t'offrir cet endroit de ressortir, selon ton désir, d'un côté ou de l'autre du voile, il se pourrait que désormais, tu puisses décider du moment de ta mort ! Les reliques auraient fait cela pour toi, Harry, tu serais le Maître de la Mort… le Maître de ta Propre Mort. Evidemment, pour que nous soyons définitivement fixés, il faudrait que tu sois en mesure de revenir ici et surtout, que tu puisses le faire intentionnellement ! »

Harry était abasourdi, sonné même. Il n'arrivait plus à penser, encore moins à parler.

« Professeur Dumbledore, » demanda t'il enfin, « pourquoi la baguette n'a pas fait ça pour vous ? Aux yeux du monde magique, vous étiez le plus grand sorcier de tous les temps et vous étiez aussi le maître de la baguette de sureau. Pourquoi elle a pas puisé dans votre immense magie à vous pour vous protéger ? »

« Restons modestes, Harry, » répondit Dumbledore « peut-être l'un des plus grands sorciers contemporains… avec Jedusor, Grindelwald et d'autres… sûrement pas le plus grand sorcier de tous les temps et sûrement pas le plus méritant ! Je crois que le Monde Magique devrait arrêter de s'auto-illusionner en reconnaissant, une fois pour toute, que les sorciers de naguère étaient bien plus puissants que ceux d'aujourd'hui : il suffit de prendre en considération les reliques elles-mêmes… nul ne serait capable de créer ou simplement reproduire de tels artefacts de nos jours ! »

« Mais revenons-en à l'explication. En fait, si j'étais bien le propriétaire de la baguette, j'ai toujours soupçonné qu'elle ne m'avait pas entièrement reconnu comme son maître. Vois-tu, Gellert Grindelwald lui-même n'était pas réellement son maître, quoique peut-être un peu plus que moi. Comme tu le sais, il ne l'avait pas gagnée dans un duel, il l'avait obtenue en la subtilisant à Gregorovitch, le fabricant de baguettes. Lui-même l'avait plus pour l'étudier et essayer d'en reproduire les qualités que pour l'utiliser. Quand à savoir comment elle était arrivée là… ? »

« Lorsque j'ai affronté Gellert Grindelwald pour lui prendre la baguette, je ne l'ai pas réellement conquise parce que je n'ai pas vraiment gagné le combat ! Quand il a été clair dans l'esprit de Grindelwald qu'il n'était pas question pour moi d'abandonner et qu'il serait obligé de me tuer pour conserver le bâton de la mort, il y a quasiment renoncé. Je t'ai dit que nous étions à peu près de la même force. Lui sans doute légèrement plus puissant, moi peut-être un peu plus virtuose. »

« Mais la possession de la baguette de sureau, même si elle n'était pas totalement reconnue par cette dernière, aurait dû lui donner un avantage indiscutable. Aucune baguette ne peut l'égaler en qualité, encore moins en expérience acquise ! Au cours de notre lutte, nous nous sommes rendus compte qu'aucun de nous deux ne voulait la mort de l'autre. Il s'était passé trop de choses entre nous, des choses pas très jolies certes, mais indubitablement de très belles et tendres choses aussi… et nous n'avions rien oublié ! Au contraire, nous les revivions tout en luttant, nous faisions tirer en longueur l'engagement… »

« Vous voulez dire que Grindelwald et vous… ? » demanda Harry en rougissant et sans oser finir sa question, tellement elle lui semblait soudain inconvenante.

« Oui, Harry, tu as bien compris. Sur ce point, les sous-entendus et les non-dits de Rita Skeeter dans son livre n'étaient pas aussi délirants que cela. J'aimais Gellert ! Et moi, le soi-disant grand sorcier, j'ai oublié que lorsque les sentiments s'en mêlent, qu'ils soient d'amour ou de haine, ils faussent le jugement. Moi, le soi-disant grand sorcier, je n'ai pas échappé aux lieux communs. Je l'aimais à tel point que je me suis laissé aveugler par cet amour et que je n'ai pas vu quelles étaient ses intentions réelles dans sa quête de la baguette de la destinée. Même l'épisode que je t'ai déjà raconté et qui a abouti au décès de ma sœur, ne m'aurait pas aidé à ouvrir les yeux si Grindelwald ne s'était pas aussitôt enfui ! »

« Ainsi, lors de notre combat légendaire, il m'est bientôt apparu que Gellert m'avait vraiment aimé lui aussi et qu'il m'aimait toujours. Son départ précipité, après la mort de ma sœur, s'expliquait par le fait qu'il se sentait coupable de ce qui venait de se passer et parce qu'il pensait qu'il me serait impossible de lui pardonner le tragique dénouement de notre dispute. »

« En tous cas, après toutes ces années, il tenait toujours suffisamment à moi pour me laisser repartir avec la baguette plutôt que de m'abattre… malheureusement, plus rien n'était possible entre nous. Ce qu'il avait fait, après qu'il eut enfin atteint son but, après avoir récupéré le bâton de la mort, nous séparait inéluctablement ! Oui, Harry, comme le martèle Séverus, les apparences sont souvent trompeuses ! »

Après ces dernières paroles de l'ex Directeur de Poudlard, le silence se fit. Toutes ces révélations tournoyaient dans la tête d'Harry qui ne savait plus trop où il en était et qui se demandait, une nouvelle fois, s'il ne rêvait pas.

Alors qu'il essayait de mettre de l'ordre dans tout cela, son regard s'arrêta sur l'enfant qui flottait toujours sur son nuage invisible tout en continuant de babiller.

« Après tout, » s'exclama-t-il, en pensant que c'était un bon moyen de vérifier une partie des allégations précédentes, « si je suis vraiment le maître, ici ! »

Il leva sa baguette et la dirigea une fois encore vers l'enfant, avec une infinie tendresse. Un vortex lumineux s'ouvrit près du petit être émerveillé. Celui-ci regarda joyeusement Harry avant d'être aspiré dans la lumière blanche.

Au moment où il le faisait, Harry réalisa que cela ne servait pas à grand-chose finalement. Ce petit enfant ne représentait que le septième de l'âme de Voldemort. Pour bien faire, il aurait fallu agir de même pour les six autres Horcruxes.

Et juste comme il y pensait, six petits corps firent leurs apparitions. Ils étaient aussi mal en point que l'avait été le premier. Avec compassion, avec amour même, Harry soigna chacun d'eux avant d'ouvrir le tunnel qui allait les emporter dans la lumière rédemptrice.

Rogue et Dumbledore se regardaient et le regardaient lui. Ils hochaient la tête et étaient quasiment en extase. Mais Harry ne pensait pas avoir fait quelque chose d'extraordinaire : il était le Maître ici, ils le lui avaient laissé entendre. Il avait juste le mérite d'en avoir admis l'éventualité. Il avait donc imaginé qu'il pouvait le faire, l'avait aussitôt tenté et cela avait marché… point… à la ligne.

« Ce jeune sorcier ne se rend même pas compte de ce qu'il vient de faire ! » murmura Rogue à Dumbledore. Puis s'adressant à Harry : « Tu as fais abstraction de tout le mal qui t'avait été fait. Tu as été capable d'oublier la haine qui était en toi, tu as pardonné Harry ! Tu as fais preuve d'une compassion et d'un amour peu communs. Je comprends maintenant pourquoi il fallait que ce soit toi. Le Seigneur des Ténèbres, en te marquant, ne s'est pas trompé, malheureusement pour lui et fort heureusement pour le monde. Tu es un être exceptionnel, Harry Potter ! »

« A présent, avant que nous ne nous retirions pour te laisser te reposer, laisse-moi encore te préciser une dernière chose. Les reliques seront toujours convoitées et tu devras rester sur tes gardes. Elles pourraient être très dangereuses dans d'autres mains que les tiennes. »

« A ta place et contrairement à ce que tu pensais faire, je ne me contenterais pas de les cacher… quelqu'un finirait bien par les retrouver ! Il faudra que tu veilles sans cesse sur elles… ou que tu les détruises… seulement, en ce cas, auras-tu encore la possibilité de revenir ici ? Prends un peu de temps pour y réfléchir !»

« Mais pour le moment, c'est ton espace ici ! Et tu y es en sécurité… personne ne peut t'y atteindre. Il a certainement bien d'autres vertus encore. Restes-y un peu pour les découvrir. Tu peux d'ailleurs en profiter pour prendre un peu de repos, tu en as bien besoin ! Nous te préviendrons s'il se passe quelque chose… »

Harry imagina un lit et aussitôt il apparut. Puis il se laissa tomber dessus en toute confiance. Il se sentait bien, il était calme. Un sentiment de sécurité l'envahit. Une vague de sérénité monta en lui et il s'endormit.

OoooOOOoooOOOoooOOOoooO

« Harry, réveille-toi ! »

La voix douce mais ferme le sortit d'un sommeil réparateur, un sommeil comme il n'en avait pas connu depuis bien longtemps.

« Harry, réveille-toi ! Le corps de Voldemort représente encore un grand danger entre les mains des adeptes de la magie noire ! »

Dans la Tour Gryffondor, Harry bondit de son lit à baldaquin… Juste au moment où une énorme explosion secouait Poudlard. Aussitôt, des bruits lui parvinrent. On se battait !

Mais il avait été prévenu, il était reposé, son esprit était clair, il était prêt. Il s'arma de la baguette aînée et la brandit fermement… il allait mettre bon ordre à tout cela !

OoooOOOoooOOOoooOOOoooO

Fin du premier chapitre !

Merci de m'avoir lu !

Merci aussi de bien vouloir me laisser un petit commentaire pour me dire comment vous avez perçu cette entrée en matière et me faire toute suggestion en général.

Je suis soucieux de la forme et de la syntaxe de mon français. Mais s'il est facile de détecter les erreurs dans les lignes des autres, il est plus compliqué de s'auto-corriger. J'essaie de le faire mais au bout de quelques paragraphes seulement, je perds la concentration nécessaire à la correction de la forme pour me focaliser sur le fonds…

Alors je compte sur vous pour me signaler les fautes et anomalies que vous ne manquerez pas de détecter. Si vous aviez des scrupules à le faire dans une review, vous pouvez m'adresser un message personnel, j'ai activé l'option dans mon profil…

A bientôt !

Harry Potter - Le Maître de la Mort- Chapitre 1 - Page 18 / 18