Je me réveillai tout doucement, sentant le regard de Dimitri posé sur moi. J'ouvris les yeux pour rencontrer ses beaux yeux noirs. Je me sentais parfaitement heureuse.

- Comment te sens-tu? demanda-t-il doucement.
- Heureuse.

La nuit dernière nous avions fait l'amour pour la première fois depuis ma blessure. Dimitri avait été extrêmement doux et attentionné. J'étais allongée sur le dos et Dimitri était sur le côté en train de me regarder avec adoration. Je fis un mouvement pour me tourner vers lui et grimaçai. Chaque partie de mon corps était douloureuse mais la douleur était bien moins importante qu'avant.
Dimitri posa la main doucement sur mon ventre et me caressa en m'effleurant à peine, de peur de me faire mal.

- Je ne suis pas en sucre.
- Mais tu as mal… Je lus de la culpabilité dans ses yeux.
- Dimitri, je suis on ne peut plus heureuse, et la douleur n'est presque rien.

J'essayais de me tourner sur le côté pour lui faire face mais ça main quoique toujours caressante me maintins fermement sur le dos.

- Ne bouge pas, je ne voudrais pas que tu aies encore plus mal.
- Si tu continues à me caresser comme ça, je ne te garantis rien, dis-je avec un sourire carnassier.

Il retira brusquement sa main.

- Non, continue, c'était très agréable.
- Rose, tu es impossible, fit-il en secouant la tête. Un demi-sourire se peignait sur ses lèvres.

Comme il n'avait plus sa main sur moi j'en profitai pour me mettre sur le côté et posai ma main sur sa hanche. Je remontai en suivant la courbe de son corps puis arrivée près de l'aisselle je passais dans son dos et l'attirai doucement à moi. Il s'approcha et mis sa main sur ma nuque pour rapprocher nos visage.
Je commençai à l'embrasser. Ses mains étaient partout sur mon corps mais très douces, aussi légères que des plumes. Je levai une jambe et l'enroulais autour de sa taille. Puis je le poussais sur le dos et me retrouver sur lui. Je ris et sentis sous mes lèvres qu'il souriait.
Je me remis à l'embrasser. Mes mains caressaient son torse. Puis je me reculai un peu et commençai à descendre en laissant une traînée de baisers. J'étais arrivée au niveau du nombril lorsque Dimitri m'arrêta.

- Rose, arrête. Il avait posé ses mains sur mes épaules.
- Ne t'inquiète pas, je n'ai presque pas mal, lui dis-je en voulant reprendre là où je m'étais arrêtée. Ses mains se firent d'un coup fortes et m'empêchèrent de me pencher.
- Rose s'il te plaît. C'est déjà assez difficile pour moi de te demander d'arrêter alors aide-moi!
- Mais pourquoi devrait-on arrêter? Je te dis que je n'ai pas mal. Je mentais un tout petit peu mais je savais que faire l'amour effacerait la douleur.
- Je dois y aller. Il ne m'avait pas regardé dans les yeux en disant cela.
- Non, aujourd'hui c'est ton jour de congé. N'essaie pas de trouver une excuse bidon.
- Je sais que je ne travaille pas aujourd'hui, mais je dois tout de même y aller.
- Où?
- Je n'allais pas le laisser partir aussi facilement. Dimitri dû le comprendre car il poussa un soupire et capitula.
- Je vois ton père et ta mère aujourd'hui.
- Pardon?
- Ils veulent mieux me connaître et on a pensé tous les trois qu'il valait mieux que tu ne sois pas là.
- Mais c'est ton jour de congé.
- Il s'agit d'affaires personnelles donc c'est normal que ce soit sur mon jour de congé.
- Tes jours de congé sont faits pour que je profite de toi, pas les autres! je commençai à m'énerver.
- Ecoute Rose, je tiens à faire bonne impression sur tes parents et je n'aimerais pas être en retard. On en reparle quand je rentre d'accord? Il accompagna ses paroles d'une petite caresse sur ma joue avant de recoiffer une mèche derrière mes oreilles. J'étais toujours à califourchon sur lui, aussi décidai-je d'utiliser mon avantage.
- Je t'accompagne.
- Non Rose, tu n'es pas en état de venir avec nous.
- Je vais t'accompagner jusqu'à votre point de rendez-vous.
- Je ne préfèrerai pas.
- Je dois parler à Abe, donc je viens avec toi. Après tout c'est parce que tu sors avec moi que tu dois aller à ce stupide rendez-vous.

Je vis Dimitri en train de mener une discussion avec lui pour savoir s'il devait accepter ou non que je vienne. J'avais été raisonnable en demandant à l'accompagner seulement au point de rendez-vous. Il conclut de la même façon que moi et accepta. Je me penchais pour l'embrasser de la façon la plus évocatrice dont j'étais capable. Il eut tout de même la force de se détacher de moi. Il avait visiblement peur de mes parents et insista pour que nous soyons ponctuels.
C'était la première fois que je sortais de mes appartements. Oui maintenant que Lissa était reine et étant donné que j'étais sa meilleure amie et sa gardienne, j'avais des appartements. C'était beaucoup plus que ce dont j'aurais besoin à l'avenir mais Lissa avait insisté. En y réfléchissant c'était plus agréable pour retrouver Dimitri d'avoir notre chez nous même si ce n'était pas un salon avec une cheminée.
Dimitri marchait très près de moi, comme s'il avait peur que je m'évanouisse. Je lui pris la main. Je ne savais pas si c'était ma condition physique ou la rencontre avec mes parents qui l'inquiétait le plus. Dimitri me dirigea vers la sortie de la Cour. Il salua les gardiens qui étaient en poste et nous sortîmes sur la route. Je me sentais étrangement vulnérable car je savais que s'il y avait la moindre attaque je ne serai pas en état de me battre. Dimitri parut le sentir et resserra sa main autour de la mienne.

- Nous n'allons pas très loin, précisa-t-il pour me rassurer.

Je n'étais pas non plus inquiète car je savais que Dimitri me protègerait envers et contre tout s'il le fallait.
Un peu plus loin sur la route il tourna entre deux arbres sans que j'ai pu discerner un repère ou un indice indiquant une quelconque direction. Nous marchâmes quelques centaines de mètre avant d'arriver à une petite clairière.

- Gardien Belikov, le salua ma mère, toujours aussi professionnelle.
- Je vous en pris, appelez-moi Dimitri. Ma mère fronça les sourcils, au moins en dehors des heures de service. Elle hocha sèchement la tête.
- Gardien Belikov, dit doucement mon père.
- Papa, Maman.
- Voyons Rosemary, tu devrais être en train de te reposer, dit ma mère assez brutalement. Abe me lançait un regard curieux.
- Ne t'inquiète pas, je ne reste pas. J'ai juste besoin de parler avec Abe. Ce fut au tour de Maman de me lancer un regard interrogateur. Je pris mon père par le bras et le menait un peu à l'écart. Maman n'avait pas l'air très contente qu'on lui cache des choses, mais elle était là pour faire connaissance avec Dimitri, pas pour savoir ce que j'allais demander à mon père.
- Abe, quelle est exactement la nature de l'arrangement que tu as passé avec Sydney? lui demandai-je pensant que ça ne servait à rien de tourner autour du pot.
- Pourquoi as-tu besoin d'une alchimiste? Devant mon absence de réponse, il murmura le nom de Jill. Je devrais être heureuse que mon père soit brillant, ça voulait dire que j'en avait forcément hérité au moins une partie, mais sachant que la vie de Jill pouvait être en danger, ça m'embêter de donner à Abe quelque chose avec quoi négocier.
- Donc, quel est le marché que tu as passé avec elle?
- Elle doit faire ce que je veux quand je le lui demande.
- Et vis-à-vis de ses supérieurs? Si ce que tu lui demandes de faire ne leur convient pas?
- On va dire qu'elle est un peu en dehors de la hiérarchie.
- Es-tu en train de me dire que sans toi, elle serait virée?
- On va dire que sans moi, elle serait mutée dans un endroit où il n'y a ni Moroï ni Strigoï.

Sydney avait sacrifié encore plus que ce que je croyais pour moi, je m'en voulais de ce que j'allais faire, de lui en demander encore plus.

- J'aurais besoin d'elle.
- Qu'est-ce que j'y gagne?
- Tu n'as plus à être responsable d'elle.
- Je vais réfléchir à la proposition de la reine.
- Merci, bonne chasse!