A/N : écrit pour le thème « Dehors il pleut » sur la communauté LJ 6 Variations. Prend place à la fin de l'épisode Affaires Personnelles de la saison 2 de la série.


Bip, bip. Ploc, ploc.

Des sons qui ont l'air bien amusant, qui ont ce petit quelque chose de l'enfance, et qui pourtant, aujourd'hui, trainent derrière eux quelque chose de bien trop dur, de bien trop lourd.

Bip, bip. C'est le son que font les machines qui maintiennent Bonnie en vie tant bien que mal.

Ploc, ploc. C'est le bruit des gouttes qui s'écrasent sur les fenêtres de l'hôpital.

Bip, bip. Ploc, ploc. Et quelque part entre les deux, le boum, boum du cœur de Martin, qui bat trop vite, qui bat trop fort, qui fait trop mal.

Sa tante meurt. Sa tante meurt et pour une fois, il ne peut rien y faire. Son insigne et son arme ne changeront rien, parce que ce n'est pas un homme qui l'a kidnappée, ou un appel à l'aide désespéré, mais le cancer qui s'est emparé d'elle. Le cancer qui la ronge et la dévore, et la tue à petit feu.

Bip, bip. Ploc, ploc.

Boum, boum.

Martin sent son cœur s'emballer quand il laisse son oncle Roger entrer dans la chambre de Bonnie. Il ne parvient pas à les regarder, il n'ose pas, parce qu'elle se meurt et que c'est trop injuste, parce qu'elle est la personne la plus aimante et la plus gentille qu'il connaisse. Alors tel un robot, il va s'asseoir dans la salle d'attente.

Bip, bip. Ploc, ploc.

Boum, boum.

Tap, tap.

Les pas de ses cousines sur le sol résonnent dans le froid et le calme de l'hôpital et une fois de plus, Martin détourne le regard. Il ne peut pas regarder Jamie et Allison courir, pas ici, parce que les courses avec ses cousines ne sont pas faites pour les hôpitaux. Ce sont des souvenirs d'une enfance joyeuse, des étés passés à la campagne, dans les champs du Kansas, loin, si loin de New York, de son excitation, de sa désolation.

Bip, bip. Ploc, ploc.

Boum, boum.

Clac, clac.

Ces pas là sont différents. Cette démarche, il la reconnaitrait entre mille. Samantha. Sa collègue. Son amie. Celle qu'il se prend parfois à rêver comme son amante. Mais aujourd'hui, il n'a pas de place pour ces pensées. Il sent Samantha s'asseoir à côté de lui, et dans ce simple geste il comprend ce qu'elle veut lui dire. Il a le droit de craquer, et de pleurer.

Bip, bip. Ploc, ploc.

Boum, boum.

Flop.

Le bruit de la larme qui tombe sur son jean.

Flop.

Une autre.

Flop, flop, flop.

Enfin Martin relâche la pression et ça y est, il pleure, pleure, pleure. Parce qu'il se rend compte qu'il en a le droit, qu'il n'est pas seulement un agent du FBI, mais qu'il est aussi un homme dont la tante chérie va mourir. Bonnie souffre, et lui aussi. Alors il pleure dans les bras de Samantha, il pleure pour sa tante, il pleure pour sa famille, et il pleure pour lui-même.

Et alors, Martin n'entend plus rien.