Un rayon de soleil me réveilla. Je sus immédiatement où je me trouvais. Je ne voulais pas ouvrir les yeux et affronter la réalité. Je savais que je me trouvais sur le rebord du lit côté fenêtre, le store mal fermé de la veille ayant laissé passer un morceau de chaleur printanière. Je savais aussi que je tenais un verre à moitié vide à la main et que dans quelques secondes je retrouverais mon mal de crâne familier. Comme chaque dimanche matin, je fis mon possible pour ne pas me rappeler son prénom. Il avait payé en arrivant, et c'est tout ce qui importait.

Je commençai à me lever doucement, regardant autour de moi. Je cherchai mes vêtements de la veille, même si la plupart étaient restés sur moi et étaient désormais dans un état pitoyable. Ma jupe droite était froissée et me remontait sur les hanches tandis que mon soutien-gorge ne tenait plus droit, la bretelle gauche pendant lâchement sur mon bras. Les cheveux en pagaille, quelques brides de souvenirs me revinrent. Un, deux, trois verres, c'est tout ce que j'autorisais mon cerveau à se souvenir.

Levant les yeux au ciel, je pensai alors à mon chandelier préféré, celui que je voyais chaque fois que je fermais les yeux, celui qui me permettait d'échapper un peu à la dure réalité de cette vie que je ne souhaitais plus vivre. Mon chandelier. Le chandelier accroché au salon de mes grands-parents lorsque j'étais enfant. Un chandelier couleur argentée et aux perles tombants de chaque extrémités.

- Salut ma belle.

- Désolé, je ne voulais pas te réveiller.

- Ne t'inquiète pas, de toute façon j'allais partir, je dois aller chercher Alice à l'aéroport.

- Alice ? Ta petite-amie ?

- Oui.

Je ne souhaitais pas en savoir davantage. Je me fichais d'en savoir davantage. Je n'étais qu'une « fille d'un soir » chez qui l'ont vient sonner. A chaque sonnerie j'espérais ressentir de l'amour, ressentir un amour qui ferait que l'homme en question voudrait apprendre à me connaître. Mais comme à chaque fois, l'homme se tenant à ma porte hier soir avait amené une liasse de billet pour clairement me faire comprendre ma place dans sa vie.

Après s'être levé et rhabillé, l'homme dont j'avais oublié le nom sortit de chez moi et me laissa seule avec moi-même. Encore une fois, j'avais noyé ma solitude dans l'alcool...


Après avoir fait de nombreuses traductions j'ai voulu m'essayer à l'écriture. Inspirée par la chanson Chandelier de Sia, j'espère que vous avez appréciez ce que j'ai écrit.