Pirates et Fantômes
Avertissement : Les personnages sont la propriété de Takei-sama.
Note : Pas vraiment de personnage principal... J'avais envie d'écrire ça, alors malgré mes quatre autres fics inachevées, j'ai écrit. C'est tout. Bonne lecture :)
Chapitre 1 : The Ren
- J'en ai marre, râla Manta en lavant le pont. Je ne suis pas fait pour être sur un bateau moi ! Je n'ai pas le pied marin.
- Bah ça ne te change pas de d'habitude, intervint Tokagerô. Avant tu lavais les sols de l'auberge Fumbari Onsen, maintenant tu laves ceux du navire.
- Sauf qu'avant je n'avais pas le mal de mer, grinça Manta entre ses dents.
- Pas faux, concéda le vieux lézard. Ce qu'il y a de bien avec nous autres fantômes, c'est que sur terre ou sur mer, pas de problème.
- Qu'est-ce que vous fichez encore à lambiner ?
Manta et Tokagerô se retournèrent vivement pour faire face à Chocolove. Il avait beau avoir perdu la vue, il était un des pirates les plus incroyables de toutes les mers et suscitait le respect parmi tout l'équipage.
- Désolée Lieutenant, fit Manta en baissant la tête.
- Pas grave, le rassura Chocolove. Faites juste gaffe à pas vous faire pincer par le capitaine. Viens me voir quand tu auras fini ta corvée, j'ai de nouvelles blagues.
- J'aurai adoré venir mais je dois éplucher les patates pour le souper, mentit en hâte Manta.
- Oh, dommage, soupira Chocolove avant de s'éloigner.
- Bien vu les patates, le félicita tout bas Tokagerô quand leur supérieur se fut éloigné.
Ils se remirent à frotter avec énergie. Cela faisait trois jours que le The Ren avait quitté le port et jusqu'à présent il n'y avait pas encore eu de grosses tempêtes. Manta espérait qu'il pourrait débarquer à terre avant que l'une d'elles n'arrive.
- Hey Manta ! Toi aussi tu laves le pont ?
Le garçon jeta un regard noir à Yoh, son meilleur ami, qui frottait le bois un peu plus loin.
- Abruti ! lui lança-t-il.
- Tu m'en veux toujours ?
Manta baissa la tête pour ne plus le voir. Il se connaissait, s'il croisait le regard d'Yoh il allait lui pardonner. Or cette fois-ci, il n'en était pas question. Mais vraiment, quelle idée était passée par la tête d'Yoh quand il l'avait enlevé de l'auberge pour l'emmener sur ce fichu bateau.
- Je suis désolé, je pensais te faire plaisir, gémit Yoh à côté de lui. Je pensais que tu voulais parcourir le monde. Comme tu es toujours si content quand je te raconte de nouvelles histoires…
- J'aime les écouter, pas les vivre, répliqua Manta en soupirant.
- Pardon, répéta Yoh.
- Ca va, ça va… t'es excusé, céda Manta devant la mine abattue de son ami.
Ils se dépêchèrent de finir leur nettoyage et se dispersèrent. Tokagerô partit rejoindre Bason et Amidamaru dans une partie de dés, Yoh alla voir le docteur Faust pour refaire son bandage au bras. Mick, le guépard du lieutenant, l'avait accidentellement griffé et il fallait vérifier que la plaie ne s'infecte pas.
Manta, quant à lui, se résigna à aller donner un coup de main au cuisinier comme il l'avait dit à Chocolove.
- Hey Manta ! le salua Ryu. Comment ça va ?
Ryu était dans la même situation que Manta. Quand Yoh s'était arrêté à l'auberge lors de la halte mensuelle du The Ren au port, il les avait embarqué tous deux à sa suite sur le bateau. Mais contrairement à Manta, Ryu en était ravi. Il avait retrouvé son vieux copain Tokagerô et adorait l'air du large. De plus, tout l'équipage avait éclaté de joie en goûtant à sa cuisine. Rien à voir avec les plats immondes cuisinés tour à tour par Yoh, Amidamaru ou Horohoro avant. Seul Bason cuisinait un peu mieux que les autres mais il ne savait préparer qu'un seul plat : le préféré du capitaine. Manger hamburger frites une fois de temps en temps passait, mais matin midi et soir des jours durant avait de quoi dégoûter n'importe quel marin affirmé. Sauf le capitaine en personne, bien sûr.
- Je viens t'aider, annonça Manta.
- Génial ! J'étais en train de préparer de la saule, va chercher des carottes.
- Ryu… Il n'y a pas de carottes sur un bateau, fit remarquer Manta.
- Ah oui c'est vrai… Mais je suis tellement habitué à ce qu'à l'auberge il y ait tout ce qu'il faut.
- L'auberge me manque, confia Manta.
Ryu resta un instant pensif.
- Moi un peu, peut-être… Mais dans ces moments de nostalgie j'ai un truc : imagine la colère d'Anna en remarquant notre disparition. Tu vas voir après ça, le Fumbari Onsen ne te manquera plus du tout.
Manta trembla devant son image mentale d'Anna. Il plaignait très sincèrement Ponchi, Conchi et les autres employés sur qui la terrifiante gérante allait déverser sa colère. Le seul avec qui elle était plus douce était Yoh. A chaque halte il se prenait deux gifles, une à l'arrivée et une au départ, mais le reste de son court séjour se passait plutôt bien.
…
- Bateau en vue !
Manta sursauta.
- Ce ne serait pas Horo qui crie comme ça ? demanda Ryu.
- Si, confirma Manta.
Les deux hommes filèrent sur le pont où ils découvrirent une vive agitation. Dans un coin, Faust pressait Elisa de se cacher dans les cabines tandis qu'elle finissait de bander Yoh dont le sabre était déjà sorti. A l'autre bout du bateau, Mick poussa un rugissement terrible.
Le silence se fit instantanément quand le capitaine parut sur le pont supérieur. Fils d'une riche famille, Tao Ren avait tout laissé tomber du jour au lendemain pour acheter un navire et partir sillonner les mers. Il avait recruté un solide équipage et s'était fait pirate, le plus craint de tous les océans.
- Hey la longue-vue, appela-t-il. Qu'est-ce que tu vois ?
- Un lourd navire, mon capitaine, lui répondit Horohoro depuis la vigie. Grandes voiles blanches, aucune couleur. M'est d'avis qu'on devrait les aborder.
Manta sentit un frisson parcourir son échine. Il jeta des coups d'œil affolés autour de lui mais tous les autres semblaient ravis à cette perspective. Ils regardaient avec expectative leur capitaine, mains sur leurs armes, genoux fléchis, prêts à bondir.
- Tu penses qu'on devrait les aborder, hein, se moqua Ren.
Il parcourut ses hommes du regard, ses yeux jaunes brillant.
- Et bien à l'abordage !
Une explosion de cris lui répondit et aussitôt, chaque homme se mit à la tâche avec ardeur.
- Viens Manta, on va aller aider Tokagerô à s'occuper des canons, proposa Ryu.
- Tu crois ? s'inquiéta celui-ci.
- Manta !
Il tourna la tête pour voir Yoh se diriger vers lui.
- Tu devrais peut-être aller rejoindre Elisa dans les cabines, tu y serais plus à l'abri, fit-il, soucieux.
- Oh non, ne t'en fais pas, refusa Manta. Je vais suivre Ryu en cale.
- D'accord, approuva Yoh.
- Dis… il va y avoir des morts ?
Yoh affronta le regard de son ami anxieux.
- T'inquiète pas, le rassura-t-il. On veut juste les dépouiller, pas les tuer. On évite de faire couler du sang inutilement, mais s'ils ne se laissent pas gentiment dérober…
Manta sentit un nœud se nouer dans son estomac mais hocha la tête.
- Allez, file, ordonna Yoh avant de partir se mêler aux autres pirates pour se préparer à l'abordage.
…
- Capitaine !
Marco leva la tête.
- Que se passe-t-il John ?
- Un bateau pirate nous fonce dessus, lui répondit la vigie.
Marco sentit son sang se glacer dans ses veines.
- Il faut essayer de les semer ! cria-t-il.
- On a le vent contre nous, il va falloir se battre, répondit Chris.
- Ce ne serait pas la première fois qu'on se bat contre des pirates, intervint Kevin. Et jusqu'à présent, nous nous en sommes toujours tirés vainqueurs.
- Oui, acquiesça Marco. Tout le monde à son poste ! Nous défendrons chèrement le X-law. Meene !
La jeune femme s'arrêta dans sa course pour poser un regard interrogateur sur son supérieur.
- Mais enfin qu'est-ce que tu fais là ? s'énerva Marco. Tu devrais être à l'abri dans…
- Je vais à mon poste, coupa la jeune femme. Arrête de me surprotéger, je sais me battre.
- Mais Jeanne est sans protection !
- Jeanne ne sera en danger que lorsqu'un pirate entrera dans sa cabine, c'est pourquoi je dois rester sur le pont pour m'assurer que cela n'arrivera pas.
- Oui… bien sûr, se reprit Marco en réajustant ses lunettes.
- Et puis elle est très sereine, elle ne s'est pas arrêtée de jouer du piano, le rassura Meene avant de filer.
- Capitaine !
Marco fit volte-face pour se retrouver nez-à-nez avec John qui était descendu de son perchoir.
- Il ne s'agit pas de n'importe quels pirates, Capitaine, dit-il douloureusement. Il y a une sirène à la poupe.
- Et alors ? ne comprit pas Marco.
- Capitaine, il s'agit du The Ren, déclara John, la mine sombre.
Marco sembla un instant frappé par la foudre mais se reprit très vite.
- Que tous ces pirates aillent au diable ! cracha-t-il. Qu'importe qu'il s'agisse du The Ren, nous repousserons ces scélérats comme les autres. Notre justice triomphera !
- Si vous le dites, murmura John.
Les membres d'équipage, tous vêtus de blancs, s'avancèrent près du bastingage, observant en silence le navire de leurs adversaires les rejoindre. Dans l'air traînait un air de piano. La jeune fille sainte ne s'arrêterait pas de leur insuffler du courage.
