Hello ! De retour avec une histoire qui diffère énormément des autres. Ce sera une très courte histoire, que j'avais en tête depuis quelques jours. Je vous retrouve en bas !
Je les hais. Je les hais toutes ces personnes autour de moi. Ces personnes heureuses, qui n'ont rien fait pour mériter ce bonheur. Qui n'ont pas souffert pour le gagner, qui ont juste eu à l'accueillir à bras le corps. Ces petites poufiasses nées avec une cuillère en argent dans la bouche, celle qui ont toujours tout eu sans se battre. Celles qui n'ont pas connu la misère de l'adolescence, celle qui n'ont jamais eu d'appareil dentaire et d'acné leur mangeant la moitié du visage. Celles qui sont arrivées au collège sûres d'elles, qui ont été adulées par tout le monde, et qui se sont moquées des autres. Celles sur le côté, celles qui avaient moins d'amis qu'elles. Celles qui souffraient.
Elles n'ont pas eu à souffrir pour trouver quelqu'un qui les aime. Elles peuvent changer de mecs comme de chemises ses poufiasses là. Pendant que d'autres nanas se morfondent sur le côté, souffre, pleure, et se demande : pourquoi pas moi ? Pourquoi elle et pas moi ? Elles n'ont pas méritées ce bonheur-là, alors que d'autres personnes ne réclament que ça. Elles ont souffert ces personnes-là, et elles n'attendent qu'une étreinte de quelqu'un, qu'un léger baiser, qu'un je t'aime murmuré du bout des lèvres. Je vous laisse deviner de quel côté de la barrière je me situe. Je ne fais pas partie de ses connasses pleines d'assurances, heureuses et aimée. Je fais partie des autres. Celles qui se sont toujours battus et qui n'ont jamais rien obtenu.
Bella Swan. 18 ans. Une vie de merde avec des parents qui n'en ont jamais rien eu à faire d'elle. Je vis avec eux, mais je ne suis bonne qu'à me faire engueuler quand quelque chose n'est pas fait, ou jamais fait correctement. Ils n'y comprennent rien, les parents. Ils ne savent pas ce que c'est, qu'être jeune. Ils ne savent pas ce que c'est, qu'être aimé de personne. Ils pensent que la vie est facile, et qu'on est tous des branleurs de première dans nos chambres ou au lycée. Mais bien sûr !
Ils ne savent pas. Ils ne savent pas pourquoi on souffre. Pourquoi on ne parle pas parfois. Pourquoi on pleure. Ils ne comprennent pas les chagrins d'amour. Pour eux, l'amour, ça n'existe pas tant qu'on vit encore avec eux. C'est comme si les sentiments disparaissent quand on est sous leurs toits. Pourtant, s'ils savaient…
Flashback.
- Allez, mettez-vous par deux, on va commencer le TP de chimie ! Annonce gaiment le prof. Je me retourne sur ma paillasse pour sonder la salle. Je ne connais personne ici. Toute nouvelle parmi ses inconnus, je les sonde et attends que l'un d'eux s'approche de moi. Je suis évitée comme la peste ici. Les binômes se forment vite et je contemple les personnes restant. Un blond et un brun. Et c'est le brun qui vient vers moi le premier. Je me replie le plus possible contre le mur pour lui faire de la place.
- Je m'appelle Alec. Et toi, tu es Bella, c'est ça ? Je hochais la tête. Ne regarde pas tous ces cons là. Ce ne sont que des imbéciles égoïstes. Je hochais légèrement la tête et attrapais la feuille de protocole où était inscrit ce que l'on devait faire.
Fin flashback.
Si j'avais pu me péter la jambe ce jour-là et ne pas aller au lycée, ça m'aurait vraiment arrangé. Si, par cette malencontreuse rencontre, j'aurais pu imaginer toute la souffrance que cela m'aurait causé, j'aurais choisi le blond avec les cheveux fixés au gel plutôt qu'Alec.
Une belle amitié est née entre nous. Une très très belle amitié. Amitié à sens unique, comme souvent. J'ai tout essayé pour le lui faire comprendre. Tout. Tout le monde a remarqué que je brulais d'envie de sortir avec lui. Sauf lui.
Flashback.
Je regardais Emmett et Rosalie se bécoter contre la voiture d'Emmett. L'affaire a été vite réglée entre eux. Ils se sont rencontrés le jour de la rentrée, et trois semaines plus tard… Boum ! Idem pour Jasper et Alice, sauf que ça a été un peu plus long. Ils se sont rencontrés le même jour qu'Emmett et Rosalie, mais ils sont ensemble depuis le début des vacances de la Toussaint. Je restais avec les célibataires du groupe, à savoir Mike et Alec.
- Et vous deux, c'est quand que vous vous mettez ensemble ? Balança Mike. Alec, qui buvait un gobelet de chocolat chaud, en cracha son breuvage par terre.
- Non mais faut pas être con pour voir que vous voulez sortir ensemble ! Ajouta Emmett. Allez, lance-toi ! Il lui mit une grande claque sur l'épaule. Je lui fis un petit regard rieur, mais me mit à espérer.
Fin flashback.
J'ai même fais des putains d'efforts pour lui. J'ai commencé à prendre soin de moi. Je me maquillais, je mettais du vernis à ongle. Je m'épilais de plus en plus souvent. Je faisais attention à mes vêtements. Tout le monde avait remarqué mes changements, même mes amis. Tous les jours, je me disais : peut-être que ça arrivera aujourd'hui. Peut-être qu'aujourd'hui, pendant le cours de sport, il va me prendre à part derrière les vestiaires pour me parler. Peut-être qu'il va venir entre le cours de littérature et de philo. Ou alors, il va me proposer de sortir au cinéma afin de me demander sans subir la pression de mes amis.
Il n'a jamais rien fait. Il n'a jamais fait le premier pas en avant. Il m'a laissé attendre. Et le pire, c'est qu'il savait. Il savait tout ce que je ressentais pour lui. Et il n'en a jamais rien fait. Il n'a jamais tenté de me prendre à part pour mettre fin à toute cette souffrance. Car quand l'être aimé ne vous aime pas en retour, vous vous demandez toujours : pourquoi ? Qu'est ce qui ne va pas ? C'est ma poitrine ? Elle est pas assez grosse ? Il préfère les blondes aux brunes ?
J'aurais été capable de tout changer pour lui. Absolument tout. Mais…
L'été a passé. On ne s'est quasiment pas parlé parce qu'il n'avait pas de téléphone portable. Je l'ai appelé le jour de son anniversaire, pendant plus de vingt minutes. J'ai souri comme une bécasse ce jour-là. J'étais la fille la plus heureuse du monde. Je flottais sur mon petit nuage. Mais je suis vite redescendue.
Dès la rentrée de septembre d'ailleurs. Ses voisins avaient changés. Et il s'était lié d'amitié avec cette famille. Celle des Volturi. Avec l'ainée, Jane (surnommée the snake), et son grand frère Aro et sa petite sœur. Je les haïssais. Ils lui ont mis le grappin dessus. J'ai tout essayé pour me lier d'amitié avec eux, tout. Mais ils ne me voulaient pas. Ils ne voulaient qu'Alec.
Flashback.
- Bella, tu peux venir ici ? Me demanda Aro. Je dépliais mes jambes, pas rassurée d'abandonner Alec aux vipères. Néanmoins, on s'éloigna de plusieurs mètres. Ecoute, Alec est mon pote, et je vois qu'il souffre. Il se pose des questions sur toi et votre amitié, et il est pas bien. Je sentis une boule me remonter dans la gorge et dans l'estomac.
- Eh bien vas-y ! Je tentais de rester décontractée. Sans aucun succès évident !
- Il pense que tu as des sentiments pour lui. Je tournais le regard vers lui brièvement. Et il souffre pour toi, car lui ne t'aime pas. Il ne veut pas tenter une relation, il n'est intéressé par personne en ce moment. Tu as des sentiments pour lui ?
- Non, bien sûr que non ! C'est mon ami !
- Alors je te conseille de le rassurer, car il souffre.
Fin flashback.
Rassurer mon meilleur ami quand il souffre alors que je viens de me prendre la plus belle gifle de ma vie ? Facile ! C'est ce que j'ai fait pourtant toute la journée. Pourtant le lundi matin, je les ai vus. Alec et Jane, ensemble. J'ai même entendu Aro dire : vous devriez vous mettre ensemble tous les deux ! J'ai vu rouge. Lui qui m'assurait qu'Alec ne voulait sortir avec personne tente de le caser avec sa sœur ?! Espère de connard sans cœur.
C'est à partir de ce jour-là qu'on s'est détaché Alec et moi. Il a commencé à me mentir. Mes deux meilleures amies, Jessica et Angela, ont tout fait pour me faire comprendre que ce connard était un salaud qui allait me détruire.
Flashback.
- Regarde, je te dis qu'ils sont ensemble ! Je pointais Alec et Jane du doigt de l'autre bout de la rue, enlacée dans les bras l'un de l'autre.
- Arrête Bella ! Elle m'obligea à la regarder. Arrête de te préoccuper de lui bon sang ! Il n'en a plus rien à foutre de toi, il s'est moqué de toi pendant plus de deux ans ! Alors ouvre les yeux ! Angela. Mon amie, toujours là pour m'engueuler quand il faut. Toujours là pour me foutre un bon coup de pied au cul quand je déprime. C'est la seule amie qui n'a jamais peur de me dire en face ce que les gens pensent tout bas. Quitte à ce que je lui en veuille parfois. Mais en général, pour une courte durée, parce que je sais qu'au plus profond de moi qu'elle a raison de me botter le derrière.
Un bus passa, et je vis Alec et Jane disparaitre pour plusieurs secondes. Je les vis réapparaitre dans les bras l'un de l'autre, s'embrassant. Angela vit mon regard. Elle m'attrapa le bras.
- Ca va ? Demanda-t-elle.
- J'ai pas envie d'en parler. J'ai vraiment pas envie d'en parler.
Fin flashback.
On ne s'est pas parlé pendant plus de six mois. Pendant six mois, on s'est insulté par derrière, on s'est fait des coups bas. J'ai souffert, pleuré… Jusqu'à ce qu'il largue the snake. Un beau matin, je les ai vus en descendant du bus. Elle chialait toutes les larmes de son corps et il s'éloignait d'elle. Ce jour-là, j'ai souri. J'ai eu honte de moi. Mais lui et elle, ils m'ont fait souffrir comme si j'étais la sous-merde du monde.
Alec et moi, on est redevenu amis en même temps. Le retour de notre amitié n'a plus à personne dans mon groupe d'amis. J'ai cassé beaucoup de sucre sur son dos pendant notre dispute, et personne ne l'a oublié. J'ai été conne une nouvelle fois. Je n'aurais jamais dut accepter cette nouvelle tentative d'amitié, car j'en ai encore plus souffert que la dernière fois. Je l'aimais encore. Et j'avais bon espoir qu'il m'aime aussi à nouveau. Et ce n'est jamais arrivé. Ca a même été pire. Il s'est mis à tout me raconter. TOUT. Ses plans culs, ses relations amoureuses, tout. Et le pire (parce que ce n'est pas terminé)… C'est que je devais l'aider à résoudre ses problèmes alors que je me morfondais de tristesse dans mon petit studio étudiant perdu dans Seattle.
Il m'a tout prit. Il m'a pris ma joie de vivre, mon amour, mon cœur, ma mention à l'examen… Parce que je ne vous l'ai pas dit ? Monsieur n'a rien glandé de son année pendant que je travaillais d'arrache-pied. Monsieur a toujours eu des trois ou des quatre, et monsieur a décroché une mention à l'examen final… En ne glandant rien ?! Alors que je la méritais cette putain de mention, à 4 points près, je la méritais cette foutue mention !
Depuis trois semaines, j'ai pris la décision de ne plus lui parler. Evidemment, c'est plus que dur. C'est plus que douloureux. Mais je n'ai pas le choix. Je dois passer outre cet amour qui n'aura jamais lieu entre nous. Je dois vivre d'autres expériences. La laide Isabella Swan doit tenter de se trouver quelqu'un, même si elle n'y arrivera surement jamais, malgré tout ce que ses amis lui disent : Arrête de dire ça, tu es belle, et je sais que tu te trouveras toi aussi quelqu'un qui te serrera dans tes bras quand tu ne vas pas bien. Visiblement, elles sont les seules à avoir les yeux fermés, et les miens grands ouverts.
Je vis un nouvel appel manqué de mes parents sur mon téléphone. Ah, mes parents. J'en aurais des belles à raconter sur eux, mais seul la fin est importante. Surtout ce qu'ils m'ont balancé il y a quinze jours en place face : 'Tu n'es qu'une pauvre folle avec un caractère de merde ! Tant que tu ne t'arrangeras pas, tu finiras vieille fille ma pauvre. Méfie-toi, on va te couper les vivres !'
A croire qu'ils préféreraient que je sois une poufiasse à talons aiguilles plutôt qu'une étudiante timide, binoclarde et sérieuse. Je n'écoutais pas le message sur mon répondeur. Autant que j'évite de leur dire des choses malheureuses. Je préfère rester à Seattle et ne pas qu'ils me coupent les vivres.
Je suis sure que mes parents préféreraient que je sois une des nanas plastique qui ne s'intéressent qu'à la mode et se moquant de se récolter un trois sur vingt à un devoir. Ils préféreraient être grands-parents avec un gendre gentil auquel je serais soumis sans vergogne. La vie de mes parents quoi.
J'éteignis ma télé et me levais de mon petit lit dans mon studio. En trois pas, je fus dans le couloir. L'ascenseur étant en panne, je dus descendre les cinq étages à pied. La petite Bella est incapable de sortir ? Incapable de vivre sa vie ? C'est qu'une pauvre conne renfermée sur elle-même ? Je vais leur montrer tiens !
Je passais par le Starbuck en bas de ma rue pour y commander un macchiato caramel ainsi qu'un muffin. Je glissais le muffin dans mon sac et tentais de ne pas le réduire en miettes tout en partant à pied pour une longue marche, mon IPod sur les oreilles, en direction de… La bibliothèque universitaire. Ma vie est super excitante, pas la peine de me le rappeler. Un crétin grilla le feu rouge au moment où je traversais.
- CONNARD VA ! Hurlai-je alors que sa voiture prenait de la vitesse. Je continuais à écouter de la musique jusqu'à ce que j'arrive devant la bibliothèque. Je coupais mon engin et me dirigeais entre les tables jusqu'à ce que j'en trouve une pour une seule personne. De là, je remis discrètement les écouteurs (merci les cheveux longs), mis le volume au minimum et restais là à travailler, les jambes repliées en tailleur sous moi, mes cours de droits étalés sur la table.
Je regardais parfois les gens passer. J'eus envie de virer les deux garces qui s'installèrent à côté de moi et qui riaient tout en trainant sur Facebook. Ce genre de personne m'énerve. J'ai toujours envie de les sortir de l'amphi quand je suis à la fac. Quand tu viens à la fac, c'est pour travailler, pas pour rigoler. A un moment, je vis un couple en train de travailler, l'un en face de l'autre, leurs mains superposées. La fille releva le regard, et le garçon tendit le cou afin de l'embrasser au-dessus de la petite lampe. Mon cœur se serra, une boule se forma, et j'eus envie de pleurer et vomir. Je ne sais pas quelle émotion prédomine. Pour me consoler, j'attrapais un gros bout de muffin que j'emboquais dans ma bouche.
N'ayant plus la motivation de travailler après ça, je pliais mes affaires et me glissais entre les rayons afin d'y trouver le livre dont j'avais besoin. Je me mis à réfléchir à mes plans pour la soirée. Peut-être faire un tour au vidéoclub en bas de chez moi pour m'occuper pour la soirée. Je m'approchais du bureau des emprunts, et posais mon livre et ma carte d'étudiant dans mes mains du préposé. Je murmurais un vague bonjour et relevais les yeux. Je n'avais pas prévu de voir les yeux les plus beaux du monde. Déstabilisée, je restais là à les fixer, pendant qu'il enregistrait mon prêt.
- Vous voulez un reçu ? Me demanda sa voix veloutée. Je fermais les yeux et tentais de rester sur terre. Je hochais la tête alors que je vis ses longs doigts faire glisser ma carte, mon livre et mon reçu vers moi. Bonne journée ! Me lança-t-il.
- Vous… aussi ! Je pris mes affaires illico presto et m'en allais d'ici, sans réfléchir. Sur le chemin du retour, je tâtais mes poches et…
MERDE ! On m'a tiré mon portefeuille !
MERDE, FAIS CHIER ! Je restais dans mon pyjama Snoopy tout en me lamentant sur mon matelas. 50 dollars, ma carte de crédit et mes papiers d'identité. Ma mère va être folle. Ah, c'est bien ton style d'être tête en l'air ma pauvre fille !
Je ne l'ai évidemment pas prévenu, et je me débrouille très bien sans elle. Je pris mon téléphone, et je survolais mon répertoire avant de voir le numéro d'Alec. J'hésitais, failli lui envoyer un message et renonçais. Un bon point pour moi !
J'allais récupérer mon plat aux micro-ondes que je mangeais sans entrain quand j'entendis la sonnette. Ca, c'est pas normal. Je pris un couteau que je glissais dans mon dos et m'approchais de la porte. Je glissais un œil dans le judas et…
Mince, l'employé de la bibliothèque ultra sexy !
Cette mini-histoire ne contiendra qu'un autre chapitre, deux au maximum. Je posterais soit ce week-end, soit mercredi prochain.
Bonne semaine !
