Chapitre 1 : Renesme
Les années avaient passées. Je conduisais maintenant la Ducati d'Edward. Dans la ville où nous avions notre pied à terre ma famille et moi, je pouvais la conduire fréquemment sans risque de me faire remarquer. D'ailleurs, je me demandais pourquoi Edward s'obstinait à conduire sa Volvo. Il avait maintenant accès à une sélection de voiture beaucoup plus rapide, mais il préférait de loin utiliser son véhicule du temps de Forks. Même lorsque je l'avais accidentée quelques années auparavant, il s'était simplement procuré le même modèle, bien que Carlisle lui avait offert une Lamborghini. Je souris à cette pensée. Edward était un sentimental invétéré. Il avait sans doute passé ses meilleures années dans cette petite ville de l'état de Washington et il voulait en garder un souvenir tangible. Tant de choses avaient changées depuis cette époque. J'en étais la preuve.
J'avais vieilli en beauté, mais pour être sincère, cela ne m'affectait aucunement. Je le savais simplement parce que Rosalie se plaisait à me le répéter sans cesse. J'avais littéralement été élevé par 3 mères. Bella, Rosalie et Esme étaient pour moi un cocon d'amour qu'aucune jeune fille de mon n'âge ne pourrait jamais avoir. Et étrangement, c'était à Alice que je ressemblais le plus. Toutes mes caractéristiques humaines, je les tenais de ma mère, mais pour tout le reste, c'était vers Alice que je me tournais. Nous avions une relation très particulière d'ailleurs. Je sais qu'elle avait des émotions mitigées par rapport à moi, considérant qu'elle ne pouvait utiliser son pouvoir sur moi. Cela la frustrait par moment et je la sentais souvent agressive à mon égard. Malgré tout, il y avait des moments où sentant que je me reconnaissais en elle, Alice était plus facile d'approche. J'avais sans cesse cette impression qu'elle ne m'aimait pas, puis soudainement, je ressentais cette vague d'amour émanent d'elle. C'était littéralement une relation dyadique amour-haine entre nous deux, mais cela ne représentait jamais un véritable problème pour moi. J'étais de nature docile. Jacob me disait souvent que rien ne semblait vraiment me déranger. Je lui souriais alors bêtement, me formalisant peu de ces remarques. Jacob. Un sourire se dessina lentement sur mes lèvres. C'était si simple avec lui. Il était là, je ne me posais pas de question, enfin la plupart du temps. Je fronçai les yeux à cette idée. Je n'avais pas envie de me poser de questions. Je n'étais pas tellement efficace pour trouver des réponses et j'étais même légèrement énervée d'avoir laissé mon esprit divaguer. C'était toujours comme ça lorsque je faisais de la moto. Je mélangeais toutes mes pensées en même temps et je perdais le fil du temps.
Il devait être passé 11 heures lorsque je mis les pieds à la maison. Mon véhicule faisait surement assez de bruits pour que tout le monde soit bien prévenu de mon arrivée. Je souris à cette pensée. Ce n'était pas tellement comme si j'avais peur de réveiller quelqu'un. Il y avait certains avantages à vivre avec des vampires. Je pouvais littéralement faire un party toute la nuit sans m'inquiéter de déranger qui que ce soit. Non seulement ils ne dormaient pas, mais ils étaient même plus actif la nuit qu'à n'importe quel moment du jour. D'ailleurs, Bella et moi avions pris l'habitude de cuisiner la nuit. J'étais toujours affamée avant d'aller dormir. Ma diète se composait principale d'aliments frais bien sanglants, mais pour une raison inconnu, j'avais développé un appétit insatiable pour le sucre. Je pouvais manger une tarte complète sans être assouvie, au grand désespoir de Jasper et Emmet qui me regardaient toujours avec cet air dégouté. Edward et Bella s'accommodaient beaucoup mieux de ma diète et Esme adorait sentir les odeurs de chocolat, mais les autres préféraient se tenir loin de la cuisine en fin de soirée. Je humai l'air, le menton levé vers le ciel. Ça sentait les pommes, le bois et la cannelle. Bella devait m'attendre.
Je fermai le moteur de la moto et retirai mon manteau de cuir. Bien que ma peau fût très solide, elle pouvait tout de même subir des blessures. Mon sang avait une capacité incroyable de régénération et de coagulation ce qui signifiait que je guérissais très vite. Cependant, je n'étais pas à l'abri des douleurs humaines et des séquelles physiques que cela pouvais provoquer. J'avais d'ailleurs faillit perdre un bras lors de l'accident de voiture dans la Volvo et j'avais gardé une longue cicatrice sur l'avant bras en souvenir de la collision. Je me souvenais encore des réactions de ma famille. C'était la première fois que ma résistance humaine-vampire avait été mise à l'épreuve. Et contre toute attente, elle avait passé le test. J'avais été chanceuse, compte tenu que j'avais moi-même provoqué l'accident. Je me souvenais très bien de la journée passé à l'hôpital en compagnie de ma famille. Lorsqu'Edward avait réalisé ce qui s'était produit, il m'avait prise à part. Il avait attendu que mon état se stabilise et que tout le monde ait quitté la chambre d'hôpital pour me questionner à haute voix. À défaut de lui expliquer en parole, j'avais posé ma main sur sa joue pour lui faire comprendre.
C'était plus tôt ce jour là. Je roulais à toute vitesse sur la route menant à la maison. J'avais conduis toute la journée. À la différence des membres de ma famille, mes jambes ne me permettaient pas de courir à une vitesse folle. Bien sur, je battais n'importe quel humain à plate couture, mais disons que je n'étais pas à même de supplanter un vampire au 100 mètres. J'aimais donc énormément la liberté que les véhicules motorisés humains me donnaient. Normalement, lorsque j'avais envie de me libérer l'esprit, je prenais la Ferrari de ma mère ou la Ducati, mais j'avais passé la nuit chez Billy avec Jacob et ce type de véhicule me permettait une meilleure couverture lorsque je retournais à Forks. Jacob avait décidé de passer quelques jours avec son père, je les avais donc quittés le lendemain matin pour retourner chez moi. J'étais inscrite à l'université et je ne voulais pas manquer mes cours. Un avantage d'être née à moitié humaine, j'avais continuée de grandir et de vieillir un peu, à un rythme plus avancé. Après 7 ans d'âge physique, mon corps avait pris l'apparence d'une jeune femme de 25 ans. Cela me permettait d'entrevoir des carrières possibles, chose que ma mère ou mon père pouvaient difficilement faire. Tout en conduisant, je me rappelais avec le sourire la première fois que j'avais mis les pieds à l'université alors que mes parents devaient recommencer inlassablement leurs dernières années du secondaire. Il y avait quelque chose de terriblement ironique dans le fait de vivre éternellement. J'avais été enregistré comme la fille adoptive de Carlisle et Esme afin de ne pas élever plus de soupçons, mais à la maison, mes parents biologiques prenaient leurs rôles très au sérieux. C'est d'ailleurs en père inquiet qu'Edward avait eu besoin de clarifier la situation de l'accident avec moi. J'étais donc sur la route ce matin là, roulant à plus de 140 kilomètres à l'heure lorsque j'avais réalisé que je n'étais aucunement terrorisée par la vitesse de mon véhicule. Il était encore très tôt, les lumières de l'aurore faisant briller la rosée sur les arbres. La route était sinueuse, au beau milieu de la forêt. Je n'avais sentit aucun humain à proximité. Personne de censé n'aurait pris un chemin aussi dangereux de si bonne heure. C'est ce qui avait poussé mon esprit à oublier complètement que je n'étais pas invincible et que je pouvais littéralement mourir. Tant et aussi longtemps que mon cœur battrait, je restais en vie, figée dans le temps, mais je pouvais mourir. Je n'étais pas à l'épreuve de tout. Et derrière cette envie de savoir si je pouvais m'effrayer moi-même sur une route, je crois qu'il y avait cette idée. L'idée de connaître ma limite, de savoir jusqu'ou mon corps pourrait combattre pour me garder en vie, pour m'empêcher de suivre le cours normal de ma partie humaine. J'avais donc tout simplement enfoncée la pédale d'accélération sans m'inquiéter outre des conséquences. J'étais une excellente conductrice et mes réflexes étaient particulièrement aiguisés, mais il y avait longtemps que je m'étais nourrit. Je me retenais toujours de chasser en présence de Jacob, me gavant plutôt de dessert. Par contre, ceux-ci ne me remplissaient pas comme pouvait le faire le sang frais. Je su donc dès l'instant ou je mis la main sur le frein à main pour prendre la courbe que je n'y arriverais pas, que j'étais trop fatiguée pour contrôler ma voiture. En effet, je remarquai seulement à cet instant la plaque de glace noire se trouvant dans le croissant de la route. Ma voiture se cambra rapidement sous l'impacte du frein, mais le volant, sous l'effet de mon épuisement glissa sous mes doigts. Je ne pu le récupérer à temps et mon véhicule fit un rapide tête à queue à l'extérieur de la courbe. Il vint percuter un arbre avant de s'immobiliser complètement. J'eu conscience seulement de l'odeur forte de l'essence et du sang coulant sur mon bras avant de perdre connaissance.
Lorsque
j'avais retiré ma main du visage de mon père dans la chambre
d'hôpital, j'avais pu y lire toute la souffrance et la peur que
j'avais espéré trouver dans ma manœuvre dangereuse assise au
volant de la Volvo.
Est-ce
que je suis complètement folle ?
-Non, bien que de vouloir mettre ta propre vie en danger ne
pourrait certainement pas être considérée comme un signe
démontrant une santé mentale normale. J'ai l'impression de
faire un retour en arrière au moment où ta mère était encore
humaine, avait-il terminé dans un soupir.
Je
suis réellement désolée. Je ne voulais pas vous causer
d'inquiétudes à toi ou maman. Ni à personne de la famille
d'ailleurs.
Je
sentie à cet instant qu'il s'était inquiété réellement.
Qu'il avait eu réellement peur pour ma vie et que cette peur ne
semblait pas s'être dissipée, mais qu'au contraire, elle
prenait de l'ampleur avec les minutes qui s'écoulaient.
-C'est
une chance que Bella puisse reconnaitre l'odeur de ton sang à des
kilomètres à la ronde. J'imagine que ça doit faire partie du
lien mère vampire unie à sa fille demie humaine, ajouta t'il dans
un sourire.
Alice était entrée à cet instant. Elle semblait
confuse. Elle avait les dents serrées et les poings fermés.
Clairement une Alice en colère.
-Je suis désolé Nessie.
Elle
n'avait pas desserrée les dents et j'avais sentie que
l'atmosphère de la pièce avait complètement changé.
-Wow,
Alice, calme toi. Elle va bien. Ce n'était pas ta faute après
tout. Tu ne peux pas la voir, ce n'est pas comme si c'était la
première fois qu'elle posait un acte trop téméraire.
À
cette réplique mon père s'était tourné vers moi avec un demi
sourire. J'avais senti aussi à cet instant qu'il s'était
retenu de bien lui dire que j'avais moi-même provoqué cet
accident.
Alice avait poussé un énorme soupir. Elle m'avait
donné l'impression d'être une boule d'émotion qui n'arrivait
pas à gérer son comportement. Lorsqu'elle était contrariée en
ma présence, elle devenait souvent ainsi. J'avais l'impression
qu'en ma présence, elle ne savait pas comment se contrôler. Elle
était pourtant si douce avec les autres, mais avec moi, elle
semblait toujours traverser des émotions aux antipodes les unes des
autres.
Elle s'était retournée subitement vers moi, les yeux
écarquillés.
-Tu l'as provoqué ?
J'avais tourné ma
tête vers Edward dans un mouvement très lent pour bien lui faire
comprendre mon agacement. Je savais pertinemment qu'il lui était
quasiment impossible de cacher ses intentions à Alice, mais disons
que de me faire sermonner coucher dans un lit d'hôpital n'avait
jamais été une activité que j'appréciais.
Charmant
Pour
toute réponse il avait haussé les épaules.
-Tu sais que je ne
peux pas te voir Renesme. Si tu ne me dis rien, je ne sais rien. Je
me sens complètement déboussolée quand je suis près de toi. Ta
mère ne me pardonnerait jamais si quelque chose t'arriverais.
-Alice, ça suffit. Tout est de ma faute. J'ai pris une
décision stupide, j'aurais pu y laisser ma peau, c'est tout.
S'il-te-plait, je ne te blâme pas pour mes erreurs, déjà que je
dois supporter 3 mères dans cette famille, ne t'y met pas toi non
plus. C'était irréfléchi et complètement dangereux, mais je
dois avouer que c'était…euhm…intéressant comme sensations.
Elle m'avait fait un sourire compatissant. Doucement, elle
avait approché sa main sur ma tempe, là ou ma peau commençait à
cicatriser.
-Tu es tellement fragile que j'ai encore de la
difficulté à croire que tu es une vampire, me souffla t'elle.
J'avais levé les yeux. Elle me ressemblait tellement, plus je
vieillissais, plus je développais des caractéristiques de la
personnalité que j'avais admiré chez elle.
S'il-te-plait,
ne dis rien à maman. Si elle apprend que j'ai conduis comme un
pilote de course, elle terminera elle-même le travail que j'avais
commencé. J'aimerais vivre assez longtemps pour graduer une
première fois de l'université. Et puis, désolé pour ta voiture.
Dès que je deviens médecin, je promets de t'en offrir une autre.
Il
m'avait regardé et avait sourit.
-Ne t'inquiète pas ma
puce. Je suis simplement heureux de voir que tu es en un seul
morceau. Inutile de te sermonner sur le sujet, si une course folle en
voiture ne t'a pas effrayé, je doute fort que de me mettre à
crier puisse changer quoi que ce soit. Mais maintenant, tu m'as
donné une occasion de plus pour m'en faire pour toi.
Je
n'aimais pas particulièrement me souvenir de cet incident. Pas à
cause de l'accident directement, mais plus en raison des
questionnements que cela provoquait chez moi chaque fois. Je n'avais
pas eu peur. Enfin, pas peur au sens où Bella m'avait souvent
décrite sa peur pour moi. Je me souvenais vaguement que mon cœur
s'était mis à battre plus rapidement et que j'avais eu chaud,
mais c'était des réactions physiologiques que je ressentais en
présence de Jacob où lorsqu'Emmet s'entêtait à vouloir me
battre au baseball. Des seules vraies qualités vampires dont j'avais
hérité, figurait celle de pouvoir sauter dans les airs. En effet,
personne ne pouvais me battre en hauteur, même Edward lorsqu'il
prenait un élan. J'étais donc l'ennemi numéro un pour tout
batteur expérimenté parce qu'aucune balle ne pouvait passer mon
chemin sans se faire intercepter.
Ainsi, il semblait que seul mon
corps répondait à l'ambiance de la peur. Sincèrement, si ce
n'était de l'inquiétude que j'avais lu dans les yeux de ma
famille à l'hôpital ce jour là, il y aurait longtemps que
j'aurais retenté le coup avec ma motocyclette.
Je poussai
finalement la porte d'entrée de la maison. J'eus été moins
prises dans mes pensées que j'aurais probablement entendu ce qui
se passait l'intérieur, mais puisque j'avais passé les
dernières minutes à me questionner sur la peur, je fus surprise de
voir une assiette s'écraser à mes pieds.
Rosalie semblait
encore plus pâle que d'habitude. Ma première pensée fut pour le
fait que si elle avait été encore humaine, elle aurait
littéralement été cramoisie de fureur. Je restai estomaquée dans
l'entrée, incapable de saisir la dispute qui s'était
littéralement embrasé dans le salon. Je devais sérieusement avoir
la tête ailleurs pour ne pas avoir entendu le vacarme qui régnait
dans la pièce. L'endroit était un champ de bataille. Des objets
étaient fracassés partout, et une légère odeur de brulé stagnait
dans la pièce. Je crus comprendre que Bella avait commencé à
cuisiner et qu'attirée par la dispute, elle avait laissé en plan
ses fourneaux. J'avais réussi à calculer, compte tenu de l'angle
du lancer de l'assiette que celle-ci n'avait pas été projeté
par Rosalie, mais bien par quelqu'un qui avait du se tenir dans la
salle à manger quelques secondes plus tôt. Par contre, considérant
la vitesse à laquelle les vampires bougeaient, je savais qu'il
était possible que ce soit Carlisle, que je savais dans son bureau,
qui aurait pu être l'auteur de ce massacre à la vaisselle. Je
souris à l'idée saugrenue de voir Carlisle s'énerver en
lançant sa porcelaine. Soudainement, sans avertissement, je vis du
coin de l'œil un service de coutellerie se diriger vers moi à une
vitesse vertigineuse. Je fis un bond spectaculaire et allai me pendre
au bout d'une poutre de bois au plafond. Mon corps était
complètement tendu, prêt à recevoir un prochain signe d'attaque.
Je sentis que mon mouvement avait fait tourner des têtes, mais
j'étais trop énervée pour y porter attention. Qu'on me lance
une assiette passait encore, mais je trouvais sincèrement que ces
vampires avaient la tendance à l'exagération. La coutellerie du
mariage de Rosalie et Emmet, ça n'allait pas aussi bien passer. De
mon perchoir, je vis tout de suite où le conflit s'était
enflammé. Edward et Rosalie semblaient ne pas s'entendre sur un
point, aller savoir lequel. Ils étaient l'un face à l'autre,
puis bougeaient rapidement pour tenir de nouvelles positions. Je
sentis une présence à mes coté et je tournai la tête pour me
retrouver face à Alice qui était venue s'accrocher à mes cotés.
-Tu as trouvé un meilleur siège pour le spectacle ? me
demanda-t-elle espiègle.
-Qu'est-ce qui se passe ?
-Le
sujet a démarré sur une possibilité de déménager, mais le tout a
rapidement dégénéré. Rosalie maintient que nous devons rester ici
pour que tu termines au moins tes études, Edward crois que les gens
commencent à s'inquiéter en ce qui concerne les carcasses
animales. Enfin, les choses semblaient s'être calmées, mais je
crois que c'est plus venimeux que jamais maintenant que tu es
entrée.
C'était
complètement stupide. Je voulais terminer mes études ici. J'adorais
cette université et j'y avais rencontré des gens incroyables qui
ne se formalisaient pas de me voir manger du chocolat tous les jours
sans jamais prendre un gramme de poids. Je baissai les yeux vers la
2e guerre mondiale pour vérifier que les dires d'Alice étaient
bien réels. Tous les deux avaient le regard mauvais, les lèvres
retroussés et avaient adoptés une position de prédateur prêt à
l'attaque. La pièce semblait littéralement figée. Je pouvais
voir Bella, un tablier taché de farine sur elle, Esme qui retenait
l'épaule d'Emmet, un signe clair qui exigeait qu'il ne se mêle
pas au conflit présent dans la pièce. Carlisle était sans doute à
l'étage, en attente de l'issu de la bataille. Et Jasper me
regardait avec un air souffrant, comme si j'avais quoi que ce soit
à faire avec leur guerre de territoire qui semblait durer depuis des
heures. Mais je savais que si jamais quelque chose de sérieux se
préparait, Alice aurait posé un geste. Puis, simplement pour me
contredire je crois, je la sentie se crisper à mes cotés. Et dans
la même seconde, je la vis lever un bras vers Jasper, suppliante et
je ne compris son geste qu'en réponse à ce qui se passait en
dessous de nous.
A cet instant, Rosalie grogna et se jeta sur
Edward faisant claquer ses dents à quelques centimètres à peine de
sa jugulaire. Et je su que mon père ne pourrait pas lui faire de
mal. Bien qu'il ait souvent eu des différents avec elle, il savait
ce qu'elle représentait pour moi, à quel point j'étais
attachée à elle, et je vis son regard suppliant se tourner vers
Jasper puis vers moi. Jasper ne m'avait pas quitté des yeux.
J'attendais qu'il calme Rosalie. N'était t'il pas capable de
détendre l'atmosphère ? Les secondes s'écoulèrent, tout le
monde semblait encore figé. Rosalie était devenue encore plus
agressive et soudainement, seulement le prédateur fut présent en
elle. Je me laissai alors tomber sur le plancher, retombant sur mes
deux jambes tel un félin ennuyé par une chute inutile et me
précipitai vers la mêlée. Mon geste réveilla la pièce en un
instant et bientôt Bella et Emmet rejoignirent leurs bien-aimés.
Rosalie était maintenant sur Edward, ses dents claquants et ses
mains essayant de le griffer au visage. Il la retenait d'une seule
main et essayait de déloger son poids de sur lui avec l'autre.
Son effort était inutile. Bien que plus fort qu'elle, Edward se
battait contre un animal enragé qui n'allait pas abandonner de si
tôt. Si personne n'intervenait réellement, elle allait le
blesser sérieusement ou pire encore. Jasper hurla alors le nom
d'Emmet, dans un effort ultime de rétablir l'ordre dans la
pièce. Je ne l'avais jamais vu ainsi. Il ne pouvait pas
contrôler les émotions de Rosalie. Il demandait clairement à son
beau-frère d'intervenir avec sa force afin de la calmer. Jasper
me jeta un regard désolé que je ne compris pas. Il semblait
s'excuser auprès de moi, alors que la victime ici était
clairement Edward. Emmet pris Rosalie par la taille pour la
soulever, mais elle semblait habiter d'une rage venant de l'enfer.
Ses merveilleux traits étaient déformés par la colère. Rosalie
lui envoya valser un coup de tête rapide ce qui déstabilisa Emmet.
Il recula sous l'impact et je vis ses yeux tourner rapidement au
noir jais de prédateur. Je ne pu m'empêcher de sourire. Il
n'avait pas l'habitude de se faire battre sur son propre
territoire, par sa femme en plus. Bella essayait de tirer mon père
de sous l'étreinte de Rosalie, mais celle-ci le tenait fermement,
ses cuisses enserrant sa taille. Alice était de nouveau figée dans
le temps, sans doute à la recherche d'une vision qui pourrait lui
faire comprendre l'issue de cette bataille. Personne ne voulait
blesser l'autre et je compris que personne ne savait comment
réagir. Emmet avait repris le dessus et essayait de contrôler sa
douce, mais elle le maintenait à distance avec une main. Rosalie
semblait plus déchainée que jamais. Libérée de l'étreinte de
son mari, elle se rejeta soudainement sur Edward, cette fois-ci, dans
le but ultime de le tuer.
