Titre : Jeu set et match

Auteur : Devil-Akina

Rating et avertissement : Attention cette fic est rated M et cela pour une bonne raison : elle contient du yaoi, c'est à dire des relations homosexuelles explicites entre hommes, si cela vous choque, passez votre chemin !

Disclaimer : L'univers et les personnages de cette histoire ne sont pas à moi, sinon j'aurais nettement plus de moyens et je n'écrirais sans doute pas sur FanFiction. Ils sont à J.K. Rowling et même si j'ai tenté de la convaincre, elle ne me les a pas cédé...pas de bol !

Par contre, cette histoire et son scénario sont à moi ! Et paf !

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Chapitre premier:

Cachette

Il avait chaud, il était bien et si ce maudit réveil n'avait pas décidé de lui pourrir sa journée, il serait encore endormi, loin des soucis du quotidien !

Sérieusement, QUI était le dérangé qui s'était dit un jour « Et si on se réveillait en sursaut avec une sonnerie insupportable pour être sûr d'être à l'heure ? » Il l'ignorait mais pour peu qu'il le découvre, cette personne passerait un sale quart d'heure, foi de Potter.

Il se contraignit à sortir ses jambes du lit, s'étira et se mit debout avec un grognement. Une vie minable, un job minable, voilà ce qu'il avait gagné en sauvant le monde. Fudge, décidé à se venger, l'avait accusé d'avoir comploté avec le seigneur des ténèbres dans le but de reprendre le pouvoir une fois le mage noir mort.

Bien sûr, ses proches amis étaient montés aux barricades et avait copieusement insulté le ministre. Toujours est-il que la communauté sorcière, à force de téléphone arabe et autres déformations de ses exploits avait fini par le mettre à l'écart alors qu'elle leur devait la vie.

Il grogna et alla dans la cuisine de son deux-pièces. Il se versa du café, le sucra et le posa pour le faire refroidir, il ne le buvait que tiède.

Entre-temps, il saisit chemise et pantalon et les enfila par dessus le caleçon qu'il avait enfilé le soir précédant, juste après avoir pris une douche. Il brossa ses cheveux et les noua en catogan serré, quelques mèches folles venant cacher sa cicatrice.

Il se regarda dans la glace et soupira. En trois ans, il avait gagné en carrure mais cela se voyait à peine tant il paraissait fatigué et las. Et ses cheveux, Merlin! Même en les brossant et en les nouant ils restaient fous et indisciplinés. S'il n'avait pas eu à se cacher, cela aurait fait belle lurette qu'il les aurait recoupés courts! Il prit le tablier crasseux de graisse qui traînait sur le comptoir, le lança par dessus son épaule, prit sa tasse de café, l'avala d'une traite et sortit enfin.

Il descendit la vingtaine de marches qui le séparait du rez-de-chaussée, poussa une porte sur sa droite et entra dans le restaurant où il travaillait comme plongeur : un job miteux mais le patron le laissait loger dans l'appartement du dessus pour peu qu'il fasse des heures sup' gratuitement.

Contrairement aux cuisines, le restaurant était plutôt agréable à regarder. Le décor était tout en rouge et brun foncé. Les fauteuils appelaient les consommateurs, les tables étaient toujours lavées avec soin et il y avait une bonne clientèle d'habitués.

Le patron était un moldu dont le fils était sorcier et connaissait donc l'histoire d'Harry. Il l'avait laissé loger chez lui le temps que ses ennuis s'apaisent mais lorsque ceux-ci n'avait fait qu'empirer, il lui avait demandé de déménager au restaurant, pour le protéger mais aussi pour garantir la sécurité de sa famille. Harry, reconnaissant, vivait pauvrement mais restait ainsi très discret.

La porte sonna : le premier client entra. Le jeune homme nettoyait la cuisine, sortant assiettes, couverts, plateaux et bouteilles pour le service. Il le faisait jusqu'à dix heures puis il repassait en cuisine et laissait le service aux serveurs pour faire la plonge. Il passa un torchon sur son bras, prit un bloc note et alla à la table numéro quatre ou un couple venait de s'asseoir. Il ne regarda pas les clients, nota un café, un cappuccino et deux croissants et retourna à l'arrière donner la liste au patron qui lui sourit, comme toujours.

- A l'heure, mon gars !

- Comme toujours, patron! répondit Harry en lui souriant gentiment.

- Tiens, amène-leur ça !

Harry glissa une main fine sous un plateau et l'emporta à la table avant de distribuer la commande. Il s'inclina brièvement sous les mercis et alla à la table une où trois hommes s'étaient assis. Harry sentit un picotement dans le dos, leva le regard et déglutit : des mangemorts.

Depuis la mort de Voldemort, ceux-ci mettait une belle pagaille partout où ils passaient. La mort de leur maître avait été le déclencheur d'une furie vengeresse encore jamais vue. Harry était passé ennemi numéro un, certains de ses amis avaient été torturés et le monde de la magie s'était effondré.

Fudge, trop occupé à le calomnier n'avait rien vu et lorsqu'il fut trop tard pour contrer l'invasion, il était déjà mort sous le trait d'un Avada Kedavra, laissant une belle pagaille qui n'avait que trop servi aux mangemorts. Ils avaient déclaré leur alliance avec Harry, et cette fois, le monde les avait crus.

Harry se terrait donc pour échapper aux mangemorts qui voulait l'exhiber une fois capturé et dominé mais aussi pour échapper à ses anciens alliés, désormais sûr de sa trahison. Dans un cas, il était bon pour servir de marionette et dans l'autre la sinistre Azkaban l'attendait. Seuls une poignée le croyait innocent dont Ron et Hermione, bien sûr. Ces deux-là lui envoyaient un hibou par mois et il leur retournait avec des nouvelles.

Il soupira, baissa les yeux et s'approcha de la table.

- Ah ! Ces moldus, je me demande pourquoi on les garde en vie !

- Ne pose pas des question auxquelles tu connais la réponse, Darius, ils sont nombreux et le monde tourne en partie grâce à eux !

- Oui, mais...

- Darius, nous les dominons, ils obéissent, cesse de maugréer !

- Ah ! De si belles paroles, Liam ! Les moldus devraient tout de même baiser le sol lorsqu'ils nous voient !

Darius et Liam sourirent de la remarque du troisième et se tournèrent vers Harry qui essayait de rester discret.

- Un soucis, vermine ?

Harry se mordit l'intérieur de la joue et resta stoïque, il posa la mine de son stylo sur sa feuille et énonça d'une voix claire qu'il tâcha de rendre plus haute que d'habitude.

- Ces messieurs, voudraient-ils quelque chose à boire ?

- De l'alcool, whisky ?

Il s'était tourné vers ses comparses qui acquiescèrent en hochant sèchement la tête. L'homme se retourna vers Harry et le congédia d'un petit mouvement du poignet. Harry ne demanda pas son reste, soucieux de rester discret et alla vers le patron. L'homme le regarda puis fixa un instant les trois lascars.

- Des mangemorts, huh ?

Le monde moldu avait subitement appris l'existence de ces êtres noirs ainsi que l'existence de la magie lorsque les plus fidèles de Voldemort avaient pris la direction des opérations, Bellatrix à leur tête. Cette femme était un démon, elle tuait, torturait à tour de bras et envoyait ses hommes faire de même avec une méticulosité incomparable, bref: un démon !

Harry regarda son patron préparer l'alcool et sourit lorsque qu'il cracha dans un des verres, c'était infantile, mais que faire de plus ? Il prit les verres, les posa sur son plateau et repartit vers la table une. Il servit les trois hommes, et fila vers le couple sans demander son reste, les deux personnes l'ayant interpellé d'un signe de la main.

Il écouta leur demande, sourit en donnant sa réponse, alla chercher l'addition et les remercia chaudement lorsqu'il reçu un joli pourboire. Il n'était pas dupe, le couple fuyait la présence des mangemorts. Il grinça des dents et secoua la tête. Si seulement il pouvait les foudroyer ici même, sur place !

Ce n'était pas la magie qui lui faisait défaut mais les détruire tous les trois lancerait une marée de mangemorts à ses trousses et vu les trois longues années qui lui avaient été nécessaires pour les fuir, il refréna son envie. Il alla chercher l'addition des trois hommes, la leur apporta et lorsque l'un des mangemorts leva son regard sur lui, il sut qu'il venait de commettre une bourde...

- Hé, le vermisseau !

- Oui, monsieur ? (Il tenta de ne pas laisser la colère transparaître)

- C'est quoi, ça ?

- Un ticket de caisse, monsieur.

- Tu sais qui nous sommes, sombre larve ?

- Des clients respectables, monsieur. (Il venait de s'écorcher les lèvres à cette réponse et sentait que cela ne suffirait sûrement pas.)

- Des clients respectables ? Ah !

Il brandit sa baguette et Harry se morigéna de sa stupidité : On ne demandait JAMAIS à un mangemort de payer...si seulement il avait réfléchi ! Alors, avec une honte quasi palpable, il s'agenouilla et leur demanda pardon. Le mangemort haussa un sourcil et baissa sa baguette.

Darius se leva, contourna son comparse, saisit Harry par les cheveux et celui-ci sut qu'il allait devoir jouer serré. Il le tira vers le haut, lui arrachant un mince gémissement et le regarda dans les yeux. Les yeux verts se fixèrent dans les siens et Darius jura en voyant le regard de haine. Liam se leva à son tour et du bout de baguette, il effleura le front du pauvre Harry qui se contraignit à l'immobilité.

- Ton nom, moldu ?

- Richard Swan...

- Un nom parfait pour une taffiole de moldu ! Doloris !

Darius le lâcha et Harry se contorsionna sur le sol, en proie à une douleur insoutenable mais il retint ses cris par miracle. Liam rit de son sort et entraîna les deux autres mangemorts vers la sortie, laissant le pauvre jeune homme à sa souffrance qui ne cessa que lorsqu'ils eurent franchi la porte. Harry gémit et remercia le patron lorsque celui-ci se précipita pour l'aider à se relever.

- Harry, tu n'es pas prudent, mon gars !

- Je sais...Patron (il se massa douloureusement le front) Mais au moins ne m'ont-ils pas reconnu !

Harry regarda la porte : combien de temps ce stratagème durerait-il encore ? Combien de temps avant que quelqu'un repousse ses mèches de cheveux pour découvrir sa cicatrice ? Combien de temps avant de recommencer à courir et combien de temps avant de retrouver la paix ? Il soupira et retourna à son travail.

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