Alors … Je me lance là-dedans, mes connaissances en sciences sont genre … nulles ? Tu me parles de colonies de moisissures, je pense aux tasses qui restent plus de deux mois dans ma chambre, pas à une boîte de Petri dans mon frigo. M'enfin, j'espère que ce que j'ai écrit est cohérent tout de même.

Si de grands scientifiques passent par ici, ne me tuez pas, je respecte votre travail. Sincèrement.

Hikari Yumeko, cette fiction est pour toi, je suis ton Père (Noël) ! Je suis ton Secret Santa !

Voilà, je ne connais absolument pas ce pairing, je l'ai découvert en regardant ton post, et comme je ne me sentais pas vraiment d'écrire dur Yuri! on Ice avant la fin de la série (enfin, j'aurais pu, mais pas trop d'inspi) je me suis lancée dans le MobHan. C'est plutôt éloigné de ce que j'écris d'habitude, mais c'est aussi ça qui était marrant. Je me suis bien amusée à écrire ça pour toi (malgré de nombreuses crises existentielles) et j'espère que tu apprécieras tout autant de lire !

Comme le texte final était un peu long, j'ai décidé de le couper en trois parties. En plus, ça fait durer le plaisir !

Bonne lecture !

Assistant

Partie 1 : Devenir assistant

Hanji Zoé, ou plutôt, le professeur Zoé, était une femme formidable, vraiment. Elle était la plus jeune professeur-chercheur de l'université, avec ses trente années tout juste passées, et si ses cours étaient légèrement désordonnés, les nombreux livres qu'elle publiait chaque année (sérieusement, elle avait de quoi ouvrir une maison d'édition à elle toute seule) étaient les plus intéressants au monde. Tout cela, selon Moblit.

Moblit, lui, n'était guère qu'un étudiant en dernière année de Master de Sciences de la Vie, spécialisé dans la recherche, et assistait par conséquent tous les jours au cours d'Hanji Zoé. Comme ce nom était doux. Cela faisait déjà cinq mois que chaque lundi, de huit heures à midi, il assistait au cours de recherche scientifique, et que chaque vendredi, de dix-sept à dix-neuf heures, il avait la chance inouïe de participer aux Travaux Pratiques de cette même professeur. Il était normal, pourtant, et ses amis le regardaient d'un œil étrange à l'idée seule qu'il soit capable de suivre cette femme. C'est vrai, en effet, dans ces deux cours, la population était on ne peut plus … particulière. Ses camarades étaient pour la plupart des gens à l'air légèrement frappé, comme cette fille aux cheveux excentriques perpétuellement couverte de bijoux en tous genres, ou ce garçon qui – selon la rumeur – suivait en parallèle un cursus à l'École Normale Supérieure en lettres, et qui n'avait pas prononcé un mot, depuis le début de l'année.

En voyant les énergumènes rassemblés dans sa classe, c'est vrai, Moblit se sentait parfois … bizarre. La norme au milieu de l'étrangeté, après tout, choquait autant que l'étrangeté au milieu de la norme. Il y avait bien eu, au début de l'année – disons : au premier cours – une bonne vingtaine de personnes comme lui, qui avaient aussitôt fui. Et cela, Moblit ne comprenait pas. Cette femme était la meilleure chercheuse de son époque, sans aucun doute, et changer son cours pour un autre revenait – selon Moblit – au même que de refuser des cours de chants de Peggy Lee, ou des cours de sociologie de Karl Marx. Mais bon, ça lui permettait de se sentir plus proche de la jeune femme. Et dire qu'elle avait à peine six ans de plus que lui … Ses travaux étaient perpétuellement remis en question, il est vrai, mais tout un chacun se voyait forcé de reconnaître en elle un génie.

Alors, quand, à la fin du cours, Hanji Zoé fit cette annonce, le cœur de Moblit manqua un battement.

« Au fait ! Mon dernier assistant m'a lâché, je cherche quelqu'un pour travailler avec moi cet été, et potentiellement l'année prochaine, et celles qui suivent. Pour ceux qui souhaitent postuler, je propose un devoir supplémentaire sur le sujet « Les dangers de la manipulation scientifique ». Je sais que vos partiels approchent, mais ça n'est pas une raison. Lundi prochain, après mon cours. »

Moblit nota le sujet au feutre fin, au beau milieu de sa feuille. Bon sang, bon sang. Devait-il joindre à son devoir une lettre de motivation ? Et s'il se plantait ? Et puis d'ailleurs … « Les dangers de la manipulation scientifique » ? Mais les danger pour qui, pour quoi ? Pour l'environnement ? Le sujet d'expérience ? Pour la santé mentale ? Pour le scientifique ? Pour la société. Tout s'embrouillait dans son cerveau, si bien qu'il ne remarqua même pas le silence mortuaire qui s'était installé dans l'amphithéâtre déjà peu bruyant.

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Vous avez 13008 mails dont 15 non-lus.

Il y a une 35 minutes : De : Section Recherche Sujet : Pierre 75 posted a new photo

Il y a une heure : De : Yves rocher Sujet : Promotion sur les crèmes anti-âge …

Il y a une heure : De : Studyrama Sujet : Tous sur les salons étudiants cet été

Il y a une heure : De : Leclerc Paris Sujet : , vous avez été sélectionné pour gagner …

Il y a deux heures : De : hanzozo Sujet : Vous avez été tiré au sort (non, j'rigole) viens chez moi c't'été !

Il y a deux heures : De : Marjorie Berner Sujet : Rentre à la maison cet été !

Il y a trois heures : De : Console de jeu Sujet : Vous avez gagné un chèque cadeau de …

Hier à 13 : 50 : De : Marjorie Berner Sujet : Un petit coucou de ta famille

Il y a deux jours : De : Marjorie Berner Sujet : Comment ça se passe ?

03/05/17 : De : Carrefour 75012 Sujet : Tentez votre chance …

29/04/17 : De : Esmeralda Sujet : Moblit, je vous une ombre sur votre destin …

Des pubs, des pubs, encore des pubs, facebook, et sa mère. Voilà donc à quoi ressemblait sa vie sociale. Il sélectionna tous ses mails – sauf ceux de sa mère – et alla pour les supprimer, quand une adresse lui fit froncer les sourcils … hanzozo … Ça ne pouvait pas être … non, impossible. Par sécurité, il cliqua sur le mail.

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Coucou, Moblit !

Pour le poste d'assistant je te demande de me retrouver le 23 chez moi à 15 heures 18. J'habite au 45 rue Olivier Benoît dans le 15ème.

On se revoit en cours !

P.S. : T'es super discret, affirme-toi un peu !

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… Ça devait être une mauvaise blague, obligatoirement. Il n'était juste pas possible qu'il aie été choisi. Mais si c'était une blague, elle aurait pu au moins être faite sérieusement. Donc ça n'était pas une blague.

Et Moblit remercia le sol pour le rattraper si fidèlement quand il tombait.

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Moblit rajusta son sac à dos sur son épaule, les mains moites. Il faisait trop chaud. Sa montre affichait quinze heures dix-sept minutes et quarante secondes. Franchement ? Qui fixait une heure de rendez vous à quinze heures dix-huit ? Pas quinze heures et quart, pas quinze heures trente, même pas quinze heures vingt, non, dix-huit. Il n'était certainement aucune limite à l'étrangeté du génie. Les vingt secondes s'écoulèrent lentement et finalement, Moblit frappa à la porte trois coups secs. Oui, il s'était entraîné chez lui.

Une silhouette lui ouvrit la porte, mince et transparente comme le fantôme d'un verre de terre. La chose se redressa aussitôt, avec un cri incroyable.

« Moblit ! Tu es … pile à l'heure ! Entre ! »

Si ça n'était pour son énergie débordante, sans doute aurait-on aisément remarqué les cernes noires sous ses yeux, mais les dits yeux brillaient d'un tel éclat et d'une telle force que ça en éclipsait parfois le reste du visage. Elle se poussa de la porte et fit entrer dans la maison parisienne. Elle avait vraiment des moyens, hein. Il entra aussi vite et dut poser la main sur son nez. Une odeur terrible flottait dans la maison, mélange de renfermé et de moisissures. Hanji rit un peu.

« Désolée, ça n'a pas été rangé depuis que mon ancien assistant est parti. Mais ne fais pas attention. Là, c'est la cuisine, et je te présente mes petites colonies de bactéries. Elle, c'est la famille Ripper, eux, c'est les Zodiaque – est-ce qu'ils ne sont pas adorable ? – et puis il y a bien sur les Jégado, les Borgia, les Keller … »

Moblit avait déjà décroché. Il s'était attendu, plutôt, à ce qu'elle lui donne les nome scientifiques des bactéries. C'est vrai, elle aimait donner des surnom aux micro-organismes mais … tout de même. Et puis, il y avait tant de boîtes de Petri dans son frigidaire qu'il n'y avait plus de place pour mettre quoi que ce soit d'autre. Mangeait-elle, au moins ?

« Excusez-moi, professeur …

—J't'en pries, appelle-moi Hanji ! Oh, et on n'a pas fini. Viens par là. »

Elle l'attrapa par le col et, joyeuse, l'entraîna vers un escalier en colimaçon, de pierre nue. Un souffle glacé trouva son chemin jusqu'à la nuque de Moblit, et ils descendirent au sous-sol. Le sous-sol était composé d'une seule grande pièce, éclairée par des néons au gaze rare qui traversaient l'intégralité du plafond. L'endroit où arrivait l'escalier semblait un coin salon, puisque reposaient là deux fauteuils sages, une petite table et une cafetière, tandis que tout le reste constituait un immense laboratoire. Oh, certainement pas aussi grand que dans les films science-fictifs états-uniens, non, mais définitivement plus grands que ceux de l'Université. À leur droite, plaquées contre les murs blancs, deux grandes armoires – ou peut-être d'autres réfrigérateurs ? – et à gauche, des étagères de livres, traitant tous du processus expérimental. Ne lisait-elle que cela ? Moblit en resta ébahi. La table de travail, le robinet, les livres, chaque instrument … tout était propre – ce à quoi il ne s'attendait pas vraiment – et de tout ce qu'il avait vu de sa vie, cette pièce était ce qui s'apparentait le plus au paradis. Ajoutons qu'Hanji Zoé travaillait dedans : Moblit était mort heureux. Il voulait tout toucher, mais se retint, se décidant à se montrer à son professeur comme un être responsable et calme. Il était responsable. Pour le calme … Mais Hanji Zoé n'était pas calme, elle, et lui montra un à un chaque rangement. Moblit tenta de tout intégrer, se concentrant autant que possible sur la voix rapide de la femme, en ne gardant que l'essentiel.

Il l'entendit lui proposer un café, mais il n'eut pas le temps de répondre qu'il quitta la pièce fraîche et remonta les escaliers, tiré par la manche. Il monta de nouveaux escaliers, de bois, pour atterrir face à un couloir au sol jonché d'objets non-identifiés – voire non-identifiables – Hanji prit la première porte sur la droite, pour lui montrer la salle d'eau, presque rangée si l'on omettait la couleur étrange du lavabo et le tas de linge sale à côté du panier de linge sale, puis le toilettes (parfaitement ordonnées, oui, mais elles ne devaient pas faire plus de trois mètres carrez alors ça n'était pas bien compliqué). Elle ouvrit la deuxième porte, qui donnait sur une bibliothèque. Si Moblit avait cru voir beaucoup de livres tout à l'heure, il avait été bien loin du compte. Les murs étaient absolument et complètements recouverts de livres, si bien que sans la présence de grandes fenêtres, on eut douté de l'existence de cloisons bétonnées. Sur le sol, même, des piles de livres, des fonds de tasses de café moisissant, quelques cendriers, une couverture, des coussins et encore des piles de livres, des carnets ouverts, des stylos. Hanji précisa qu'elle passait la plupart de son temps ici, sauf quand elle était dans son labo, mais il fallait dire qu'il s'en doutait déjà. Bon sang, tout paraissait si incroyable. Des étoiles devaient briller dans ses yeux, puisqu'en le regardant, Hanji ne put retenir un sourire tendre. Il lui faisait penser à elle-même, un peu, quand elle était encore adolescente. Elle récupéra sur la table la tasse de café – présentement froid – qu'elle avait commencée ce matin et retourna dans le couloir, pour le traverser en un clin d'œil et découvrir une pièce plutôt grande, exclusivement meublée d'un lit, d'une armoire et d'une table de chevet. Sa chambre provisoire, devina Moblit. Entrant dans la chambre plutôt que de repasser par le couloir, Hanji ouvrit la porte entre cette pièce, et ce qui devait en toute logique être la chambre d'Hanji.

Des chambres communicantes, donc. Cela fit un drôle d'effet à Moblit, qu'il n'appréhenda pas tout à fait. Ayant achevé la visite, Hanji posa sa tasse à côté de son lit, s'allongea et s'endormit. Tout à fait.

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Moblit contempla la cuisine, satisfait. Il avait fait la vaisselle, passé un coup d'aspirateur et rangé un coup, cela sans déranger rien du matériel de travail de la scientifique. Il était fier. Le problème était qu'elle dormait encore. Elle s'était endormie avant seize heures la veille et aujourd'hui, à quatorze heures déjà sonnées, elle sommeillait encore. Moblit se demanda s'il devait appeler un médecin, mais abandonna l'idée. Hanji Zoé avait sûrement accumulé beaucoup d fatigue ces derniers temps, et se reposer ne lui ferait pas de mal. Si elle ne se réveillait pas avant la tombée de la nuit, Moblit irait la réveiller, simplement. En attendant, les livres de l'immense bibliothèque ne demandaient qu'à être consultés.

Il avait de quoi s'amuser des années.

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Moblit était plongé dans un fascinant traité sur les avancées en biologie animale au dix-neuvième siècle quand une furie entra en trombe dans la pièce.

« Il est quelle heure ? »

N'attendant même pas la réponse, Hanji vint s'asseoir à même le sol – ce qui semblait être sa place habituelle, si bien que l'on pouvait légitimement se questionner sur l'utilité des fauteuils – et reprit un livre retourné dans lequel elle se plongea instantanément, un carnet et un stylo à la main. Jetant un coup d'œil à son téléphone, Moblit répondit tout de même :

« Dix-sept heures quarante-deux. »

Mais il savait bien qu'elle ne l'entendait plus. Il continua sa propre lecture. Si elle avait besoin de lui, elle le lui ferait sans doute savoir, non ?

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Eh bien non. Hanji ne supposait pas vouloir lui donner la moindre directive. À peine levée, elle avait débarqué à la bibliothèque et cela faisait plus de trois heures qu'elle lisait et écrivait en continu, s'arrêtant à peines quelques minutes pour rouler une cigarette ou s'étirer. C'était la troisième fois, précisément, que son ventre grognait, mais la femme n'esquissait pas le moindre mouvement pour aller se nourrir. Elle avait l'air de prendre cela comme un mal de crâne passager, qui disparaîtrait avec le temps. Ou alors elle ne le remarquait même pas.

Moblit avait également faim, et décida de préparer quelque chose. Il descendit à la cuisine et ouvrit le frigidaire, quand l'image de l'empilement infini de boîtes de Petri lui rappela l'absence de nourriture. Il vérifia les placards. Elle devait bien avoir des pâtes, tout de même. Trouvant enfin de quoi faire pitance, il mit de l'eau à bouillir, et rejoignit la bibliothèque. Il vit Hanji se diriger vers les toilettes, un livre toujours en main. Ses pas n'étaient pas le moins du monde hésitants et elle semblait absolument concentrée. Moblit en déduisit qu'elle devait souvent lire en marchant. Une autre habilité incongrue. Il décida de la laisser travailler, posant tout de même une rudimentaire assiette de pâtes devant elle. Il la vit dévorer ses pâtes sans s'arrêter de lire, et on aurait pu croire que si elle le lâchait des yeux, son livre risquait de s'enfuir au loin. Elle avait l'air embêtée, pourtant, de devoir reposer sa fourchette pour pouvoir prendre des notes, et Moblit se demanda s'il ne serait pas mieux qu'il lui donne la becquée. Il eut un rire pour lui-même, qu'Hanji ne remarqua bien entendu pas. Il quitta la pièce, attrapant un livre au passage. Ceci dit, il devrait peut-être passer à la librairie pour s'acheter de nouveaux carnets de notes. Jusqu'ici, il avait principalement utilisé des feuilles volantes qu'il rangeait ensuite dans des classeurs mais … eh bien, Hanji utilisait des carnets. Et Hanji était une personne qu'il admirait.

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Ce stage ne ressemblait absolument pas à ce que Moblit s'était imaginé que ce serait. Pas de grands frissons de la découverte – enfin, pas pour lui – pas de grandes conversations de maître à élève sur les valeurs morales – plutôt quelques monologues de la scientifique sur des choses qu'il ne connaissait la plupart du temps que vaguement, et puis son silence studieux – et à peine deux petites expériences depuis le début du stage. Trois semaines. Ça faisait trois semaines qu'il se demandait s'il avait été employé comme assistant ou comme aide à domicile.

Comme Hanji était le plus souvent plongée dans son travail, elle l'envoyait lui se charger de tout le reste. Les courses, le ménage – quand ça n'était pas trop dérangé pour que ça soit possible – la cuisine. C'était limite s'il ne lui faisait pas prendre la douche.

À dire vrai, la dernière fois – deux jours auparavant – c'est lui qui lui avait rappelé qu'elle ne s'était pas lavée depuis près d'une semaine. Ce qui, en été, n'était pas forcément terrible. Honnêtement, Moblit se demandait comment elle pouvait s'en sortir toute seule, en temps normal. Il s'étira longuement, profitant du soleil sur sa peau. Ça faisait aussi trois semaines qu'Hanji n'était pas sortie de chez elle une seule fois. En un sens, il la comprenait, il avait fait très chaud ces derniers jours, et il y avait occupation plus agréable que de se retrouver à suer sang et eau dès que l'on mettait un pied dehors, mais tout de même. Aujourd'hui, par exemple il faisait frais, enfin, plus frais qu'hier, et pour la sempiternelle fois il lui avait proposé de prendre l'air avec lui. Proposition qu'elle avait rejeté d'un grognement sourd.

Elle ne faisait même pas attention à lui. À quoi ça servait, franchement, qu'il soit là ? Il avait appris beaucoup des livres, c'est vrai, mais en ce cas il aurait aussi bien pu passer l'été dans une bibliothèque scientifique. Il acheta une glace et reprit le chemin de la maison.

Il ouvrit la porte, lançant un « Je suis rentré. ». Un grognement pour toute réponse. Elle n'avait sans doute même pas remarqué qu'il était parti. Il se planta devant elle, et elle ne lui offrit pas un regard. Quand elle lisait, elle était bien différente de celle qu'elle montrait en cours. Son corps était quasi-immobile, et seuls ses yeux suaient son agitation toute particulière, allant de ligne en ligne à une vitesse folle. Mais elle ne prononçait pas un mot. Il avait du mal à croire qu'il l'admirait. Il avala sa dernière bouchée de glace, et décida que foutu pour foutu, il pouvait bien la provoquer un peu. Histoire qu'elle réagisse, mince.

« Je peux partir ? »

Un grognement. Ça voulait sûrement dire oui, il n'en savait rien en tout cas, ça ne voulait pas dire non.

« Je ne reviendrai pas. Je rentre chez moi. »

Réaction pas plus concluante. Il sentit son cou se tendre. C'était tout ce que ça pouvait lui faire ? Il ne servait vraiment à rien. La rage au corps il rejoignit sa chambre, remplit son gros sac et quitta la maison. Elle ne dit pas un mot.

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