Disclaimer : Les personnages et l'univers de DBZ ne m'appartiennent malheureusement pas.
Ceci est ma première fiction, je ne sais pas encore combien de chapitres comportera-t-elle.
Attention : Scènes explicites, et scènes de violence parfois. Dimension tragique, fleurs bleues s'abstenir.
Faux-semblants
- Voulez-vous prendre Briefs Trunks pour époux ?
La question traversa son esprit comme une étoile filante traverse le ciel. Elle tambourina lourdement son crâne et étrangement, elle ressentit une vive douleur à ses tempes.
Elle eut envie de répondre un oui crié, un oui éclatant de joie et de bonheur.
Mais, en fait, ce n'était pas à elle que l'on posait la question.
Et elle espérait de tous les morceaux de son cœur brisé que la réponse serait non.
- Oui !
Clac.
Elle entendit les lambeaux de son cœur se déchirer.
« Oui ! Oui ! Oui ! »
Elle serra les poings. Un oui jeté sans aucune hésitation, avec un ton jovial. Trop jovial. Sa voix niaise n'arrangeait pas les choses. Bon dieu, elle avait toujours détesté sa voix mielleuse.
En réalité, elle détestait tout chez cette fille. Et c'était celle-ci que Trunks avait bien évidemment choisi d'épouser.
Face à ce malheur, elle eut presque envie de rire. Le destin semblait s'amuser de sa condition.
Sa condition de femme amoureuse d'un homme qui ne l'aimait pas. Et d'un homme marié, qui plus est, désormais.
Elle posa ses yeux de jais sur lui. Il semblait heureux. Il souriait, c'était une preuve suffisante. Il lui passait la bague au doigt. Une magnifique alliance surmonté d'un énorme diamant. Son regard passa de l'anneau sacré à la robe. Une splendide robe blanche immaculée en taffetas, avec une traine qui caressait le sol sur une bonne longueur. Le voile de tulle sur sa tête ne faisait qu'embellir ses cheveux d'or, remontés en un chignon sophistiqué qui lui donnait mal à la tête tant il paraissait compliquer à reproduire. Ses yeux bleu azur scintillaient dans le zénith du soleil qui pénétrait par les vitraux de l'église.
Oui, Marron était magnifique. Personne ne pouvait le nier, pas même elle, que la mariée était d'une beauté ahurissante. Elle en était presque jalouse.
Le ‹ presque › était de trop. Elle étaitjalouse. Terriblement jalouse.
Cette femme possédait tout. La richesse, la beauté, et maintenant, l'homme qu'elle aimait. Comment pouvait-elle ne pas l'être, envieuse ?
Et elle se dit que la vie était mal faite.
Une pimbêche, qui ne savait pas se battre, qui ne s'était jamais démenée pour obtenir quoique ce soit, à qui tout lui tombait dans la main, avait le droit de connaître le bonheur parfait.
Et elle, qui s'était toujours battue pour avoir ce qu'elle voulait, qui avait sauvé la Terre d'un bébé extraterrestre avide de pouvoir, et qui avait toujours du mal à se faire valoir au près de ses proches et du reste, n'avait rien, même pas une parcelle infime de ce que Marron possédait en abondance.
Elle soupira. A bien y réfléchir, elle était peut-être la seule à ne pas avoir de crampes aux joues à force de sourire sans s'arrêter.
Ah non, elle n'était pas seule. Il y avait Végéta, aussi.
Elle leva les yeux au ciel. Elle aimerait tellement avoir la vie de Végéta. Ne se préoccuper de rien, hormis de ses entraînements et de Goku, et ne ressentir comme seuls sentiments la colère et la détermination.
Peut-être éprouvait-il d'autres sentiments, mais qu'importe, c'était ainsi qu'elle le voyait.
Elle regarda le couple sourire, puis la voix du prêtre retentit encore une fois.
- Si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il le dise maintenant ou qu'il se taise à tout jamais.
Elle eut envie de se lever, de se ruer sur Trunks, de tout lui avouer, de l'embrasser. Mais elle ne fit rien, et ne bougea pas.
Evidemment qu'elle n'allait pas hurler qu'il était l'homme de sa vie, et qu'il était voué au malheur éternel s'il épousait cette fille à la blondeur presque aveuglante.
« Alors je dois me taire à tout jamais, hein ? Difficile, mais très bien, je le ferai. »
Ou du moins elle essayera de le faire.
Elle remarqua Marron se crisper et balayer la pièce d'un regard inquiet à l'annonce du prêtre. Puis elle s'attarda sur elle.
Elle sourit, jaune.
« T'as peur que je te vole ton mec, chérie ? T'inquiète pas, je dois me taire à tout jamais. »
Elle vit aussi que Bra la fixait avec un regard qu'elle ne saurait trop décrire.
Un mélange de supplication, d'inquiétude, et de tristesse.
Elle avait l'air de la supplier de se lever, mais de l'implorer de ne pas le faire à la fois.
« C'est tout Bra, une vraie petite princesse pourrie gâtée incapable de faire des choix. »
Bra lui sourit avec une déception notable sur son visage, et elle lui répondit par un sourire crispé.
Elle attendait avec angoisse la prochaine parole du maître de cérémonie. Elle priait pour qu'elle n'arrive jamais.
- Très bien, par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée !
Elle eut envie qu'il se soit tut à tout jamais. Dieu ne l'écoutait visiblement pas.
Et elle regarda avec désarroi les amants se rapprocher dangereusement, toute tremblotante lorsque Trunks posa une main sur sa joue, au bord de l'inconscience lorsqu'il entrelaça ses doigts aux siens.
Puis la scène se déroula sous ses yeux.
Ses lèvres se posèrent sur celles de Marron en un baiser chaste et tendre.
Elle ne vit plus que leurs bouches l'une sur l'autre et il lui sembla que la scène se répéta un nombre inlassable de fois. Que leurs lèvres ne se décolleraient jamais. Que de tous les côtés, Trunks et Marron s'embrassaient. Derrière elle, devant elle, à sa gauche, à sa droite, partout, absolument partout.
Une larme solitaire coula le long de sa joue.
Elle en était certaine désormais, les morceaux déchirés de son cœur venaient d'exploser dans sa poitrine.
Sans s'en rendre compte, elle était la seule qui n'applaudissait pas. Elle jeta un coup d'œil au premier rang. Même Végéta applaudissait.
Machinalement, son corps se leva, comme toutes les personnes présentes dans la salle, et ses mains claquèrent entre elles.
Elle s'efforçait de paraître heureuse, pour les gens, pour les mariés, pour Bra.
Mais elle ne pouvait s'efforcer de sourire. C'en était déjà trop pour elle.
La cérémonie, les sourires, les alliances…
Les paroles hautement débiles du prêtre qui lui burinaient le cerveau…
Le baiser…
Le baiser…
Le baiser.
Trunks et Marron s'étaient embrassés sous ses yeux.
Tout ce bonheur hypocrite et niais à souhait lui donnait envie de vomir.
Enfin, elle espérait, de tout ce qui lui restait de cœur, que c'était hypocrite.
Elle suivait la foule dehors. Les coups de cloche sonnaient le malheur de sa vie. Les coups de cloche scellaient le malheur de sa vie.
Les rires des personnes qui l'entourait allaient finir par la rendre folle.
Elle avait envie d'hurler, elle avait envie que tout s'arrête, que tout, absolument tout, cesse.
Elle se sentait prise au piège dans une tornade cauchemardesque.
Des grains de riz vinrent se loger dans ses cheveux et dans son décolleté. Elle n'y fit même pas attention et à la fin du cortège, son sac de riz était le seul encore plein.
Puis ce fut le moment fatidique du bouquet, Marron appela toutes les femmes présentes à la rejoindre, et elle fut la seule à rester là, immobile, l'air complètement abattu.
Tout le monde commençait à la regarder et Bra fut obligée de la tirer par le bras pour qu'elle soit incorporée au petit groupe. Marron commença son compte à rebours sur un ton qui ne manquait pas de lui scier les oreilles, Bra se mit littéralement en position de combat, comme si elle s'apprêtait à se battre et à jouer un des moments les plus importants de sa vie, puis la mariée lança le bouquet dans un geste gracieux.
Son bras se leva automatiquement. Puis elle sentit quelque chose dans sa main, les yeux encore dans le vide. Ce n'est que lorsque Bra la bouscula légèrement qu'elle se rendit compte qu'elle venait d'attraper la chose. Elle fixa l'assemblage de fleurs d'un air complètement absent.
Des lys, sa fleur préférée.
Le destin semblait vraiment se jouer d'elle.
Les femmes la félicitèrent dans un brouhaha qu'elle ne prit même pas la peine de comprendre.
Elle l'observa une dernière fois, et son sourire termina de l'achever sur place. Elle plongea ses yeux noirs dans ceux océan de Trunks, et lorsqu'il rencontra son regard douloureux qui en disait long, ce fut de trop.
Elle jeta littéralement le bouquet dans les mains de Bra, et s'enfuit en courant dans l'église.
Elle ne retenait plus les larmes abondantes qui dévalaient ses joues.
Et, en s'enfermant dans une cabine des toilettes, Pan comprit douloureusement l'ampleur et la véracité du proverbe :
« Le bonheur des uns fait le malheur des autres. »
Ps : Je ne connais pas les traditions du mariage au Japon alors j'ai utilisé le mariage comme on le fait en Occident.
