Bien sûr, dans Cold Case, rien ne m'appartient (même pas Scotty, ou alors en secret :p )
Petite histoire qui a été inspirée par de nombreux délires, et un jeu de mot ^^ J'espère que vous aimerez ;-)
Et évidemment, c'est L/S à souhait !
Mon Valentin, pour une nuit… Ou plus…
Je voulais juste prendre le temps de vivre… Je voulais retrouver cette insouciance que j'avais avec Eddie… Je voulais… Je voulais agir avant de réfléchir, c'est tout. Oui j'ai agi bêtement, mais je crois qu'au fond de moi je ne regrette pas le moins du monde cette soirée, cette nuit. Laissez-moi vous raconter donc, et vous comprendrez.
J'ai toujours eu horreur de la Saint-Valentin. Peut-être parce que je suis toujours seule lors de ce jour particulier. Je ne ressens donc pas le besoin de fêter ce jour… Ou si, mais étant seule, pas facile, me direz-vous. Pas dans mon habitude non plus de boire excessivement… Mon expérience avec l'alcool me répugne… Pourtant… après toutes ces années, j'en suis arrivée à cette conclusion : je ne hais pas ma mère ! Je ne déteste pas cette femme qui préférait vivre sa passion destructrice avec ses bouteilles de vodka, plutôt que de s'occuper de ses deux filles. Alors, pourquoi ai-je vidé tous ces verres de vin ? Pourquoi ai-je accepté ce rendez-vous arrangé ? Pourquoi, et surtout comment Kat a pu me faire accepter une telle chose ? Dîner avec un inconnu…
Ce repas se passait plutôt bien… Cet homme était assez drôle, et sa conversation, intelligente… Mais voilà, ça n'a pas collé… Je n'ai même pas accepté qu'il m'appelle un taxi. Pourquoi avoir décidé de conduire ? J'ai gagné le gros lot… une arrestation et un coup de fil à passer… Pourquoi avoir appelé cette personne ? Pourquoi l'avoir appelé, lui ? Je n'ai le droit qu'à un seul appel… Cette stupide règle… Je ne peux donc pas raccrocher, au risque de passer cette nuit en cellule de dégrisement… Moi, Lilly Rush… Triste coïncidence… La mère comme la fille… A la différence près, c'est que la mère était une habituée de ces soirées. Alors, maintenant… imaginez donc que ce que je vous dis se passe à l'instant.
Je suis assise sur un banc. Je regarde la porte de cette cellule avec un drôle de sourire. Ce sourire qui me fait me souvenir que moi-même j'en avais enfermé d'autres personnes dans cet état d'ébriété. Un peu plus d'une bouteille de vin entière ! Une bouteille et demie pour être précise et deux verres de Martini pomme… Mon dieu…
- Rush ! S'exclama un jeune diplômé de police.
- Oui, murmuré-je.
- Vous avez le droit…
- A un coup de fil, je sais ! Je fais partie de la maison, « le bleu » ! Fis-je sur un ton moqueur.
- Par ici…
Il m'indique un poste. Je m'empresse de décrocher, mais j'ai un blocage. Qui appeler ? Mon père ? Non… Mauvais choix. Stillman… Non plus. Kat ? Non, je ruinerais sa soirée… Je réfléchis. Et avant de comprendre ce que je faisais, je compose le seul numéro, qui je sais répondra. Alors quand le « allo » se fait entendre, je prends une seconde pour réfléchir à ce que je vais dire.
- Scotty… Je… Désolée de te déranger. Tu dois être occupé…
- Ca ne va pas Lilly, t'as une drôle de voix.
En effet, j'ai pris grand soin de cacher mon état à mon collègue. Mais il n'est pas dupe.
- Où es-tu ?
- A une soirée, je…
- Ok… Quel est le montant de ta caution ?
- Je… Quoi ? Tu crois… Comment oses-tu croire que…
- Je sais par expérience, qu'on n'appelle jamais ses collègues lors d'une soirée, à moins d'avoir des ennuis.
Trente minutes plus tard, et une promesse de la part de Scotty de me surveiller, et d'avertir notre chef au plus vite, je me retrouve assise côté passager.
- Ma voiture…
- Demain, Lilly, fit Scotty de façon autoritaire.
- Oui, mais…
- Tu n'es pas en mesure de discuter ! Fit-il en haussant le ton.
Je baisse la tête, et sûrement à cause de tout cet alcool ingurgité, je me mets à bouder, telle une petite fille prise sur le fait alors qu'elle est en train de commettre une belle bêtise.
- Non, mais tu as quel âge ? Me demande-t-il alors.
- On ne demande jamais l'âge d'une femme, Scott ! C'est pas digne d'un gentleman !
Ma voix, je ne la reconnais pas. Elle est chevrotante, et j'ai grand mal à retenir l'euphorie qui me gagne à cet instant. Je me concentre, mais en vain. J'éclate de rire.
- C'est loin d'être drôle, Lilly. Enfin…
- Si, c'est drôle, au contraire…
- Nous n'avons pas la même définition du mot drôle alors.
- Je vais te dire un secret, commencé-je sur le ton de la confidence, J'aime bien la tournure de cette soirée. J'aime bien le fait que tu sois venu me chercher, j'aime bien…
- Lilly, tu es complètement ivre. Tu dis n'importe quoi.
Et là, sans réfléchir, j'avance ma main et la place sur la sienne qu'il a posée sur le volant. Je la retire instantanément, mais, du bout des doigts je trace un chemin qui part de sa main, pour remonter sur son bras, son épaule, et descendre le long de son dos, ses cuisses, et seulement, là, je m'éloigne définitivement. Je ne réfléchis pas, j'agis. Qu'est-ce qui me pousse à agir de cette façon ? Une réponse que j'ai devinée à l'instant même : l'alcool, et peut-être parce que j'en avais envie. Il ne réagit pas, mais pourtant, je le connais par cœur. Il est troublé, et ne sait pas comment me le dire sans me vexer. Je me terre dans un mutisme dont seule moi j'ai le secret. Vingt minutes plus tard, il arrête la voiture, et je remarque ma maison. Je le remercie poliment et sors du véhicule. Je me tiens à la portière pour ne pas vaciller, et la ferme doucement. Une fois arrivée devant ma porte, j'éclate de rire. Mon sac… Je n'ai pas mon sac. Scotty, le remarque, puisqu'il sort de la voiture, et s'approche de moi.
- Je crois que je vais attendre de voir la lumière s'allumer Lilly avant de repartir…
- Je… Je ne suis pas une gamine Valens, fis-je en me donnant une contenance.
- Sans ça, je pense que tu vas rester un long moment sur le pas de la porte, poursuit-il en agitant mes clés.
- Mon sac ! Tu l'avais caché… Tu… Mais donne-moi ces clés !
Je lui arrache plutôt le trousseau des mains, et je me retourne pour essayer en vain d'ouvrir la porte. Mais sans succès. Je commence à m'énerver, et je peste contre cette foutue porte qui ne veut pas s'ouvrir.
- Attends, laisse-moi faire Lilly !
Sans attendre ma réponse, il passe devant moi, me prend les clés des mains et tout en cherchant la bonne clé, il ouvre ma porte.
