SWAT

Chapitre 1.

5 ans plus tard.

« Allez Jimmy, viens avec moi ! On sa se faire un max, plus besoin de bosser pour ces enfoirés de merde !

T'es complètement cinglé…

Moi cinglé ? J'te signale que TU m'as balancé à ce connard de Fuller, partenaire…

Arrête tu sais très bien que c'est des conneries, jamais j'aurais pu faire ça !

Ah oui ? Alors comment tu expliques que ton p'tit cul soit toujours bien au chaud au S.W.A.T., hein ? On a merdé ensemble sur c'coup-là, alors il a bien dû se passer quelque chose pour qu'ils acceptent de te réintégrer sans problème…

Merde Gamble j't'ai pas balancé !

Va chier Street ! C'est de ta faute si j'en suis là aujourd'hui ! »

Jim Street se réveilla en sursaut, comme chaque matins depuis bientôt cinq ans. Il se leva afin de se passer un peu d'eau sur le visage, au lavabo de sa petite salle de bain. Jim n'avais pas quitté l'appartement qu'il avait à l'époque entrepris de louer pour lui et Lara. C'est seulement grâce à sa petite promotion qu'il avait pu le garder.

Il leva les yeux vers le miroir accroché au-dessus du lavabo, le visage encore dégoulinant. Une petite carte postale tenait au bout d'un morceau de scotch au coin du miroir.

« Salut grand frère, tout se passe bien ici, le Népal est un pays vraiment magnifique. On s'appelle bientôt xx Mia. »

En dessous de la carte était collé un petit post-it rose : « 14 septembre, 11h. LAX. »

Jim arracha le post-it afin d'être sûr d'avoir bien lu.

« Merde, Mia ! »

Il se souvint que sa sœur jumelle devait rentrer aujourd'hui de sa mission humanitaire au Népal. Jim attrapa les clés de sa voiture, et sauta dans sa Chevrolet sans plus attendre.

Au même moment, Brian Gamble franchissait le seuil du « Blue Shamrock », chose qu'il n'avait pas faite depuis bien trop longtemps à son goût. C'était son premier jour en tant qu' « homme libre ». Il avait besoin d'un verre.

Gamble s'avança dans le Pub, marchant d'un pas plutôt assuré, comme s'il était chez lui.

Les regards ne tardèrent pas se tourner vers lui. Seuls les habitués du Pub étaient déjà là aux aurores. Or Gamble lui aussi en était un, et c'est pourquoi aucuns d'entre eux ne manqua pas alors de remarquer son entrée.

Un des hommes qui étaient accoudés au comptoir laissa échapper un rire moqueur.

« Ça alors, regardez qui voilà. T'es pas censé être en taule toi ?

J't'emmerde O'Neil, rétorqua Gamble.

Soit pas si susceptible mon choux, le taquina-t-il, on est déjà bien sympas de ne pas te foutre dehors avec un coup d'pied au cul ! »

Gamble resta muet. Il avait conscience que sa situation ne lui permettrait pas de faire un seul pas de travers. Il se souvint des paroles du Capitaine Harrelson, aujourd'hui à la tête du S.W.A.T. de L.A. :

« Ecoute mon gars, toutes les conneries que tu as faites, j'veux plus en entendre parler. Fais ton boulot et tout se passera bien. Mais ose te foutre de moi, et je te réexpédie au trou. T'as qu'une chance, saisie-la.

Bien Monsieur, avait acquiescé Gamble.

Alors bon retour parmi nous. »

C'est à contrecœur qu'il avait accepté de rejoindre le S.W.A.T. ce jour-là. Mais…

« Plutôt crever que de retourner au trou, marmonna-t-il à voix basse.

Qu'est-ce que tu dis ? interrogea le barman qui venait de surgir de derrière le comptoir.

Hey, Jason ! s'exclama Gamble, surpris. Oh t'inquiète, j'parle tout seul, une mauvaise habitude que j'ai prise en taule.

Ah je vois. Viens par-là, lança Jason en lui faisant signe d'approcher, qu'est-ce que j'te sers ?

Comme d'hab' ! répondit Gamble en s'accoudant au bar.

Ça marche, dit le barman en attrapant un verre à bière. Alors, dis-moi, comme ça se fait que tu sois sorti aussi tôt, j'veux dire… t'as quand même bien déconné…

Aah, souffla Gamble, et bien, j'me suis tenu à carreau ! s'esclaffa-t-il.

Mec, avec tout ce qu'on a pu raconter à ton sujet, plus les infos, pardonne-moi si j'ai du mal à te croire. »

Le barman tendit le verre à Gamble sans le lâcher du regard, comme pour obtenir des réponses de sa part.

Gambla ne daigna pas baisser les yeux car il aimait les défis, et il était hors de question qu'il se fasse marcher dessus une seconde fois.

« Faut croire que j'ai de la chance ! répondit Gamble en haussant les épaule.

Ouais, ça va, j'ai compris, tu diras rien, c'est ça ?

Y'a rien à dire, mec ! Je suis libre, c'est tout ! s'exclama Gamble avant de boire une gorgée.

En tout cas, j'voudrais pas être à ta place si je venais à croire Street… lança le barman. »

A ce nom, Gamble eut un sursaut. Il lâcha un rire nerveux.

« Il est toujours dans le coin ?

Oh que oui, exagéra Jason. »

Gamble se sentit mal à l'aise. Certes, l'idée de croiser son ancien partenaire lui avait traversée l'esprit. Mais de là à en entendre parler si tôt… Cela ne le rassura pas. Il savait que Street ne lui pardonnerait jamais ses actes. Ses cinq dernières années d'incarcération lui avait permis de méditer sur son passé. Et il savait qu'il avait bien plus que merdé cette fois-ci.

« Alors… il vient toujours ici hein… sorti Gamble en essayant de cacher une certaine inquiétude dans son ton.

Ouep. Et il me semble même qu'il devait récupérer sa frangine à l'aéroport aujourd'hui, lança Jason. »

A ces mots, Gamble se figea. L'inquiétude qu'il essayait jusqu'alors de dissimuler se changea en peur. Une terrible angoisse. Mia.