En écrivant Pas Impliqué j'ai eu l'idée de cette histoire et disons qu'une review de Lenika08 m'a encouragée à l'écrire.
Cela devait être une histoire courte mais je me suis laissée emporter.
Les 2 premiers chapitres sont des redites de Pas Impliqué du point de vue de Hotch mais la suite est originale.
J'espère que cela vous plaira.
RikiCa
Chapitre 1
Aaron Hotchner n'arrivait toujours pas à croire qu'il sortait avec la jolie analyste blonde du BAU.
Si on lui avait dit, il y avait encore quelques mois, qu'il serait celui qui aurait ses faveurs, il aurait ri aux éclats lui qui était habituellement si sérieux.
Il se rappelait les circonstances qui avaient conduit à son rapprochement avec Pénélope.
Derek Morgan avait fait la bêtise de rester en contact avec Tamara Barnes, la sœur d'une victime, et Pénélope avait surpris une conversation qui l'avait bouleversée : Morgan invitait la jeune femme à prendre un verre. Pénélope s'était sentie trahie parce que son meilleur ami lui avait dit qu'il n'entretenait aucune relation avec cette femme et elle venait de découvrir qu'il lui avait menti et qu'il lui cachait des choses.
Aaron avait remarqué que Garcia avait changé de comportement vis-à-vis de Morgan et avait interrogé la jolie blonde à ce propos. Elle lui avait donné une excuse bidon, prétextant vouloir aider Morgan à se montrer plus professionnel mais Aaron connaissait très bien les raisons de ce changement d'attitude. Garcia était amoureuse de Morgan et était simplement jalouse et effondrée de découvrir qu'il avait une relation différente de toutes celles qu'il avait eu jusqu'ici. A ce moment, Hotch ne savait pas encore qu'il s'agissait de Tamara. Pénélope lui avait simplement parlé d'une fille qui avait une relation sérieuse avec Morgan.
Le but premier d'Aaron était de faire en sorte de les réconcilier. Il voulait encourager Garcia à ne pas renoncer. C'était évident pour tout le monde qu'ils étaient amoureux. N'importe quelle personne extérieure à l'équipe les croyait ensemble à cause de leurs échanges : échange de paroles, de regards mais aussi cette manière qu'ils avaient de se toucher constamment. Le bras de Morgan sur l'épaule de Garcia, la main de Garcia sur le bras ou sur la poitrine de Morgan quand elle flirtait avec lui, des caresses réconfortantes de temps en temps et surtout leurs étreintes quand il partait pour une enquête ou quand il revenait après une affaire.
Aaron les enviait presque. Ils ne se souciaient pas du regard des autres et se montraient leur affection. Hotch n'oserait jamais en faire de même. Il était pudique et réservé mais surtout très professionnel. Il vivait pour son travail, du moins jusqu'à très récemment.
Son implication dans son métier lui avait couté son mariage avec Haley et sa relation avec son fils Jack. Elle avait demandé le divorce et avait quitté la maison en emmenant Jack avec elle. Pendant un certain temps elle avait envisagé de réclamer la garde exclusive de leur fils puis s'était ravisée.
Mais George Foyet apparut dans l'existence de Hotch menaçant non seulement sa vie mais aussi celle de sa famille. Il fut obligé de les mettre en sécurité quitte à renoncer à les voir, à leur parler ou à avoir de leurs nouvelles jusqu'à ce que l'Eventreur fût appréhendé.
Haley et Jack avaient intégré le programme de protection du FBI. Ils avaient dû changer de ville, de vie, de noms et toutes ces informations étaient ignorées de Hotch. C'était le principe d'un tel programme.
Aaron vivait très mal la séparation d'avec son fils et travaillait sans répit à retrouver Foyet.
Il avait cédé sa place de leader à Morgan pour faire croire au psychopathe qu'il avait gagné et que sa tentative de briser Hotch fonctionnait.
Malheureusement Foyet avait traqué et retrouvé Haley et Jack. Il avait assassiné l'ex Madame Hotchner, laissant Jack orphelin de mère.
Aaron réalisa à ce moment à quel point la vie était précieuse et que Jack avait besoin de lui. Son travail ne semblait plus si important dans sa vie et il hésitait à reprendre son rôle de leader.
Sa nouvelle position de profiler lui donnait certains privilèges néanmoins. Il n'avait plus autant de pression, il avait moins de paperasse à remplir et pouvait donc rentrer plus tôt pour passer du temps avec son fils.
N'étant plus le chef, il pouvait aussi soutenir Garcia, la conseiller mais surtout jouer les entremetteurs.
Il sut qu'il était sur la bonne voie quand Morgan réagit très négativement à des marques de rouge à lèvres que Garcia lui avait laissées sur la joue. Il se dit qu'il pourrait faire d'une pierre deux coups. Faire réagir Morgan mais surtout se plaire à le mettre en rogne.
Combien de fois avait-il été énervé par les tours puérils que Morgan s'amusait à jouer aux membres de l'équipe et surtout au gentil Reid ? Il tenait une bonne occasion de lui rendre la monnaie de sa pièce. Maintenant qu'il était chef d'unité, il saurait ce que Hotch avait dû endurer.
Garcia l'avait embrassé sur la joue pour le remercier de la conversation qu'ils avaient eu.
A l'instant où la hackeuse avait posé ses lèvres contre sa peau, il ressentit une sensation qu'il n'identifia pas sur le coup. Il souriait. Cela ne lui arrivait pas souvent. Mais en y repensant, les rares fois où ils avaient souri au travail c'était à cause de quelque chose que Garcia avait dit ou fait. Il souriait en voyant la réaction de Morgan mais surtout en repensant au moment où elle déposa cette bise sur sa joue, à la douceur de ses lèvres, à l'odeur de son parfum.
Il embêta même Morgan en lui disant « Maintenant, je comprends pourquoi tu es toujours de bonne humeur quand tu parles à Pénélope. Elle est fantastique »
Ce n'était pas une réplique seulement destinée à provoquer le jeune homme impulsif et jaloux, il le pensait vraiment.
Pendant l'affaire, il se surprit à attendre avec impatience les occasions où il aurait à l'appeler pour avoir des informations. Il se rendit compte qu'il y avait toujours deux raisons à tout ce qu'il faisait en rapport à l'opération MORGAN/GARCIA. La première était toujours de provoquer Morgan et la deuxième avait forcément un lien avec la manière dont il se sentait après avoir parlé à Pénélope. Il aimait entendre sa voix et elle avait toujours le mot pour rire.
Il essayait de l'encourager à faire un pas vers Morgan et voulait la réconforter autant qu'il le pouvait.
C'est ce qu'il fit quand elle lui annonça qu'elle avait rompu avec Lynch.
En plus des appels, il lui envoyait de plus en plus de SMS. Elle avait toujours une réponse drôle ou effrontée.
Lui, d'habitude si pudique et réservé, se moquait des regards étonnés qu'il recevait des autres membres de l'équipe. Il se sentait détendu et rajeuni et il savait que Garcia avait quelque chose à voir avec sa nouvelle humeur. Morgan aussi d'ailleurs, ce qui ne faisait qu'empirer sa mauvaise humeur, sa colère et sa jalousie.
Seule Garcia pourrait améliorer l'humeur de Morgan, mais elle ne semblait pas décidée à arrondir les angles malgré tous les messages qu'Aaron lui envoyait en ce sens.
Puis, tout d'un coup il observa un changement chez Morgan. De retour dans la salle de conférence après un appel à Garcia, il avait le sourire aux lèvres. Il avait l'air de s'être délesté d'un lourd fardeau. Il était plus léger.
Aaron comprit tout de suite ce qui s'était passé. Il sourit… mais quelque chose l'empêchait de se réjouir complètement pour Morgan. Il balaya cette idée et continua son plan d'embêter le nouveau chef d'unité.
Il s'amusa à le tromper en lui faisait croire qu'il irait chez Pénélope à leur descente d'avion. C'était bien fait pour lui, sa mère lui avait certainement appris à ne pas écouter aux portes.
Il se délectait de voir Morgan essayer de contenir sa colère et cacher sa jalousie.
Il avait envie d'aller la voir chez elle, mais il se réfréna. Il ne pouvait pas débarquer comme ça chez elle, sans motif. Il ne pouvait pas lui dire tout simplement : « J'avais envie de te voir ».
Il devait se re-concentrer. Il s'écartait de sa mission. Son but était de faire en sorte que Morgan et Garcia se missent ensemble.
Pourquoi ne semblait-il plus aussi emballé par son objectif ?
Il se dit qu'il était fatigué, qu'il avait besoin d'une bonne bière et d'une bonne nuit de sommeil. Il était tard, Jack serait surement endormi, il n'aurait pas l'occasion de lui parler. Il soupira.
Finalement, le motif dont il avait besoin pour rendre visite à Garcia se présenta.
Elle lui avait envoyé un texto. Elle semblait abattue. Il se précipita à son appartement pour savoir ce qui avait causé un tel émoi chez elle.
A ce stade, il se moquait de ce que pouvait penser Morgan. Il ne pensait qu'à Garcia.
Quand elle ouvrit la porte, Aaron fut choqué de voir la hackeuse dans un tel état.
Elle avait pleuré et ne ressemblait à rien à la jolie femme toujours bien mise et bien maquillée. Sa tenue était débraillée, son maquillage avait coulé. Il était inquiet. Avait-elle été attaquée sur le chemin du retour après sa réunion avec son groupe de soutien ? Que s'était-il passé ?
Il la prit dans ses bras et elle se laissa aller. Elle ne le lâchait pas. Elle lui raconta ce qui s'était passé lui dévoilant ainsi l'identité de cette mystérieuse femme qui faisait maintenant partie de la vie de Morgan. Elle avait toujours la tête posée sur sa poitrine.
Il se moquait qu'elle lui trempât la chemise avec ses larmes ou qu'elle y laissât des traces de maquillage. L'avoir dans ses bras lui donnait un sentiment de paix. Cette paix qu'il recherchait en vain depuis l'affaire Foyet. Elle était faite pour ses bras.
Il s'en voulut d'avoir ce genre de pensées alors que Pénélope se sentait si mal. Il reprit ses esprits et s'évertua à remplir sa tache : rassurer Pénélope quant aux sentiments de Morgan, se faire l'avocat du diable et trouver des excuses à cet idiot, ce Don Juan de pacotilles qui se servait des femmes comme de kleenex. Il sentit une rage l'envahir. Pénélope ne méritait pas d'être traitée de la sorte. Elle ne méritait de souffrir, de pleurer.
Jusqu'ici, il s'était toujours abstenu de juger le mode de vie de Morgan, mais maintenant que cela avait des conséquences sur Pénélope, il se permit de critiquer un tel comportement.
Puis il réalisa que Morgan avait cette attitude à cause de son histoire personnelle, de son passé qui n'avait pas été un long fleuve tranquille. Il s'en voulut d'avoir eu de telles pensées à propos de Morgan, parce que dans le fond, il l'appréciait et le respectait en tant que collègue. En tant que profiler, il comprenait que Morgan crût qu'il ne pouvait pas avoir une relation normale avec une femme, qu'il n'était pas digne d'être aimé et surtout qu'il n'était pas assez bien pour Pénélope.
Aaron était triste d'admettre qu'elle était faite pour Morgan puisqu'elle était la seule à avoir pu se frayer un chemin à travers la carapace qu'il s'était forgée et avoir su toucher son cœur.
Il essaya de la rassurer et une fois qu'elle était calmée, il s'en alla. Même s'il voulait rester pour s'assurer qu'elle irait bien, il ne pouvait pas. Jack l'attendait à la maison et il voulait être là lorsque son fils se réveillerait.