Addiction
Disclaimmer : les personnages ne m'appartiennent pas, j'écris juste pour le plaisir.
Je viens de découvrir cette série et j'accroche bien tant sur les personnages que sur les intrigues. J'ai beaucoup aimé l'épisode du chien de Baskerville cependant je trouve juste dommage qu'il y manquait une scène avec Mycroft alors voilà j'ai rédigé ce petit épilogue.
SHSHSHSHSH
Mycroft Holmes poussa un soupir de satisfaction. Enfin un moment de tranquillité. Autant dire qu'après une rude et intense journée de travail, cette détente qu'il s'octroyait en fin de soirée était la bienvenue. Fidèle à son habitude, il s'était rendu à son club et venait juste de prendre place dans son fauteuil favori, un verre de scotch à la main.
Il sortit lentement son téléphone portable de la poche, le gardant un instant en main avant de le poser délibérément sur la table se trouvant à proximité. C'était un petit défi qu'il s'était lancé à lui-même. Et un défi qu'il comptait bien gagner. Apprendre à résister à la tentation.
Dire qu'il avait attendu ce moment toute la journée était un euphémisme mais il ne pouvait pas encore pas céder à son impatience. Pas encore, pas maintenant. Il devait résister. Il avait bien reçu l'alerte quelques heures plus tôt mais manque de chance, il n'avait pu se consacrer à sa nouvelle activité favorite avant ce soir. Fichues réunions qui vous empêchent de vous livrer à votre addiction pesta-il intérieurement.
Dieu merci pour aujourd'hui l'attente était terminée pourtant Mycroft jouant avec ses nerfs s'imposa ce délai supplémentaire. Quelques ultimes de résistance. Quelques ultimes secondes avant de pouvoir enfin satisfaire son désir, avant d'accéder au but tant attendu. Il sentit l'adrénaline et un frisson d'anticipation parcourir ses veines. Il se surprit alors à penser qu'il était devenu véritablement un « addict ».
Pourtant, ce n'était vraiment pas le style de Mycroft Holmes d'être un « addict », il laissait cela à son agaçant petit frère. Tabac, alcool il n'avait consommé de manière excessive aucunes de ces substances. De même, il n'avait jamais touché à la drogue à l'inverse de Sherlock. Il avait vu les dégâts occasionnées par la dépendance de son frère ce qui n'avait que renforcer sa volonté de ne jamais tomber dans le piège d'une addiction.
Mais comme disait un certain proverbe, « ne jamais dire jamais » car aujourd'hui, il ne pouvait plus le nier. Lui, Mycroft Homes avait bel et bien une addiction. Certes légère mais une addiction quand même. Encore une fois, il pouvait remercier son frère car involontairement c'était Sherlock le responsable de cet état de choses. Décidément, son petit frère avait le don pour l'entraîner dans des situations toujours plus surprenantes.
Jusque là, Mycroft, avait toujours à sa grande fierté réussi à garder le contrôle de lui-même mais là il pouvait bien se l'avouer cela lui devenait de plus en plus difficile. Lui qui croyait si bien se connaître avait du accepter cette incroyable réalité. Il était devenu un « addict ».
A sa décharge, il avait des circonstances atténuantes. Ses relations avec Sherlock entre autres. Son petit frère qui se définissait lui-même comme un sociopathe de haut niveau n'était pas facile à gérer loin de là. Déjà, enfant, Sherlock lui avait causé bien des soucis, bien des tracas. Et cela ne n'était pas arrangé lorsque qu'il était arrivé à l'âge adulte. Mycroft ne le savait que trop, il ne pourrait jamais s'empêcher de s'inquiéter pour son petit frère. Cette inquiétude permanente, ce sentiment d'angoisse, cela faisait partie de sa réalité. De plus, Mycroft, sans l'avouer ouvertement, prenait très à cœur son rôle d'aîné aussi il considérait qu'il était de son devoir de veiller sur Sherlock n'en déplaise à ce dernier. Pour ne rien arranger, Sherlock avait choisi d'exercer une profession qui le mettait constamment en danger.
Mycroft dans son rôle de frère aîné était intervenu déjà à plusieurs reprises pour sortir son petit frère des situations impossibles dans lesquelles ce dernier avait le don de se mettre. Devant de telles circonstances, Mycroft n'avait pas eu d'autres choix que d'engager le sergent Lestrade comme espion et baby-sitter. C'était le prix à payer pour s'assurer une certaine tranquillité d'esprit. Sa stratégie avait payé puisque récemment Sherlock s'était fait plus discret et avait même arrêter de prendre des substances illicites. Un statut quo s'était alors établi entre les deux frères. Satisfait des efforts fournis par Sherlcok, l'aîné des Holmes avait relâché sa surveillance, tout en gardant quand même un œil sur les activités de son frère, par prudence.
Les choses en étaient là lorsque soudainement la situation avait basculée avec l'entrée en scène d'un personnage inattendu. Celui que l'on attendait pas. Celui qui avait bousculé les codes. Celui qui avait réussi l'exploit renversant de devenir ami avec Sherlock Holmes. Le docteur John Watson.
A la grande stupéfaction de Mycroft, l'ancien médecin militaire d'abord simple colocataire s'était rapidement lié d'amitié avec son petit frère. Un véritable tour de force car vivre avec un sociopathe était loin d'être une sinécure, parole d'un expert en la matière. Aussi, dans l'esprit de Mycroft, la seule idée que Sherlock Holmes puisse avoir un ami, eh bien cette idée restait toujours incongrue. Au départ, il était d'ailleurs certain que la colocation ne tiendrait pas longtemps et que le docteur Watson se lasserait vite de baby-sitter son sociopathe de frère. Force lui était de reconnaître que sur ce sujet, il s'était lourdement trompé.
Aujourd'hui, il avait admis son erreur initiale de jugement sur le caractère de l'ancien soldat. Il l'avait alors clairement sous-estimé. Il s'en était rendu compte lors de leur première rencontre. Une rencontre inoubliable. Une rencontre ou Mycroft avait compris qu'il lui serait difficile de berner cet homme méfiant qui le défiait ouvertement. Il lui avait démontre à sa manière que le danger, les risques, la peur il savait les affronter. Plus encore, il avait clairement exprimé sa loyauté envers son nouvel ami et colocataire.
Seulement, Mycroft était tout aussi méfiant que l'ancien médecin militaire. Il ne pouvait pas laisser ce docteur s'embarquer dans les histoires de son frère sans prendre quelques renseignements et quelques précautions d'usages d'où cette rencontre impromptue. Rencontre qui avait tourné à son désavantage. L'ancien militaire lui ayant bien fait comprendre qu'il comptait rester aux côtés de Sherlock. Et c'était bien ce qu'il avait fait. Au fil du temps et de leurs différentes rencontres, Mycroft avait fini par comprendre pourquoi son extravagant et difficile petit frère avait fini par s'attacher au docteur au point d'en faire son seul et unique ami.
Il avait donc fallu intégrer tous ces changements intervenus au cours de cette dernière année et Mycroft tenait désormais pour acquis la place qu'avait su se créer John Watson aux côtés de son frère. Il s'était donc habitué à voir le docteur lorsqu'il se rendait à Baker Street ou à le croiser lors qu'il mettait le nez dans les affaires de son frère.
Ce qu'il n'avait absolument pas prévu par contre c'était le rôle que jouait désormais le docteur Watson dans cette étrange et perturbante manie qui empoisonnait sa vie depuis peu. Une manie qui s'associait dans l'esprit de l'aîné des frères Holmes à une dépendance. Une dépendance virtuelle pour être tout à fait exact. Une dépendance née en même temps que la découverte d'un blog récemment crée justement par John Watson. Un blog qui lui était très utile à lui Mycroft car cela lui permettait d'avoir en un simple clic toutes les dernières informations sur les enquêtes de Sherlock. Sans le savoir le docteur Watson en tenant son blog lui rendait un immense service. L'inconvénient c'était cette insatiable curiosité, cet intense besoin qu'il ressentait de se connecter et d'en compulser frénétiquement les pages, un besoin d'autant plus fort que les récits du docteur étaient prenants, intéressants et bien écrit.
Mycroft avait réalisé au cours de cette journée que son addiction au blog du docteur était bien plus réelle qu'il ne le pensait. Il avait reçu l'alerte ce matin qu'un nouveau post avait été mis en ligne mais retenu par ses obligations, il n'avait pas eu l'occasion de se connecter à son nouveau site favori. Il n'avait guère eu d'autres choix que d'accepter de devoir se montrer patient. Ennuyant, vraiment ennuyant. Il voulait savoir, il devait savoir ce qu'avait fait son frère. Cela l'avait frustré de ne pas pouvoir intervenir autrement que par téléphone dans cette enquête sans compter qu'il ne savait toujours pas le fin de mot de l'histoire. Agaçant, vraiment agaçant pour l'homme d'action qu'il était. Mais ce délai supplémentaire qu'il s'était imposé lui avait fait prendre conscience qu'il avait sous-estimé l'ampleur de sa dépendance envers un certain blog. Il allait devoir prendre des mesures et se reprendre en main. Mais pas aujourd'hui, pas ce soir. Ce soir, il était temps de contre attaquer afin de reprendre l'avantage sur Sherlock.
Confortablement installé dans son fauteuil, son verre à la main, Mycroft souriant pour lui-même, s'autorisa enfin à succomber à sa nouvelle activité, s'autorisa enfin à adopter son comportement d'addict. Après tout, il pouvait bien se permettre de temps en temps une petite entorse à ses règles de conduite. Il pouvait bien se permettre d'avoir une légère addiction virtuelle pour un certain blog. Surtout lorsque ledit blog affichait un nouvel article. Sans perdre plus de temps, il saisit son téléphone, se connecta sur son nouveau site favori et s'empressa de prendre connaissance du dernier post mis en ligne, rédigé par John Watson et intitulé le chien des Baskerville.
Fin
Une petite review, please ?
