Salut salut !

Avec le premier OS, un petit mot sur le recueil :D

Je l'ai créé spécialement pour mes deux OTP (pairings préférés) de Shingeki no Kyojin. Les petites fleurs toutes mignonnes du titre et de l'image de couverture ne correspondent pas du tout (ou presque) aux différents thèmes des OS déjà là, mais elles me donnent l'espoir de faire des trucs moins sombres sur ces deux couples magnifiques :)

J'espère que ça vous plaira !

Bonne lecture, kisses :*


OS écrit dans le cadre du Défi de Mars (infos sur mon profil)

Thème : Paternité

Pairing : Petra X Eren

Fandom : Shingeki no Kyojin

Date : 03-03


Un cri aigu me réveilla soudain. Je sentis aussi un corps remuer doucement dans mon lit. Notre lit, en fait. J'embrassai doucement le front près du mien et murmurai :

« J'y vais. »

J'étais fatigué, mais je pense que Petra l'était encore plus vu qu'elle s'en était occupé toute la journée. Je quittai la chaleur de ma chambre pour entrer dans celle d'à côté. Plus je m'approchai du berceau et plus les pleurs se faisaient forts. Puis une petite bouille en colère apparut dans mon champ de vision et je me focalisai sur elle, oubliant tout de moi :

« Bonjour mon ange, souris-je en la prenant dans mes bras. Tu sais que tu te lèves vraiment tôt aujourd'hui ? »

Les cris s'arrêtèrent et deux grands yeux bleu océan me fixèrent en me rappelant sa mère. Je la calai dans mon bras et sa tête se posa doucement sur mon torse. Elle était juste adorable. Malheureusement, elle recommença à geindre et je compris qu'un câlin ne suffirait pas. En plus, il ne faudrait pas que Petra se réveille pour de bon. En soupirant, je nous emmenai dans la cuisine et la posai dans le landau en attendant de lui faire chauffer un biberon. Alors… 120 ml d'eau. Dans le biberon et le tout au micro-onde. 1 minute. Ensuite ajouter quatre doses de poudre. Mettre la tétine. Faire rouler entre les mains. Mettre une goutte sur son poignet pour vérifier ta température. Parfait ! Je m'assis sur le canapé et réussis à me caler avec les coussins tout en tenant ma fille et son petit-déjeuner de minuit. Je mis ensuite confortablement mon petit ange dans le creux de mon bras et approchai le biberon de ses lèvres. Elle engloutit la tétine et se mit à boire avidement. J'aurais presque pu penser qu'elle avait des gênes de Sasha tellement le liquide disparut vite. Une fois fini, elle lâcha son précieux objet et agita ses petites mains dans ma direction, m'arrachant un sourire attendri. Elle était bien plus calme à présent, et j'eus même le droit à un sourire à deux dents. Bon, il fallait maintenant qu'elle se rendorme, et je savais parfaitement ce que je devais faire. Petra et moi avions découvert qu'elle adorait ma voix. Il suffisait que je dise quelque chose pour qu'elle se calme, ce qui était aussi drôle que dangereux vu que ma femme me jalousait énormément pour ça. Elle appelait notre bébé une « fi-fille à papa » alors que la pauvre n'avait qu'à peine sept mois. Mais je me débrouillai pour que son premier mot soit « maman », histoire de calmer un peu la rousse.

« Alors, petit ange… Que vais-je donc pouvoir te raconter pour pouvoir aller me recoucher ?

Un nouveau sourire me répondit et je la trouvai magnifique. J'étais fier de ma fille.

- Bon. Je ne crois pas t'avoir déjà raconté notre histoire, à ta maman et moi. Alors… Nous nous sommes rencontrés à l'armée, dans les forces spéciales. J'avais 20 ans et elle 26. »

En même temps que je parlai, les souvenirs remontèrent à ma mémoire. A l'époque, j'étais la plus jeune recrue à avoir intégrer les forces spéciales. Petra m'avait tout de suite inspiré le respect et l'admiration, tout d'abord parce qu'être une femme dans cette unité relevait du miracle et de la détermination, et ensuite parce qu'elle avait gardé un côté profondément humain malgré nos missions. Elle était indépendante et faisait comme bon lui semblait dans les situations périlleuses. En fait, seul le Caporal-chef Levi avait autorité sur elle. Lui aussi m'avait inspiré beaucoup de respect, mais plutôt comme un modèle de perfection que je ne pourrais jamais atteindre. Les missions avaient commencé, puis elles s'étaient enchaînées et l'équipe n'en avait été que plus soudée. Mais il y avait eu cette mission.

Nous avions été pris dans une embuscade. Gunther fut le premier à mourir, vu que c'était lui qui avait le volant. Une fois mort, et la voiture n'ayant donc plus de conducteur, elle avait fait une embardée et des tonneaux, finissant sur le toit. J'étais sonné mais encore en vie, et j'avais réussi à sortir Petra de la voiture avec l'aide du Caporal-chef avant que le véhicule ne s'embrase. Auro et Erd étaient morts dans l'explosion. La rousse quant à elle était grièvement blessée, et j'avais vraiment eu peu d'espoir de la revoir vivante, surtout lorsque nos attaquants m'emmenèrent avec eux. Levi avait disparu et je n'avais pu que voir le corps abandonné de Petra avant qu'un choc à la tête ne m'endorme.

Je m'étais réveillé une semaine plus tard dans un hôpital militaire. Le Caporal-chef était à côté de moi et m'avait annoncé qu'il m'avait délivré des rebelles. Je lui devais la vie, mais une question m'obsédait : « Est-ce que Petra est en vie ? » Son regard était devenu sombre et j'avais craint le pire. « Elle est toujours dans le coma. » Cette réponse me soulagea un peu, mais cela ne signifiait pas qu'elle vivrait. Et puis, elle devait avoir des séquelles vu ses blessures. Ma camarade s'était finalement réveillée un mois plus tard, aveugle. J'avais tellement pleuré pour elle, de joie de la voir en vie et de tristesse pour la perte de ce regard si magnifique. Mais elle m'avait rassuré en me disant qu'elle se souviendrait toujours de ma « tête de gamin ». Une chose en entraînant une autre, je lui avais avoué mes sentiments et j'eus le bonheur de voir qu'ils étaient réciproques. Nous ne perdîmes ensuite pas de temps, quittant l'armée pour cause de blessures – j'avais moi-même une jambe assez amochée – et nous nous mariâmes. Petra recouvra miraculeusement une partie de sa vision quelques mois plus tard.

Quatre ans de bonheur que je la connaissais, et un an et demi plus tard, j'eus la surprise d'être plus heureux encore : elle était enceinte. La grossesse ne fut facile pour aucun de nous. Elle souffrait énormément des symptômes et je ne supportai plus de la voir vomir et épuisée. Il semblait que notre mésaventure l'est davantage affectée que ce qu'elle avait bien voulut me dire. J'avais finalement décidé de lui parler d'un avortement, ne voulait la perdre à aucun prix. Mais ma femme était quelqu'un de déterminée et elle me fit renoncer à mon idée. J'avais alors attendu, la voyant dépérir petit à petit, mais ne voulant pas l'abandonner. A chaque fois que mon corps fatigué me disait de la laisser seule, je me rappelais de son corps gisant par terre dans le sang, avec la voiture qui flambait à côté. Je ne me défilerais pas une seconde fois. Les contractions l'avaient fait crier un soir de mars, alors que la neige bloquait toute la circulation. Mais les ambulances étaient vite arrivées. J'avais préféré les appeler que de rester coincé dans les embouteillages avec ma femme accouchant à l'arrière de la voiture. La césarienne avait été obligatoire évidemment. J'avais angoissé pendant deux heures dans un couloir sombre de l'hôpital, avant qu'une des sages-femmes ne m'appelle. Je m'étais alors précipité auprès de Petra. Mais elle allait bien et je me tournai alors vers le léger cri que j'entendais.

« Et tu étais là. Déjà magnifique à peine sortie.

Ma fille s'était finalement endormie, mais j'avais continué, ayant besoin de me rappeler la chance que j'avais d'être heureux alors que tout cela aurait pu ne jamais exister.

- Vous êtes mes deux trésors.

Je l'embrassai doucement sur le front :

- Je t'aime Yuki.* »


*"Yuki" est un prénom signifiant "Neige" en japonais