Bonjour bonjour ! Me revoilà avec un OS sur les Black !
Enfin, sur Regulus, plus précisément. Triste, ce texte. Ou accusateur, je sais pas bien.
En tout cas je l'aime bien !
Du coup je vous laisse lire, et comme souvent, pour mes commentaires actuellement constructifs on se retrouve en bas !
Bonne lecture !
Regulus se noie.
C'est presque drôle.
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Regulus se noie, et ses yeux sont ouverts, puis ils se ferment.
(Ils ne se rouvrent plus, après.)
Regulus se noie, et il ne se débat même pas contre les créatures qui l'entraînent vers le fond.
Il a toujours été comme ça, après tout, Regulus. Il ne s'est jamais débattu, ne s'est jamais rebellé, n'a jamais protesté. Ce n'est même pas sûr qu'il sache comment faire.
Regulus se noie, et il se demande si c'est une dernière torture de la part de Voldemort, le fait que l'effet du poison horrible qu'il a bu jusqu'à la dernière goutte il y a quelques minutes s'est dissipé, et qu'il est horriblement conscient du fait qu'il va mourir.
C'est dommage, vraiment ; il aimait bien vivre.
Bien sûr, son frère le détestait ; bien sûr, ses amis mourraient ; bien sûr, il décevait sa famille un peu plus chaque seconde qui passait ; bien sûr, bien sûr, bien sûr.
Mais il aimait bien lire ; il aimait bien les thés avec Narcissa ; il aimait bien…
C'est trop tard, maintenant.
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Regulus se noie.
Autour de lui, tout est noir.
Tout a toujours été noir, autour de lui, au final.
Noirs : les soirs où lui et son frère se chuchotaient des secrets, une éternité auparavant.
Noires : les colères de Bellatrix, qui provoquait les pleurs de sa plus jeune sœur.
Noir : les cheveux de Sirius qui détonnent sur sa cravate rouge et or.
Noirs : sa malle de Poudlard, et sa baguette, et les regards reçus de la part de son frère.
Noires : les taches d'encre sur sa peau, les lettres brûlées destinées à sa cousine partie.
Noire : la potion que quelqu'un (Sirius) lui jette dessus le jour de son anniversaire.
Noire : la lettre d'invitation au club de Slughorn, où il est bien obligé d'aller.
Noir : le nom de son frère, effacé à jamais.
Noir : la tache sur la tasse de thé de Narcissa, et les cernes qui couvrent sa peau si blanche.
Noir : un serpent qui injecte vicieusement un poison invisible de son avant-bras.
Noire : la couverture d'un journal, dans les mains blanches de Lucius.
Noirs : les yeux de Kreattur, un soir.
Noirs : les secrets qu'il garde désespérément enfouis.
Noir : l'intérieur de la grotte, les pensées qu'il ne pourra jamais partager.
Noir, noir, noir.
Il aurait aimé un peu de couleur dans sa vie.
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Regulus se noie, et il y a tant de choses qu'il a laissées inachevées.
A-t-il fini le livre que lui a offert Narcissa Noël dernier ? A-t-il laissé assez d'indices pour que Sirius lui pardonne un jour ? A-t-il contemplé le monde assez ?
Non. Non, non et non.
Il aurait fallu qu'il pense à lister ses rêves, quand il était enfant ; peut-être ne les auraient-ils pas oubliés, alors.
Il aurait fallu que Sirius l'aime ; qu'Andromeda reste ; que ses parents l'estime ; que Bellatrix le laisse tranquille ; qu'il se souvienne de la dernière où il a entendu 'Cissa rire pour la dernière fois.
Il aurait fallu que le monde soit plus bienveillant.
(Il aurait fallu qu'il soit heureux.)
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Regulus se noie ; est-ce censé durer aussi longtemps, une agonie ?
Regulus pense.
Il ne peut faire que cela, de toute façon.
Regulus regrette, majoritairement ; Regulus espère ne pas être condamné à tuer jusqu'après la mort, ne pas devenir un autre cadavre dans une mare de cadavres, comme il a été un autre pion dans une armée de pion, un autre héritier parmi une foule de remplaçant, une autre déception dans un groupe défaillant.
Le monde peut bien lui exaucer ce dernier vœu, non ?
En échange pour tous ceux qu'il a ignoré au fil des années.
En guise d'excuse pour les cris insupportables qui envahissaient sa famille ; en échange pour les trahisons successives de son frère ; pour dédommager les larmes sur les joues de Narcissa et la place vide là où aurait dû se trouver Andromeda ; il mérite une mort paisible, sans doute, comme compensation pour sa vie troublée.
Regulus pense et pense et pense ; c'est une mauvaise idée, dirait Sirius s'il avait pris la peine de rester ; son petit frère a tendance à rester coincé dans ses pensées, après tout.
Trop tard, Sirius ; Regulus restera coincé à jamais.
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Regulus se noie.
Ça dure tellement longtemps, la mort ; il aurait aimé que cela soit plus rapide. Mais son corps cherche désespérément un peu d'oxygène ; c'est ennuyeux, cette insistance à vouloir survivre…
Il est résigné ; qu'on en finisse, qu'on tire le rideau sur le dernier acte de sa vie. Pas besoin d'attendre le public, il n'arrivera jamais, de toute façon ; ils ont tous quitté la scène il y a bien longtemps, et personne ne prendra la peine de vérifier si la pièce est encore en train de jouer.
Clac ! et le rideau de fin tombe, et la scène s'écroule, et le théâtre d'une vie si sombre explose dans un silence absolu.
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Regulus se noie.
C'est presque drôle, mais c'est tragique.
.
Ouais.
Donc bon. Cette petite idée m'est venue à l'esprit il y a... ouah, un an ou plus, je crois ? Il y a longtemps, mais j'ai jamais réussi à l'écrire d'une façon qui me convenait.
Jusqu'à maintenant !
Pas tellement de commentaires à faire en fait ; le texte dit tout de lui-même.
Le prochain texte est déjà écrit ! Il concerne Narcissa Malfoy/Black, (encore les Black, quelle surprise..) et s'intitule "Et les princesses déchues, et les poupées abandonnées." Il est vachement différent de ce que je fais habituellement, et en même temps pas du tout. Il devrait arriver bientôt !
Rewiew ?
Amazaria