Coucou les p'tits loups !

Me revoilà avec une jolie petite fic PruCan ! Un chapitre par semaine, les samedis ! (normalement, je n'oublierai pas :D)

J'espère que ça va vous plaire, et bonne lecture :D


Gilbert venait juste de terminer son travail à dix-sept heure pétantes. Il salua gaiement ses collègues et sortit de son laboratoire. Il avait hâte de rentrer dans son appartement et de se poser. Il aimait son métier d'ingénieur chimiste, mais là, il voulait juste se poser dans son canapé en attendant le retour de son frère, Ludwig.

Ce dernier était en première ES dans un bon lycée de Lyon. Les deux frères vivaient juste tous les deux dans le centre de la ville. Ils avaient trouvé un coin assez calme, sans trop de circulation. Ils s'y trouvaient depuis la majorité de Gilbert, il y a neuf ans de cela.

Les problèmes familiaux n'avaient fait que s'enchaîner à leur domicile à cause de leur père. Leur mère était vite partie, les laissant à sa charge. Gilbert avait dû supporter les violences de ce parent qui ne supportait pas la médiocrité. Son fils aîné était pourtant très doué, mais il ne voyait en lui que sa mère qui avait été assez lâche pour s'enfuir.

La pression qui pesait sur lui avait toujours été très forte, mais Gilbert avait tenu jusqu'à sa majorité. À cet instant précis, il était parti avec ses deux meilleurs amis, Francis et Antonio, voir une assistante sociale pour avoir la garde de son petit frère, alors âgé de huit ans. Il ne voulait surtout pas que Ludwig vive dans ce climat inopportun à son bien-être.

Cela avait été un combat rude, mais il l'avait gagné à force de persévérance. La maltraitance de leur père avait été mise à nue et Gilbert avait obtint la garde de Ludwig. Cela avait été dur, au début, de subvenir à leurs besoins et d'élever le petit garçon, mais il ne s'était jamais plaint. Avec l'aide de ses amis et des aides financières de l'État, ils avaient surmonté cet obstacle.

Le bonheur de son frère avait toujours été sa priorité, et il était très fier de ce qu'il était devenu. Ludwig s'était révélé être un garçon très intelligent, bien que timide. C'était un modèle de politesse et de sérieux, et tout cela grâce à l'éducation de Gilbert. Une forte complicité s'était installée entre eux. Ils tenaient à l'autre autant qu'à eux-mêmes.

C'est pour cela que Gilbert fut très surpris quand il reçu un appel du lycée. C'était tout bonnement inhabituel. Il s'inquiéta aussitôt et décrocha.

« Allô ?

-Monsieur Beilschmidt ? Fit une voix timide mais assurée qu'il ne reconnaissait pas. Je suis Monsieur Williams, le professeur principal de votre frère Ludwig et…

-Il s'est passé quelque chose ? Mon frère va bien ? »

L'interlocuteur fit une petite pause.

« Votre frère va bien, mais j'aurais besoin que vous passiez au lycée pour discuter du comportement qu'il a eu, aujourd'hui…

-Son comportement ?

-Nous en discuterons tout à l'heure, si cela ne vous dérange pas… Mon bureau est au premier étage, la troisième porte à droite du couloir… »

Après un acquiescement, Gilbert raccrocha. Il était rassuré si Ludwig allait bien, mais il y avait tout de même un problème. Pourquoi son frère était-il dans le bureau de son professeur principal ? Qui avait une très jolie voix, soit dit en passant. Son frère avait toujours été très calme avec les autres élèves, tellement que ses amis proches se comptaient sur les doigts d'une main. Ça aussi inquiétait un peu son grand frère, qui lui, était plus ouvert et plus franc.

Il remettrait sa pause canapé à plus tard, soupira-t-il. Son petit frère était plus important, et un certain mystère régnait autour de cet appel. Il monta dans sa voiture et prit la direction du lycée. Il resta pensif tout le long du trajet.

Il n'avait jamais rencontré ce professeur Williams qui était nouveau de cette année dans l'établissement. Ludwig lui en avait dit beaucoup de bien, c'était un professeur d'histoire s'il s'en souvenait bien. Il marquait déjà des points dans l'estime de l'aîné, dont l'histoire était une des matières préférées malgré son côté scientifique.

Cependant, il espérait que ce jeune professeur serait se montrer compréhensif si Ludwig avait fait une bêtise -ce qu'il n'arrivait pas à concevoir au vue de son caractère. Ludwig avait toujours de très bonnes notes, dans toutes les matières. Il faisait scrupuleusement chacun des devoirs demandés et ne bavardait que très peu en cours. Personne ne s'était plein de lui dans toute sa scolarité -à l'instar de Gilbert qui avait enchaîné les bêtises et les heures de colle.

Il arriva bien vite devant le lycée et il se gara dans le parking. 17h30. Il arrivait pile à la sortie des classes. Quand il sortit de la voiture, plusieurs regards se retournèrent vers lui et ne le lâchèrent pas pendant plusieurs secondes. Son albinisme le faisait toujours se remarquer. Avec ses cheveux blancs, son teint pâle et ses yeux rouges, impossible de ne pas le voir.

Il vivait très bien cette particularité génétique. Comme dans sa condition il supportait mal le soleil, il avait simplement plusieurs crèmes à se mettre. Son travail en laboratoire lui convenait donc très bien. De plus, il avait toujours avec lui une paire de lunettes de soleil, quand la luminosité se faisait trop importante.

Ignorant totalement les lycéens, il se dirigea vers le bureau du professeur Williams. Il avait oublié à quel point il ne supportait pas l'ambiance du lycée. Il toqua brièvement à la porte avant d'entrer. Son frère était assis devant le bureau de l'enseignant. Il regardait fermement ses mains posées sur ses cuisses. Il n'osa pas lever la tête lorsqu'il entendit son grand frère entrer. Gilbert comprit très vite qu'il était honteux, peu importe ce qu'il avait fait.

Les yeux rouges de l'aîné Beilschmidt se posèrent sur l'enseignant en question. Il devait à peine à voir plus de vingt-cinq ans. Il avait des cheveux blonds, légèrement ondulés, avec une unique mèche de cheveux qui rebiquait. Son regard améthyste était caché derrière une paire de lunettes. Mignon, ne put s'empêcher de penser Gilbert.

Leurs regards se croisèrent, et le cœur de l'Allemand manqua un battement. Il était vraiment mignon. Le professeur lui fit un petit sourire.

« Monsieur Beilschmidt ? Merci d'avoir fait le déplacement… Je suis Matthew Williams, le professeur principal de Ludwig… »

Tandis que Gilbert s'avançait pour s'asseoir aux côtés de son frère qui n'avait toujours esquissé aucun mouvement, le-dit Matthew se leva pour lui serrer la main. L'albinos ne manqua pas la légère rougeur qui apparut sur ses joues. Il semblait intimidé, ce qui ne l'étonna pas plus que cela. Être un jeune enseignant ne devait pas être facile lorsque l'on rencontrait des parents d'élèves plus âgés. Même si Gilbert ne devait pas l'être beaucoup plus.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Ludwig a fait une bêtise ? »

Cela le surprendrait beaucoup, mais ne le dérangerait pas plus que cela. Après tout, il avait été adepte de ce comportement. Son petit frère se tendit. Ses mèches blondes cachaient ses yeux bleus, et il évitait à tout prix son regard.

« J'ignore encore pourquoi, mais il a frappé un élève… Ludwig n'a pas voulu me donner la raison... »

Gilbert se sentit quelque peu fier, bien que surpris. Il lui avait toujours dit qu'il ne fallait frapper que les personnes qui le méritaient vraiment. Il le regarda et lui frotta les cheveux. Matthew nota son absence de colère que pouvait ressentir certains parents en apprenant cette nouvelle.

« Lud' ? Pourquoi tu as fait ça ? »

Son ton était doux. Il voulait lui faire comprendre qu'il ne lui en voulait pas et qu'il ne l'avait pas non plus déçu.

« I-Il l'a mérité ! répondit le jeune blond d'une petite voix. »

Gilbert ne put retenir un sourire.

« Je n'en doute pas, mais qu'est-ce qu'il a fait ? »

Matthew regardait l'échange avec intérêt. Il savait que ces deux-là vivaient ensemble, sans leurs parents et qu'ils devaient avoir une certaine complicité. Il attendait la réponse de Ludwig avec une certaine impatience. Il aimait beaucoup cet élève si calme et très doué, alors ce genre de comportement l'avait beaucoup étonné.

« I-Il me cherchait en disant tout plein de choses… E-Et comme je l'ignorais, i-il t'a insulté ! »

Gilbert écarquilla les yeux. Il s'était attendu à n'importe quelle justification, mais pas celle-ci. Il se sentit très touché. Il lui frotta délicatement les cheveux.

« Tu sais, je m'en fiche de ce que peut dire les gens à mon sujet… Je le connais même pas, le gars que t'as frappé ! Faut juste les ignorer, les types comme ça !

-J-Ja... »

Ludwig n'avait pas pu se retenir en entendant les insultes proférées à l'égard de son frère. Il pouvait se montrer très patient, mais jamais il ne laisserait quelqu'un dire du mal de son frère alors que c'était faux. C'était quelque chose qui lui était inconcevable, car son grand frère avait toujours pris soin de lui.

Matthew admirait la vitesse à laquelle Gilbert avait fait avouer Ludwig. Il voyait bien que ce dernier s'en voulait non pas pour avoir frapper un élève mais pour avoir fait déplacer son frère. Il nota la raison de Ludwig sur une feuille, à côté de la version de Juan, l'élève concerné. Il soupira intérieurement.

« Je ne veux rien insinuer, mais Juan m'a donné une version différente… D'après lui, c'est Ludwig qui aurait cherché à…

-Écoutez, le coupa Gilbert. Lud' n'a jamais eu aucun problème. Il a toujours eu de bonnes notes, partout. Et je sais qu'il ne frapperait jamais quelqu'un sans une raison valable ! Alors l'autre gosse, là, il raconte n'importe quoi... »

L'enseignant regarda Gilbert. Il pouvait lire dans ses yeux que ce n'était pas par déni qu'il lui disait ceci, mais parce qu'il avait pleinement confiance en son frère et en ses actions. Il ne put s'empêcher de sourire en voyant ce lien fraternel.

« Je ne mets pas en doute Ludwig… Juan pose beaucoup de problèmes, autant aux autres élèves qu'aux professeurs… Je suis aussi convaincu que vous que votre frère n'est pas le coupable… Et la plupart du corps enseignant sera de mon avis. »

Enfin un prof' compétent, se dit Gilbert. Il n'avait presque jamais rencontré au cours de sa scolarité un professeur avec assez de jugeotes pour croire l'innocent de l'affaire.

« Vous n'allez pas le punir, alors ? Il ne mérite pas des heures de colles ou je sais pas quoi pour ça ! Il s'est défendu !

-Je sais, Monsieur Beilschmidt… Mais je suis obligé au moins de lui mettre un avertissement… Quant à Juan, il a été expulsé pendant quelques jours… Le directeur a trouvé que son comportement avait dépassé les limites autorisées en provoquant un autre élève au point que cela dérape… Je sais que c'est injuste, mais je n'ai pas le choix... »

Gilbert se retint de répliquer. Il voyait bien que Matthew le faisait bien malgré lui.

« Bon… C'est tout ?

-O-Oui ! Le reste peut attendre la réunion parents-professeurs dans deux semaines...Vous y serez ?

-Après dix-sept heures, oui ! »

Même s'il savait ce qu'allait dire tous les professeurs par rapport à Ludwig, il se devait à chaque fois d'y assister. Il voulait être certain que tout se passait bien en cours, et même en dehors. Son frère était capable de lui cacher des choses que les professeurs pourraient remarquer. Matthew lui sourit en se levant.

« On se revoit lors de la réunion alors… »

L'albinos se leva à son tour, suivi de Ludwig. Les deux adultes se serrèrent la main. Plus il le regardait, et plus Gilbert trouvait Matthew à son goût. Celui-ci rougit en sentant son regard. Ses rougissements étaient tout simplement adorables.

« Oui ! Passez une bonne journée ! Tu viens Lulu ? »

Les joues de son petit frère rosirent.

« N-ne m'appelle pas comme ça ici ! »

Les petits rires de Gilbert et Matthew lui répondirent. L'albinos prit son frère par les épaules et l'entraîna hors de la salle. Il lança un dernier coup d'œil à Matthew qui le regardait aussi. L'enseignant rougit et l'autre ne put s'empêcher de lui sourire une dernière fois avant de franchir la porte de son bureau.

Ils marchèrent un moment dans les couloirs à présent vide. Leurs bruits de pas résonnaient dans ce silence absolu.

« Tu l'as frappé comme j't'ai appris pour pas te faire mal ? »

Gilbert arborait à présent un grand sourire fier qu'il n'avait pas pu faire en présence du jeune professeur.

« Oui… Je crois que je lui ai cassé le nez... »

Le plus âgé éclata de rire. Il frotta avec conviction les cheveux du blond.

« Ça, c'est un bon moyen pour qu'il recommence plus ! Même si tu devrais ignorer tous les crétins qui racontent n'importe quoi ! J'reste fier de toi ! J'aurais bien voulu voir ça ! Kesesesese… »

Ludwig se dégagea pour que son frère ne le décoiffe pas plus qu'il ne l'était déjà. Il se sentait rassuré de ne pas avoir de reproches, et que son frère l'ait cru un peu plus tôt. Sa plus grande peur était de décevoir son frère. Il ne le supporterait pas.

« Au fait, Gil'…

-Ja ?

-J'ai bien vu comment tu regardais Monsieur Williams… Tu essayais d'être discret ? »

Pour une fois, ce fut au tour de Gilbert de rougir. Il ne pensait pas que son comportement s'était autant remarqué. Mais il avait beaucoup apprécié cet entretien.

« Q-Quoi ? C'est un super prof', il a l'air super intéressant en plus, et il t'a cru ! J'en ai pas eu des comme ça, moi…

-Je te parlais pas de ça, moi… Tu ne réponds pas à ma question... »

Gilbert soupira.

« D'accord, d'accord… Il est très canon, comme prof… T'as vu comment il rougit ? C'est trop mignon ! Et puis…

-Arrête-toi là, j'ai l'impression d'entendre les filles de ma classe... »

Ludwig se prit une petite tape derrière la tête.

« Me compare pas à une lycéenne ! J'ai plus de chances qu'elles de toute façon ! Enfin… S'il est gay, ça, c'est pas sûr... »

Le petit blond pouffa de rire, sans rien ajouter.

« Qui sait… »

Gilbert s'arrêta juste avant de franchir le portail du lycée.

« Ça veut dire quoi ça ? T'as des infos ? Il a une copine ? Un copain ? Allez, dis-moiiiiii ! »

Ludwig accéléra le pas et l'ignora jusqu'à ce qu'ils arrivent à la voiture. Cette situation l'amusait beaucoup bien qu'il était un peu réticent à l'idée que son frère drague son professeur d'histoire. Gilbert enchaînait souvent les liaisons sans lendemain, et il ne voulait pas que cela se passe comme ça avec son enseignant.

« Lulu ! Répond-moi, allez !

-À une condition, dit-il en montant dans la voiture du côté passager. »

Gilbert était tout ouïe.

« Drague-le que si c'est sérieux… »

Encore une fois, Gilbert était surpris de l'attitude de son frère. Il savait que ses coucheries ne lui plaisaient pas plus que cela, mais il ne s'était pas attendu à une remarque aussi direct à ce sujet.

« D-D'accord ! Promis ! »

Ludwig le regarda, inquisiteur. Son frère lui fit une bouille suppliante.

« Il y a des chances qu'il préfère les hommes… Des filles de ma classe le voient souvent avec un grand gars… Celui qui tient la crêperie en face du cinéma… Mais ils ont pas l'air d'être ensemble… Enfin, après, c'est ce qu'elles disent… Je t'ai parlé d'Elizaveta, nan ? Elle est folle, complètement folle… »

L'albinos était ravi, bien qu'inquiet. Il sentait qu'il avait un bon feeling avec ce Matthew Williams et il lui plaisait beaucoup. Il pouvait toujours voir si quelque chose se passait, et sinon, il laisserait tomber. Mais il allait devoir se renseigner sur le crêpier en question.

« Ça te dit une crêpe ? »

Ludwig leva les yeux au ciel en entendant cette question pas du tout innocente. Il se retint de tout commentaire.

« Après mes devoirs, pourquoi pas…

-Gut ! »

Il allait lancer ses investigations dès ce soir. Il se sentait étrangement léger. Cette rencontre l'avait motivé et mis de bonne humeur.

« Tu as quoi comme devoirs ? Beaucoup de trucs ? »

Et il était impatient aussi. Il avait peut-être une chance contre le crêpier ?

« Des exercices de maths… Et je dois finir de recopier mon devoir maison d'histoire…

-Oooh ! Tu voudras que je vérifie tout ça ? Il est pour quand ton machin ?

-Demain… Mais je crois que je vais malencontreusement l'oublier sur mon bureau, demain matin… Quelqu'un va devoir l'apporter à Monsieur Williams à ma place... »

Si Gilbert n'était pas en train de conduire, il aurait enlacé son frère. À la place, il recommença à lui frotter les cheveux, l'ébouriffant bien au passage.

« Et ça s'rait bête que ce soit moi… Je vais devoir revoir ton si mignon prof'… Dommage, hein ?

-Je ne le ferai qu'une fois, alors profite... »

L'aîné sourit de toutes ses dents.

« T'es super, tu le sais ça ? Je te l'offre, ta crêpe, pour la peine !

-Ah, parce que tu comptais me laisser la payer ? »

Ils rirent tous les deux de bon cœur tandis que Gilbert se garait dans le parking de leur immeuble. Ils vivaient au premier étage d'un grand bâtiment. Ils avaient beaucoup d'espace et ne manquaient d'absolument rien. Ils entrèrent et le plus grand poussa l'autre dans le dos.

« Allez, va bosser ! J'ai un potentiel ennemi à analyser, moi ! J'vais te préparer un truc à boire ! Et si t'as besoin d'aide pour tes maths, j'suis là !

-Oui oui… »

Ludwig s'installa dans le salon pour commencer son travail. Gilbert lui apporta rapidement un verre de jus de fruits et s'installa en face de lui. Il se sentait mieux que d'habitude. Il s'était passé quelque chose de différent avec Matthew aujourd'hui. Il lui avait vraiment tapé dans l'œil. Plus que n'importe qui. Il s'espérait à penser que quelque chose de sérieux pouvait se passer entre eux.

Pour la première fois de sa vie, Gilbert ne faisait plus entièrement confiance en ses capacités de séducteur. Il avait peur que quelque chose dérape si quelque chose se profilait. Il avait encore plus peur de ne pas lui plaire autant que lui semblait lui plaire. Il n'avait jamais ressenti ce sentiment. Et cela l'inquiétait.

Il connaissait la vie. Il ne voulait pas se monter la tête pour rien. Ou alors, pour quelque chose qui ne le satisferait pas assez. Pourquoi envisageait-il déjà de s'engager avec lui si tout se concrétisait ? Ce n'était pas normal, il ne comprenait pas… Il se perdit dans ses réflexions.

Ludwig l'en tira un peu plus tard. Il ne savait pas combien de temps était passé.

« Tu viens ? J'ai faim… Et j'ai fini de travailler ! »

Devait-il vraiment y aller ? Si le crêpier sortait vraiment avec lui ? Ou s'il avait déjà des vues sur lui ? Lui, il ne le connaissait que d'aujourd'hui, il n'avait pas l'ombre d'une chance. Arriverait-il à supporter un échec ? Ou une preuve ? Il ne devait pas ressentir toutes ces choses après quelques heures ! Quelque chose clochait avec lui !

« Gil' ? »

Ludwig sentait son trouble, et ne l'avait jamais vu comme ça. Il se doutait que c'était par rapport à son jeune professeur, mais il ne pouvait pas en être certain non plus.

« T-Tu sais, si tu veux plus de crêpes, au final, on peut toujours-

-Non non non ! On y va ! Pardon, j'étais dans mes pensées ! Je vérifierai tes devoirs en rentrant ! »

Il ne savait pas ce qu'il commençait tout juste à ressentir, mais il était certain d'une chose, il ne resterait pas sans réponse. Il voulait savoir ce qu'il se passait chez lui, et il obtiendrait des réponses, et pour cela, il devait se rapprocher de Matthew Williams.


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