Première fois 3 :

Titre : Première fois

Auteur : LovePEOPLEandCOWBOY

Note : les Mercer ne sont pas à moi, et dommage. Cette fic aborde les conséquences qu'engendre l'abus d'enfant.

OOO

La première fois, il n'y avait pas réfléchit.

Une soirée d'anniversaire, de l'alcool, de la musique.

Un gars plutôt mignon lui avait proposé d'aller faire un tour. Il n'était pas stupide, il savait ce que sous entendait l'autre. Et il avait accepté, excité par la situation. L'ivresse le condamnant à ne plus réfléchir, il se sentait libre pour la première fois. Libre au point de ne plus avoir peur.

Ce soir là, il avait osé se donner. C'était la première fois qu'il était consentant.

Bientôt la rumeur fit le tour de l'école. Le mot 'pédale' peint sur la porte de son casier. Le mur des toilettes racontait à tous les mecs qui allaient pisser que Jack Mercer suçait comme une salope. Dans leurs yeux, Jack pensait lire du mépris. Les moqueries lui faisaient du tort mais il ne le montrait pas, jouant l'indifférence alors qu'il devenait parano.

Ses frères le taquinaient pour savoir la vérité. Juste pour savoir.

Que ce soit les plaisanteries de ses frères, ou l'humiliation à l'école, Jack n'entendait plus que ces mots : « pédale, salope,… »

Jack se défoulait, se montrant plus brutal sur la glace, essayant de refouler sa nuit et les souvenirs qu'elle suscitait.

Le reflet du miroir le hantait, il se dégoûtait. Sur le même ton que celui qui avait volé son enfance, son esprit l'insultait, le dénigrait. Regarder dans le fond de ses yeux lui donnait la nausée, trop de souvenir ignorés refaisait surface. Le plaisir de la chair intimement liée au souvenir d'être dominé, abusé.

La deuxième fois qu'il passa à l'acte, il était angoissé.

Son cerveau lui scandait des insultes : « sale pute, tu aimes la bite, ça t'avait manqué… » Et bien qu'il voulait prendre son pied dans un premier temps, il fut vite dégoûté et terrifié à l'idée d'éprouver du plaisir. Alors, il se laissa faire comme une veille poupée. Son corps inactif comme lorsqu'il était enfant, se refusant la moindre sensation de plaisir, s'évadant dans un monde imaginaire.

Nouant son présent à son passé, il redevint victime.

Oublier la sensation étrange d'être dépossédé.

Oublier l'humiliation d'être dominé.

S'oublier car l'impression d'être abusé vient tout gâcher.

Se détester, car le corps réagit même si la tête ni est pas.

Une fois fini, son cœur n'y est plus. Alors, juste après, il s'en va. Quittant, sans explication, son premier amour de jeunesse. Il se jure mentalement ne plus jamais être annihilé, ne plus jamais faire confiance. Jack se voile la face, se persuadant que le problème ne vient pas de lui.

Quitter son amoureux est le bon choix. Même si ça lui fait mal…

Les années passe. Et Jack fait de son mieux pour oublier l'évidence. La peur de s'abandonner, de se donner, de faire confiance. La peur du sexe, l'obligeant à ne plus aimer.

Sa logique est simple, pour ne pas souffrir, il faut ne plus aimer.

Mais pas si facile… Pas évident d'oublier son frère adoptif, le plus vieux : Bobby, avec qui il aime passé du temps.

Alors Jack boit, sniffe, fume,…

Et sa famille ne comprend plus…

Et Jack se sent perdu.

Il n'a pas confiance en lui. Il passe des journées entières cachées du monde, enfermé dans sa chambre. Les cordes de sa guitare se tordent de douleur, et Jack parle dans ses mélodies imprégnées de colère, de mélancolie,…

Jack se déteste, se fait du mal. Sans le vouloir, sa famille a été aspirée dans la spirale dévastatrice. Sa mère pleure, ses frères sont en colères et tristes.

C'est insupportable.

Jack veut crever.

Oublier qu'il est malheureux.

Deux choix s'offre à lui : affronter le vrai problème, affronter la réalité ; ou continuer de fuir jusqu'à perdre la vie.

Seul, Jack pleure.

Il voudrait les bras de Bobby, ne plus avoir peur.

OOO