Plus une petite fille
Mia
NY911
Note: Saison 6, Faith est inspecteur, elle et Fred sont toujours ensemble. Emilie a environ 19 ans. Bosco n'a jamais été blessé dans l'épisode Monster.
Résumé: Emilie est témoin d'un meurtre, qui va s'occuper de sa protection rapprochée? B/E
Je venais d'ouvrir les yeux, la lumière perçait. Il devait être 7 heures du matin à tout casser. Le lit d'à côté était vide. J'ai paniqué; c'est là que j'ai entendu l'eau couler dans la salle de bain et je me suis calmé, je me suis laissé retomber sur mon oreiller. Elle allait bien.
Je me suis redressé pour finalement m'asseoir sur le lit, me passant une main dans les cheveux. Je me suis levé pour m'habiller.
J'étais sur le point d'enfiler mon t-shirt lorsque j'ai entendu la porte s'ouvrir. J'ai levé les yeux, elle se trouvait devant moi, en serviette, encore toute humide.
Je suis resté interdit, elle n'était définitivement plus une petite fille. Mon regard est remonté de ses jambes jusqu'à ses yeux, elle me détaillait d'une manière qui me mettait très mal à l'aise.
J'ai rapidement mis mon t-shirt et boutonné mon jean.
B- Emilie, tu finis de t'habiller et ensuite on téléphone à ta mère.
E- Tu peux prendre la salle de bain, j'ai fini.
J'ai refermé la porte derrière moi. Je me suis rapidement passé de l'eau sur le visage. On n'était là depuis hier soir et je ne savais pas encore si on allait pouvoir rester très longtemps. Je me suis regardé dans le miroir, n'en revenant toujours pas du virage qu'avait pris ma vie quelques jours auparavant.
Flashback
E- Bosco.
B- Emilie?
E- S'il te plait, j'ai peur
B- Qu'est ce qui se passe, tu es où?
E- Oxford et Green, dans une petite rue.
B -Ne bouge pas, j'arrive.
Lorsque je suis arrivé sur les lieux 10 minutes plus tard, il n'y avait personne. J'ai appelé et elle est sortie de derrière une beine à ordure. Elle avait l'air complètement paniqué, les yeux bouffis par les larmes. Lorsqu'elle m'a vu, elle s'est jetée dans mes bras.
E- Bosco, j'ai eu si peur, il y avait ce type et puis il lui a tiré dessus
B- Oh, oh. Qu'est ce qui s'est passé? Tu n'as rien? Il ne t'a pas touché?
E- Non, je veux juste rentrer. Tu m'avais dit que si j'avais besoin de quelque chose, je n'avais qu'à appeler…
B- T'as bien fait. Bon raconte moi tout depuis le début.
E- J'étais sur le retour lorsque j'ai entendu une dispute dans une ruelle là bas. Je devais passer devant alors j'ai longé la rue pour ne pas me faire voir. Et puis j'étais quasiment arrivé à la voiture lorsque j'ai entendu des coups de feu. J'ai couru et je t'ai appelé.
B- Ok, calme toi, ne pleure pas, je vais te ramener.
J'ai passé un coup de fil, prévenant d'un meurtre. J'ai demandé à Emilie de m'amener jusqu'au lieu du crime puis je l'ai laissé dans ma voiture et j'ai attendu que la cavalerie arrive. Je leur ai expliqué ce qui s'était apparemment passé mais j'ai été clair quant au témoignage d'Emilie, elle ne viendrait que le lendemain.
Fin du flashback
Je me suis séché le visage. J'ai frappé à la porte.
B- Tu es descente?
E- Oui.
J'ai ouvert la porte, elle était de dos et finissait d'enfiler son t-shirt. J'ai pris mon portable pour appeler Faith.
B- Faith?
F- Bos, Emilie va bien?
B- Oui, elle va bien, elle tient le coup, ne t'inquiètes pas. Il y a du nouveau?
F- Non. L'enquête stagne. Où êtes vous?
B- Dans un motel. Pour le moment on va rester dans le coin. Toujours pas de lien sur le fournisseur des balles?
F- Non.
B- Ok. On se tient au courant. Je te passe Emilie.
J'ai donné mon portable à Emilie et elle est allée s'enfermer dans la salle de bain pour parler avec sa mère. Elle est ressortie quelques minutes plus tard.
B- Je vais faire un tour, essayer de prendre des renseignements. Tu restes là, tu n'ouvres à personne.
E- Bosco, me laisse pas. S'il te plait.
B- Tu es plus en sécurité ici.
E- Si jamais ils me trouvent? Je n'aurais aucun moyen de me défendre.
Elle m'a regardé d'une façon, je n'ai pas pu lui dire non. Si elle commençait à me faire ces yeux là…je n'étais pas sorti de l'auberge.
B- Ok mais tiens, met cette casquette, remonte ton col. Tu te tais et tu me suis.
J'ai mis la capuche de mon sweater et nous sommes sortis de la chambre en direction de ma mustang. J'ai pris la direction de chez Ma; elle pourrait peut être contacter Mickey; lui saurait quelque chose.
Ma n'a pas pu nous renseigner; elle n'avait pas de nouvelle de Mickey depuis un moment. Elle nous a quand même servi un petit déjeuner, ça a permis à Emilie de prendre des forces et de se détendre un peu. Nous sommes restés jusqu'à ce qu'elle aille travailler au bar.
On sortait du parking lorsqu'une voiture est passée juste devant nous; deux types ont ouvert les fenêtres de la voiture et on commencé à nous mitrailler.
J'ai hurlé à Emilie de se baisser, lui attrapant par la même occasion la nuque pour qu'elle se penche en avant tout en faisant une marche arrière à ma voiture.
J'ai reculé comme ça sur 50 mètres jusqu'à ce qu'on percute une autre voiture. Ils nous suivaient toujours, je n'avais pas mon arme, on était coincé, il fallait absolument qu'on sorte de là.
B- Descend! Descend!
Je suis descendu, je lui ai attrapé la main et on a couru jusqu'à la bouche de métro la plus proche. Nous étions en sécurité pour le moment. Nous avons pris la première rame en direction du 55.
Emilie ne disait toujours rien, elle était livide et commençai à trembler. Je nous dirigeais vers deux sièges vacants; lui passant mon bras autour des épaules pour la serrer contre moi et la rassurer. Je l'ai senti s'agripper à moi et on a fait le trajet en silence.
Lorsque l'on est ressorti du métro, j'ai tout de suite appelé Faith pour la prévenir, elle était déjà au courant; elle m'avait laissé une demi douzaine de messages en 30 minutes. Elle avait été appelée sur les lieux et avait reconnu ma voiture. J'ai eu toutes les peines du monde à la rassurer, la calmer; je lui ai ensuite passé Emilie mais elles n'ont pas trop parlé. Je crois qu'elle était encore sous le choc.
J'ai ensuite appelé Davis, j'avais besoin d'une voiture, et comme la mienne était HS, je devais m'en procurer une.
Tout le monde au 55 était au courant de ce qui s'était passé, Emilie témoin d'un meurtre, la fusillade à la fac et il ne fit aucune difficulté à me retrouver à 13h30, juste avant son tour.
Nous avons rapidement pris un hot dog et on a attendu Davis dans une petite rue attenante. Nous étions là depuis 15 minutes lorsqu'on l'a vu arriver.
Après lui avoir expliqué dans les grandes lignes ce qui s'était passé; il m'a appris que je m'étais fait porté pâle selon Faith mais que lui et Sully savaient ce qu'il en était vraiment.
Il m'a donné ses clefs et les papiers puis a fait demi tour; Emilie et moi avons attendus un petit peu puis nous sommes repartis.
Nous avions à peine fait 10 mètres lorsque j'ai senti quelqu'un m'agripper et m'attirer vers lui. J'étais face à un mur, Emilie dans mes bras, sa tête dans mon coup; elle était collée à moi, un bras passé autour moi
B- Em?
E- C'est lui.
B- Qui lui?
E- Ce type qui a descendu l'autre dans la ruelle; c'est sa voix.
J'ai entendu ces deux types parler; je me suis légèrement retourné; ils se dirigeaient vers l'entrée du 55. J'ai tout de suite sorti mon portable pour appeler Davis.
D- Davis?
B- C'est Bosco, deux types en costar viennent d'entrer au 55, c'est qui?
D- Des inspecteurs. Ils appartiennent au 67
B- Des flics? Ecoute Davis, tu ne parles pas de moi ni d'Emilie, tu ne nous a pas vu, tu ne m'a pas prêté ta caisse.
D- Qu'est ce qui se passe?
B- Emilie en a reconnu un au son de sa voix. Je te laisse.
D- Fais gaffe.
B- Ouai, merci.
J'avais toujours Emilie contre moi.
B- Faut qu'on parte. On va passer chez moi puis chez toi pour prendre quelques affaires, on prend la voiture de Davis et on se casse.
Nous sommes repartis très discrètement, mon bras toujours autour de ses épaules. Nous avons pris le métro pour prendre la direction de chez moi.
Lorsque nous avons été en vue de mon appartement, nous avons pris les petites rues de derrières afin de rentrer discrètement et d'éviter toute surveillance. Normalement il ne devait rien y avoir mais j'ai préféré ne pas prendre de risque.
J'ai rapidement refermé la porte derrière nous.
B- Tu veux quelque chose? Sers toi. Je n'en ai pas pour longtemps.
Je me suis rapidement dirigé vers ma chambre et j'ai vidé mon sac de sport. J'ai attrapé quelques sous-vêtements de rechange, des t-shirts, un jean et un pull. Je suis passé par la salle de bain, ma brosse à dent et direction le séjour.
J'ai sorti mon arme personnelle, des balles, une carte routière, mon chargeur et de l'argent.
J'ai vérifié mon répondeur, rien.
Lorsque je suis allée à la cuisine, Emilie finissait d'empaqueter des trucs.
B- Qu'est ce que c'est?
E- J'ai fait quelques sandwichs, au cas ou. J'ai pris les bières et le jus de fruit.
B- Ok, on y va.
Nous sommes rapidement ressorti et j'ai fermé la porte, comme si je n'étais pas venu. Nous avons pris le même chemin qu'en arrivant et nous nous sommes dirigés vers chez Faith. Arrivés là-bas, nous avons également pris des précautions mais nous avons eu une surprise. La porte n'était pas fermée et l'appartement avait apparemment été cambriolé.
Je suis entré en premier, sortant mon arme au cas ou. Il n'y avait personne, c'est là que j'ai entendu Emilie m'appeler.
E- Bosco!
Je suis ressorti au quart de tour. Un homme était à côté d'elle, apparemment un voisin.
E- Monsieur Morales, Bosco est policier, ne vous inquiétez pas.
M- Vous êtes venu rapidement.
B- Comment ça?
M- Je viens juste d'appeler le 911.
B- Ok. Merci. Je m'en occupe.
M- Si vous avez besoin de moi pour la déposition…
B- Pas pour le moment, mes collègues la prendront. Je vous remercie. Em, prépare tes affaires.
Elle s'est élancée vers sa chambre et moins de 3 minutes plus tard, elle en ressortait avec un sac de sport. Elle était apparemment aussi efficace de Faith.
Entre temps, j'avais pu joindre Faith pour lui dire ce qui c'était passé à son appartement. Elle était déjà au courant, c'est elle et Struger qui avaient pris l'appel, ils étaient sur la route. Je lui ai également dit de vérifier son frigo en premier car je lui avais laissé un mot.
Faith,
Fait attention, des inspecteurs de la 67 sont impliqués
Peut être mouchard dans l'appartement
Em et moi on prend le large, n'essaie pas de m'appeler pour le moment
On reste en contact.
Bosco.
Nous sommes repartis en entendant les sirènes de police. Nous avons ensuite pris la direction de chez Davis pour récupérer sa voiture et se tirer. Nous sommes rapidement repassé au motel, récupérer ce qui pouvait éventuellement traîner puis j'ai retiré une grosse somme d'argent, j'ai fait le plein et on a pris la route.
La caisse de Davis était vraiment bien; je conduisais en silence, Em regardait pas la fenêtre. Ca m'a permit de réfléchir à l'affaire.
Flashback
Je l'ai reconduit jusque chez elle. Je devais parler avec Faith alors je suis monté avec elle. Je n'étais pas persona non grata mais ce n'était toujours pas comme avant. Quand Emilie a ouvert la porte, je suis resté sur le seuil.
Fr- Emilie qu'est ce qui s'est passé? Bosco? Qu'est ce que tu fais là?
E- Papa, ne commence pas. Entre Bosco.
Je ne savais pas trop quoi faire.
F- Emilie? Bosco qu'est ce qui lui est arrivé?
B- Emilie tu devrais aller te coucher, je vais parler avec tes parents.
Fr- Tu n'es pas chez toi, tu n'a pas à
E- Papa, s'il te plait…Merci Bosco.
Elle m'a embrassé sur la joue et elle est allée se coucher. Faith et Fred me regardaient avec des yeux exorbités.
F- Tu peux m'expliquer?
B- Vous devriez peut être vous asseoir…J'ai reçu un appel d'Emilie ce soir, elle était paniquée, elle me demandait de venir la chercher.
Fr- Pourquoi elle ne m'a pas appelé?
B- Parce que tu n'es pas flic et parce que lorsque Faith était…bref, je lui avais dit que si jamais elle avait besoin de quoi que ce soit, si elle avait un pépin, elle pouvait m'appeler.
F- Qu'est ce qui s'est passé?
B- Elle a apparemment été témoin d'un meurtre.
F- Quoi!
B- J'ai appelé des renforts, ils sont sur les lieux en ce moment. Je leur ai dit qu'il y avait un témoin et qu'il viendrait demain matin. Il faudra que tu l'emmènes au poste pour prendre sa déposition. Elle n'a rien vu, d'après ce qu'elle m'a dit, elle a entendu une dispute et le coup de feu.
F- Merci.
J'ai levé les yeux vers Faith, je ne m'attendais pas à cette réaction.
B- Si jamais vous avez besoin de quelque chose…n'hésitez pas. Bonne nuit. A demain Faith.
F- Merci, bonne nuit Bos. A demain
Fr- Oui, c'est ça, au revoir.
Fin du flashback
Ca faisait plus d'une heure que je conduisais lorsque je l'ai senti bouger à côté de moi sur la banquette. J'ai tourné la tête, elle dormait toujours, elle avait la tête contre mon épaule.
Je n'osais pas bouger pour ne pas la réveiller, elle avait besoin de se reposer après les émotions d'aujourd'hui. Nous étions quasiment arrivés au chalet lorsque je l'ai sentie se lover contre moi. C'était déjà étrange mais quand j'ai senti sa main droite glisser pour finir sur ma cuisse…Elle dormait toujours! Ding!
J'ai garé la voiture et j'ai tenté de la réveiller.
B- Emilie…
E- Mmm
B- Em, debout, on est arrivés.
E- Bosco?
Elle s'est frottée les yeux et merci mon dieu, elle a enlevé sa main de ma cuisse. Je me suis dégagée, prenant nos sacs pour me diriger vers la cabane.
On a tout ouvert histoire d'aérer et j'ai ensuite appelé Jamie à Miami. C'était un copain qui me devait un service. Je lui ai demandé de transmettre un message à Faith. Il devait se faire passer pour un ami de la famille donnant de ses nouvelles.
«Je vais bien, le voyage jusqu'aux Everglades s'est bien passé, on a pas vu de crocodile»
Après ce coup de fil, je suis allé inspecter les environs; on avait strictement rien à faire, bien sûr il y avait la radio, un jeu de carte et quelques livres mais mis à part ça…
Nous avons mangé les sandwiches qu'elle avait préparés puis je l'ai à nouveau interrogé.
B- Em, est ce qu'à un moment tu as vu un visage?
E- Je t'ai déjà dis que non! J'entendais la voix des deux types et la façon dont ils parlaient me faisait penser qu'il y en avait un 3ème dans la voiture mais à aucun moment je n'ai vu de visage. Il faisait trop sombre.
B- Tu n'as pas entendu de nom?
E- …Je ne crois pas.
B- Ce n'est pas grave. Bon, tu prends le canapé; il se déplie; normalement il y a des draps.
E- Et tu vas dormir ou?
B- Il y a un lit de camp dans le placard. Tu peux prendre la salle de bain en premier.
Lorsqu'elle est ressortie de la salle de bain, elle portait un mini short et un débardeur, je ne pensais pas qu'elle porterait un truc comme ça, j'espérais qu'elle aurait un truc difforme, bien ample, mais apparemment pas. Je suis allé me changer pour ressortir en short et t-shirt. D'habitude je dormais en boxer et torse nue mais je me suis dit que ce n'était pas très adapté.
J'ai déplié mon lit de camp, j'ai attrapé le duvet et je me suis couché. Emilie s'est endormi rapidement si je me fiais à sa respiration.
Moi je n'arrivais pas à dormir, je n'étais pas fatigué et puis je n'aime pas le noir.
J'ai réfléchi à la situation, on aurait du savoir qu'il y avait des ripoux.
Flashback
Le lendemain matin, je suis arrivé plus tôt au 55, au cas ou Faith ait besoin de quelque chose. Elle est venue avec Emilie; j'ai voulu attendre pour voir comment ça se passait. Emilie avait meilleure mine même si elle semblait avoir peur. Faith quant à elle avait mauvaise mine, elle n'avait certainement pas beaucoup dormi. Je les ai interceptées en sortant de la déposition.
B- Faith, Emilie, alors, comment ça s'est passé?
F- Bien.
B- Tu vois Emilie, ce n'était pas très compliqué. Ca va mieux maintenant?
E- Oui, je crois.
B- Qui s'occupe de l'affaire?
F- Dominguez, un inspecteur du 67. Il a été très compréhensif.
B- Bon, tant mieux. Je dois y aller Penhal m'attend. Si t'a besoin, tu n'hésite pas. Salut Emilie. T'oublie pas, tu téléphones en cas de besoin.
E- Merci Bosco.
F- Elle va se reposer aujourd'hui, rester à la maison.
B- T'as raison, repose toi.
Ma journée s'est bien passé, le lendemain j'ai vu Faith, elle m'a dit que Emilie avait tenu à retourner à la fac.
Il était quasiment 17 heures lorsqu'on a reçu un appel, c'est Penhal et moi qui l'avons pris. Quand j'ai entendu fusillade à la fac, j'ai pensé à Emilie. J'ai appuyé sur le champignon, j'avais un mauvais pressentiment. Penhal quant à lui était vert, il se cramponnait tant qu'il pouvait.
Lorsqu'on est arrivé sur les lieux, il n'y avait plus rien, les gens étaient encore à terre. J'ai quasiment sauté de la voiture et je me ruais vers les étudiants à terre lorsque j'ai entendu qu'on m'appelait.
E- Bosco!
B- Emilie! Emilie!
E- Sacha est blessé.
B- «55 David, demande d'une ambulance.» Tu n'as rien?
E- Non mais ils me visaient moi Bosco.
Je l'ai prise dans mes bras, essayant de la calmer.
B- Tu restes avec ton amie. «55 David, besoin de renforts!» J'appelle ta mère.
J'ai téléphoné à Faith, j'ai eu son répondeur alors je suis passé par le central histoire qu'ils lui passent cet appel prioritaire.
Carlos et Kim sont arrivés, il y avait 1 mort, 4 blessés et Emilie n'avait rien. Les blessées ont été transportées à l'hôpital et j'ai installé Emilie dans la patrouilleuse. Faith est arrivés au moment où on s'apprêtait à partir à La Pitié.
F- Emilie!
B- Faith, calme toi.
F- Où est elle? Bosco, où est elle?
B- Elle est assise dans la patrouilleuse.
F- Oh mon dieu Emilie! Tu n'as rien?
E- Non maman, ça va.
B- Je comptais l'emmener à l'hôpital pour la faire examiner. Emmène la, on se rejoint à La Pitié.
Fin du flashback
Je n'arrivais pas à dormir, je tournais dans ce putain de lit de camp lorsque j'ai entendu Emilie remuer. Elle était certainement en train de faire un cauchemar. Après réflexion, j'ai décidé de finalement me lever pour voir si ça allait.
B- Emilie…Emilie, réveille toi.
E- …Non…Mmm…Bosco?
B- T'as fait un cauchemar, réveille toi. Ca va mieux?
E- …Ouai.
Elle a allumé la lampe de chevet et s'est assise. Je suis allé lui chercher un verre d'eau.
B- Tiens. Tu veux m'en parler?
Je me suis assis sur son lit pour l'écouter.
E- J'étais à la fac quand une voiture apparaissait et commençait à me poursuivre. Ca tirait et tous les gens autour de moi ne répondaient pas quand j'appelais à l'aide. Personne ne voulait m'aider.
B- C'est rien. Allonge toi, essaye de te rendormir. Ce n'était qu'un cauchemar. Cette histoire sera bientôt réglée. Ni ta mère ni moi laisserons quelque chose t'arriver.
Je m'apprêtais à aller me coucher lorsqu'elle a ajouté «Tu peux rester à côté de moi jusqu'à ce que je m'endorme?»
Elle m'a regardé avec les mêmes yeux que lorsqu'elle m'a demandé de l'emmener avec moi chez Ma et je n'ai pas pu lui refuser. D'habitude, aucune femme n'arrive à m'embobiner comme ça. Qu'est ce que je viens de dire «femme»? C'est une gam…non ce n'est définitivement plus une gamine.
Je me suis à nouveau assis sur son lit, j'ai fermé les yeux une seconde, écoutant sa respiration, elle était en train de s'endormir. Juste une petite seconde et lorsque je les ai ouvert, il faisait jour. Je ne me suis pas rappelé tout de suite où j'étais, et puis c'est revenu, dans la cabane et apparemment pas dans le bon lit et puis c'est là que j'ai senti un poids sur mon bras droit. J'ai tourné la tête, Emilie était de dos, elle dormait appuyée sur moi. Je l'ai alors entendu remuer, se retourner pour se caler contre moi, sa main droite sur mon ventre.
J'ai regardé l'horloge, elle indiquait 9h30. Ca faisait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi; j'allais me lever quand je me suis dit que de toute façon, on n'avait rien à faire ici alors autant la laisser dormir pour que le temps passe plus vite.
Cette situation me mettait des plus mal à l'aise; je ne comprenais pas du tout mes réactions face à elle. Il y avait un truc qui devait clocher chez moi. Je la connaissais depuis qu'elle était en couette et socquettes et c'est comme si je la découvrais. Le problème c'est que je n'aimais pas ça du tout. C'est une gamine! En plus d'avoir les gênes d'un taré brutal, je pouvais désormais ajouter aime les jeunes filles.
C'est là qu'elle s'est réveillée.
E- Bosco?
B- Bonjour.
E- Il est quelle heure?
B- Neuve heure et demi passé. Je devrais me lever.
E- Non, ne bouge pas, je suis bien comme ça. T'as bien dormi?
B- Comme un bébé. Et toi? Je ne t'ai pas entendu faire de cauchemar.
E- Non…T'es finalement resté.
B- Je me suis endormi.
E- C'est pas grave, en plus il y a de la place pour deux alors…Et puis il n'avait pas l'air très confortable ton lit de camp.
B- Bon, qu'est ce que tu veux faire aujourd'hui?
E- Les magasins?... Me regarde pas comme ça, je sais que dans ce trou perdu il n'y a certainement rien.
B- De toute façon il va falloir aller faire les courses. Il n'y a rien pour le petit-déjeuner et il faut remplir les placards.
E- Ok. Je vais me préparer.
Elle m'a rapidement embrassé sur la joue puis elle a sauté du lit pour se ruer à la salle de bain. Qu'est ce qui venait de se passer? Je suis resté comme ça, allongé à fixer la porte qu'elle venait de refermer, écoutant l'eau couler.
Lorsqu'elle est sortie, déjà habillée (ouf!), je pris sa place dans la salle d'eau.
Nous sommes ensuite allés en ville dans un dîner pour prendre notre petit déjeuner.
C'était un peu étrange, dans ce genre de petite ville tout le monde connaît tout le monde. On a essayé de ne pas trop éveiller l'attention et on s'est mis au fond. J'ai observé les alentours, pas de sortie de secours, ça devrait aller.
E- Relax Bosco.
B- Oui, alors, qu'est ce que tu choisi?
E- Je ne sais pas trop, il y a plusieurs trucs qui me tentent.
B- Prends tout.
E- Non, ça serait du gâchis car je ne finirais pas.
S- Que désirez vous?
B- Je vais prendre du bacon et des œufs avec un café.
E- Moi les pancakes avec un jus d'orange et un café.
S- Bien.
Lorsqu'elle est revenue 5 minutes plus tard, j'ai vu le regard d'Emilie lorgner sur mon assiette.
B- Tiens, on fait moit-moit.
E- Non, qu'est ce que…
B- T'es comme ta mère. Quand on faisait équipe et qu'on s'arrêtait pour manger, elle piquait toujours dans mon assiette; on a fini par prendre des plats toujours différents pour pouvoir partager.
E- Tu aimes ma mère?
C'est là que j'ai avalé de travers.
B- Pardon?
E- Oui, je te demande si tu es amoureux de ma mère.
B- Pourquoi tu me demandes ça? Qu'est ce qui te fait penser ça?
E- Le fait que vous passez énormément de temps ensemble, plus qu'elle n'en a jamais passé avec nous, que vous vous connaissez si bien; la façon que vous avez de parler l'un de l'autre.
B- Bien sûr que je l'aime, c'est ma meilleure amie; la seule qui a su me supporter pendant quasiment 10 ans. Ca compte. Elle sera toujours ma partenaire et je serai toujours le sien, quoiqu'il arrive. Je sais bien que ton père a toujours eu un peu de mal avec ce lien qui nous uni…
E- Un peu de mal? C'est un euphémisme; il déteste votre relation. Je crois qu'il a toujours cru que si ça n'allait pas entre eux c'était à cause de toi.
B- Il s'est passé des choses au boulot qui nous ont éloignées, puis rapproché mais on a toujours pu compter l'un sur l'autre. Je n'ai jamais menacé le couple de tes parents, du moins pas volontairement.
E- Je le sais, je crois qu'il n'y a que papa qui ne l'ait pas compris. C'est lui le seul fautif. Il n'aime pas son désir d'indépendance. Elle était rarement à la maison avant.
B- Ca a changé, en tant qu'inspecteur elle a des horaires plus réguliers, excepté en cas d'affaire. En tout cas, durant les 8 heures que nous passions ensemble dans la patrouilleuse, elle parlait souvent de vous. Elle culpabilisait de ne pas avoir assez de temps pour vous, c'est pour ça qu'on se retrouvait souvent devant ton collège, à faire des détours pour une compétition de toi ou ton frère. Elle essayait.
E- Je le sais maintenant.
B- Fini de manger, ça va être froid.
Nous sommes ressortis, complètement rassasiés. Nous nous sommes ensuite dirigés vers le drugstore pour faire le plein.
B- Pizza, hamburger, soda…On a la même façon de se nourrir, si ta mère voyait ça.
E- Ne m'en parle pas. Pâtes?
B- Non, pas question.
E- Tu n'aimes pas les pâtes? Pour un italien…
B- J'aime les pâtes, j'adore les pâtes mais pas celles là. Quand tout ça sera fini, je te ferais des pâtes, tu m'en diras des nouvelles. Des pâtes fraîches avec une sauce au basilic et des copeaux de parmesan.
E- Mmm.
Nous avons encore acheté quelques trucs dont de la salade pour avoir bonne conscience et nous sommes rentrés.
L'après-midi est passé lentement. J'ai téléphoné à Davis pour lui demander de dire à Faith de m'appeler d'une cabine publique sur mon portable ce soir à 20h.
On est allés se balader dans les bois, on a discuté; c'est une gamine, une jeune femme plutôt mûre pour son age. On a ensuite «préparé» le repas, c'était plutôt sympa, on a rigolé. J'ai passé un très bon moment avec elle.
Lorsque nous avons eu Faith, elle nous a appris qu'il n'y avait toujours rien pour les douilles. Le calibre était spécial, pas tout le monde pouvait s'en procurer, en fait, c'était généralement plutôt les flics; elle m'a dit que ça avançait, elle semblait être plutôt optimiste, tant mieux.
Apparemment Charly avait été expédié chez la grand-mère, au cas ou.
Ils n'avaient pas d'indice non plus pour le cambriolage; rien de suspect, les 2 types ressemblaient à des junkies selon Morales. Ils avaient saccagé certaines choses mais ça ne collait pas. Je pensais que c'était plus histoire de foutre la trouille à la famille Yokas, plus particulièrement à Emilie. Je ne vois pas ce qu'ils auraient pu chercher, je lui ai quand même demandé de faire venir une équipe pour vérifier qu'il n'y ait pas de mouchard.
Nous avons passé la soirée à discuter sur le canapé. Au court de la discussion, elle s'était callé contre mon épaule, c'était agréable.
B- Pourquoi c'est moi que t'a appelé les deux fois?
E- …C'était logique.
Je l'ai regardé de plus près.
E- Comment dire, maman fait partie de la police mais c'est ma mère avant tout, toi t'es Bosco, le super flic. Je ne sais pas comment expliquer ça. Tu m'avais dit qu'en cas de besoin, je pourrais t'appeler. Et puis dans mon portable ton nom vient avant le numéro de maman. Quand on a des problèmes, on ne pense pas forcément à ses parents mais plus à appeler un ami pour nous couvrir. Je ne sais pas pourquoi c'est toi que j'ai appelé.
B- Ce n'est pas grave, je te l'ai déjà dit, t'a eu raison. Ca me fait plaisir que tu ais pensé à moi. Et t'en a parlé avec ta mère, du fait que tu m'aies appelé au lieu de l'appeler elle? La connaissant, elle a du se reprocher de ne pas être là pour toi.
E- Oui, je lui ai expliqué.
Sur les coups de 23 heures, nous nous sommes préparés pour aller nous coucher. J'allais me glisser dans mon sac de couchage lorsqu'elle m'a appelé.
E- Bos, il y a assez de place pour deux; tu n'es pas obligé de dormir sur ce lit de camp.
B- Non, c'est bon, ne t'inquiètes pas.
Je me suis couché et c'était encore pire que la veille. Ce lit de camp était en train de craquer. J'ai finalement décidé de dormir par terre. Je m'apprêtais à m'installer lorsque je l'ai entendu.
E- Qu'est ce que tu fais?
B- J'ai un problème avec le lit de camp, je m'installe par terre.
E- Ne sois pas ridicule, il y a de la place pour 2. Ne fais pas l'enfant Bosco, viens.
B- Ne fais pas l'enfant?
E- Je te fais peur?
B- Pas du tout mais…Ok, ok, c'est bon. Tu ressembles de plus en plus à ta mère et ce n'est pas un compliment.
Je me suis couché, aussi éloigné d'elle que possible et j'ai essayé de m'endormir. Je ne me sentais pas du tout à l'aise. La nuit précédente je m'étais endormie rapidement mais là, je réfléchissais beaucoup trop. Je suis resté éveillé jusque tard dans la nuit et puis finalement Morphée m'a attirée…
J'étais bien, j'avais bien dormi; j'ai senti ses bras se resserrer autour de moi; j'aimais son odeur, ma main était sous son t-shirt dans son dos, glissant sous sa peau pour descendre sur ses fesses et ainsi la rapprocher de moi.
J'avais très envie d'elle, je l'ai faite basculer pour être sur elle; l'embrassant dans le cou. Je sentais également ses baisers; j'avais qu'une envie, l'embrasser, j'avais l'impression de la posséder. Elle m'a fait passer mon t-shirt par dessus la tête et lorsque je réussis enfin à ouvrir les yeux; je me suis retrouvé nez à nez avec Emilie. J'ai alors fait un bon en arrière.
B- Putain! Emilie!
E- Qu'est ce qui se passe? Qu'est ce que t'a?
B- Ce que j'ai! Mais…! Emile, je… je te connais depuis que t'es gamine, je travaille avec ta mère…je…j'étais quasiment endormi et…
E- …tu ne savais pas que c'était moi? Sale con!
Elle est sorti du lit et s'est ruée vers la salle de bain. Je n'ai pas eu le temps de la rattraper, je me suis retrouvé enfermé dehors; douloureusement serré dans mon caleçon.
B- Emilie! Sors de là! Je t'en pris, ouvre la porte. Ecoute, je suis désolé…je ne voulais pas te faire de la peine, que ça se passe comme ça.
E- C'est humiliant! Je me sens stupide!
B- Il n'y a pas de raison. Allez, sors de là…Tu es une très jolie jeune femme et si la situation était différente…
Je ne savais pas quoi dire alors j'ai attendu; elle a finalement doucement ouvert la porte.
B- T'es sortie.
E- Si la situation était différente…
B- Si elle était différente, je te jure que je te porterais directement dans ce lit pour…
Je me suis tout à coup souvenu avec qui j'étais. Elle avait ce petit sourire que je lui avais vu quelques minutes auparavant dans ce lit.
B- Bref. Excuse moi.
Je l'ai dépassé pour aller m'enfermer dans la salle de bain et prendre une longue douche froide. Comment j'avais pu lui dire ça…Ohhh. Je me suis tapé la tête contre le mur. Qu'est ce qui m'avait pris? Je l'avais embrassé, je pensais que c'était un rêve; un rêve dans lequel je ne savais pas avec qui j'étais mais je la trouvais jolie quand même et c'était bien. Je me posais des questions, beaucoup trop de questions; est ce que je savais que c'était elle?...Non, je ne l'aurais jamais embrassé, enfin…je ne savais pas. Comment j'avais pu oublier où je me trouvais et avec qui…est ce que je l'avais vraiment oublié?
J'ai ouvert le robinet d'eau froide à fond. Ca allait être compliqué.
Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans la salle de bain; lorsque je suis finalement sorti, Emilie est passée à côté de moi sans m'adresser la parole pour aller s'enfermer dans la salle de bain.
J'ai regardé l'heure, il était quasiment 10 heures et demi. J'ai alors entrepris de préparer le petit déjeuner.
Lorsqu'elle est ressortie, on a mangé en silence. Je jetais de temps en temps des coups d'œil dans sa direction pour voir comment elle allait.
E- Arrête!
B- Quoi?
E- Arrête de me regarder comme ça! Mets toi dans le crâne que je ne suis plus une enfant!
B- T'inquiètes pas, ça je le sais et c'est bien ça le problème!
Je me suis levé brusquement, faisant par la même occasion tomber ma chaise.
B- Je vais prendre l'air.
J'ai attrapé ma veste et je suis sorti en claquant la porte. J'ai marché un long moment, marmonnant, énervé par la situation, par moi, par elle aussi. Pourquoi ne pouvait elle pas avoir encore 10 ans! C'était bien ma veine! J'étais injuste, ce n'était pas de sa faute.
Quand je suis revenue au chalet, la table était mise, le repas m'attendait; j'ai regardé l'horloge et je me suis aperçu qu'il était quasiment 13 heures.
B- Tu ne manges pas?
E- J'ai déjà mangé. Je vais me promener.
B- Tu…
E- Ca suffit! Je vais faire attention PAPA!
Elle est sortie en claquant la porte. Elle m'avait appelé papa! Papa? Ca m'a coupé l'appétit qu'elle m'appelle papa. J'ai vaguement picoré dans la casserole et j'ai finalement jeté le tout dans la poubelle. J'ai ensuite entrepris de ranger le chalet et je suis allé me poser sur le perron, attendant qu'elle rentre. Elle m'a laissé le temps de ruminer, tout l'après-midi en fait; je n'aurais pas dû la laisser sortir seule, il pouvait lui arriver quelque chose. Je me levais lorsque je l'ai vu arriver. Elle me regardait dans les yeux puis elle est passée à côté de moi sans m'adresser la parole pour aller s'enfermer dans la salle de bain.
Décidément! Elle en est ressortie 20 minutes plus tard, elle s'était changée, maquillée.
B- Tu comptes aller où?
E- Dans un bar pour voir des gens qui me parlent!
B- Emilie…
E- Ecoutes, je ne supporte plus le silence ok! J'ai besoin de voir du monde, de parler et ce n'est pas le cas avec toi. Désolé mais je n'ai pas besoin de baby-sitter, je sais lire mes histoires toutes seule.
B- Arrête. Je sais très bien que tu n'es plus une petite fille, crois moi, je le sais. Je ne te considère pas comme telle…Si tu veux aller boire un coup en ville, ok, je t'accompagne mais laisse moi me changer d'abord.
Je me suis rapidement dirigé vers mon sac et j'en ai sorti mon autre pull que j'ai enfilé.
B- On y va.
On a roulé en silence, on est sorti de la voiture toujours sans parler et on s'est installé à une table. J'ai commandé une bière, elle aussi. Je l'ai regardé bizarrement mais je me suis abstenu de toute remarque. Ce n'était pas le moment de l'agresser et je ne voulais pas envenimer les choses. Je suis ensuite allé aux toilettes. Lorsque je suis ressorti, Emilie n'était plus à la table, j'étais déjà en train de paniquer lorsque je l'ai vu danser avec un type sur la piste. Je me suis assis, ne les quittant pas des yeux. Je n'aimais pas ça.
Quand la musique c'est finalement arrêté et qu'une autre chanson a commencé, je l'ai vu essayer de se dépêtrer de ce type, il ne comptait apparemment pas la lâcher. Je me suis dirigé vers eux.
B- Tu la lâches.
T- Et t'es qui? Son mec?
B- Exactement.
Je l'ai poussé et j'ai attrapé Emilie, la serrant contre moi pour danser. Elle a resserré ses bras autour de mon cou et on s'est laissé porter par la musique. Je la sentais se rapprocher de moi, se frotter contre moi et j'ai finalement attrapé sa taille.
B- Emilie…
E- Arrête de réfléchir s'il te plait.
Elle a relevé la tête, me regardant droit dans les yeux et là j'ai arrêté de réfléchir, je l'ai embrassé. Ca m'a ramené au baiser que nous avions échangé le matin même. Je l'ai rapproché de moi, la serrant encore plus, je la voulais toujours plus proche. Mes mains commençaient à dangereusement s'attarder sur elle, c'est là que je l'ai entendu gémir, ça me rendait complètement dingue. Ce baiser commençait à sérieusement déraper. C'est à ce moment là que quelqu'un m'a tapé sur l'épaule.
Ba- Et mon gars, il serait peut être bien que vous rentriez, il y a des chambres pour ça.
Je suis resté con. Un peu gêné. Emilie souriait. J'ai sorti un billet pour régler et on est sortis main dans la main.
E- Ca te dis de manger quelque chose?
B- Ouai, j'ai faim, ce midi je n'ai quasiment rien mangé.
Nous sommes retourné là où nous avions pris notre petit déjeuner. Notre relation était à nouveau…je ne sais pas ce qu'elle était mais elle ne me faisait plus la tête. En fait elle souriait et je crois que je ne l'avais jamais vu sourire comme ça. C'est là qu'elle s'est penchée vers moi pour m'embrasser et j'ai trouvé ça quasiment naturel.
Nous avons mangé tout en discutant et nous sommes rentrés. Le trajet s'est fait en silence, je ne me sentais pas très à l'aise, en fait plus on approchait du chalet moins je me sentais à mon aise. Une fois au chalet, je me suis assis sur une chaise, essayant de réfléchir à la situation et c'est là qu'Emilie s'est assise à califourchon sur moi.
B- Em, qu'est ce qui te prend?
E- Je crois que tu le sais.
J'ai tenté de me relevé mais elle s'est accrochée et je me suis retrouvé avec cette demoiselle pendue à mon cou, ses jambes entourant ma taille. Elle a recommencé à m'embrasser et je nous ai dirigé vers le canapé. Je l'ai doucement allongée et j'ai définitivement mis mon cerveau sur pause.
Lorsque je me suis réveillé, j'ai tout de suite sentie sa joue sur mon torse, ma main sur son dos et l'absence totale de vêtement. Je ne savais pas quoi penser, la nuit avait été vraiment bien, et même plus que ça. Je n'aurais jamais pensé coucher avec Emilie Yokas. Il ne fallait pas que je pense à ça. Des flashes de cette nuit me revenaient en tête, quand elle m'avait…je la revoyais descendre le long de mon torse en me regardant droit dans les yeux, laissant des baisers pour finalement…rien que d'y penser…Stop Bos, ça ne va pas t'aider… Je la regardais, j'étais un peu perdu, je lui ai embrassé l'épaule, prêt à me lever lorsque je l'ai entendue marmonner.
E- Bos, ne bouge pas, reste près de moi.
J'ai hésité puis je me suis finalement callé contre elle pour me rendormir. Il était quasiment 10 heures lorsque j'ai émergé. J'étais seul, j'ai tourné la tête et je l'ai vu en train de préparer le petit déjeuner, habillé de mon seul-t-shirt. Ca m'a fait sourire, il lui allait mieux qu'à moi. Je me suis levé, j'ai enfilé mon caleçon et je l'ai observée. Elle ne cessait de papillonner dans la cuisine. Lorsqu'elle m'a vu, elle a tout arrêté; elle semblait un peu nerveuse.
E- J'ai fait le petit dèj, si ça te dis…
B- Emilie…
E- Non, écoute, je ne veux pas l'entendre d'accord? On a fait une erreur? Ok.
B- Viens ici.
Je l'ai vu approcher de moi et j'ai su que j'étais déjà accroché. Je l'ai attrapé par la taille pour appuyer ma tête contre son ventre, l'entourant de mes bras.
B- On fera ce que tu voudras.
Elle s'est un peu éloignée de moi.
E- A table.
Je ne savais pas quoi penser; était ce juste pour une nuit? Moi Boscorelli me demandant si je venais de me faire jeter après une nuit.
On a pris le petit déjeuner en tentant de discuter mais ce ne fut pas très convaincant. Je ne savais pas où je mettais les pieds et elle ne m'aidait pas.
J'ai ensuite pris la salle de bain en premier. J'avais besoin d'être seul pour réfléchir. Je venais de tirer le rideau lorsque j'ai entendu la porte s'ouvrir, des vêtements tomber à terre et le rideau s'est ouvert sur elle, complètement nue.
E- Il y a un petit peu de place pour moi?
J'ai acquiescé. Je me suis décalé et j'ai pris le pommeau de la douche pour nous mouiller. Elle a attrapé le gel douche et a entrepris de me savonner. Elle a commencé par le dos, mes fesses.
E- J'adore tes fesses. Je savais déjà que t'avais un beau p'tit cul…
B- Pardon?
E- Je te reluquais les fesses à chaque fois que tu étais de dos.
B- Et depuis quand?
E- Mes 14 ans.
Ca m'a scotché. Tout en discutant, je lui avais pris le gel douche des mains et je lui savonnais les épaules, les seins, le ventre.
E- Bos…
Je la regardais, elle avait fermé les yeux et je la poussais contre le mur pour l'embrasser. Elle avait passé ses bras autour de mon cou, serré contre moi, je sentais déjà la pointe de ses seins durcir.
E- J'ai envie de toi.
B- On n'a pas de préservatif sous la main.
E- Tu t'en fou des capotes, je prends la pilule.
B- Je ne préfère pas, quand on aura fait le test d'accord mais là…
E- …D'accord.
C'est là qu'elle m'a poussé contre le mur; j'aimais quand elle prenait les devants. J'ai fermé les yeux et lorsque je les ai rouvert, elle n'était plus là. J'ai alors baissé la tête pour la voir à genoux devant moi.
B- Em…
Je n'ai rien dit de plus, la suite est morte sur mes lèvres. Lorsqu'elle s'est relevé, j'ai fermé l'eau et je l'ai porté jusqu'au lit.
E- Bos, je ne me suis pas rincée, je suis encore recouverte de mousse.
B- Moi aussi mais pour le moment c'est le dernier de mes soucis.
On a été dérangé par la sonnerie de mon portable.
B- Boscorelli!
F- Bosco, ça va?
B- Faith?
Emilie a tourné la tête vers moi.
F- On a les types qui ont mitraillé Emilie et cambriolé mon appartement. Ils ont témoigné et Domiguez et Pratt sont sous les verrous.
B- Donc c'est fini. On peut rentrer.
F- Il faut qu'on prenne la déposition complète d'Emilie. Tu me la passes?
B- Oui…Emilie! Ta mère au téléphone!
J'ai passé le téléphone à Em et je me suis levé. Tout était fini, ce soir on serait rentré chacun chez soi. Je me suis habillé et j'ai commencé à ranger. Lorsque je me suis retourné, elle était devant moi, dans les draps.
E- Alors on rentre…
B- Oui.
E- Je n'ai pas envie; je suis bien ici.
B- Il faut bien que tu reprennes une vie normale…Bon, habille toi, je fini de tout ranger et on rentre.
Je la regardais, elle a eu l'air d'hésiter, de vouloir ajouter quelque chose et elle s'est dirigée vers la salle de bain. Quand la porte s'est refermée, ça m'a fait bizarre; comme si cet intermède dans ma vie venait de finir.
Nous n'avons pas énormément parlé durant le retour, ça m'a permis de repenser à toute cette histoire, comment ça avait commencé.
Flashback
Je venais de finir ma journée, je m'étais changé quand Faith m'a demandé d'aller chercher Emilie à l'hôpital.
B- Elle y est encore? Je croyais qu'elle n'avait rien? Quand j'y étais on m'a dit…
F- Elle n'a rien, elle voulait rester un peu plus longtemps avec Sasha.
B- Sa copine, la gamine qui a été blessée.
F- Voilà. Fred ne peut pas et je me disais.
B- Pas de problème.
J'ai pris ma voiture en direction de la Pitié. Lorsque je suis arrivé, j'ai eu le sentiment que quelque chose clochait mais rien de plus. On m'a indiqué la chambre de Sacha et quand je suis arrivé, Emilie n'y était pas.
B- Sacha?
Sa- Oui?
B- Je suis l'officier Boscorelli, je suis venu chercher Emilie. Tu ne saurais pas où elle est par hasard?
Sa- Elle est descendue il y a 10 minutes à la cafétéria.
B- Merci. Ca va aller?
Sa- Oui, je ne sens absolument rien, c'est le bonheur, camée jusqu'à la moelle…Enfin, pas que je me drogue, je n'y ai jamais touché mais…
B- Ne t'inquiètes pas, j'ai compris. Repose toi.
Je suis redescendu, je ne l'ai pas vu à la cafétéria; je commençais à m'inquiéter quand je me suis dit que peut être elle pouvait être aux toilettes. Je passais devant et c'est là que je l'ai entendue.
E- Bosco. Psss, Bosco, par ici.
Elle m'a entraîné dans les toilettes pour femme.
B- Qu'est ce que tu fabriques?
E- Il y a des types qui me suivent.
B- T'es sûre? Tu sais avec l'épreuve que tu viens de subir…
E- Je te jure.
B- Ok, ok.
Nous sommes ressortis et nous sommes passés voir Sacha avant de partir, histoire qu'Emilie lui dise au revoir.
Sa- Au fait, deux types voulaient te voir, je leur ai dit que tu étais parti avec un copain de ta mère.
B- Comment ça deux types?
E- Je t'avais dit que je ne l'ai avais pas inventé.
B- Ok. On y va. Sacha je vais mettre un officier devant ta chambre
Sa- Je suis en danger?
B- Juste au cas où. Je pense qu'ils en veulent seulement à Emilie.
J'ai sorti mon portable et j'ai appelé le central, leur demandant de poster un flic devant la chambre de Sacha et également d'envoyer quelqu'un pour prendre sa déposition et faire un portrait des 2 types. J'ai ensuite appelé Faith pour lui raconter.
B- Faith c'est moi, il y a des complications. Des types étaient là pour Emilie à l'hôpital.
F- Quoi! Elle n'a rien?
B- Non, ça va mais ils ont l'air très bien renseigné. Je ne suis pas sûr qu'elle doive rentrer chez vous. Ils savent que c'est moi qui suis venu la chercher donc chez moi c'est pas non plus très sûr. Je l'embarque en lieu sûr.
F- Où?
B- Je vais nous trouver une planque, un motel. Demain tu leur dis que je suis malade. On se tient au courant.
F- Passe la moi.
B- Emilie, tiens, c'est ta mère.
Fin du Flashback
Lorsque je me suis garé en bas de chez elle, ça m'a sorti de ma rêverie.
B- On y est.
E- Bos, je…
B- Je sais, allez on y va.
C'est Faith qui nous a ouvert, lorsqu'elle nous a vu, elle a tout de suite pris Emilie dans ses bras.
F- Oh Emilie! Ma puce!
E- Maman!
Je me sentais un peu en trop. Je me suis raclée la gorge.
F- Bosco, pardon, je te remercie pour tout ce que tu as fait.
B- Il n'y a pas de quoi. Je vais vous laisser; vous avez certainement plein de chose à vous dire.
Fr- C'est ça, au revoir Bosco…et merci.
B- Pas de quoi Fred.
E- Merci Bos.
Elle avait un petit quelque chose dans le regard lorsqu'elle m'a remercié...je ne sais pas.
Je suis rentré chez moi, seul, et je me suis sentie bizarre. J'ai ouvert la porte d'entrer, j'ai jeté mon sac et j'ai attrapé une bière.
Je me suis endormi sur le canapé.
Lorsque je me suis réveillé le lendemain matin, je me suis aperçu que j'avais dormi tout habillé; j'ai ensuite rapidement pris une rapide douche avant d'aller au boulot.
Swersky m'a appelé dans son bureau à peine étais je arrivé. Je me suis pris une branlée mémorable mais en fin de compte, il a été cool. C'était juste pour la forme. Je crois que Faith avait parlé en ma faveur.
Je les ai vu sortir d'un bureau toutes les deux, lorsque je suis allé me changer avant de prendre le boulot.
F- Bosco!
B- Faith, Emilie. Alors c'est fini?
E- Oui. Je vais reprendre une vie normale.
B- Tant mieux…Bon, ben, je dois y aller.
Elle m'a attrapée avant que je parte pour me serrer dans ses bras. Je suis restée bête, Faith nous regardait avec un sourire. Elle m'a remercié puis elle m'a discrètement glissé un papier dans la main. Je les ai laissé pour retrouver Ames avec qui je faisais équipe aujourd'hui, je lui ai permis de prendre le volant, moi je n'étais pas d'humeur.
A- La fille de Yokas est sortie d'affaire?
B- Ouai.
A- Tant mieux.
Il savait qu'il ne fallait mieux pas m'emmerder alors il n'a rien dit de plus et nous avons roulé en silence. J'ai sorti le bout de papier de la poche dans laquelle je l'avais glissé et je l'ai ouvert, il y avait un numéro de portable et "fais en bon usage". J'ai réfléchi un bon moment à ce que j'allais faire et puis j'ai finalement sorti mon portable et je lui ai envoyé un sms «je t'appelle d'ici quelques jours. B» Je crois que je voulais nous laisser une petite chance, une chance de quoi, je ne savais pas mais cette fois-ci j'étais prêt à prendre un risque.
Fin
