Coucou le monde alors nous commençons avec le Dark de Fidel et celui de Toma (respectivement nommés pour l'heure Esteban et Miguel) et par la version Française de la chanson Magenta
La chanson est la propriété de NANO (chanteuse Américano Japonaise spécialisée dans les reprises Vocaloid, désormais connue, elle mène sa propre carrière) l'adaptation à Little Chip, le texte, l'histoire et les personnages m'appartiennent par contre, ainsi que le monde dans lequel ils évoluent. Le titre de la chanson a une signification particulière pour les personnages.
Esteban et Miguel ont grandi dans le pire des quartiers de Neïm, où il est difficile de rester en vie sans faire quelques concessions, le prix à payer est parfois cruellement Lourd…Le monde des Dark est violent, cruel beaucoup ont dû laisser leurs scrupules de coté s'ils tenaient à protéger les gens ainsi que les choses chères à leur cœur.
Merci à celles (ceux ?) qui me suivent, ça fait toujours chaud au cœur de voir que vos créations intéressent quelqu'un, peu importe que vous ne soyez pas nombreux, deux trois personnes sincères me suffisent.
Magenta
Souviens-toi encore
Les rêves, l'espoir à quoi ça servait ? Parfois le poids de la Douleur était insupportable et dans ces moments, le garçon s'isolait. Le gris sale, le béton, les cages d'escaliers répugnantes, les tags agressifs, sans créativité, sans magie, sans poésie… Il voulait se saisir d'un gigantesque parpaing, démolir ce décor de mauvaise série policière, qu'il ne subsiste enfin plus Rien de ce paysage abjecte ; alors il s'arrêtait, se rappelait l'essentiel, un cliché d'une bêtise aberrante qui n'en restait pas moins véridique alors encore moins tolérable… Il s'agissait de sa vie, son monde, sa Réalité. Les Ténèbres du ciel lui parurent directement issues de sa propre âme tourmentée, à croire que l'Encre de son Cœur venait en salir la beauté impure. Ce qui s'étalait devant ses yeux lui donnaient la nausée, dire qu'il crut que voir son quartier du toit permettrait d'y trouver du positif. Mais non, cette Décharge Humaine perdait son Manteau d'Immondices uniquement aux premières lueurs de la nuit.
Dans un monde où les mots se perdent
Tu ne peux te cacher
Ses mains tremblaient luisant d'un éclat pale, celui du soleil agonisant, lumière cherchant à se débattre au milieu de cette insondable noirceur. Un rayon lui atterrit directement sur le visage, agressant sa rétine dévoilant ses traits fins, juvéniles aux iris fatigués démentant l'innocence qu'il aurait été possible d'y voir… S'il y en avait un jour eu. Esteban restait assis là, muet, la tête dans les bras incapable de retenir les Vagues Déferlantes menaçant de sillonner ses joues rondes. Même seul il ne parvenait pas à les faire sortir, se laisser aller aux moindres sentiments, surtout ceux-ci, paradoxe de celui croyant se montrer fort se fragilisant davantage par le refus d'extérioriser. Il fallait compenser, prouver sa valeur, toujours se battre, encore, encore et encore jusqu'à ce que ses poings ne saignent, voilà ce dans quoi il avait grandi. Violence : s'il ne voulait pas finir face contre terre, la tête plongée dans l'eau croupie il devait Jouer, comme tout le monde en ces lieux si souvent visités du Tragique. Un jour, il partirait, il quitterait tout ça, il fuirait sans revenir, sans se retourner, enfin Libre. En attendant il demeurait cloué au sol, ses Ailes engluées dans cette mixture d'égout, collante, malsaine, méprisable !
Tu te questionnes et ton cœur cède
à la vérité
Il valait tellement plus que CA, bordel ! Il abattit sa fureur contre un pauvre mur, l'onde de choc arracha une insulte dirigée contre un adversaire imaginaire. Après réflexion il luttait bien contre quelqu'un, son ennemi, son rival, lui-même. Et qu'il pouvait se détester de tomber aussi bas… Lui qui la haïssait tant n'eut d'autre choix que se soumettre à la Loi de la Rue. Le blanc de la neige ne lavait rien, il recouvrait au mieux, cachait la Misère et là, y avait un taf monstre ! Du haut de ces 16 ans, il ne montrait plus de candeur, réaliste, résolu presque cynique à l'occasion. Seule la douce caresse des flocons troublait son monde intérieur à cette heure-ci, il les sentait tomber, fondre pour se transformer en eau au contact de sa chaleur corporelle. Combien de temps venait de s'écouler ? Une lune aux aspects de béton dominait la totalité de son champ visuel, la dernière fois qu'il avait regardé en haut, un astre de jour déclinait, Souverain Déchu cédant sa Couronne avec la réticence d'un Amant du Pouvoir appréciant peu de s'en voir privé.
Les secondes passent et m'émettent
Aucuns bruits, tu tournes encore
Il hésita un instant, écouter le bon sens pour se mettre à l'abri, descendre l'escalier, rejoindre le petit appartement où rien ne l'attendait à par un lit ? Ou ne pas bouger, se laisser mourir de froid ? Haha, la tête de la femme de ménage quand elle viendrait le lendemain aux premières heures diurnes accueillie par son cadavre Vaincu par les éléments, il pouvait déjà entendre ces cris, imaginer son mouvement de recul, sa silhouette s'engouffrer à l'intérieur de l'immeuble criant la nouvelle à plein poumons, réveillant les captifs de Morphée. La scène qui se déroulait devant son écran mental prenait des allures de comédie grotesque, l'image qu'il s'en était fait réussissait à devenir comique, de mauvais goût forcément mais le potentiel humoristique saurait s'imposer auprès des amateurs. Il se pencha juste assez pour contempler le vide béant, il restait en vie grâce à ce simple bloc, ce muret grossier meurtri par les ans, les disputes, les bagarres, les meurtres… Que les composantes de ces tours se montreraient bavardes si elles venaient à trouver une voix, un jour. Il lui suffirait de si peu et il en finirait définitivement.
Tu t'isoles mais je t'appelle
J'entends tes pleurs
- Esteban ?
Un sourire, deux précieux joyaux noirs rencontrèrent ses billes d'un bleu orangé pale : il était là son Asile, son Refuge, ce qui expliquait que son corps n'ai pas encore encrassé davantage les trottoirs d'un sombre rouge, Miguel…Des moufles ridicules le protégeaient du froid mordant sévissant à Neïm, engoncé dans une doudoune criarde jaune flashy, il apparaissait devant lui au moment le plus critique, Messie Profane sans grandeur ni crédibilité et pourtant…A travers son regard il retrouvait force et conviction, même si cela impliquait le sacrifice de son propre Sauveur. Les mots n'apportaient rien dans un instant comme celui-ci, ils auraient juste cassé la Magie, brisé le Sublime : le jeune Cubain acceptait simplement cette main tendue hors du Néant, il remontait avant que les Abîmes ne l'avalent.
Non ne pars pas
Regarde autour de toi : tu n'es pas seul
Il soignait ses blessures, s'irisait des Couleurs Vitales qu'il puisait dans la Pureté de ses bras, cette voix, Baume de Réconfort chassait le Maléfice le libérant de la Malédiction. Conscient de sa fragilité, il intima son camarade d'enfance au silence. Déjà le Masque se recomposait, les Morceaux quittaient le sol pour retrouver leur place, bientôt craquelé, fissuré, il ne resta plus une trace de l' Impact parvenu à le détruire. Les yeux d' Esteban avaient retrouvé leur éclat ordinaire. Sans hésitation la dextre plongea dans la poche gonflée dont elle extirpa un Disciple de la Mort Métallique à la crosse luisante d'un chrome aveuglant : un petit revolver argenté prêt à l'usage. Avoir des armes ici s'apparentait à un téléphone portable, les déflagrations des Frères Smith Weston, Beretta ainsi qu'autre Gâchette se fondaient dans le brouhaha confus du quotidien au point d'en devenir une de ses Notes Courantes. Symphonie aux relents de Trépas bien connue de Miguel même s'il figurait sur la Liste des Spectateurs ne disposant d'aucun moyens pour achever ce Sinistre Concert, il en déplorait la plus petite seconde… Cette Rome du Crime forçait rapidement ses habitants au mimétisme garantissant leur Paix, leur Survie, la Sécurité des proches. Une Secte d'une Persuasion Terrifiante… Malgré lui, il chercha dans les gestes d'Esteban les preuves que celui avec qui il avait grandi existait toujours.
Si tu t'arêtes fermes les yeux
Tu entendras mon appel
Cédant à sa requête muette, le jeune Cubain le rassura par un sourire où brillaient les Faméliques Etoiles d'autrefois victimes des Outrages de Thanatos car ce garçon si délicat par ce qui lui blanchissait les jointures avait déjà dû cribler de balles mortelles nombres de ses semblables. Depuis trois mois, deux gangs rivaux s'affrontaient sans relâche, n'épargnant aucun civil, une Guerre dans un pays en paix, qui ne s'étendait pas au-delà des Colosses de métal, leur Ultime Frontière. La lumière de la cage d'escalier ne répondait plus, du bouton conçu à cet usage il ne restait qu'un disgracieux cadavre de plastique mutilé d'où les fils électriques pendaient misérablement, ixième Offrande à la Gloire de Dame Chaos. Eris régnait en Maitresse Absolue sur ces terres, elle riait, applaudissait, récompensait ses Sujets selon ses dispositions du jour, les châtiant à loisir.
Quand tu sens que le monde peut à peu se meurt
Tu n'arrives pas à faire marche arrière : ne pleures pas
Esteban trébucha, glissant sur de la peinture séchant à peine, le poignet agrippé in extremis par les doigts de Miguel, son dos rencontra la rambarde écaillée malgré cette mesure. Le garçon se releva prestement, tendant l'oreille, le clic caractéristique d'un chargeur fit rater un battement au jeune Argentin avant de réaliser soulagement en demie teinte que le son révélateur provenait de son ami : hyper vigilance… Cette zone du quartier avait été « annexée » récemment, les excès de zèle était monnaie courante quand un gang voulait assoir son autorité sur eux, les citoyens, voilà pourquoi l'adolescent armé se préparait à un hypothétique assaut, le plus rapide l'emportait toujours, dans la fuite ou l'aisance au tir. Ils atteignirent le quinzième pallier, habitués à évoluer parmi les ombres, l'avantage de grandir dans un lieu où le vandalisme rendait chaque installation rarement praticable, cette règle s'appliquait à l'ascenseur, les portes automatiques, les interphones. La porte du pallier grinça quand Miguel l'abaissa, un tour de d'horizon confirma l'absence de danger imminent, ils pouvaient gagner le sombre couloir où Esteban voyait avec la même acuité qu'hors de l'immeuble, une vision proche des chats forgée avec l'habitude.
Ecoutes ces mots et rappelles toi
Ils traversèrent le corridor sans porter une grande attention aux mégots, emballages, sacs éventrés, tant qu'ils ne croisaient pas les dealers officiant depuis ces temps de trouble à l'intérieur des logements, parfois sous influence de leur propre marchandise. Esteban contrairement à Miguel avait fini à son grand dam par s'investir dans ce milieu, à titre de Free Lancer ou Indépendant, remplissant des missions pour le compte de ceux qui sollicitaient ses services, ils avaient grâce à cette position gagné un statu non négligeable. A quel Prix…Tout ceux, celles, les filles s'inscrivaient autant que leurs homologues dans cette entreprise absurde cherchant à recruter le jeune Argentin ne récoltèrent que son refus : il ne s'avilirait pas, les zéros pouvaient s'aligner sur leurs Maudits Chèque.
Dehors tu restes versant tant de larme
Tu déposes les armes
Les hurlements, lointain écho d'une dispute conjugale, éventuel crime passionnel agressèrent leurs tympans dès que le jeune Cubain s'avança vers la Gardienne de Bois protégeant son lieu de vie, les voisins… Il tendit les clefs à son camarade afin qu'il déverrouille et se précipita vers l'endroit de la nuisance, priant le couple de baisser d'un ton en des termes propres au folklore local, menaces imagées, insultes gratuites. Face au manque de réaction il voulut revenir à la charge montant d'un cran jusqu'à ce qu'il sente quelque chose retenir son vêtement, Miguel lui conseillant de ne pas insister. Un élément du décor le remit sur les rails, pas de temps à perdre avec ces conneries, autant ne pas froisser son ami, surtout avec ce qu'il devrait lui dire…
Impossible de connaître d'où tu viens
Tu te bas pour rien
Sur le réfrigérateur, une note punaisée tenant à peine, au bord la Noyade Terrestre, il tira dessus et elle lui tomba pratiquement dans la paume. Aucune surprise, son géniteur passerait la nuit à l'extérieur ce soir : travail. Distinguant le Vaisseau de Papier, Miguel analysa la situation menant aux déductions de circonstances : un dîner à deux car si l'opportunité de ne pas côtoyer ces êtres attachés à lui par un tas de chromosomes en commun se présentait, il la saisissait sans remords. Leur épargner son importune présence ne saurait que les rendre moins haineux lors de son prochain passage. Par la fenêtre close au milieu des Bijoux Corrompus dont la municipalité avait doté cette zone Sensible, non sans une certaine réticence, la laideur vétuste prenait des allures d'environnement steampunk. Crachés d'une énième bombe anonyme des messages criants de frustration, incitant à la révolte subissaient les assauts de la neige grisâtre, reconnus coupables de leur seule existence, leur lisibilité révélée avec la projection aléatoire des réverbères.
Entends-tu les cris et les pleurs
De ce vaste monde monochrome
La froide morsure hivernale le poussa à rechercher une source de chaleur, alors qu'il tournait la manette d'un radiateur englouti de poussière, l'écho d'Esteban lui parvint depuis la minuscule cuisine.
- L'est naze, cherche pas.
Le fils du locataire officiel lança une veste d'intérieur à son invité lui suggérant par ailleurs de poser sa doudoune dans la salle de bain s'il voulait qu'elle sèche, possédant toujours un moyen de chauffage viable. Fort de cette recommandation, il s'y rendit ignorant les insanités provenant d'une chaine hifi quelque par dans le périmètre, les basses procuraient aux murs des vibrations qui les torturaient inlassablement, heureusement pour eux qu'ils n'étaient pas vivants ou cela les auraient fait crier Grâce… Dix minutes s'écoulèrent sans un mot, durant ce laps providentiel le jeune Cubain essaya de réfléchir à la meilleur des stratégies : s'il dégainait le sujet en une salve, il le décontenancerait, les Braises d'une Dispute Volcanique couveraient sous la Cendre. Mauvaise approche…. La solution s'imposa d'elle-même, un soupire de lassitude et d'exaspération dirigée contre un groupe flou. L'heure avancée ainsi que les capuches changeant ceux-ci en Esprits Malveillants, un trafic, déchargement de marchandises mais pas n'importe laquelle : cette Nouveauté porteuse d'un élément si caractéristique… Un…Deux…Trois :
Et leurs larmes sont teintes de cette couleur MAGENTA
- Cette drogue est la pire de toute les Salo 'pries… Non seulement elle ne fait pas planer mais en plus… Elle pousse les gens à faire du mal…Pourquoi elle est encore en circulation… Même ici y a un minimum non ?! Hm ? Oui Esteban ?
- C'est vrai MAGENTA est sûr'ment le truc qui aurait pas dû exister. A c'propos, tu sais qu'un groupe a repris c' nom et qu'ils font l'Ménage, surtout parmi les gangs ?
- Oh…Laisse-moi deviner, on t'a payé pour régler ce Problème hein ?! Ça va Mal finir un jour tout ça…Tu devrais arrêter tant qu'on te laisse une sortie…Tu l'auras pas éternellement…
- Non… C'est autre chose. Mi, tu promets de pas m'engueuler ? De pas t'énerver ?
- Quand tu me demandes ça c'est toujours pour m'annoncer que tu t'es attiré des problèmes pas possibles… Donc vas-y qu'on en finisse…
- Je fais partie de Magenta… Non non calme toi ! C'est pour Nous qu'j'le fais ! Écoute-moi… T'en as pas MARRE de toute cette…De tous ces trucs ! Cette violence ?! On rentre chez nous avec des FLINGUES ! Bordel tu trouves ça Normal ? Pas moi ! J'ai carrément dû bosser pour la MAFIA histoire qu'on nous foute la paix ! Fallait que quelqu'un fasse quelque chose !
- Une Vendetta inconsciente, c'est CA ton Remède Miracle ?
- Withe Agit, ELLE au moins !
- Tu ne sais rien d'elle… Cette fille n'a même pas donné son nom… Et : je n'approuve pas ses méthodes !
Non ne pars
Inspires fort et lorsque tu te perds
Brises les murs n'aie pas peur
Tu trouveras le courage
Quand tu sens que le monde peu à peu se meurt
Tu n'arrives pas à faire marche arrière
Ne pleure pas
Ecoute ces mots et rappelle-toi
Une autre silencieuse prière se perd
Dans cette terrifiante nuit
Je tente de trouver cette lumière
Qui m'éloignera de cette VIE
