D'accord, je suis tout à fait d'accord avec vous : y'a déjà pleins de fan fictions du même genre, avec des OOC dans une école avec ceux de Pandora Hearts, ça manque d'originalité, il n'y a pas besoin d'autres fictions comme ça, etc ...

Mais je tiens à la poster malgré tout, et non pas sur un coup de tête, pour preuve, j'ai déjà écrit les 5 premiers chapitres, et je les posterai à la demande !

Aussi, cette fiction est bien différente de mes autres écrits (pour ceux qui les ont lu), donc elle n'est ni tragique, ni horrible, ni désespérée, ni suicidaire, ni gothique, ni rien de mon genre d'ordinaire ! En fait, elle est plutôt réaliste, car les OOC sont moi et quelques amies (si vous lisez, vous me direz que ces crétins/shootés/fous ne peuvent pas être réels, mais je vous jure que si !)

Pour les personnes que je n'ai pas encore décourager de lire, j'espère qu'elle vous plaira, je ne vais pas faire la fameuse requête de commentaire, mais si l'histoire (peu originale en soi) vous plaît, ça me ferait très plaisir de le savoir !

Une dernière chose : cette fiction, je l'ai déjà publié sur un blog spécial, avec des montages décoratifs (et comiques) en supplément, une description imagée des OOC (j'ai peiné pour ces montages) et d'autres petits bonus, donc si vous y trouvez plus d'interêt à la lire sur le blog, je vous mets le lien :

Sur ce, je vous souhaite à tous (enfin, ceux qui n'ont pas encore fuit) une bonne lecture !


Chapitre 1 ~ École Perdue

Tandis que le soleil n'était toujours pas levé, un bus s'était arrêté devant un sentier, en bordure d'une petite forêt, et laissa descendre quelques personnes. Cinq filles, pour être précis. La première à descendre, grande et fine, cheveux noirs et ondulés, et le visage surmonté d'une petite paire de lunettes, avait, comme elle le disait si bien "la tête dans l'cul". Aussitôt descendue, avec un sac de voyage, et un autre qui s'apparentait à un sac de cours, une autre la suivit, baillant bruyamment, une main devant la bouche.

- Comment tu peux parler comme ça, dès six heures le matin, Coline ? Demanda-t-elle sans attendre de réponse.

- Voyons Laura, c'est naturelle chez elle, rétorqua une autre fille d'un air passablement endormie, et qui fixait les étoiles sans grande attention pour celles qui étaient à ses côtés.

La fameuse Laura était plus petite que les deux autres, les cheveux attachés en chignon et portait elle aussi une paire de lunette, la faisant ressembler grâce à sa tête du matin, à une bibliothécaire droguée à la caféine. Normalement, ça irait mieux vers dix heures de la matinée. La suivante, de nom encore inconnu, gardait le regard rivé sur le paysage, peut-être pas encore réveillée, mais pourtant émerveillée devant le lieu. Ses cheveux lisses et bruns volaient derrière elle avec la brise du vent, et sa taille était comprise entre celle de Coline et de Laura. Elle se différenciait d'elles par la seule et unique couleur qu'elle portait. Enfin, si on peut appeler ça une couleur : noir.

- Emy-chan ! Gémit une quatrième en tombant presque du bus, se rattrapant à la fameuse "Emy-chan"

- Qu'est-ce qu'il t'arrive encore, toi ? Râla Coline, retrouvant sa bonne (?) humeur.

- Je veux dodoter ! Réclama d'un air d'enfant boudeur cette dernière. Chui's toute fatiguée !

- Tu n'avais qu'à dormir au lieu d'écouter du métal rock toute la nuit, répondit Emy-chan qui supportait son poids sans même y faire attention, question d'habitude.

- Mais c'est comme une berceuse pour moi !

- Du Manon tout craché, ça, soupira Laura en un sourire de "mère morale".

La dite Manon d'à peu près la taille de Laura, portait une veste légèrement déchirée, mode punk, et les cheveux courts coiffés à la garçonne, décolorés vers le rouge. Et même si sa nuit quasi blanche, et pour cause, concert intérieur avec le volume des écouteurs au maximum pour une musique de Métal Hard, lui avait fait des cernes sous les yeux, on la voyait plus énergique que la dernière à descendre. Le rock tient éveillé. D'ailleurs, la dernière encore complètement endormie, ne voyant pas que son amie s'était arrêtée, trébucha royalement dans les marches du bus, et s'écrasa sur Manon, elle-même encore appuyée sur Emy-chan, avec ses sacs de voyages, faisant tomber ses deux amies par terre, comme la bande de "pas douées" qu'elles étaient.

- Ah bah, t'es douée Coline ! Railla Laura tandis que le bus repartit, le chauffeur riant au bord des larmes.

- Hein ? Mais qu'est-ce que tu racontes, toi ?! S'exclama la grande Coline aux cheveux noirs ondulés. Pour une fois que j'ai rien fait !

- Non, je parlais de l'autre Coline.

L'autre Coline, ou Coline de son prénom d'origine, portait par le plus grand des hasards qu'il est donné de rencontrer sur cette Terre le même prénom que la première Coline. Et il fallait admettre que ce n'était pas toujours évident lorsque l'on appelait Coline par son prénom Coline, et que c'était l'autre Coline qui réagissait à l'appellation Coline. C'est quand même chiant les Colines !

- Mais c'est pas ma faute, répondit le seconde Coline. J'ai sommeil !

- Et moi, j'ai faim, est-ce que je me plains ?! S'exclama Laura d'un air supérieur face aux trois larves étalées par terre.

Personne ne prit la peine de lui répondre. La seconde Coline, que l'on pouvait différencier à la première par sa petite taille, la plus petite du groupe d'ailleurs, portait ses cheveux châtains foncés ,et cours depuis peu, libres, et assez en bataille avec la nuit particulièrement confortable qu'elle avait passé dans le bus. Elle était bien capable de se rendormir sur ses amies, si l'on ne l'avait pas rappelé à l'ordre.

- Je veux pas te presser, Coline, mais si tu pouvais bouger un peu, car là, c'est moi qui suis dessous, fit remarquer la fille en bas de pile.

- Ah désolé, Emily, s'excusa la petite, tentant tant bien que mal de se relever, en trébuchant sur le côté au passage.

L'autre Coline, dans un accès de bonté qu'on ne lui connaissait pas, tendit une main pour aider Manon à se relever, avant de se rendre compte qu'elle s'était à son tour rendormi. Et au lieu d'en être fatiguée ou énervée, la voir se rendormir de manière aussi pathétique la fit exploser de rire, au point qu'elle s'appuya sur Laura pour ne pas tomber à la renverse. Ça devait être elle la plus en forme ! Mais ça ne fit pas rire Emily, toujours par terre.

- Comme tu voudras, Manon.

Et, au grand maux, les grands remèdes, elle poussa la punk sur le côté, n'hésitant pas à lui coller son pied dans la figure ce qui réveilla l'endormie, et se releva comme si de rien n'était, prit ses sacs, et s'apprêtait à partir. Les horizons de forêt la nuit étant magnifiques, ils attiraient sa curiosité et titillaient son besoin d'écriture. Mais comme l'ambiance finissait toujours par être gâchée, la fameuse endormie, réveillée de force, mis trois plombes à redémarrer.

- Hein ? On est où, là ? Il est où mon petit déjeuner ? J'veux des chocopops ! Et il est quelle heure ? J'dois rejoindre le poney rose sur la montagne à l'heure du goûter !

- Faut arrêter l'alcool, Manon, rit la petite Coline de son état de choutée au sommeil. Allez, debout, la tira-t-elle d'un bras.

- Mais où on est !? Heu ! S'écria la concernée, le mode gamine enclenchée.

- Dans ton cul ! Hurla l'autre Coline d'un air fière qui traduisait "j'ai lancé la meilleur réponse de ouf à laquelle personne n'aurait jamais pensé, je suis la reine du monde, prosternez-vous à mes pieds !"

Mais ce qui la mit mal à l'aise, c'est la non réaction de ses prétendues amies. Soupir collectif. Même de Manon qui revenait (enfin) à la réalité. Et la gêne de la grande gueule à grande taille se traduisit par son traditionnel :

- Mais What the fuck ?!

Petite explication technique concernant Coline ? Et bien, sa phrase fétiche étant la suivante, il s'agit également de l'expression qu'elle lance lorsqu'elle ne comprend pas une situation, ou ne l'accepte pas. C'est aussi les mots anglais qu'elle comprends le mieux, voir même, les seuls qu'elle comprend parfaitement !

- Pas que je veuille casser cette merveilleuse ambiance, mais on est à plus d'une heure de marche de l'École, on devrait peut-être y aller, non ? Ordonna la rabat-joie de service, j'ai nommé Laura.

Celle-ci entama la marche, de manière à ne pas poireauter, suivit rapidement de la petite Coline qui baillait toutes les trente secondes, se prenant parfois Manon qui lui rentrait dedans quand elle se mettait à marcher en dormant, sous le regard boudeur de l'autre Coline qui râlait dans la barbe qu'elle n'avait pas, peu fière que personne n'ait relevé sa phrase pourtant "d'une importance capitale".

Et c'est Emily qui finit la marche, rêvassant devant la beauté de la nuit, au point qu'elle aurait pu se tromper de chemin si elle n'entendait pas devant elle les Coline crier à la punk de faire attention.


- Mais c'est un coin paumé ! Hurla, vous l'aurez tous deviner, Coline la grande gueule !

C'est vrai que depuis que le bus les avait déposé devant l'arrêt il y a de cela trois quart d'heure, le jour s'était levé, au grand regret d'Emily, et que malgré cela, pas une seule personne ne les avait croisé, et pas un seul bâtiment ne se dressait sur leur chemin. Et même si elles s'approchaient de leur but, c'était toujours la forêt au bord du sentier, et juste quelques rares ruines d'autrefois, genre manoir hanté. Ce qui explique la réaction de la grande Miss.

- Mais alors pourquoi as-tu voulu venir ici ? Tu devais savoir à quoi t'attendre, rationalisa Laura, avec flegme.

- C'est évident, non ? L'Angleterre est pourtant le meilleur endroit pour espérer rencontrer les One Direction ! Seulement, je ne m'attendais pas à un quoi paumé comme celui-ci !

Est-il toujours nécessaire de préciser son amour fou pour ce fameux groupe de Boys Band ? Chose que personne ne comprenait d'ailleurs. Mais au moins, Laura partageait son avis sur un point, c'était bien un coin perdu !

- Y'en a au moins une qui est contente, insinua-t-elle en tournant son regard vers Emily, qui marchait un peu derrière Coline (la petite) et Manon.

C'était bien la seule qui aimait ce genre de lieu qui ne renferme que mystère et mythes, sur des ruines datant d'époques lointaines, et des forêts renfermant les secrets les plus obscures. Enfin, pour elle, car aux yeux des autres, c'était une forêt comme une autre. Certaines manquent cruellement de romantisme !

- J'espère juste que je pourrais m'acheter des clopes ! S'inquiéta soudainement Manon, prise d'une sueur froide à l'idée de devoir arrêter de fumer.

- Ah ah ! Et si non, comment comptes-tu survivre ? L'interrogea la petite d'un air moqueur prête à rire de son malheur.

- Tout ce que je pourrais faire, c'est rédiger mon testament, répondit la punk d'une voix macabre.

- Oh, je pourrais avoir tes mangas Yaoi ?! Hurla presque la petite.

Un gros silence se mit à peser sur la bande. C'est un des nombreux (ou pas) talents de cette Coline. Briser l'ambiance sans le vouloir. Et même si chacun connaissait la passion commune d'elle et de Manon pour les mangas Yaoi, le sujet ne devait pas être hurlé comme ça, c'est d'un ridicule.

- Tu te souviens pas ce qu'on a dit, hier soir ! La gronda Manon. On évite d'en parler direct en arrivant à l'École, j'ai pas envie que des rumeurs circulent stupidement !

- Mais oui, mais on est pas arrivé, c'est bon !

Personne ne releva. Le silence revînt. Et l'ambiance devînt lourde. Très lourde. Jusqu'à l'explosion totale :

- Mais what the fuck !

Et soupir total de la bande, et même d'Emily qui n'écoutait pourtant pas la conversation. Les discussions reprirent normalement (j'entends par là "sans violence"), jusqu'à ce que la grande Miss reprenne avec une voix sérieuse qu'on ne lui connaissait pas.

- Et, rappelez-moi dans quelle classe vous êtes, d'après vos fiches d'inscriptions ?

- T'es lourde, râla Laura quelque peu agacée. Tu nous as déjà posé la question cinquante millions de fois, et on t'as répondu à chaque fois qu'on était dans la même classe !

- Oh, c'est bon, j'ai oublié ! S'exclama la tête en l'air.

- Dis plutôt que tu espères toujours qu'on se soit trompé et que tu puisses te débarrasser de nous toutes, ironisa Emily moqueuse, pour une fois dans la conversation.

- Non, que de Laura, voyons ! S'acharna Coline sur son bouc émissaire favoris.

Bien sûr, c'était en fait tout le contraire. Jamais Coline n'aurait accepté d'être séparée de ses amies, surtout dans ce pays étranger. Elle avait déjà eut assez de mal à quitter son ancien lycée, et ses amis qui y étaient restés, particulièrement sa chère Désirée qu'elle avait promis d'épouser (ce n'était bien sûr qu'un délire entre elles, mais elles employaient bien ce terme !). Mais si ses amies étaient dans sa classe toute l'année, et que l'une d'elle partageait sa chambre au dortoir, alors le reste, elle s'en fichait royalement ! Sa classe pouvait être composée de boulets fouteurs de merde, elle s'en serait foutu ! Enfin, si Niall des One Direction partageait sa classe ET sa chambre, elle n'aurait pas dit non !

- D'ailleurs, ça s'organise comment la rentrée dans ce bâtiment ? Demanda l'autre Coline qui, malgré sa tension artérielle d'ordinaire particulièrement faible, avait malgré tout compris qu'elles seraient toutes ensembles.

- Je crois qu'on doit rejoindre notre classe et notre professeur principal directement à la salle indiquée sur nos fiches de convocation, répondit Laura qui semblait la seule à s'être informée un minimum.

La petite Coline, bien qu'elle semblait ne faire que peu cas des personnes de sa classe, s'inquiétait au fond énormément. Même si ses amies étaient là, ce n'était pas la grande devant elle qui se fichait de tout si elles étaient ensemble, elle, elle stressait plus qu'elle n'y paraissait. Pourtant, d'apparence, on n'aurait absolument rien vu. Il faut dire que la petite Coline a une capacité d'adaptation hors du commun ! Quand à Laura, et bien, c'est Laura ! Tu t'informes, tu gères, et tu vois sur place ! Elle ne stressait pas plus, pas moins que la moyenne.

- On verra bien, coupa Emily qui n'avait pas trop envie de penser à la future classe.

- C'est vrai ! Je m'inquiète bien plus pour mes clopes ! Et si la bibliothèque de l'École a les mangas de Nana ! Hurla Manon.

Ces deux originales (chacune à leur manière, une punk, une gothique), préféraient éviter de se faire des films sur leur classe, ni d'y penser, ni de l'appréhender. Leur seule requête, si Dieu existe, c'est de ne pas vivre de brimades particulières, comme autrefois.

Pas une n'imaginait l'originalité de la fameuse Pandora High School


- Terre à l'horizon ! Hurla la "vigie" autoproclamée d'une voix purement ironique. Enfin, civilisation en vue !

- On avait compris, Coline, soupira Laura.

Les bâtiments de la Pandora High School se dressaient à travers une place, une grande bordure de forêt à sa gauche, et la route passant devant une grande grille de fer, peut-être pas très accueillante mais qui relevait un aspect noble que l'on ne voyait plus que très rarement de nos jours. Le grand établissement que l'on apercevait en entrant ne regroupait que l'administration, et malgré cela, il était de taille impressionnante ! Rien à voir avec les lycée de quartier ! Le style ancien et occidental était à couper le souffle, on aurait juré voir un ancien manoir de la noblesse, peut-être un peu plus petit tout de même. Dans tous les cas, la façades extérieurs faisait changer d'avis la grande Coline quand à l'aspect "coin paumé" du lieu, et le regard d'Emily brillait déjà, pleins d'étoiles en net admiration !

- C'est magnifique ! S'exclama-t-elle en faisant ainsi soupirer ses quatre amies.

- Mais c'est grand, je suis sure que je vais me paumer, se lamenta petite Coline, tout à coup découragée bien qu'enthousiaste à tout visiter.

- Remarque, une boîte à chaussure est déjà trop grande pour toi, se moqua l'autre Coline en entrant, brûlant d'impatience !

Elle entraîna à sa suite Laura qui ne disait rien, mais n'en pensait pas moins. Mais bon, elle n'était pas du genre à se perdre, ça devrait aller. La petite se mit à leur poursuite, voulant éviter de les perdre sachant qu'elle ne les retrouverai pas avant des heures sinon. La seule à ne pas bouger, c'était Manon, qui tournait la tête de droite à gauche.

- Qu'est-ce que tu attends, Manon ? Demanda la Miss Corbeau.

- Je cherche vite fait si il n'y a pas un coin qui vend des clopes dans le coin ! Répliqua-t-elle rapidement d'un air apeuré, comme si sa vie était en jeu.

- Je crois que tu devrais éviter de te faire de faux espoirs, je doute qu'il y en ai ici, répondit son amie d'une voix franche, bien qu'ennuyée.

- Mais, je veux pas mourir d'insuffisance ! Se lamenta la punk sans la moindre attention pour l'heure qu'il était.

Emily fut donc forcer de tirer la dépendante de nicotine par le bras pour rejoindre les autres déjà entrer dans les limites de l'établissement de cette fameuse grande école, malgré les protestations (voir les supplications) de Manon.

- Mais, heu ! Lâche-moi, râla-t-elle. Par pitié, c'est ma vie qui est en jeu !

- Tu dois bien avoir des réserves dans ton sac, non ?

Toute penaude, Manon se laissa tirer sans plus faire le moindre effort. Mais lorsque la fille de noir allait la laisser en plan, elle se redressa brutalement, s'accrocha à son bras en s'écriant : "Emy-chan" comme elle le faisait souvent. Elles rejoignirent alors les autres.

- Vous voilà enfin ! S'écria la grande Coline. Il paraît qu'on doit laisser nos sacs de voyages dans le hall, et qu'on les déplacera qu'après le premier cours !

- C'est seulement là que l'on aura l'attribution de nos chambres, expliqua Laura pour combler le manque d'explications de son amie.

- Youpi ! S'exclama Manon à la manière gamine de Shin de Nana, en sautant tout contente de lâcher ce sac lourd comme pas deux, enfin.

Le seul problème à résoudre, c'était de trouver ce fameux hall. Bien sûr, ce n'était pas très compliqué, il était en plein centre du bâtiment d'administration. Déjà pleins d'autres sacs étaient entreposés, et une jeune femme d'environ une vingtaine d'année, portant des cheveux roses lâchés, encadrants ses yeux rouges magnifiques, et une tenue vraiment mignonne, surveillait tout ça.

Quand elle vit arriver les cinq nouvelles élèves, elle les rejoignit pour des explications complémentaires.

- Vous venez d'arriver toutes les cinq, n'est-ce pas ?! Interrogea-t-elle. Je suis Charlotte Baskerville, préfet et surveillante de l'établissement. Mais chacun m'appelle Lottie, faîtes en de-même. Pour vos sacs, vous aurez compris que vous pouvez les laisser ici jusqu'à l'attribution de vos chambres, je suis chargée de surveiller à ce qu'aucun vol ne se produise !

- D'accord, merci Mlle Lottie, répondirent poliment les deux Coline en synchronisation.

- Lottie tout seul, voyons ! Sourit la surveillante.

Elle semblait très sympathique, c'est Lottie. Pour autant, au vue de la réaction d'un autre surveillant un peu plus loin, ce ne devait être qu'une première impression. De plus, il émanait d'elle une certaine supériorité et une autorité certaine, tandis que son regard trahissait une lueur de sadisme, en totale contradiction avec les tenues vraiment mignonnes qu'elle portait, des tenues à dentelles claires sur un tissu noir, et quelques noeuds certes mignon, mais qui dégageait plus un style "American Lolita". Manon la fixa du regard, elle avait flashé sur son style, mais elle n'oserait pas le dire !

- Allez, et travaillez bien surtout ! Finit-elle d'un ton qui laissait à comprendre qu'elle même ne travaillait pas plus qu'il ne le fallait, très convainquant.

Le groupe laissa donc ses sacs dans le grand hall, et tandis que Manon s'étirait en long en large pour récupérer le dos qu'elle avait détruit à transporter ce "poids insurmontable" comme elle l'appelait, Coline, la grande, se tourna vers ses amies le sourire aux lèvres :

- Bah, elle a l'air sympa la surveillante !

- Espère pas trop que les profs soient comme ça eux aussi, fit l'autre Coline, brisant les espoirs de la grande fille à côté d'elle.

- Oui, je m'en doute, mais c'est déjà un bon point !

Et tandis que la bande se remit à discuter, elles furent plus que surprise d'être interrompue par un bruit de clocher. Et pour cause, celle-ci n'était absolument pas loin ! Petite erreur de la part de l'architecte, tout de même. Néanmoins, ce devait être la sonnerie de l'établissement, et les regards se tournèrent vers Laura, la seule à avoir lu sa fiche de convocation, et donc, la seule à savoir où il fallait aller.

- Dans la salle dix-huit du bâtiment général, soupira-t-elle devant tant "d'incompétentes" comme elle qualifiait souvent ses amies (pas toujours à tords d'ailleurs).

- Et il est où ce fameux bâtiment général ? Interrogea le grande n'appréciant pas de passer ainsi pour une idiote inculte.

- Alors, en sortant du bâtiment d'administration, on a la salle des professeurs à droite, et plus loin, le bâtiment général, expliqua Emily en sortant un plan, elle aussi vexée de devoir se reposer sur Laura, ce qui est grandement humiliant.

La grande Coline, toute fière, lui arracha le plan des mains et mena la troupe jusqu'au bâtiment. Le paysage d'alentour était sublime, personne n'irait imaginer une petite rivière circuler librement à travers la zone intérieur d'une école, et pourtant, celle-ci bordait une large cour pleine de verdure légèrement sauvage, sans être envahissante. Le jardinier devait être fantastique. Certaines variétés de roses grimpantes décoraient les murs des bâtiments, tous à l'aspect de vieux manoirs datant de l'époque victorienne, et de nombreuses sortes d'arbres formaient des zones d'ombres magnifiquement nuancées avec le soleil de fin d'été. Au fond de cette cour, on apercevait la lisière de la forêt reprendre ses droits, et l'obscurité qui en sortait fascina la passionnée de l'absence de lumière, j'ai nommé Emily.

Peut-être trop d'ailleurs, car lorsqu'elle se retourna vers ses amies, celles-ci avaient disparus ! Elles ne l'avaient pas attendu. Ou bien, elles ne s'étaient pas aperçues de son absence. Quoiqu'il en soit, elle ne les retrouva pas !

- Alors ça, c'est génial, soupira-t-elle ironiquement.

Elle ouvrit alors son sac en bandoulière, et fouilla rapidement dans l'espoir de trouver le plan donné avec la fiche de convocation, mais ... Lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne l'avait plus, elle se rappela que son amie la grande gueule de Coline la lui avait volé ! Et une irrésistible envie de lui coller une gifle sur la tête se fit ressentir !

- Ah ! Non, mais celle-là, je vous jure !

Petite note morale dans sa tête : frapper Coline. Mais d'abord, premier objectif, rejoindre la salle de cours. Elle avait dit la combien, déjà, Laura ? Dix-huit ! Mais cette idiote (quoi que, la véritable idiote était plutôt celle qui s'était perdue) n'avait pas précisé l'étage, ni même les couloirs à prendre ! Et même une fois à l'intérieur du bâtiment générale, la pauvre fille corbeau ne retrouva pas ses repères ! Profond soupir.


- Dîtes, les filles, fit remarquer la petite Coline, je crois qu'on a perdu quelque chose.

- Ton cul ! Hurla instantanément l'autre Coline.

- Mais nan, t'es bête ! Juste, elle est où Emily ?

Une petite ampoule se mit à briller au-dessus de la tête des personnes ici présentes. Personne n'avait remarquer son absence. C'est décidément très flatteur.

- C'est pas vrai, comment elle a réussit à se paumer, celle-là !? Questionna la grande, en tenant toujours le plan qu'elle avait "emprunté" à la main. Quelle pas douée !

- Elle nous rejoindra en salle de cours, rétorqua Laura. On va être en retard si on se bouge pas.

Elle força donc la petite bande à avancer, sous les indications pas très claires de leur guide auto-proclamé, et Manon redescendit sur Terre bien plus tard, en retirant ses écouteurs :

- Mais de quoi vous parlez, là ?


Ça faisait dix minutes que la sonnerie (enfin, la cloche) avait retentit. Et les quatre adolescentes étaient entrés en salle de cours, découvrant pour la première fois le visage de leur camarade de classe. Et il fallait admettre qu'il y avait certains énergumènes dans le lot ! Par exemple, un garçon possédait les cheveux d'un blanc parfait, couvrant son œil gauche, et dévorait une sucette sans faire attention au début du cours. Un autre avait le cheveux coiffés aux pétards, donnant l'impression de posséder des oreilles de chat.

Manon et petite Coline s'installèrent sur une table de côté, par trop loin du tableau, et les deux autres se placèrent juste derrière, Coline la grande s'étalant contre le mur, épuisée d'avoir conduit tout le monde jusqu'ici. Quand à la qualité de ce travail, on en dira rien. Un autre élève devait être sacrément épuisé, car placé juste derrière Coline, il pionçait profondément sur son bureau, et à ses côtés, une jeune fille aux cheveux argentés coupés au carré attendait attentivement dans le silence. Sinon, la plupart parlaient, et les quatre filles ne firent pas exception à la règle.

- Il s'appelle comment déjà, le prof principal ? Demanda l'une d'elle par curiosité.

- Heu, attends, je cherche, répondit Laura avant de sortir un nom. Ah, Oswald Baskerville, professeur d'anglais.

- Oh, c'est trop cool, l'anglais ! S'exclama Manon toute contente, car l'anglais était vraiment la matière qu'elle idolâtrait et dans laquelle elle se sentait la plus à l'aise, à force d'écouter de la musique rock anglaise.

- J'en suis bien content pour vous, intervînt une voix d'homme, assez grave, venant de l'extérieur de la salle.

Tous les élèves se tournèrent, et leur professeur entra dans la salle. Tandis que l'on s'attendait à un petit vieux noble, avec des lunettes, c'était en fait un charmant jeune homme, au visage grave et mature, avec de magnifiques yeux d'une teinte violette, et aux longs cheveux noirs encadrant un visage fermé et mystérieux, qui fit son apparition. Manon se giflait intérieurement de s'être déjà fait réprimandé par son professeur d'anglais, et surtout depuis qu'elle le savait aussi canon !

- Bon, je me présente, Oswald Baskerville, je serais votre professeur principal, ainsi que d'anglais pour l'année. Je vous prierai également de m'appeler par mon prénom, bien que cela ne se fasse pas d'ordinaire.

Les questionnements vis à vis de cette réclamation ne se firent pas attendre, et c'est une fille aux longs cheveux châtains clairs rattachés en queue de cheval portant une petite robe légère de satin violet qui demanda :

- Peut-on savoir pour quelle raison, professeur ?

- Tout simplement parce-que d'autres de vos enseignants portent le même nom de famille que moi, et ce serait pour éviter toute confusion, Mlle Rainsworth.

On voyait immédiatement qu'il avait déjà appris par cœur les visages et les noms de ses élèves. Mr Baskerville était véritablement l'incarnation du prof studieux et sérieux, mais qui enseignait malgré tout avec classe et tempérament. Manon en était muette d'admiration ! Et la grande Coline fut fortement impressionnée elle aussi, mais elle ne l'admettrait jamais ! Pas de respect envers autrui, surtout si c'est un prof ! C'est sa façon de fonctionner.

- Il y a des retardataires, remarqua-t-il sans attendre de réponse juste en comptant le nombre de ses élèves.


Ps : L'Emily de la fiction n'est absolument pas la poupée de Break (celle-ci ayant du disparaître momentanément de l'histoire pour des raisons techniques). Je pense que vous l'aurez compris, mais au cas où ! J'espère que vous respecterez ce choix, et je vous promets de la faire intervenir (un jour).