Une seule rose, c'était un point rouge sur un portrait gris, une seule larme, pour une jeune fille. Alice Mad regardait les dernières visions que son père lui laissait dans ce monde où elle était maintenant seule, d'avantage qu'auparavant. L'adolescente avait mal grandit, comme ces fleurs qui poussent entre deux chemins de pierre, elle avait perduré dans une société ou les amis se faisaient précieux et où les loups rôdaient derrière les dirigeants de l'État. Les caraïbes, un océan de splendeur, de longue journées chaudes et de splendide verdure. En cette époque fleurissante du 15eme siècle, les maladies ravageaient les hommes comme ils s'abattaient entre eux à la guerre. Port Royal était une de ces villes où la beauté des choses faisait que les épidemies étaient absentes, et pourtant, sa mère avait trouvé le moyen de mourir. Avant même qu'Alice ne la rencontre. Effectivement, Liliane McAnthonin était morte lors de l'accouchement de sa seule héritière, Solmadris Mad de nom de papier, raccourci Alice Mad par son père. Celui-ci ne s'était jamais remis de la mort précoce de sa femme, et avait dès lors commencé une vie de jeux et de débauche, bien arrosée surtout. La fillette avait vu le meilleur des hommes sombré dans l'alcool et dépenser le peu d'argent qu'elle gagnait en nettoyant les incommensurables demeures de bourgeois mieux nantis qu'elle. Ayant appris la lecture, l'écriture, le latin et le français chez les sœurs de La Sainte Providence, qui résidaient dans l'église en haut de la rue, Mad s'était peu à peu instruite, croyant à quelque chose de paisible, une vie meilleure que celle que son paternel lui offrait. À 17 ans, la jeune fille connaissait les rudiments du clavecin, montait à cheval mieux que beaucoup de garçons, savait nager sans écoper d'une rasade d'eau salée de mer et se contentait de vivre sa petite vie entre le ménage qu'elle opérait chez une vieille dame riche, son apprentissage chez les sœurs, et le support qu'elle accordait tant bien que mal à son père souffrant. Aujourd'hui son père la quittait, aujourd'hui il retrouvait l'amour de sa vie et laissait derrière lui une gamine qui avait beaucoup à apprendre sur la cruauté du monde et qui tremblait à l'idée d'avoir à regarder la mer en solitaire. Alice leva les yeux vers les cieux pluvieux et sourit : ses lèvres tremblaient, son cœur se serrait, mais elle savait, qu'en quelque part, très loin, son père avait trouvé le bonheur, et cela suffisait.
La demoiselle s'éloigna petit à petit du cimetière, regardant les rues déserte, laissait ses pieds traîner dans la poussière humide des dalles usées. Ah oui, Alice avait un autre trait : une incroyable maladresse : elle se retrouva les quatre fer en l'air, poussant un cri de surprise aiguë, volant au milieu des jupons noirs et des rubans gris de sa robe. Les pièces d'argent qu'elle tenait dans sa main volèrent devant elle pour rouler dans le caniveau un peu plus bas dans la rue. Elle jura, et se releva tant bien que mal, replaçant les plis de sa robe et réajustant son corset rapidement, observant bien autour d'elle que personne ne l'ai vu. Elle s'apprêtait à reprendre sa route quand un doux rire se fit entendre : Camille DeGendre, arborant un joli sourire s'approcha d'Alice, heureuse de rencontrer une bonne amie. Toute deux s'était rencontrer dans la rue : Mad avait l'avait jadis aidé à se défendre(un bon crochet du droit bien placé) contre un truand qui désirait voler le collier que la jeune DeGendre arborait. Alice se détacha de son amie pour la regarder de plus près : Camille avait tout ce que pouvait désiré les plus belles femmes de la bourgeoisie : de magnifique boucles dorées, des seins bien remontés et une taille de guêpe, des bijoux étincelants et de l'argent à en donner. Et pourtant, si vous croyez que Camille DeGendre aurait choisi la vie de château, détrompez-vous : depuis belle lurette elle courait les rues et rôdait dans les brasseries mal famées, couchant avec qui lui offrait le plus et utilisant ses charmes pour amadouer même le roi si elle avait pu. Et c'est précisément pour ce détachement face à l'argent et à son esprit de bohème que Mad appréciait la compagnie de Camille. Toute deux s'entendait à merveille, et partageaient leur secrets les plus intimes, leurs rêves, leur peines et leur espoirs. Camille racontait qu'elle se dirigeait justement vers l'enterrement du défunt père et qu'elle avait été retardé par sa belle-mère qui exigeait des précisions sur ses sorties nocturnes. Camille s'excusait de long en large, accablé d'avoir manqué à son devoir de meilleure amie fidèle. Alice ri en la rassurant : la cérémonie avait été d'une telle longueur, c'avait tellement été mortifiant que même les mort autour d'elle avaient du s'endormir. De toute façon, conclu-t-elle, mon père aurait détesté. Son amie soupira, et s'exclama soudain et prenant Alice par les épaules. J'ai une bonne nouvelle pour toi, ma belle! Mad leva les sourcils, étonnée. Tu ne devineras jamais, ca doit bien faire un an qu'il est venu! La jeune fille commença une phrase, mais Camille la coupa vivement: Jack Sparrow est en ville!!
