Yo ! Une petite fiction Nathanette, parce qu'il n'y en a pas sur le fandom français alors que ce couple est tellement chou !

Je poste ça juste avant le BAC (oui, je l'avoue, quand je dis que je révise, c'est ça que je fais) donc je ne sais pas quand viendra la suite. Ce ne sera pas une fiction longue, sûrement un Two-Shot ou un Three-Shot, à voir.

Bonne lecture !

À force de la dessiner

Tu épies le moment où elle se retournera, pour discuter avec Alya. Sur la feuille blanche qui te fait face, le portrait presque achevé de Marinette te nargue, insolent. Il te manque juste un détail, là, le profil n'est pas parfait, il y a quelque chose dans la forme du menton … qui cloche. Zut. Flûte. Bougre. Donc tu attends, de pouvoir admirer son profil. Non pas que tu n'aimes pas son dos, bien au contraire, mais dessiner perpétuellement un personnage de dos est pour le moins … déprimant.

Enfin, elle tourne la tête, devant tes yeux les traits de ton dessin comme un calque mental se superposent à la réalité. Voilà ! Tu rectifies le tir, fier de toi. Tes traits sont bons, pas parfaits sûrement, mais extrêmement ressemblants. Mais il te reste encore beaucoup de travail, pour les couleurs, les textures … Tu ne seras pas tout à fait réaliste, puisque tu as déjà choisi de travailler à l'aquarelle. Il y a, en Marinette, quelque chose d'aqueux et de clair comme le rire d'un ruisseau au printemps. Quand les cours sont enfin finis, tu rentres chez toi, impatient.

Sans prendre vraiment le temps de saluer ta mère ou ton père, tu rejoins ta chambre qui, en réalité, ressemble plus à un atelier. Collées aux murs ou pendues au plafond par un système de ton invention, des multitudes de brouillons te font face. Des esquisses de paysages, des tests de différents types de crayons, gouaches, acryliques, mélanges, des règles de proportions anatomiques et autres dessins en tous genres forment pour toi l'environnement de dessin idéal. Tout autour de ton chevalet, plus précisément, se tient la quasi-totalité de ton étude sur Marinette. En voyant ça, tu te dis que tu dois ressembler à un stalker, sûrement, mais tu passes dessus. Tous ces éléments étaient nécessaires à l'élaboration d'un portrait correct et à présent, tu te savais capable de reproduire ses traits dans leurs exactes proportions sans même un modèle. Tu accroches ta dernière étude à une pince à linge vide, et mets en place la feuille sur le chevalet. Une sorte d'adrénaline monte en toi, tu ne dois absolument pas te rater maintenant – d'autant que ce papier coûte une blinde – , tu commences le visage au fusain, léger et mie de pain en main.

.

Tu jures. Beaucoup. Tu maudis ton réveil, tout en sachant très bien que si tu ne t'es pas réveillé, c'est surtout parce que tu as passé la nuit sur ton œuvre – la jonction entre la nuque et les épaules a dû te prendre deux heures à elle toute seule, c'est dire – et donc l'engin n'est pas responsable. Mais le fait est que, tu es en retard, pas tout à fait réveillé, et pressé, donc pour le coup tu te contentes d'injures bien senties à l'encontre de qui voudra bien –ou pas, d'ailleurs, as-tu fait signer une quelconque autorisation à la radio ? – en recevoir. Tu profites du temps rapide de la douche pour te défaire d e tout ce qu'il te reste de fusain sur la peau, et mouille tes cheveux afin de – fort difficilement, il faut l'avouer – remettre ta mèche en place. Ça t'apprendra à dormir avec tes barrettes à dessin.

Tu sors enfin, tu te dis qu'avec un peu de chance tu devrais être au collège à temps pour la deuxième heure, mais tu t'arrêtes quand tu croises Max et Kim. Kim, d'accord, c'est envisageable. Mais pourquoi diable Max sècherai-t-il les cours ? Vous avez pourtant Mathématiques, si tu ne te trompes pas. Tu les dépasse mais Kim t'arrête. Il te fait peur. Parce qu'il fait au moins deux têtes de plus que toi, il est baraqué et … et parce que tu es un trouillard, ne nous le cachons pas. Tu trembles à sa main sur ton épaule. Et balbuties quelque chose qui, en théorie, devait ressembler à un « Oui ? » hésitant.

« On a pas cours, qu'il te dit avec sa tête d'imbécile pas fini, un prof' s'est fait akumatiser du coup ils ont évacué le collège pour l'instant. »

T'hésites alors entre courir et rentrer chez toi – parce que t'es un trouillard – ou courir vers le collège – parce que tu as envie de voir Ladybug – alors, pour faire bonne mesure, tu rentres chez toi récupérer ton carnet de croquis n°138 – bien sûr que tu en as un autre sur toi, simplement, celui-ci est plus grand – quelques bons crayons et ton appareil photo, et puis tu fonces vers le collège. À peine tu t'approches du bâtiment que tu la vois, sublime, en plein vol. Tu prends une photographie, comptant sur la qualité de l'appareil pour ne pas t'offrir un truc totalement flou. Tu entres dans l'enceinte, et puis tu t'assieds sous des escaliers. Tu as une vue imprenable sur l'héroïne et son compagnon. Eux ne te remarqueront pas tu as toujours eu cette faculté un peu étrange de te fondre dans le décor, malgré tes cheveux pétants. En tailleur, le carnet sur tes genoux, tu commences par une forme basique de corps – celle de Marinette, puisque tu la connais par cœur – en mouvement. Tu prends quelques photographies au passage, l'appareil pendant lourdement à ton cou. Tu esquisse la base d'un visage, sur une autre page, la forme, le masque, le menton et les cheveux. Encore une autre page, tu essaies de capturer cette position étrange qu'elle a. Tu essaies de dessiner ses formes mais toujours ce sont les traits de Marinette qui reviennent, c'est agaçant à la fin ! Tu reprends le visage, quand par hasard elle te fait face. Tu places les yeux correctement, les oreilles. L'invocation de son Lucky Charm te permet de mieux capter ses expressions, tu regardes ton dessin, et tu jures. Merde ! T'as juste dessiné Marinette avec un masque, là ! Ladybug sourit à Chat Noir, et quand tu la prends en photo, tu te promets de la représenter correctement.

.

Tu as été stupide. Tu regardes tous tes dessins. La photographie, ton brouillon en cours. Ces traits que tu dessines, tu les connais par cœur. Pas parce que tu ne sais plus dessiner que celles-ci, non, Marinette envahit ton art mais il y a des limites. Juste, tu les as beaucoup dessinées. Et là, tu les dessines encore. Tu n'esquisses pas Marinette pourtant. Non, tu croques Ladybug. Mais ce sont les traits de Marinette. Les brouillons de tout à l'heure te reviennent. Tu t'étais basé sur les proportions de ta camarade et étrangement pour obtenir la silhouette de Ladybug, aucune modification n'a été nécessaire.

Tu dessines Marinette un peu à l'arrache. Tu lui rajoutes un masque. Tu as dessiné Ladybug.

Putain.

Ça te frappe, maintenant, comme un piano jeté par la fenêtre !

Ces deux filles, celle que tu admires le plus au monde et celle que tu aimes le plus au monde (si on omet ta maman, parc que rien ne remplace une maman), elles sont une.

C'était évident, c'est évident. À un point tel que tu te demandes comment tu ne t'en étais pas rendu compte plus tôt et comment tout le monde fait pour ignorer que Marinette est Ladybug.

Tu te sens fier, aussi. Parce que tu es le seul à avoir deviné, même Alya n'est pas au courant, alors que c'est toute sa vie.

Pour l'instant, tu ne sais pas encore trop quoi faire de cette information, alors tu te concentres sur ton portrait. Peut-être qu'une autre réalisation te frappera alors.

.

.

.

Dites-moi ce que vous en avez pensé !

Mata nee ^^ !