Titre : L'Ennemi
Auteur : SamaraXX
Pairings : HP/LV
Disclaimer : Tout appartient à J.K Rowling mais l'histoire est de moi et moi seule.
Rating : M
Genre : Romance, Angst
Spoilers : Les six premiers tomes.
Warnings : Slash, lemons, retour dans le passé.
Les dialogues en gras sont en fourchelang.
Note : Salut ! Je remanie cette fic car le proloque était - il faut bien l'avouer - à chier et qu'il ne correspondait plus du tout à ce que je voulais faire. Donc, en réalité, l'histoire de vampire qui aurait dû faire l'objet d'une suite ne fera plus du tout partie de cette fic. A présent, le sujet principale c'est le voyage temporel et basta.
Bonne lecture !
1er Chapitre :
Tout ça a commencé le 10 août 1997…
Ou en tout cas, il me semble… Je passais alors l'été chez mon "cher" ami Ronald Weasley. La vieille bâtisse branlante qu'était le Terrier n'avait pas changé depuis l'année précédente. Toujours aussi délabrée et piteuse. Mais je dois dire qu'en ce temps-là, je la trouvais encore charmante, chaleureuse et satisfaisante. Cela était sûrement dû à la perpétuelle comparaison que je faisais avec le placard à balai qui avait été ma chambre pendant plus de 16 ans… Mais cette année-là, j'étais enfin émancipé de mon oncle et de ma tante et rien ne pouvait m'être plus agréable.
Pourquoi le 10 août ? C'est une date qui a que très peu d'importances à mes yeux aujourd'hui, par rapport à celle qui vint deux jours plus tard et tous les jours qui suivirent, mais je pense que je commençai à changer à partir de cette date. En ce temps-là, ce jour fut un des pires de ma vie… Je pense souvent que j'avais eu une réaction égoïste et jalouse qui ne me caractérisait pas. Ce jour-là mes meilleurs amis Ron Weasley et Hermione Granger s'étaient enfin mis ensembles. Le plus étonnant était que je me doutais de leur attirance depuis au moins deux ans, mais je ne pensais pas que ce serait si douloureux… Dans mon esprit encore fortement ombragé de la présence du Bien et de l'amour (que j'ai toujours à outre mesure), j'avais pensé que rien ne changerait dans nos relations. Quel idiot ai-je pu être de croire pareil comte de fée ! Le jour même de ce mois ensoleillé d'été, ma vie fut davantage terne qu'elle ne l'était déjà… Mes meilleurs amis n'eurent dieu que pour leur autre moitié et ne me parlèrent presque plus, il fallait dire que leur activité principale qui était le léchage de babines mutuel ne les aidait pas à former des phrases plus distinctes que "Plus tard", "occupés" ou "Harry !". Bon, je l'avoue peut-être n'étais-je pas suffisamment conscient de la passion des débuts d'une relation amoureuse mais il fallait dire qu'avec mes deux seules et uniques expériences amoureuses je ne pouvais pas connaître les effets secondaires de cette maladie qu'on appelle amour.
Je ressentais encore une profonde affection pour la plus jeune des Weasley, j'avais l'habitude de mettre le mot 'amour' sur ce sentiment que j'éprouvais pour elle, mais je sais aujourd'hui qu'il n'en était rien… Cette fille fut la seule et unique personne qui valut la peine que je rencontre pendant toutes ces années. C'est la seule dont je n'ai rien à regretter…Il est vrai que sa franchise et son fort caractère m'ont toujours fortement impressionnés. L'important était que pour l'instant, je voyais mes amis me délaisser tristement. Je passais désormais plus de temps avec les membres de l'Ordre du Phénix qui semblaient bien incapables de reformer un semblant de groupe soudé depuis la trahison de Severus Snape et la mort de Dumbledore, je ne pouvais que regarder tristement la pauvre image piteuse que formait le camp adverse de Voldemort…
En ce temps-là, ma haine pour lui était la seule chose qui me donnait l'envie farouche de vivre, vivre pour vaincre, vaincre pour gagner, gagner pour vivre. Tremblante équation qu'était la mienne et qui ne reposait que sur la haine… Une haine qui était bien trop étrange pour ne pas sombrer dans une autre forme de passion.
Deux jours plus tard, je devais fêter le mariage tant attendu de Fleur et Bill, je fus bien heureux de passer une journée festive avec ma famille d'adoption. Je croyais que cela serait joyeux, grandiose et merveilleux. Et pourtant, je dus encore faire face à la triste réalité que ma vie était un cauchemar vivant qui entachait la vie des autres. Tout avait bien commencé mis à part que la moitié de la mondanité sorcière avait été invitée, à mon plus grand malheur… Je fus présenté à des grands sorciers dont les noms m'échappaient sourdement, des gens et des admirateurs me posaient des questions très gênantes. Par exemple, je me souviens d'une qui était récurrente et qui me faisait bien rire : Te souviens-tu de la façon dont tes parents sont morts ? Et là je leur rétorquais que je n'avais qu'un an quand le drame avait eu lieu, ils prenaient alors un air effaré et une intéressante teinte rouge avant de s'enfuir. Ce fut également pendant ces vacances que je découvris mon imposante faculté à jouer avec les gens. Je me rendis compte que depuis la mort de Dumbledore, les gens, les ministres et les journalistes voulaient tous me rencontrer. Dumbledore prenait tellement à coeur mes intérêts et mon bien-être qu'il était allé jusqu'à empêcher les vermines de me rencontrer. C'était un bel acte de sa part… Malheureusement, j'appris bien tôt à jouer avec les gens et à les tromper comme jamais. Et ce mariage fut le début de ce manège… En fait, il me semble que l'ennui général qui m'avait pris m'avait incité à adopter ce jeu et j'y pris étonnamment goût.
Comme je disais, le mariage commençait bien… Ron et Hermione étaient toujours dans un coin accrochés par les lèvres, il faut dire qu'ils avaient plus de deux ans à rattraper les pauvres. A ce rythme-là, il n'allait pas tarder à la mettre enceinte ! Quelle ironie que je pensai ça à ce moment-là.
Le cynisme avec lequel je raconte mon histoire n'était pas présent dans mes pensées en ce temps-là, ce fut l'année qui suivit qui me forgea cynique et ironique. Le vin d'honneur finissait et j'étais d'ores et déjà un peu ivre. Plus tard, assis à la table et écoutant les conversations tristement banales de la famille Weasley, je ne fis que me rendre compte que ce sentiment d'ennui ne m'avait jamais quitté depuis mon retour de chez les Dursley. J'étais triste d'arriver à cette conclusion terriblement gênante que je n'étais plus à ma place parmi les rouquins. Aujourd'hui, je regrette juste de ne pas m'en être rendu compte plus tôt…
Je finissais mon dessert, les yeux dans le vide et la tête remplie de pensées les plus abjectes les une que les autres… A partir de septembre, je devais aller à la recherche des horcruxes. J'ignorais que cette quête allait se transformer en quelque chose de bien plus excitant…
Mais cela commença bien avant septembre, ce 12 août fut terriblement exquis. Bien sûr par sur le moment, en ce temps-là je fus terrifié et révulsé. Une attaque eut lieu… Formidable, extraordinaire, si horrible et surprenante. Alors que je finissais lentement et sans envie mon beau gâteau appelé forêt noire, j'entendis un lourd silence et un vent de panique souffler sur la salle. Il ne fallut que peu de temps avant que ce relatif silence se transforme en un véritable cri de panique. Je me retournai et découvrit une foule de mangemorts s'abattre sur la salle, un énorme nuage suintant la magie noire. J'étais estomaqué, je voulais bouger mes jambes mais celles-ci étaient fixées au sol de la salle, je me réveillai à cause de la foule de gens qui me bousculaient pour sortir du piège des mangemorts.
Ron – qui avait temporairement lâché les lèvres de sa petite amie – m'empoigna pour me faire sortir, mais je le forçai à me lâcher. Devant moi, au milieu des mangemorts se tenait l'homme de ma vie. Ha. Heu…Oui… Non, en ce temps-là il s'agissait de l'homme de ma vie au sens qu'il régissait ma vie, c'était l'homme qui avait tout chamboulé, peut-être l'homme le plus important de ma vie… Ce n'est que plus tard qu'il devint l'homme de ma vie au sens où on pourrait l'entendre.
Il était abject, affreux… Je suis désolé de devoir l'avouer mais Lord Voldemort n'était certainement pas le Mister England, loin de là. En revanche, il aurait pu aisément poser sa candidature pour les producteurs de masque d'Halloween. Sa peau blanche comme de la craie, ses traits saillants rappelant peut-être un passé plus glorieux, et ses yeux…Autour de moi tout le monde les haïssait, ses yeux effrontément posés sur moi. C'est vrai que ses prunelles rouges pouvaient paraître affreuses voire démoniaques. Mais… Secrètement… J'avais toujours été fasciné par l'intensité douloureuse de ces iris de feu. Ca faisait penser à du sang, mais surtout ces yeux-là avaient un drôle sous-entendu de péché originel. La luxure. Mon préféré.
Il m'a regardé sans gêne pendant près de deux minutes, et ses mangemorts se tenaient immobiles retenus dans un flux temporel qui n'appartenait qu'à moi et lui. Sans savoir pourquoi, Lord Voldemort détourna les yeux et s'occupa d'autres piégés tel que moi. Je regardai autour de moi, et vis avec effarement que tous les gens qui n'avaient pas eu le temps de s'enfuir étaient mort… Et moi… J'étais toujours vivant. Pourquoi ne m'en étais-je pas rendu compte ? Je n'avais rien fait pour les sauver, rien du tout, pas un geste. Je ne m'en étais même pas aperçu. J'ignorais ce qu'avait produit Lord Voldemort. J'ignorais où ma tête avait erré pendant ces minutes extraordinaires où il avait exécuté toutes ces pauvres victimes. Mais surtout et ce fut pour moi le plus intriguant et le plus incompréhensible… J'ignorais pourquoi Lord Voldemort m'avait épargné.
Je m'aperçus qu'Hermione à l'instar de toute la famille Weasley avait réussi à se sauver par les portes de la cuisine de la salle des fêtes. Ron avait essayé désespéramment de m'emmener vers la sortie, mais d'après lui j'étais resté figé au sol, les yeux dans ceux de Voldemort.
Suite à cette déclaration s'ensuivit de longs moments de méditations sur ce qui s'était passé pendant ces minutes… Je n'avais vu que ses yeux… Il avait vu toute mon âme.
Les vacances s'envolèrent à une vitesse folle, et bientôt il fallut emmener Ginny sur le quai 9 ¾ qui s'en allait encore une année de plus vers l'école la plus merveilleuse qu'il soit. La plus jeune des Weasley était radieuse ce jour-là, bien qu'une lueur de tristesse brillait dans ses yeux quand elle vint me dire au revoir. Je l'enlaçai, et lui promis de la revoir à Noël. Elle acquiesça et s'enfuit dans le Poudlard Express. J'ignore pourquoi, mais j'avais l'impression qu'elle avait déjà une longueur d'avance… Le doute et les incompréhensions suite à l'intervention inattendue de Voldemort n'arrêtaient pas d'envahir ma tête, et pourtant, elle, elle avait déjà tout compris. Je ne serai pas là à Noël.
Je savais également ce que cette date, 1er septembre, signifiait pour moi. Après deux mois de vacances (si on pouvait appeler des vacances le fait d'être enfermé un mois dans une chambre de cinq mètres carré), il était de mon devoir de rechercher les horcruxes dont Dumbledore m'avait parlé au cour de ma sixième année.
Après plusieurs discussions houleuses, et prises de têtes soûlantes, Ron, Hermione et moi arrivâmes à la conclusion que je devais faire la poursuite des horcruxes seul. Le fait est qu'officiellement, Hermione était tombée enceinte… Je ne m'étais pas trompé quant à la "profondeur" de leur relation, et j'avais déjà anticipé à maintes reprises qu'au rythme que s'emballait leur idylle, il ne serait pas surprenant d'y voir telle conséquence à la clé. Ce fut avec une grande joie que j'appris cette nouvelle.
Mais plus tard, la tristesse m'accabla quand, à l'abri de leur regard, je laissais couler ma tristesse. Officiellement la grossesse d'Hermione tombait à pic, mais officieusement je connaissais les raisons de cette décision. Qui voudrait risquer sa vie à rechercher des bouts d'âmes pouvant être cachés sur toute la surface du monde ?
En mon for intérieur, je les comprenais et ne pouvais les blâmer… Moi-même si j'en avais eu le choix… Mais je ne pouvais leur pardonner cette trahison, je croyais pouvoir tout vivre avec eux, mais le fait est qu'à partir du 10 août 1997, ils décidèrent de jouer leur vie tous les deux et je ne faisais plus parti du jeu. Ils grandissaient, et moi je restais au stade de l'enfant qui se bat pour vivre.
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Je devais être un idiot profond lorsque j'eus l'idée saugrenue de rechercher en premier l'horcruxe le plus difficile à trouver, non en fait, cet horcruxe était le plus facile à trouver mais compliqué géographiquement. En effet, j'avais pris la mûre décision dans mon cerveau de Gryffondor impulsif d'aller rechercher Nagini. Rien que ça. L'animal de compagnie et accessoirement serpent de Voldemort. L'ennui était qu'il était obligatoirement "proche" de Voldemort…
C'est pourquoi je dis que je suis un débile profond d'avoir voulu recherché "cet" horcruxe en particulier qui me causa tant de problèmes par la suite ! Je ne sais pas, peut-être était-ce parce que ce regard si particulier que j'avais échangé avec Voldemort m'avait si ébranlé, que je ressentais le besoin de le revoir à nouveau ? Je l'ignore totalement, mais la raison officielle était que je voulais me venger de l'attaque qui avait complètement raté le mariage de Fleur et Bill.
C'est donc avec ma baguette, une bourse de gallions et une valise rétrécie remplie de vêtements dans ma poche que je partis à la recherche de l'horcruxe. La première difficulté fut de trouver l'endroit où vivait Lord Voldemort.
Détail pratique, certes, mais j'avais toujours été intrigué par l'endroit où pouvait bien résider l'homme de ma vie (se référer plus haut pour en voir la définition que je donne à cette expression.) Je dus donc me renseigner au ministère. Maintenant que je savais jouer avec les gens, j'étais bien heureux que Rufus Scrimgeour soit à mes pieds.
Je pris donc le magicobus jusqu'à Londres, laissant mes amis au Terrier. Je faisais cavalier seul, ce qui finalement me convenait mieux et puis si j'avais besoin du cerveau d'Hermione, Hedwige était toujours là pour savoir si j'allais bien. Après plusieurs pétarades et deux chutes dans le bus, j'arrivai enfin à Londres…Le bâtiment du ministère était toujours aussi piteux, je me dépêchai de rentrer dans la cabine téléphonique et attendit les instructions de la voix froide. Après avoir attaché mon nom sur ma chemise, la cabine consentit à descendre vers le sol.
Je passai au moins trente tests pour savoir si je n'étais pas un mage noir en puissance, puis, reconnaissant ma célèbre cicatrice on me laissa entrer. Je fus étonné de voir que le hall du ministère n'avait toujours pas été reconstruit après les exploits de Voldemort et Dumbledore à ma fin de cinquième année. Les dégâts de pierres avaient été enlevés bien-sûr mais la fontaine au centre de l'atrium restait vide de ses statues dégradantes pour la femme et les elfes. J'en fus bienheureux. Je passai rapidement sur les comptoirs de chêne sur la file de droite et attendit que l'une de ses secrétaires peu charmantes m'autorisent à leur parler. Une, enfin se libéra, les yeux profondément rentrés dans ses orbites, le tailleur trop serré, je savais déjà que la femme n'était pas une crème.
"Bonjour" dis-je d'une voix mielleuse et excessivement polie "Je voudrais m'entretenir avec Rufus Scrimgeour, si cela est possible…"
La vieille secrétaire leva ses yeux bleus délavés vers moi avec un air dubitatif puis elle sembla me reconnaître.
"Oh ! Harry Potter, enchantée de vous rencontrer, je m'appelle Brigitte Dika… Oh, ma fille va être verte quand elle va apprendre que j'ai vu Harry Potter, elle accroche des posters de vous dans sa chambre !"
La secrétaire rit doucement, et moi je ne sus que dire. Sa fille avait des posters de moi ? Rien que d'imaginer qu'une fille – peut-être aussi laide que sa mère – me regarde attendrie dans sa chambre, me répugnait. En même temps cela me fit un choc de savoir qu'il y avait des posters de moi. Je n'avais jamais posé pour des photos, moi…
"Oh, et bien c'est très… très flatteur, donc pour mon rendez-vous… ?"
La secrétaire reprit tout son sérieux.
"Oui, bien-sûr mais le Ministre est très occupé, je ne sais pas si…"
Je lui fis mon plus beau sourire, et la secrétaire bafouilla un moment avant de me glisser discrètement.
"Je pense qu'un autographe pourrait beaucoup m'aider à décaler le rendez-vous du ministre des sports et des jeux et vous mettre à sa place…" dit-elle d'une voix tout à fait innocente.
J'eus un sourire crispé. Merlin ce que je détestais les autographes !
"Vous avez un papier et un stylo ?" demandai-je d'une voix étranglée.
Heureusement pour elle que j'avais vraiment besoin de ce rendez-vous ! Elle me tendit son bloc note et le stylo qu'elle avait dans la poche de son chemisier. Je lui fis un sourire et commençai à signer la feuille de papier, cinq minutes plus tard j'étais dans le bureau du Ministre de la Magie.
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Merlin que cet homme était ennuyeux à mourir… Sa chevelure de lion, et sa démarche claudicante ne me poussait pas à le trouver plus attrayant qu'un pantin dans les mains de l'Ordre des Ténèbres. Voldemort en faisait ce qu'il voulait, et c'était assez effrayant de savoir ça quand on était un parfait Gryffondor. Je me souviens que j'étais assez désespéré depuis la mort de Dumbledore. Le ministère ne semblait pas prêt de rebondir.
Leur seul dernier espoir c'était moi…
Et j'étais bien décidé à en profiter, si je voulais trouver l'endroit où vivait l'homme de ma vie.
"Ecoutez Monsieur Potter" fit Scrimgeour, de toute évidence très embêté "Je ne peux pas me permettre de vous donner une telle information…"
Je le regardai d'un air tout à fait surpris, les sourcils levés, la mine presque moqueuse. Je lâchai le stylo que j'avais effrontément volé à la secrétaire et allai le poser devant lui. Puis je posai mes mains sur la lourde table en bois du bureau du ministre et le regardai droit dans les yeux.
"Monsieur le Ministre, arrêtons-là les sous-entendus et avouons tout clairement… Vous avez besoin de moi, j'ai besoin de vous… Voilà où nous en sommes, vous savez très bien que pour vous aider à vous débarrasser de ce monstre qu'est Lord Voldemort, il va bien falloir que vous m'aidiez…"
"Mais vous me demandez une information dont j'ai pris connaissance uniquement par l'avantage qu'apporte d'être Ministre de la Magie… Comprenez Monsieur Potter que vous me mettez dans une situation délicate, cette information provient du Département des Mystères…"
"Je le sais bien, et c'est pour ça que je fais appel à vous pour ça… Comment estimez-vous que je puisse vous aider si je ne sais même pas où réside Voldemort ?" fis-je d'une voix terriblement convaincante.
"Je ne peux pas…" trancha le ministre en déglutissant bruyamment.
"Très bien" répondis-je d'une voix glaciale "Dans ce cas vous ne verrez aucun inconvénient à ce que je raconte les horribles ignominies que vous m'avez fait subir en cinquième année à la Gazette, mais surtout que j'avoue publiquement ce que je pense du ministère, et j'en pense pas haut croyez-moi…"
Le Ministre plissa des yeux dangereusement.
"En revanche, si vous me donnez cette putain d'info" dis-je "Je promets d'énoncer tous les bienfaits que vos mensonges donnent à notre société, et je me sacrerai moi-même parfait petit toutou citoyen du monde de la magie !"
Le Ministre de la Magie parut satisfait. Sale roublard, il attendait cette proposition depuis le début, peu l'importait de me donner l'information… Il voulait gagner aussi quelque chose au change. Serpentard, ce vieux Scrimgeour ? Après tout, ça ne voulait plus rien dire, j'étais bien moi-même un Gryffondor et je venais de faire du chantage.
Le vieux lion prit une feuille et écrivit un nom, puis il retourna la feuille vers moi pour que je puisse lire ce fameux nom. On était jamais trop prudent en temps de guerre, peut-être y avait-il un espion ou un auror écoutant à la porte.
Château de Salazar Serpentard
Samara (1)
Russie
Je lançai un regard étonné au Ministre de la Magie. Je fus assez estomaqué de savoir que Lord Voldemort vivait en Russie, je pensais le trouver facilement en Angleterre. J'avais vraiment bien fait de faire un détour vers le Ministère. Je pris le papier et le mit dans ma poche, puis sans un remerciement, sans un regard je tournai les talons. Le Ministre me héla avant que je ne passe la porte.
"N'oubliez pas ce fameux interview, je vous contacterai pour prendre rendez-vous avec Rita Skeeter…"
"Faites comme bon vous semble…"
Je quittai la pièce, très heureux d'avoir enfin l'information. Je ressentais ce besoin viscéral de vengeance, et tuer ce serpent visqueux serait la première étape vers la mort définitive de l'homme de ma vie alias mon pire ennemi.
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Je me rendis rapidement compte que l'information du Ministre pouvait porter à confusion. Samara était une ville russe dont la région portait le même nom. J'étais donc assez désespéré, le Château de Salazar Serpentard pouvait être à Samara, comme il pouvait être situé à Tchapaïevsk, Syzran ou Togliatti. Et ces trois villes étaient situées dans la région de Samara… Je savais en mon for intérieur qu'une seule missive à Hermione me renseignerait immédiatement, mais j'étais bien trop fier pour demander de l'aide à celle qui m'avait tourné le dos.
Je pris donc la décision de m'acheter un livre au Chemin de Traverse. Je transplanai donc chez Fleury et Bott et je scrutai les livres traitant soit de la Russie, soit de Salazar Serpentard.
Heureusement la boutique était quasiment vide en cette première semaine de Septembre. Tous les Poudlardiens étaient à l'école et le Chemin de Traverse avait retrouvé un semblant de calme. Personne ne me vit m'approcher de ceux traitant de la Magie Noire, j'étais assez honteux moi-même de devoir faire ça mais je n'avais pas le choix. J'attrapai un livre portant le nom des "Plus Grands Mages Noirs de Tous les Temps", je mis ma capuche, payai le livre et m'enfuit, l'achat sous le bras, à un endroit calme pour découvrir la vérité sur ce Salazar Serpentard.
Je trouvai refuge dans un pub miteux, et lut enfin le chapitre consacré au mage noir fondateur de Poudlard. Je découvris avec ravissement que Serpentard vivait bien à Samara sur les rives de la Volga. Je fermai le bouquin, et fit les derniers achats avant de quitter l'Angleterre.
Le fait de savoir que je m'en allais pour la Russie changeait tout. Je pris deux fois plus de sous de mon compte, rachetai tous les composants qui me manquaient, fis vérifier ma baguette… Mais surtout, je fis l'acquisition d'un traducteur de langue qui se présentait sous la forme d'un collier. Sans me préoccuper du prix, je liquidai un fort débit de gallions et fut enfin prêt pour la Russie.
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Le transplanement fut encore plus horrible étant donné que j'avais des milliers de kilomètres à traverser. Après être rentré dans plusieurs tuyaux me faisant exorbiter les yeux hors de ma tête, et siphonner mon cerveau, je pris enfin pied à Samara. La première impression que j'eus fut : 'Par Merlin, ça gèle ici !'
En effet, la différence de température était palpable entre le doux mois de septembre anglais et le mois de septembre russe. Je tremblais bêtement au milieu de ces vieux bateaux délabrés.
J'étais arrivé sur un port sombre et presque désert. Je ne savais pas quoi faire, ni même si j'étais bien arrivé à Samara. Mais la réponse me fut apportée quelques secondes plus tard. Un marin m'accosta et me demanda d'un air fatigué :
"T'es qui toi ? Qu'est-ce tu fous-là ?"
Sa voix à l'accent coulant me calma sur le fait qu'on était bien en Russie, je vis cependant que le regard de l'homme s'attardait sur mes vêtements. Oui, des capes de sorciers n'étaient pas vraiment bien vues dans un port Russe moldu. Mais surtout à Samara, de nombreuses rumeurs circulaient sur de sombres mages noirs habitant le vieux château.
"Oui…" répondis-je en russe "Je me demandais si vous saviez s'il y avait un château dans le coin…"
Le vieux marin pâlit considérablement, il me regarda d'un air affolé.
"Je ne sais pas ! Je n'en sais rien… Laissez-moi !"
"Attendez, je suis architecte et je m'intéresse aux châteaux encore valides du premier millénaire…"
"Oh… euh, et bien dans ce cas… Il y a bien un château aux abords de la ville, il faut longez la Volga vers le nord, c'est dans la forêt…"
"Vous connaissez l'adresse exacte ?" demandai-je.
"Hé bien… On l'appelle le Château des Maudits dans le coin mais… Je ne sais pas s'il y a une adresse" bougonna le vieux moldu "Les oiseaux suffisent…"
"Les oiseaux ?"
"Vous verrez en vous approchant, il y a beaucoup de gros rapaces qui viennent et qui partent de cette forêt…"
"Oh…" fis-je comprenant l'indiscrétion de Voldemort concernant son courrier "Hé bien merci…"
"Et… Monsieur" fit le marin alors que je m'en allais "Soyez prudent quand même, on ne veut pas être superstitieux dans le coin mais tous les marins de ce port disent que l'homme qui vit dans ce château est en fait un transylvanien cousin de Dracula, je sais que ça peut paraître fou mais en votre condition d'architecte… Vous faîtes un peu penser au notaire du comte de Bram Stocker…"(2)
Je ne pus m'empêcher de rire au nez à ce vieux moldu qui croyait en Dracula.
"Ne vous inquiétez pas, Dracula n'était qu'un vampire après tout…"
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J'ignorais si je pouvais transplaner avec cette adresse aussi floue que "Château des Maudits au milieu de la forêt au nord de la Volga". Le Château des Maudits était sûrement un surnom, j'aurais plus volontiers cru que Salazar aurait appelé son château : Royaume des Serpents. Je savais qu'il y avait une solution à mon problème mais c'était un haut niveau magique que mes six années à Poudlard ne m'avaient pas appris. Il suffisait en effet de se concentrer sur un animal ou une personne pour pouvoir transplaner à ses côtés. Dans mon cas, il fallait que je pense très fort à Nagini, et au château de Salazar Serpentard.
Je m'assis sur une bitte (3) d'amarrage en métal en essayant de me concentrer sur les cours de transplanage que j'avais suivi à Poudlard. J'avais le permis maintenant mais cette forme de transplanage était bien plus ardue. Je fermai les yeux et me concentrai de toutes mes forces, puis ce fut comme une force qui me poussait à parler en fourchelang.
"Château des Maudits" prononçai-je dans la langue des serpents "Nagini"
Immédiatement, je fus transporté dans un tourbillon de couleur et quelques tuyaux exigus m'aplatirent la tête avant que je sente enfin le sol sous mes pieds. Un sol dallé, rugueux et sale. J'étais tombé pitoyablement, la tête sur le sol. Je ne sais pas pourquoi mais il n'était pas rare que je me mette dans des situations très gênantes tout seul quand j'étais encore un parfait Gryffondor. Je me relevai péniblement et distinguai une vieille pièce aux murs de pierre, et à la température avoisinant les 0°c. Je soupirai de soulagement, j'étais maintenant parfaitement sûr d'être dans le château de Salazar Serpentard, les tableaux grotesques représentant des femmes-serpents assouvissant le plaisir des hommes me semblaient de bien mauvais goût. Mais cela ressemblait beaucoup au style de Serpentard.
Je fis un tour sur moi-même et découvrit que dans un lit rempli de coussins et de couvertures vertes dormait un énorme serpent. C'était un beau serpent avec ses reflets améthyste luisants sur cette teinte verte très foncée. Un beau serpent, mais très dangereux aussi. C'est pourquoi je me dirigeai doucement vers le reptile roulé en boule, j'approchai ma main vers la tête du serpent et avec la rapidité d'un attrapeur de Gryffondor j'happai son cou et la surélevai brutalement.
"Putain ! Tom tu fais chier… Je faisais de très beaux rêves !" gémit Nagini.
Puis elle ouvrit ses petits yeux près de ses anneaux luisants et sembla avoir un hoquet de surprise. Tant qu'à moi, j'étais très surpris par les paroles du serpent.
"Oh, mais c'est Harry Potter… Le p'tit gars que j'aurais dû bouffer à la renaissance de mon Maître !" plaisanta Nagini en éclatant de rire.
'Un serpent qui éclate de rire ?' pensai-je avec scepticisme. Décidément, ce serpent était bien trop bizarre.
"Oui, c'est moi !" répondis-je avec un air hautain "Mais cette fois c'est toi qui va devoir crever, je suis désolé mais je suis obligé !"
"Aaargh ! Non, M'sieur Potter ! S'il vous plaît !" supplia Nagini avec des yeux révulsés.
J'étais incapable de faire un geste, pas que le serpent me faisait pitié mais je le trouvais vraiment étrange. Il avait des airs humains, ce n'était pas possible d'être un serpent aussi intelligent et avec des expressions si humaines.
"T'es un animagus, ou quoi ?" fis-je avec un air interloqué.
"Hé hé, bien-sûr que non ! Je suis le serpent de Voldemort, c'est suffisant, non ? Je suiiiiis le plus bôôô des serpennnnnts du mondeeee…" chantait le serpent tellement fort et tellement mal que je dus lâcher le serpent pour poser mes mains sur mes pauvres oreilles meurtries.
"Comment fait Voldemort pour te supporter ?" dis-je au serpent tombé sur le sol et qui rampait dangereusement vers moi.
"Voldemort n'est pas un pauvre idiot insensible et sans humour… Tu sais ! D'ailleurs, tu sais que je suis en position de force maintenant… Et c'est moi qui vais te tuer !"
"Tu rêves, pauvre serpent ridicule !"
Je sortis ma baguette magique et la pointa sur Nagini, mais le reptile bougeait tellement que j'étais incapable de le viser correctement. Le serpent avait des yeux jaunes qui me fixaient étrangement. Longtemps. Je voulus écarter mes yeux des siens, mais je restais plongé dedans. Cela ressemblait un peu au regard de Voldemort pendant le mariage de Fleur et Bill.
Gauche…
Droite…
Gauche…
Droite…
Je restais hypnotisé par les yeux de soleil de Nagini, et sans plus attendre je m'écroulai sur le sol durement. J'étais conscient mais ailleurs en même temps. Je ne pouvais pas faire un geste, j'étais incapable de me défendre. Le serpent grimpa sur moi, et rampa sur mon torse. J'avais peur, j'aurais pu trembler de peur si je n'avais pas été figé. Les yeux jaunes me fixaient, le corps longiligne de Nagini se cambra et elle suréleva la tête. Elle me regardait droit dans les yeux, surélevée au-dessus de ma tête.
Puis avec la vitesse du cobra, elle mordit mon cou horriblement. Je gémis de douleur, les yeux remplis de larmes, je me sentais partir…
Je partais… très loin.
La dernière chose que je vis fut deux yeux rouges me scrutant dans l'ombre de la chambre.
TO BE CONTINUED...
(1) : Oui oui, c'est bien mon pseudo mais la ville existe en Russie. Samara est aussi un prénom arabe, le prénom de la psychopathe de "The Ring" et également le prénom de ma petite nièce. j'ai deux nièces dont Samara et Eva, et deux neveux Kylian et Héloïs, il est d'ailleurs très probable que vous trouviez ces prénoms dans mes fics car je les adore, mais pour SamaraXX c'est une coïncidence, j'aime ce prénom depuis bien plus longtemps que le 30 juin 2005 (la date de naissance de ma nièce)
(2) Auteur de Dracula, je suis désolée je n'ai pas pu m'empêché j'adore Vlad l'Empaleur alias Dracula. C'est mon personnage fictif préféré.
(3) "Bitte" est vraiment le mot qui caractérise un court pilier de métal, ou de bois, fixé à quai ou sur le pont du bateau, permettant de fixer les amarres.
Aloooooooors ? Vos impressions. Je sais le début est quelque peu soporifique, mais c'est pour mettre en place l'histoire ! Maintenant je n'ai plus qu'à écrire la suite, mais ça irait bien plus vite si j'avais de vos reviews, critiques, jugements, conseils... Please ?
Gros Bisous,
Bye
SamaraXX
